Note de Tiya : Nuit blanche + inspiration à la Mary Shelley + musique adéquate = combo puissance de l’esprit.
Une nuit que je pensais à UDC, je me retrouve soudain à la place de Shura, et j’ai eu envie d’exprimer ça, si possible dans un petit drabble sans prétention. A un moment tragique de préférence. Et avec des non dits explicites, pour que ce soit un peu plus douloureux.
Bonne lecture \o/

Note d’Alaiya : Tiya – ma Mouchette ! - fait partie des lecteurs de la première heure ou presque, soit depuis début 2005. Ses encouragements m’ont énormément aidée à arriver au bout de cette fic, tout comme ses idées lumineuses (c’est à elle qu’UDC doit le principe des trois croix), ses corrections et ses critiques. Ce texte, qu’elle m’a envoyé il y a près d’un an, m’a beaucoup touchée et c’est avec beaucoup de plaisir que je vous le fais aujourd’hui découvrir. Merci à elle, et bonne lecture.

 

Seules restent les pensées

Par Tiya

 

- Pourquoi tu as fait ça ?

 

Il ne reconnaissait même plus cette voix rocailleuse qui hurlait, désemparée. Un mélange entre le cri et l’étranglement, l’incompréhension et la peur de comprendre.

- Mais pourquoi Shura, pourquoi ?

 

Mais oui Shura, pourquoi ? Enfin, tu le sais n’est-ce pas. Et là on va te dire que tu es fou. Regarde, je vais les imiter.

La voix dans sa tête fit une petite pause, probablement pour l’effet dramatique, qui à cet instant se serait révélé cruel pour les gens concernés.

« Mais tu es malade ? Tu as complètement perdu la tête ! Pourquoi tu as fait ça, pourquoi tu fais ça, tu veux que tout soit détruit dans le chaos le plus total ? Tu as réfléchi aux conséquences ? »

La voix marqua une nouvelle pause.

Et puis là ils comprendront.

- Shura, dis-moi que ce n’est pas vrai ?

 

Que tu as réfléchi, et que tu t’en fous.

Ah pourtant, il ressentait encore des choses. A part bien sûr cette sensation d’être une plaie mise constamment à vif par l’injustice ambiante qu’il ressentait tous les jours. C’est parce qu’il était seul qu’il la ressentait.
Mais à l’instant, il venait de se sentir las, et impatient. Impatient de ne plus ressentir de lassitude.

C’est bientôt fini.

Ah…
Alors il pouvait bien faire un effort et occulter la déception qu’il avait dû créer chez les autres. Il avait déjà pensé et repensé à tout ça. L’heure n’était définitivement plus aux remords. Il avait enfin choisi.

C’était fini.

Nous te comprenons.

… Mais qui…

 

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Ne blâmez pas Shura pour ce qu’il a fait. L’humanité regorge de bien plus de cas similaires aux siens, que de cas similaires aux autres. La douleur est un bien mauvais guide, qui mène vers la voie la plus apaisante pour elle.

Ils étaient tous extraordinaires.
Mais ils étaient tous humains.
Ils ont pris le risque ensemble, mais personne ne peut penser ou ressentir à la place d’un individu.
Peut-être que c’était cela, ce que Shura pensait.