La révolte

Chapitre 4.  Elle nous a pris les beaux et les drôles

 

Albior de Céphée prit une longue inspiration, s’efforçant de retrouver son calme. Il ne voulait pas bouleverser ses élèves. Aujourd’hui était un jour de fête pour eux, et rien ne devait le leur gâcher. S’approchant de la fenêtre qui éclairait le couloir menant au bureau du Grand Pope, il appuya son front contre la vitre fraîche. Dans la cour en contrebas, deux silhouettes élancées, l'une blonde, l'autre à la chevelure d'un vert printanier, conversaient avec un adolescent blond et une jeune fille aux gestes décidés. Les tout nouveaux chevaliers de Bronze, Shun d’Andromède, June du Caméléon, Hyôga du Cygne et Jeanie de l’Oiseau de Paradis. Comme il eût souhaité que leur accession au titre se déroulât dans une période moins troublée…
Tout était de la faute de l’homme qu’il venait de quitter, songea-t-il avec rancune. Saga s’était emparé du pouvoir par la force et ne pourrait vraisemblablement être délogé que par la force. La campagne de protestation menée par Shiryu et ses amis n’avait pas plus d’effets sur lui que des piqûres sur la peau d’un éléphant. Il faudrait passer au stade supérieur.
Les paroles du Grand Pope sonnèrent sinistrement à ses oreilles :
« Tente quoi que ce soit, et je te considèrerai comme traître. Tu seras traité en conséquence. »
Non… Il n’oserait pas… Mais il n’avait pas hésité à tuer Shion. Un frisson glacé parcourut les omoplates du chevalier d’Argent. Il lui fallait faire vite. Il disposait d’une certaine autorité parmi ses pairs, et sans doute pourrait-il en convaincre quelques uns de se dresser contre l’autorité de Saga. Si celui-ci disposait du soutien des chevaliers d’Or, les Bronzes ne feraient pas le poids face à lui. Il était le seul à pouvoir tenter quelque chose, et par dieu, il le ferait. Cette situation n’avait que trop duré.
Il s’engagea dans l’escalier d’un pas un peu plus assuré.

*-*-*

A la fenêtre de son bureau, Saga le regarda rejoindre ses élèves, le regard sombre. Passe encore que Shiryu et ses petits copains s’amusent à jouer avec ses nerfs, après tout ils ne faisaient pas grand mal. Mais ceci était différent. Albior de Céphée jouissait d’une grande influence parmi les chevaliers d’Argent, et s’il se dressait ouvertement contre le Sanctuaire en appelant à la révolte, les conséquences seraient catastrophiques. Précisément celles qu’il avait voulu éviter en s’emparant du pouvoir.
Non, il ne laisserait personne mettre à bas ce qu’il s’était si désespérément efforcé de bâtir, allant jusqu’à y sacrifier son intégrité et son amour. Il n’aimait guère ce qu’il s’apprêtait à ordonner, mais s’il fallait se montrer rationnel, une vie pour en épargner des milliers d’autres qui seraient fatalement broyées dans la guerre civile, c’était un calcul vite fait.
Retournant vers le bureau, sa main pressa le bouton de l’interphone, et il demanda à sa secrétaire de faire monter Milo et Aphrodite.

*-*-*

Le petit bateau à moteur qui les conduisait sur l'île d'Andromède vrombissait au point de rendre toute conversation impossible. De toutes façons, ils n'auraient pas eu envie de parler. Aphrodite percevait des perturbations inhabituelles dans le cosmos de son jeune compagnon, et lui-même ne se sentait guère plus d'attaque. Ils allaient tout de même tuer un homme. Certes, leur fonction les appelait à devoir commettre de tels actes. Certes, en l'occurrence, la décision de Saga paraissait justifiée : si vraiment Albior projetait de monter les chevaliers d'Argent contre le Sanctuaire, non seulement il mettait celui-ci en danger, mais il risquait de déclencher un conflit bien plus coûteux en vies que l'acte qu'ils s'apprêtaient à commettre. Mais ça n'en rendait pas pour autant les choses plus faciles.

Au centre de l'île, assis sur les gradins d'où il surveillait l'entraînement de Shun et June, Albior se redressa d'un coup. Il s'était plus ou moins attendu à quelque chose de la sorte – bien que cela voulût dire qu'au moins un des chevaliers d'Argent qu'il avait contactés l'avait trahi. Il les avait trouvés moins prêts à la révolte que ce qu'il avait espéré. Et à présent, il lui fallait faire face aux conséquences de ses actes. Un frisson glacé lui parcourut les omoplates lorsqu'il perçut la présence de deux chevaliers d'Or. Deux! Contre un, il aurait peut-être pu avoir une chance, mais deux... Me redoutez-vous à ce point, Grand Pope? songea-t-il tristement.
Il se reprit cependant rapidement.
« June, Shun! »
Les deux adolescents tournèrent la tête dans sa direction.
« Je veux que vous vous rendiez à la plage des Chaînes. Immédiatement. Vous allez y méditer, et je ne veux pas que vous laissiez quoi que ce soit perturber votre esprit, est-ce que c'est clair? »
« Mais... » commença June.
« Pas d'objection. Je viendrai vous chercher moi-même dans sept heures, et d'ici là, je ne veux vous voir quitter la plage sous aucun prétexte. »
Shun fronça les sourcils. La requête lui semblait suffisamment inhabituelle pour qu'il prît la peine de discuter, mais son maître pesa de toute son autorité :
« Partez. Maintenant. »
Obéissant, ses élèves tournèrent le dos. Albior entama une prière intérieure pour qu'ils arrivent à temps à la plage, et qu'ils se trouvent suffisamment concentrés sur leur méditation au moment fatal pour ne pas sentir ce qui se passait. C'était le mieux qu'il puisse faire pour le moment.

*-*-*

« Vous êtes fiers de vous? Les chiens d'un assassin, c'est ce que vous êtes devenus... »
Milo gronda.
« Ne parle pas de ce que tu ne comprends pas... »
Aphrodite posa une main sur son bras. Apaisante, si toutefois une telle chose était possible dans un moment pareil. Il sentait la peur dans l'aura du chevalier de Céphée. Albior savait qu'il allait mourir... et il se payait le luxe de les défier encore. Le dernier baroud d'honneur.
« Laisse-moi faire. »
Ils en avaient convenu un peu plus tôt. Un affrontement à la loyale, un contre un. Parce qu'Albior restait avant tout un chevalier, et qu'il méritait de quitter la scène avec les honneurs.
Milo leva les bras, Albior tomba en garde. Leurs deux cosmos s'embrasèrent en même temps.
Le chevalier de Céphée était puissant, songea Aphrodite, spectateur attentif. Presque aussi puissant qu'un chevalier d'or. Saga avait raison de le considérer comme un danger. D'autre part, il possédait l'avantage d'une longue expérience, ce qui n'était pas le cas de Milo.
Balayé par une attaque de chaîne, son jeune collègue atterrit à ses pieds dans un craquement de mauvais augure. Il tendit la main pour l'aider à se relever, mais Milo l'ignora.
« Je peux le faire moi-même! »
Pourtant Aphrodite sentait dans son cosmos les premières traces insidieuses du doute. Face à lui, Albior reprenait espoir. S'il parvenait à vaincre Milo sans qu'Aphrodite n'intervienne, alors il aurait peut-être encore une chance.
De nouveau, Milo se rua à l'attaque avec fougue, et Aphrodite secoua légèrement la tête. Il n'avait donc pas compris qu'il n'aurait pas le dessus, en force pure ? Albior l'esquiva sans mal, et lui assena un coup de chaîne dans le dos qui le renvoya au sol, heureusement sans mal.
« Tu vas mourir » gronda le Scorpion en se redressant une fois encore.
Albior se remit en garde. Aphrodite sentait l’espoir se remettre à crépiter dans son cosmos, alors que celui de Milo n’était plus que fureur incontrôlée. Cela allait mal se terminer, songea-t-il tout en déplaçant légèrement son centre de gravité, prêt à intervenir.
Le Scorpion tendit les bras, concentrant tout sa force dans la ferme intention d’en finir une fois pour toutes avec ce chevalier d’Argent qui prétendait résister à un chevalier d’Or. Il allait lui montrer qui était le plus fort ! Mais avant qu’il n’ait pu achever son geste mortel, la chaîne s’enroula de nouveau autour de lui, plus vive qu’un serpent. Il recula rapidement pour se dégager, libérant la force accumulée au hasard, de telle sorte qu’Albior n’eut aucune peine à l’éviter. Un anneau s’enroula autour de son cou, lui coupant la respiration.
Aphrodite lut la détermination dans l’esprit d’Albior. Tuer Milo, puis s’attaquer au second chevalier d’or. Il ne pouvait laisser faire ça. Enflammant brusquement son cosmos, il lança vers Albior son attaque la plus légère, histoire de lui faire lâcher prise. Toute son attention était concentrée sur son adversaire, celui-ci ne la vit pas arriver. Elle l’atteignit au défaut du cou, et il se renversa en arrière. Sans le vouloir, Aphrodite avait atteint un point vital.
Milo se redressa péniblement, massant sa gorge endolorie.
« Pourquoi tu as fait ça ? grogna-t-il en voyant le corps étendu, sans vie. J’aurais pu m’en débarrasser tout seul, tu sais. Ce n’était qu’une question de… »
« Je sais, le coupa Aphrodite. C’est juste que… Je pense que nous devrions partir au plus vite. Ses disciples vont finir par arriver, et nous n’aimerions pas être obligés de les tuer, n’est-ce pas ? »
Milo hocha lentement la tête. Non, taper sur des enfants ne l’enchantait guère. Après tout, ils avaient accompli leur déplaisante mission, et c’était le principal.
« Viens, nous rentrons » lança-t-il d’une voix encore un peu rauque.
Aphrodite hocha la tête et se pencha pour clore les yeux du chevalier défunt avant de lui emboîter le pas.

*-*-*

« Cela fait plus de sept heures… » commenta June.
« Et je ne le sens nulle part » ajouta Shun, sur le même ton préoccupé.
Lorsqu’ils avaient émergé de leur transe méditative, ils n’avaient détecté d’autre présence sur l’île que la leur. Albior pouvait tout à fait avoir décidé de faire un tour sur le continent, mais il leur avait promis de venir les chercher dans sept heures, et il n’avait pas pour habitude de manquer à ses promesses.
« Bon, on y va » décida l’adolescente.
Shun lui emboîta le pas, une sourde appréhension au cœur. Par réflexe, ses doigts vinrent chercher ceux de sa compagne d’entraînement qui les serra fortement, trahissant son angoisse.
Lorsqu’ils arrivèrent en vue de la bâtisse blanche qui surplombait la petite arène, ils notèrent aussitôt les traces de combats. L’herbe sèche avait été piétinée, brûlée par endroits, et des rochers avaient éclaté. Et devant les marches du perron…
« Maître ! » s’écrièrent-ils en même temps, se ruant en avant. Mais avant même d’être parvenus près de lui, ils savaient que le chevalier de Céphée n’était plus.
« Mais qui… » commença June en se laissant tomber à genoux à côté de son maître, des larmes coulant sur ses joues.
« Ce ne peut être que l’œuvre de chevaliers d’Or » répondit Shun, hébété, cherchant du regard quelque trace du passage des assassins.
Ils n’en trouvèrent aucune, même après avoir passé les lieux du combat au peigne fin, une fois le corps d’Albior préparé pour son dernier voyage.
« Pas besoin de preuves, nous savons » répétait June avec obstination.
« Mais est-ce que nous pouvons déclencher un conflit sur la seule base de nos convictions intimes ? » objectait Shun.

Ils n’eurent pas à trancher d’eux-mêmes. Tous leurs anciens compagnons se présentèrent à l’enterrement, Shiryu en tête. Et tous n’avaient en tête qu’une seule idée : la vengeance.
« Nous ne sommes plus des enfants, à présent, déclara sombrement le Dragon. Et Saga a dépassé les bornes. Non content d’ignorer nos demandes, il a fait délibérément assassiner un homme qui n’a eu d’autre tort que d’oser s’opposer à sa dictature. Un homme bon et juste, que nous connaissions tous. Sans doute espère-t-il régner par la terreur, eh bien nous allons lui démontrer qu’il se trompe ! Chevaliers, il est temps de passer véritablement à l’action. »
Ce soir-là, la maison blanche de l’île d’Andromède se transforma en quartier général de guerre. Les chevaliers de Bronze présents discutèrent longuement de la meilleure façon d’affronter le Grand Pope assassin et ses chevaliers d’Or. Ils étaient conscients de ne pas être en mesure de battre leurs aînés en confrontation directe, et aboutirent naturellement à la conclusion que la guérilla était la seule solution adaptée au rapport de forces.
« Nous ne pouvons pas les vaincre, mais nous pouvons saper leurs forces en les empêchant de recruter de nouveaux apprentis, résuma Shiryu. Cela prendra plus de temps, mais privée de ressources fraîches, l’organisation s’éteindra d’elle-même. »
Ses compagnons approuvèrent. Ils étaient jeunes, le temps jouait en leur faveur. Et s’ils devaient passer leur vie à saper le Sanctuaire dans l’ombre, ils étaient suffisamment convaincus de la justesse de leur combat pour l’accepter.
Le lendemain, la fermeture du centre d’entraînement de l’île d’Andromède était décrétée.

*-*-*

Saga reposa avec violence le dossier sur le bureau. Comment osaient-ils !? Dire qu’il avait fait éliminer Albior précisément pour éviter ce genre de débordements, et voilà que de simples chevaliers de Bronze se permettaient de défier le Sanctuaire. Oh, pas ouvertement bien sûr. Ils restaient tout de même conscients de leur faiblesse. Ils agissaient sournoisement, dans l’ombre, et c’était peut-être pire. Les chevaliers d’argent auraient tenté de prendre le pouvoir pour le rétablir dans un sens plus conforme à leurs vues. Les chevaliers de bronze se contentaient de le saper, sans savoir ce qu’il allait en résulter.
S’imaginaient-ils qu’il agissait ainsi pour le plaisir ? Qu’il aimait faire tuer les gens ? Qu’il ne faisait pas de cauchemars, la nuit, en voyant du sang sur ses mains ?
Il n’avait pas le choix, voilà quelle était la vérité. Rachel s’était dérobée à ses devoirs, mais lui continuerait à les assumer, jusqu’au bout, et quel que soit le prix à payer pour cela. Parce que certaines choses devaient être accomplies, et parce qu’il était le seul à pouvoir le faire. Seul, oui. Rachel l’avait trahi pour ce Dragon dont le seul nom lui faisait grincer des dents, et il avait lui-même chassé la seule autre personne à lui avoir jamais été proche.
Les autres chevaliers d’or le suivaient plus ou moins à contrecœur, pour la plupart. Parce qu’ils savaient comme lui qu’il n’y avait pas d’alternative. Parce que la menace rôdait toujours sur le monde, il le sentait confusément sans identifier encore quelle forme elle allait prendre. Parce qu'il fallait que quelqu'un de fort tienne les commandes, de plus fort qu'un vieillard guetté par la sénilité, et qu'il était le plus fort d'entre eux.
Pourquoi Shiryu et ses petits copains étaient-ils incapables de réaliser quelque chose d'aussi simple ?
« Il n'y a qu'à les écraser comme des mouches » avait lancé Masque de mort, méprisant, mais Saga avait refusé. Un martyr pour la cause, cela suffisait amplement. Inutile de leur en donner d'autres pour alimenter leurs chimères.
Empêcher les centres d'entraînement d'engager de nouvelles recrues, c'était petit, c'était mesquin, et ça ne méritait même pas qu'on s'y attarde. Le mépris, voilà tout ce que méritait leur petite guérilla minable.
Même si l'envie le démangeait méchamment d'aller trouver Shiryu et de lui coller un aller-retour de cosmos doré dont il mettrait des années à se relever.

*-*-*

En Chine, l'opinion de Rachel, quoi qu'exprimée en des termes moins crus, se rapprochait singulièrement de celle du Grand Pope.
« Shiryu, ce que vous êtes en train de faire ne vous grandit pas. »
« Je le sais bien. Mais nous ne pouvons pas rester les bras croisés, Rachel. Après Shion, Albior, et qui sera le prochain sur la liste? »
« Toi, probablement, si tu continues sur cette voie. »
Elle s'approcha vivement du Dragon et noua les mains sur sa nuque.
« Je ne veux pas te perdre, Shiryu. »
« Nous serons prudents, promit celui-ci. Je ne désire exposer la vie de personne. »
Ils étaient tous si jeunes. Trop jeunes pour s'opposer au Sanctuaire. Tout ce qu'ils pouvaient faire, c'était empêcher d'autres jeunes de s'engager dans la voie qu'ils avaient suivie, et de se retrouver un jour confrontés au même dilemme moral. Et c’était ce à quoi ils s'employaient, malgré les risques.
Il n’était pas si difficile de repérer les potentiels apprentis et de les détourner des centres d’entraînement gérés par le Sanctuaire. Il suffisait de leur parler des risques encourus, du malheureux destin de ceux qui ne possédaient pas le potentiel suffisant pour devenir chevaliers, rejetés comme des déchets inutiles, de la folie de l’actuel détenteur de la charge de Grand Pope, qui avait déjà fait assassiner deux opposants, dont son prédécesseur. Rares étaient ceux qui insistaient, dans ces conditions.
Bien sûr, laisser ainsi dans la nature des porteurs de cosmos potentiels présentait certains inconvénients, mais dans l’esprit de Shiryu et de ses compagnons, il ne s’agissait que d’une solution transitoire. Dès que Saga serait renversé, les centres rouvriraient, et récupèreraient ceux qui avait échappé à leur contrôle.
Le Dragon examina le planisphère punaisé au mur. Des épingles colorées marquaient les points d’action de chacune de leurs équipes. Il avait insisté pour que personne n’agisse plus en solo. C’était devenu trop dangereux depuis que Saga envoyait des chevaliers les contrer systématiquement. Selon un décret du Grand Pope, tout individu surpris à tenter de détourner un apprenti d’un centre d’entraînement se rendait coupable de forfaiture envers le Sanctuaire et « devait être traité en ennemi ». Savourez la nuance. Cela supposait-il un procès en bonne et due forme, une exécution sommaire ? Chaque chevalier chargé de l’exécution du décret pouvait l’interpréter de la façon dont il le souhaitait – et certains ne se privaient pas d’en faire une lecture radicale. Hyôga et Jeanie avaient bien failli en faire les frais, l’autre jour. Depuis, il les sentait moins motivés, au contraire de Shun et June qui brûlaient toujours de venger la mort de leur maître, et n’auraient pas hésité devant un chevalier d’or.
Les instructions de Shiryu étaient strictes : toujours éviter le combat. S’en tenir au discours, afin que si un jour ils en venaient à devoir affronter un procès contre Saga, ils aient la conscience tranquille. Pas de sang sur leurs mains, il n’était pas des assassins, eux.
Si cela ne posait pas de problèmes en ce qui concernait Hyôga ou Shun, d’autres, comme Ikki ou Seiya, se montraient nettement plus instables. Shiryu soupira. Il fallait bien faire avec les troupes qu’on avait. Il ne pouvait qu’espérer qu’il n’y ait pas de dérapages.
Hélas, cet espoir également allait se révéler déçu.
Une nuit, alors qu’il prenait un repos mérité après une longue mission en Europe, le téléphone sonna. Il décrocha et répondit d’une voix ensommeillée. Le ton de Seiya, à l’autre bout du fil, lui fit l’effet d’une douche froide.
« Shiryu, je... Je crois que j’ai fait une bêtise... »

A suivre...