Chapitre 1

 

La nuit venait de tomber sur la Grèce antique et le Sanctuaire, rafraîchi par le temps, respirait la plénitude. Plusieurs années venaient de passer depuis la grande querelle que Poséidon avait dirigée contre Athéna.
La déesse aux yeux pers dormait calmement dans le treizième temple, gardée par le Grand Pope Ashton, ancien et premier gardien de la dernière maison, celle des Poissons. Depuis cette querelle, le Sanctuaire était à la recherche de ceux qui porteraient les toutes nouvelles armures d’or. Sur les douze, seulement trois avaient trouvé possesseur avant la grande Guerre, ne laissant plus que les Poissons en tant que candidat pour ce poste. Ce dernier se trouvait sur le Mont étoilé quand un phénomène étrange se produisit. Sept étoiles dorées traversèrent sept constellations, qui étaient celles du Bélier, des Gémeaux, du Lion, de la Vierge, de la Balance, du Sagittaire et des Poissons. Souriant sous son masque, il alla se coucher car une grosse journée l’attendait demain.
Le lendemain matin, le Grand Pope fit appeler un des gardes, ancien disciple d’un chevalier qui n’avait pu s’ouvrir au cosmos. Arrivant du plus vite qu’il pouvait, il s’inclina face au maître des lieux.
─ Seigneur… que puis-je pour vous ?
─ J’aimerais que tu m’appelles les chevaliers d’Andromède, de l’Autel et du Dragon.
─ Très bien seigneur, dit-il en faisant une révérence pour ensuite tourner les talons.
Quelques minutes plus tard, les trois chevaliers, les derniers du sanctuaire et les plus vieux après le Grand Pope, posèrent genoux à terre, attendant de recevoir les directives de leur seigneur.
─ Amis chevaliers, commença le Pope, si je vous ai fait venir, c’est que j’ai grandement besoin de vous.
─ Et pour quelle raison, Votre Altesse ? demanda l’Autel.
─ Hier, sept enfants se sont éveillés au cosmos et je vous demande d’aller les chercher. Ces enfants sont le futur de la chevalerie car ils sont destinés à revêtir les armures d’or.
─ Bien, Votre Altesse… répondit Andromède.
Savez-vous ou nous pourrions les trouver ? demanda le Dragon par télépathie.
Le Dragon, à la différence de ses deux compagnons, était muet et sa seul façon de pouvoir converser était par le mental, ce qui en faisait un bon candidat pour l’entraînement du Bélier et de la Vierge.
─ Oui ! Je vous remets ce document vous décrivant l’endroit où se trouvent les nouveaux chevaliers d’or. Je m’occuperai de l’entraînement de certains mais je vous demanderai aussi de vous en occuper, sauf pour toi Andromède.
Andromède plissa un sourcil de curiosité et dévisagea le Grand Pope, se demandant ou il voulait en venir.
─ Pour toi, j’ai une plus grande tâche. Je te demande de t’occuper des futurs chevaliers de bronze et d’argent qui devraient arriver dans peu de temps.
─ Comme vous voudrez, Votre Majesté…
─ Bien, vous pouvez disposer. Autel et Dragon, quand vous les aurez trouvés, revenez ici directement et amenez-les moi. Je déciderai qui s’entraînera avec qui. Vous pouvez disposer !
Les trois chevaliers partirent pour accomplir leur mission alors que le Grand Pope soupirait. Il sursauta pourtant en sentant la paume d’une main douce et chaude sur son épaule.
─ Athéna ! réussit-il a dire entre deux hoquets.
─ Ashton… tu as bien fait d’envoyer ses deux chevaliers vers leur destinée. Durant leur périple, de grandes choses les attendent, surtout dans leur future décision, ce qui ne t’enchantera guère.
─ Vous croyez, déesse…
─ Oui… finit par dire Athéna au bout de cinq minutes.
─ Alors… commença Ashton, que tous les dieux nous viennent en aide…
Quelques jours plus tard, les deux chevaliers arrivèrent, accompagnés, non pas de sept, mais de huit enfants. Leurs regard fuyant tous les alentours, ils ne purent réprimer un frisson en entrant dans la salle du Grand Pope. Se sentant comme un rat dans au milieu des chats, ils se mirent tous à pleurer, de chaudes larmes coulant le long de leurs visages.
Ashton, remarquant ça, ordonna d’un vague geste au deux chevaliers d’attendre dehors pour ensuite s’accroupir devant les huit enfants, le visage découvert. Les enfants parurent fascinés par les yeux noirs et les longs cheveux roux, ondulant, de l’adulte qui leur faisait face.
─ Bonjour les enfants… souffla Ashton, le ton doux.
─ Bonjour… se risqua à dire l’un deux, en grec correct.
Les regardant de plus près, il ne fut pas étonné de rencontrer un atlante, ou, plutôt, une atlante. Son visage de porcelaine, d’un blanc laiteux, laissait découvrir un regard turquoise, accompagné par une cascade de cheveux noirs a reflet bordeaux. Trônaient à la place de ses sourcils, deux points d’un beau vert émeraude.
Tout près d’elle se trouvait une autre fille. Sa peau, typiquement grecque, était un peu plus bronzée que celle de sa compagne de voyage, ses cheveux mi-longs, d’un châtain clair, faisaient ressortir ses yeux d’un bleu turquoise. Tenant férocement un ruban de soie d’un blanc à reflet bleu turquoise, elle essayait de retenir ses larmes.
Un peu en retrait des deux filles se tenait un jeune garçon à la peau blanche mais aux cheveux mi-longs, d’un noir de jais parsemé d’éclats dorés. Ses yeux, d’un vert turquoise, le rendaient encore plus magnifique. Au milieu de son front se trouvait un point rouge, montrant son appartenance au pays de l’Inde.
A ses côtés se trouvait un jeune garçon à la peau parsemée de tache de rousseur. Son regard, couleur cerise, le fixait intensément, à moitié cachée par une imposante crinière en bataille de couleur carotte. Son accent français prouvait bien ses origines.
Tenant la main des deux plus grands du groupe, le jeune garçon au regard sauvage, était prêt à sauter sur Ashton. Lui lançant un regard un rien plus dur, le jeune garçon se cacha derrière la personne la plus proche. Ses yeux, d’un bleu parsemé de taches violettes, étaient accompagnés par des cheveux en bataille d’un rouge feu. Sa peau, un peu plus bronzée que les autres, faisait penser qu’il venait du Brésil, enfant perdu ou abandonné dans l’Amazonie, Dieu savait comment.
Cachés derrière un autre enfant d’âgé d’au moins huit ans, les autres en ayant au moins six, le Pope dévisagea lentement les deux frère jumeaux. Parfaitement identiques au niveau physique, leurs yeux étaient de couleurs différentes. Celui qui avait l’air l’aîné les avait bleu océan, accompagné d’une longue chevelure d’un vert pâle. Son frère, lui, avait le regard perçant d’un vert gazon et sa chevelure, courte pour lui, était d’un bleu ciel, presque blanc.
Détournant la tête, Ashton remarqua une petite tignasse verte dépasser de derrière le deuxième jumeau. La faisant venir près de lui, elle se mit à rougir de plus belle. Agée d’à peine plus de cinq ans, ses yeux, couleur saphir, ressortaient à merveille de ses cheveux verts. Ses yeux en amandes faisaient croire à Ashton que la petite était originaire du Japon.
Leurs adressant à tous un grand sourire, il remit son masque quand la voix de la petite fille résonna dans toute la pièce, confirmant son origine à Ashton.
─ Pourquoi remets-tu ça, monsieur ?
Se retournant, il ne s’étonna pas de la question de la petite fille. S’accroupissant devant elle, il lui renvoya un grand sourire avant de répondre d’un ton doux et calme.
─ Depuis que j’ai pris ma fonction, je suis obligé de mettre ce masque car personne ne doit savoir qui je suis, sauf les futurs chevaliers d’or de la déesse Athéna dont vous ferez un jour partie. Et donc, pour résumer, vu que vous êtes les prochains à pouvoir protéger la route menant à la déesse, vous êtes seuls aptes à voir mon visage… plein de vilaines rides.
Il leur fit un clin d’œil moqueur, apportant l’hilarité dans le groupe. Se rasseyant sur son trône en or, aux coussins de velours rouge, il rappela les deux chevaliers restés dehors pour leur indiquer qui seraient leurs élèves.
─ Dragon… Autel… je vais vous désigner ceux dont vous aurez la charge. Étant donné que vous avez dû vous renseigner sur leurs signes astrologiques, ce sera plus simple pour moi. Dragon, tu t’occuperas du futur Bélier et de la Vierge. Apprends-leur à maîtriser le cosmos, ainsi que la télépathie et la psychokinésie. Autel, toi, tu t’occuperas des Gémeaux et du Lion. Vous emmènerez aussi le Sagittaire auprès d’Andromède pour qu’il s’occupe de lui, ou d’elle. La Balance et le Poissons, je m’occuperai d’eux.
─ Bien, Votre Majesté ! dit l’Autel.
A vos ordres, Grand Pope ! finit le Dragon.
Tournant les talons, ils emmenèrent leurs nouveaux disciples vers leur destinée, ne laissant plus que le roux et la petite fille aux cheveux verts dans la salle du Grand Pope. Enlevant son masque une nouvelle fois, il s’adressa à eux d’une voix un peu plus dure, mais toujours aussi douce qu’avant.
─ Au fait les enfants, à partir de maintenant, vous devez m’appeler maître et non pas monsieur ! Est-ce bien compris ? demanda t-il avec un grand sourire dans les deux langues.
─ Oui, répondirent-ils en chœur.