Chapitre 3

 

Le grand jour venait d’arriver. Les Gémeaux, la Vierge, le Sagittaire, la Balance et le Poissons allaient passer l’épreuve qui ferait d’eux des chevaliers d’or, dignes de servir et protéger Athéna. Pour l’occasion, en plus de leur épreuve, la déesse avait décidé de les attendre sur le Mont étoilé avec leurs armures.

Elle avait décrété que, si après leur épreuve, ils arrivaient à la rejoindre, ils mériteraient leurs armures qui feraient d’eux de dignes chevalier. Chaque maître emmena donc son disciple vers la destination choisie pour son épreuve.

Depuis l’arrivée des deux nouveaux postulants pour les armures, et ce, deux jour avant cette date, il n’avait pas fallu beaucoup de temps pour que la pagaille fasse partie du lot quotidien du domaine sacré.

Milan était un sacré farceur, toujours prêt à faire une blague. Le lendemain de son arrivée, il avait fait croire que le Pope l’avait envoyé voir les autres pour qu’ils viennent au plus vite dans la grande salle. S’étant tous précipités vers le dernier temple, ils furent tous déçus en s’apercevant de la farce. Descendant a toute vitesse pour lui dire ce qu’il pensaient de cette farce, ils ne remarquèrent pas que le sol était recouvert de savon noir. Se retrouvant tous les quatre fers en l’air, ils glissèrent sur tout le temple en faisant des vols spectaculaires entre chaque temple pour finir par s’écraser dans le temple du Bélier, sur un sol rempli de glue.

Le Grand Pope, n’acceptant pas cette idée, descendit aussi dans le temple du Verseau mais se retrouva dans la même situation que les apprentis chevaliers d’or, se qui n’empêcha pas le Pope de lui donner une fessée magistral pour lui apprendre les bonnes manières et ce que cela rapporte de faire de mauvaise blague.

Mais, aujourd’hui, tout le Sanctuaire était en effervescence. Aujourd’hui, il se pouvait que six chevaliers d’or viennent à naître dans le domaine.

Les frère Gémeaux, eux, furent envoyés sans le comprendre dans une dimension différentes de toutes celle qu’ils avaient pu visiter jusque-là, la voix de leur maître résonnant a l’intérieur.

Le Lion, lui, ne fut pas heureux de sentir disparaître ces deux cosmo énergie. Se ruant sur son maître, il disparut lui aussi pour atterrir dans la jungle africaine, un message écrit sur un poteau en bois, de la main de son maître, le renseignant sur son épreuve.

La Vierge, elle, devait retourner en Inde et apporter le plus possible la sérénité chez les gens, chose pas très aisée mais qu’il réussit en même pas une heure.

La Balance, elle, devait combattre contre son maître et utiliser toute son intelligence pour déjouer les ruses de son adversaire.

Le Poisson devait, par contre, plonger au plus profond de la Méditerranée sans devoir remonter pour reprendre sa respiration et ramener une partie de l’armure d’or, ce que tout futur chevalier d’or devait réussir pour ensuite rejoindre Athéna.

Le Sagittaire, par contre, avait une épreuve un rien plus compliquée que ses amis. Devant combattre contre un groupe d’adversaire, elle devait leur ficher une flèche en plein cœur. Sachant qu’ils étaient des illusions, elle n’eut aucun mal à s’en débarrasser.

Avant leur périple, ils avaient convenu de tous se retrouver devant le Mont étoilé afin d’escalader la montagne ensemble pour se présenter devant la déesse.

La journée passant, Zavijah fut le premier à arriver sur les lieux. N’ayant pas mis beaucoup de temps pour faire croire aux nécessiteux qu’il apporterait bonté et sérénité dans leur pays, il était revenu à son point de départ à attendre ses frères et sœurs d’armes. Attendant deux heures, il eu la surprise de voir arriver Sirra, en compagnie de Sao, le sourire aux lèvres.

─ Alors Zavijah, toujours les yeux fermés a se que je vois ? taquina Sao.

─ Si tu faisais de même, ta perception des choses serait encore plus forte.

─ Oui… marmonna-t-elle.

─ Cela fait combien de temps que tu es là ? demanda Sirra, une lumière dans les yeux.

─ Ho… je dirai au moins deux heures.

Haussant les épaules en donnant la réponse, la Vierge tourna son visage vers le fond des douze maisons et pointa le doigt vers la maison du Bélier.

─ Eilü a de la visite.

─ Comment ça, de la visite ?

─ Oui, elle vient de recevoir de la visite mais je ne saurais dire de qui ! Sa cosmo énergie est très puissante ! déclara-t-il, la voix un peu tremblante.

─ J’espère que tout se passera bien. Comme me l’a dit mon maître, tant que l’horloge du zodiaque ne sera pas allumée, c’est que le sanctuaire n’est pas attaqué... déclara Sao, la fierté dans la voix d’avoir retenu sa leçon.

─ Si tu le dis… dit Sirra. Tiens, voila Amas ! hurla Sirra, la joie au cœur.

Sirra aimait beaucoup Amas, l’apprenti Lion. Une amitié très forte s’était créée entre eux, allant jusqu’au respect pour l’un comme pour l’autre. A cause de leur nouveau lien, ils s’étaient entraînés tous les deux, fabriquant la plus part de leur attaque sur le même concept.

Se jetant dans les bras de sa sœur, Amas sourit aux autres chevaliers, heureux de les voir quand même. La repoussant gentiment, il jeta un regard vers le troisième temple et se mit à pleurer lentement près de Sirra.

─ Ne te fais pas de soucis Amas, ils vont revenir. Ils ne sont pas partis sans toi… le rassura-t-elle avec un grand sourire. Tu verras, ils reviendront avant que tu n’aies eu le temps de dire…

Une petite explosion fit sursauter tous les enfants présents au pied de la montagne pour laisser apparaître les deux Gémeaux, un grand sourire sur les lèvres.

─ De dire ouf ? C’est bien cela que tu voulais dire, Sirra ?

Lui lançant un grand sourire plein de chaleur, Amas sauta sur place et vint se jeter dans les bras d’Ancha alors que Sao, elle, accola gentiment Alnitak dans ses bras.

─ Bienvenue au bercail, lança Sao, pleine de vitalité.

─ C’est quand même pas si loin que ça ! Nous ne sommes partis que une heure ! déclara Alnitak.

─ Que vous croyez, dit Sirra, sa fais au moins six heures que vous avez disparu du Sanctuaire.

─ Ha bon ! s’étonna Ancha.

─ Bah, ce n’est pas grave ! Il manque encore qui ? demanda Alnitak, tapant du pied.

─ Et bien, il manque encore Leslie… il ne devrait plus tarder je crois…

─ Vu qu’il combat contre le Grand Pope, ça va durer un certain temps, moi, je vous le dis ! lâcha Alnitak, bombant le torse.

─ Et si tu arrêtais de faire le fier en même temps, cela nous ferais des vacances…

Se retournant tous vers l’endroit d’où venait la voix, ils purent voir Leslie arriver dans les dernières lueurs de la journée, le soleil se couchant à l’horizon. Marchant avec droiture, il leur sourit de fierté, mais son visage s’assombrit en rencontrant le regard de Sirra, qui détourna le visage de faiblesse. Sao ne put s’empêcher de soupirer de mécontentement en voyant cette scène et se retourna alors vers le Mont et le dévisagea des ses yeux saphir.

─ Bon, alors, comment faisons-nous pour monter ?

─ Et bien, on escalade, Poissons ! cracha Alnitak, encore en colère par la réplique de Leslie.

Sautant de plusieurs mètres, il commença à gravir la montagne, suivi par les autres enfants après qu’ils eurent soupiré. Plusieurs heures passèrent et ils ne voyaient toujours pas le bout du Mont étoilé, si ce n’est qu’une fine lueur dorée dans la brume de la nuit. L’endroit était calme, accompagné que par le faible bruit des morceaux de roche tombant dans le vide quand éclata une voix emplie de reproche.

─ Mais, qu’est-ce que j’en ai marre ! J’ai les doigts tout écorchés ! hurla Sao, les larmes lui coulant.

─ Ne te fais pas de soucis Sao, nous sommes bientôt arrivés !

─ Et comment le sais tu, carotte ?

─ Alnitak, je te prierai de ne pas m’appeler ainsi sinon tu le sentiras passer ! déclara Leslie, de la colère dans la voix. Me suis-je bien fait comprendre ? demanda t’il.

─ Et tu en découdras aussi devant moi ! lâcha Ancha, par la même occasion.

─ Ouai, ça va, j’ai compris… soupira-t-il. Vous m’énervé alors, comment le sais tu !

─ La brume n’est qu’une illusion créée par le cosmos d’Athéna.

─ Mais… comment le sais tu ? demanda Sirra, étonnée.

─ Vous n’avez pas remarqué que, de un, il fait doux alors qu’il devrait faire froid a cette hauteur et que nous sommes bien réveillés malgré l’heure qu’il est ? finit de dire Leslie, sans avoir tourné le regard.
Continuant à escalader le Mont, Sao finit par être la première à tomber sur une surface lisse ou elle put s’étirer afin de pouvoir se coucher et se reposer de la montée. Elle fut à peine à quatre pattes que sa tête heurta une surface métallique qui résonna dans l’air.

─ Aie !

─ Bienvenue chevalier des Poissons…, susurra une voix emplie de chaleur.

Relevant la tête, elle ne put s’empêcher de hurler en voyant cette femme aux cheveux bruns, voire auburn, au visage angélique et au regard améthyste, sans pupille. Un sceptre d’or dans sa main lui montra bien qu’elle avait devant elle la déesse aux yeux pers, déesse de la guerre stratégique, de l’art et de la sagesse.

─ ATHENA !

─ Oui Sao… c’est bien moi. Et si tu allait aider tes amis a remonter ? lui demanda la déesse, tout sourire.

─ Heu… oui, j’y cours. Dit Sao en s’empourprant.

Quelques minutes plus tard, tous les futurs chevaliers d’or se trouvaient face à Athéna, auréolés de son cosmos divin, attendant son verdict. Le cosmos dégagé par la déesse respirait la douceur et la sérénité, encore plus que le cosmos de la Vierge. Posant tous genoux à terre, ils inclinèrent la tête vers le sol et se mirent à prêter serment face à elle. Assise sur le socle de la table marbrée, elle écoutait attentivement le serment fait par les chevaliers. Se levant lentement, elle se dirigea vers les urnes du zodiaque et les fit disparaître pour les réapparaître juste devant eux, leurs signes adéquats les fixant.

─ Chevaliers, commença-t-elle d’une voix grave, vous venez tous de prêter serment de protéger la terre, ses peuples et moi par la même occasion. Vous avez aussi juré de protéger le bien de tout mal et de porter la justice sur terre a chaque habitant. Recevez en hommage a ce serment votre armure d’or, faisant de vous les nouveaux chevaliers d’or, protecteur de la terre, de l’humanité, de la justice, du bien, de la route des douze maisons et de moi ! A partir de ce jour, vous faites partie des chevaliers d’or d’Athéna ! déclara-t-elle d’une voix forte.

Juste à ce moment-là, quand la déesse eue finit son dialogue, les huit urnes s’ouvrirent pour laisser apparaître huit armures. Seule celle des Gémeaux apparaissait en double, signe double dans l’univers. Les armures se disloquèrent pour venir recouvrir les enfants, dont les cosmo énergies se mirent à grimper en flèche, montrant leur maîtrise du septième sens.

Se regardant tous l’un l’autre, ils ne purent s’empêcher de sourire, voyant que leurs efforts avaient portés. S’inclinant de nouveau vers la déesse, elle souleva lentement sa paume, montrant à ses chevaliers qu’elle les acceptait et qu’elle leur permettait de se relever.

Son cosmos grandissant, il entoura tous les chevaliers d’or qui durent fermer les yeux. Quand ils les rouvrirent, ils se retrouvèrent seuls, en compagnie du Grand Pope.

─ Je suis très heureux que vous ayez tous réussi dans votre périple, commença le Pope, mais vous devez savoir que protéger la terre est un travail à plein temps ! Alors, ne vous découragez pas et donnez le meilleur de vous-mêmes. N’oubliez, en aucun cas, que nous sommes les chevaliers de l’espoir, êtres aux pouvoirs surnaturels mais au cœur humain. Ne vous croyez jamais supérieur aux autres. De plus, sachez que vos pouvoirs ne peuvent servir à des intérêts personnels ! lâcha le Pope, autoritaire sur tout les points. Si jamais cela devait arriver un jour, vous péririez de la main de deux, voire trois chevaliers d’or. Alors, faites bien attention à vous…

─ Oui, Grand Pope ! hurlèrent-ils a l’unisson, le baume au cœur.

─ Alors, soyez les bienvenus au sanctuaire, chevaliers d’or et que la bénédiction d’Athéna soit sur vous…

Quittant le dernier temple pour rejoindre leurs temple, désormais respectifs, ils s’inclinèrent face a leur maître et festoyèrent chacun à leur façon dans les temples.

Pendant ce temps, une enfant se heurtait à sa plus grande tâche, qui lui permettrait de recevoir son armures, la déesse Athéna étant au près d’elle pour la soutenir…

 

Le lendemain matin, la tête lui bourdonnant, Sao sortit de son temple avant de rejoindre Sirra pour son entraînement du matin. Arrivant en titubant au temple du Sagittaire, elle se heurta à sa sœur d’armes, encore endormie elle aussi.

─ Bonjour Sirra…

─ Salut Sao… laisse moi le temps de reprendre mes esprits. Je crois que le nectar des mortels n’est vraiment pas fait pour moi ! renchérit-elle avec un sourire.

─ Pour moi non plus je crois, répliqua Sao, une grimace se dessinant sur son visage.

─ Je pense que l’on va demander au Pope de supprimer ce nectar aux futurs chevaliers d’or jusqu’à un certain âge.

─ Oui, pourquoi, réussit-elle a dire avant de se retourner brusquement. Tu as senti ce cosmos ?

─ Oui, elle venait du temple du Bélier ! Allons-y ! cria Sao, son armure l’ayant déjà recouverte.

Se retournant, Sao se prit un des piliers du temple en plein visage, étouffant un cri de surprise et se retrouvant les fesses a terre. Sirra l’aida à se relever et attendit trente seconde qu’elle reprenne ses esprits.


Courant à en perdre haleine, ils croisèrent les autres chevaliers d’or, qui les suivirent, le même mal de crâne les assaillant. Arrivés au tout premier temple, ils entrèrent prudemment pour finir par stopper net, la bouche pendante.
Devant eux se trouvait une jeune fille aux cheveux noirs à reflets bordeaux, à la peau laiteuse et aux yeux turquoise. Sur son front reposait deux points vert émeraude qui brillaient. Ses cheveux noirs, cascadant sur ses épaules pour atterrir dans le bas de son dos, la rendaient sublime à regarder des yeux.

─ Eilü… commença Alnitak.

─ Toi aussi… finit Leslie.

─ Eh oui chevalier, maintenant, au lieu d’être sept à protéger les douze maisons, vous serez huit.

─ Mais… commença Ancha, elle n’a pas passé d’épreuve alors comment a-t-elle réussi ?

─ Son épreuve, chevalier, commença un homme, caché par un long manteau blanc, était de pouvoir réparer une armure, épreuve qu’elle a réussi avec brio après avoir reçu un petit cours de la nuit. Athéna ? demanda l’inconnu en se tournant vers elle.

─ Oui mon frère ?

─ Je vais me retirer maintenant mais si jamais, un jour, tu venais a recevoir un chevalier du Bélier sans qu’il n’ait l’expérience de la réparation des armures, fais-le moi savoir et je viendrai lui communiquer tout ce qu’il doit savoir !

─ Je t’en remercie, Héphaïstos…

Le dieu forgeron se retourna et disparut en un éclair, laissant tout les chevaliers la bouche pendante. Cela ne faisait même pas deux jours qu’ils étaient chevaliers et ils venaient de rencontrer leur deuxième dieu.

─ Bon, chevalier, je crois qu’il est temps que vous retourniez dans vos temples respectifs ou à vos entraînements…

Sur ses dernières paroles, Athéna disparu du temple, laissant les huit chevaliers seuls pour faire connaissance.