Chapitre 07
Tout les chevaliers et les dieux étaient encore sur le coup de la nouvelle. Personne, tout comme Leslie, ne s’y attendait. Athéna allait émettre quelque chose quand elle se retourna en direction de son oncle Hadès qui venait de rompre le silence par un petit rire discret.
─ Mon oncle… commença Athéna, un peu perplexe.
─ Oui ? Demanda-t-il, tout en niant.
─ Pourquoi ris-tu, mon frère ? Demanda le roi des dieux avant que sa fille ne puisse poser sa question.
─ A voir toutes vos têtes sur cette révélation, c’est normal que ça mérite un petit rire non ? Répondit Hadès en haussant des épaules.
Le roi des dieux allait répondre a cette question quand un reflet doré passa juste devant lui avant de s’arrêter à quelques centimètres du dieux des enfers. Leslie, le regard brillant de rage, fixait intensément le dieu qui ne se laissa pas démonter par ce regard empli de fureur.
Athéna, ne voulant pas provoquer de colère entre les dieux se dépêcha de se mettre devant son chevalier et de le repousser lentement à l’extérieur du groupe, afin d’avoir une discussion à part avec le chevalier le plus sage de la confrérie. Quand ils furent plus éloignés du groupe, elle le regarda dans les yeux et y lut toute la rage qu’il avait pour le dieu.
─ Leslie !
─ Oui, déesse ? Répondit ce dernier en détournant le regard de sa déesse vers le dieu des enfers pour revenir dans le sien quelques secondes après. Que puis-je pour vous ?
─ Je te demanderai de bien vouloir descendre dans le temple du Sagittaire et de parler avec Sirra afin de comprendre pourquoi elle te l’a caché. Quand tu aura eu toutes les réponses à tes questions, j’aimerais que vous montiez tous les deux dans mon temple et que l’on en discute… est-ce compris ? Demanda la déesse de la sagesse, ses nerfs étant un peu à fleur de peau.
─ Très bien déesse… je m’en vais de ce pas ! Lui répondit-il, la rage toujours dans ses yeux mais tournée vers la principale intéressée.
Le regardant descendre les marches à grandes enjambées, Athéna ne put s’empêcher d’être triste pour ses chevaliers, espérant de tout cœur que les problèmes allait s’arranger. Quand la Balance eut disparu dans le temple des Poissons, elle se détourna et repartit vers le groupe de dieux et de chevaliers qui la regardaient, attendant patiemment qu’elle revienne.
Les invitant à la suivre d’un simple mouvement de bras, ils disparurent tous dans le temple du Grand Pope, rejoignant leurs chambres alors que les chevaliers redescendaient lentement les marches tout en discutant pour, une fois dans le temple des Poissons, filer a toute jambes vers le neuvième temple.
S’arrêtant de courir à mi-chemin entre le temple du Capricorne et celui du Sagittaire, ils diminuèrent leurs cosmos et se mirent à marcher lentement dans le temple une fois qu’ils l’eurent atteint. Marchant prudemment, de façon a ne faire aucun bruit, ils n’eurent même pas fait deux mètres que Alboïn les arrêta en murmurant tout en plaçant ses bras devant eux.
─ Mais, pourquoi fais-tu ça ? Demanda silencieusement Sao, un peu vexée.
─ On ne pourra pas passer… Répondit juste le Taureau, regardant toujours devant lui.
─ Et comment le sais-tu ? Demanda Ila, étonnée de se revirement de situation.
─ Vous ne sentez pas ce cosmos qui protège la sortie du temple de Sirra ?
─ Quel cosmos ? Rétorqua Eaque, un peu ennuyé par la situation. Je vous ferais signaler que ce ne sont pas nos affaires mais que c’est à eux de s’en occuper !
─ Mets-la en veilleuse, Eaque ! Répondit méchamment Sao, irritée.
Vexé de se faire insulter de cette façon, Eaque passa devant tout le monde et augmenta son cosmos comme pour se signaler auprès des occupants. A cet appel, tout le monde se mit à courir et se cacha derrière les colonnes les plus éloignées ou les rochers afin que la Balance ne les voie pas.
Dans la pénombre, une forme se matérialisa lentement pour prendre les traits de l’armure d’or de la Balance et du visage de Leslie. Le regardant fixement dans les yeux, Leslie laissa passer le Cancer qui ne mit pas longtemps pour disparaître, la rage le rongeant. Ila, se trouvant derrière le pilier le plus proche de là où s’était trouvé le bouclier, et en compagnie de Sao, avancèrent a pas feutrant dans la pénombres et se recachèrent derrière un autre pilier, leur cosmos toujours cacher.
Se détournant de la sortie, Leslie se renfonça dans le temple et disparut entièrement, laissant les autres chevaliers se libérer de leur cachette, reprenant leurs souffles. Avançant prudemment en dehors du bouclier, Milan remarqua la disparition des deux femmes chevaliers.
─ Au fait… commença Milan, en tournant le visage de chaque coté. Vous n’auriez pas vu Sao et Ila ?
Les autres, tournant le visage après cette remarque, ne surent quoi répondre. Se mettant tous a chercher, ils ne comprirent pas comment elles avait réussi a disparaître quand Ancha eu un cri de surprise.
─ Alnitak ! Mais, comment ?
Ancha et les autres tournèrent la tête vers le Sosie d’Alnitak qui se trouvait à côté de son frère pour le voir disparaître et regarder de nouveau dans le temple, le véritable Alnitak se trouvant à quelque mètres d’eux. Ancha allait répliquer à son frère quand il vit deux silhouettes se joindre à lui, dévoilant Sao et Ila.
─ Mais… commença Alboïn, étonné. Mais, comment avez-vous réussi à… ?
Les chevaliers se trouvant à l’extérieur du temple les virent en / train de parler mais aucun son n’arrivait jusqu'à eux. Tendant l’oreille le plus qu’ils pouvaient, aucun son n’arrivait à leurs oreilles. Étonné de ce prodige, les chevaliers tournèrent leur visage vers Zavijah qui ferma les yeux à ce moment-là, son cosmos entrant légèrement en résonance avec le bouclier.
─ Je comprends… murmura la Vierge, la voix calme.
─ Qu’est-ce que tu comprends ? Demanda Eïlu, tout aussi calme.
─ Le bouclier a été réalisé de façon a ce que aucun son ne puisse en sortir mais, par contre, eux peuvent entendre tous les bruits extérieurs. Répondit la Vierge en rouvrant les yeux, l’étonnement ne se lisant pas sur son visage. Enfin, pour être plus précis, continua Zavijah, voyant le visage de ses frères, Leslie a géré avec son cosmos un bouclier indolore mais à double tranchant si l’on peut dire. Tout son venant de l’extérieur peut être perçu par ceux qui résident dans le temple mais les sons ou voix qui seront engendrés a l’intérieur ne pourront être perçu par les gens extérieurs, faisant comme si le temple était abandonné.
Tous les chevaliers restèrent la bouche ouverte après avoir entendu le discours que venait de prononcer Zavijah, comme si cette journée était monotone et ressemblait à toutes les autres. Tout le monde savait que Zavijah n’était pas comme les autres mais personne ne pensait qu’il avait cette façon de parler.
Se tournant tous vers le temple, ils virent les trois chevaliers firent un signe de tête, signalant qu’ils avaient bien compris et s’enfoncèrent lentement à l’intérieur, sur la pointe des pieds.
Pendant ce temps, dans le dernier temple, Déméter marchait lentement vers les jardins que Sao lui avait présentés et s’arrêta en chemin quand elle remarqua quelqu’un à son endroit favori. Au sein même du jardin se trouvait Perséphone, sa fille, connue sous le nom de Coré auparavant. Restant immobile, elle la regarda sentir le doux parfum des fleurs pendant une bonne dizaine de minutes et voulu s’approcher plus près mais elle eut un mouvement de recul quand elle y aperçut son frère, arrivant de derrière un buisson aux fleurs argentées. Se détournant du spectacle, elle rejoignit sa chambre en maudissant Hadès.
Hadès prit son épouse dans ses bras, et elle lui sourit en montrant une espèce qui se trouvait, par la même occasion, dans le royaume qu’il avait fait construire pour elle. Souriant tendrement à son épouse, il prit la fleur et la mit dans ses cheveux, tout en la regardant dans les yeux, qui pétillaient de bonheur. La voyant reculer lentement, il la suivit quand elle lui prit le bras pour l’emmener sur un banc de marbre blanc qui se trouvait tout proche, un grand sourire aux lèvres.
Souriant tendrement à son époux, elle s’assit sur le banc de marbre, attendant tendrement qu’il s’y asseye aussi. Alors qu’il la regardait avec un grand sourire, elle se décida à lui dire la nouvelle qui bouillonnait en elle. Lui prenant les mains au creux des siennes, elle lâcha un soupir et se lança.
─ Hadès…
─ Oui mon amour ? Demanda le Dieu, un peu perplexe.
─ J’ai une nouvelle à t’annoncer… et c’est très sérieux ! Finit-elle par dire, après un long moment de réflexion.
─ Je t’écoute… répondit-il, sérieux, comme si sa femme allait lui révéler quelque chose de grave.
─ Mon amour… je suis moi aussi enceinte… lui lança-t-elle, un grand sourire empli de chaleur se dessinant sur son visage d’ange.
─ Que… commença à dire le dieu, sans savoir que dire d’autre avant de se reprendre. Tu en es sûre ?
─ Oui mon amour.
La prenant dans les bras, il la fit tournoyer longtemps dans les airs, dévoilant tout le bonheur qui le submergeait en ce moment. L’embrassant tendrement, il la laissa là pour partir prévenir son frère de la grande nouvelle qui venait d’arriver.
Athéna, qui passait dans les couloirs à ce moment-là, se retrouva sur les fesses en voyant une tornade noire passer sur son chemin. Eberluée, elle regarda son oncle continuer à courir avant de faire demi-tour, venant l’aider à se relever. Le regardant, elle ne l’avait jamais vu avec un aussi grand sourire sur les lèvres.
─ Mon oncle, que vous arrive-t-il ?
─ Je vais être papa ! Lâcha-t-il sur le coup, dévoilant tout son bonheur.
─ Je suis heureuse pour vous, mon oncle… Répondit juste Athéna, un grand sourire aux lèvres. Je m’en vais de ce pas voir votre femme pour lui offrir toutes mes félicitations.
─ Merci ma chère nièce. Répondit simplement Hadès avant de la prendre dans ses bras et la serrer bien fort.
Le voyant partir tout gaiement, Athéna, elle, fit demi-tour et partit en direction des jardins, ou elle retrouva Perséphone, encore tout joyeuse de la réaction de son mari. Au moment où elle arrivait auprès d’elle, Niké et Diké firent leur apparition, les surprenant toutes les deux.
S’inclinant respectueusement toutes les deux devant les divinités, elles eurent un grand sourire et félicitèrent la jeune femme du présent qu’elle faisait à l’empereur des ténèbres.
Tout sourire, elles les remercia et s’avança vers Athéna qu’elle prit dans ses bras avant de l’emmener vers le temple où ils allèrent fêter ça dignement en compagnie des autres dieux. Dans l’ombre, une femme en sortit, son regard empli de rage et de frustration. Détournant le regard, elle sut qu’il ne lui restait plus qu’une seul chose a faire.
Dans la grande salle, la fête battait son plein. Aphrodite allumait le pauvre Arès et Héphaïstos le poursuivait à chaque fois qu’il s’approchait de sa femme, laissant filtrer des mouvement de rire dans l’assemblée. Plusieurs chevaliers d’or arrivèrent pendant la fête et le Grand Pope fut bien étonné de ne pas voir Alnitak, Sao et Ila, sachant très bien que Sirra et Leslie étaient en pleine discussion dans le temple du Sagittaire.
Pendant se temps, dans le temple du Sagittaire, des éclats de voix passaient au-dessus des trois chevaliers incrustés dans le temple. Cachés dans l’ombre, ils écoutaient calmement les cris que lançait Leslie à Sirra.
─ Non mais, lança de nouveau Leslie, tu pensais à quoi en me disant ça ? Que j’allais être heureux d’apprendre que, à dix neuf ans, je vais être père ?
─ Non… répéta Sirra, reprenant ses pleurs, encore plus bouleversée.
─ En tout cas, moi, je ne veux pas être père !
─ Et que veux-tu que je fasse, moi ? Hurla Sirra, sur le point de craquer.
─ Fais-le partir ! Lança la Balance, comme si ne rien n’était.
─ Quoi ? Hurla une voix dans le temple, faisant retourner les deux personnes concernées.
─ Qui est la ? Demanda méchamment Leslie, pas très content de cette intrusion.
Sortant de l’ombre, Leslie put voir Ila sortir de derrière un pilier et foncer sur lui, fou de rage. Sachant bien qu’elle était dangereuse quand elle était en colère, il lui fit face comme si ne rien n’était, acceptant le doigt interrogateur qui lui faisait face.
─ Comment oses-tu lui dire d’abandonner son enfant, parrain ? Siffla Ila, sa voix emplie de rage et d’incompréhension.
─ Je te prierai de ne pas te mêler de ça, Ila ! Répondit-il en haussant le ton. Tu es encore trop jeune pour savoir de quoi tu parles.
─ Mais moi, je ne suis pas trop jeune pour le comprendre… répondit Sao, la voix calme ou la colère y tremblait. Je vais avoir le même âge que Sirra dans deux semaines et jamais, au grand jamais, je ne t’autoriserai à lui demander une chose pareille !
─ Tu n’as rien a dire dans cette histoire ! Lui répondit-il, furieux. Et puisque c’est un sujet de conversation qui est en train de m’énerver, je vais appliquer la sentence maintenant ! Hurla-t-il en se retournant vers Sirra.
La peur se lisant dans ses yeux, elle vit la Balance se ruer sur lui, son poing dressé vers l’avant et en direction de son ventre. Plaçant ses mains par instinct comme si ses propres mains pouvaient servir de bouclier, elle ferma les yeux, attendant l’impact. Un bruit sourd se fit entendre et elle se sentit projetée vers le fond de son temple, recevant par la même occasion une autre masse volumique sur elle. Levant lentement les yeux, elle vit Ila se relever lentement et lui sourire, lui montrant qu’elle ne la laisserait pas tomber. La remerciant d’un signe de tête, elle se releva avec l’aide du Scorpion qui se plaça devant elle en cas de nouvelle attaque.
─ Leslie ! Comment as-tu pu oser faire ça ? Cracha Sao, énervée.
─ Vous n’avez pas a vous mêler de ça ! je vous l’ai déjà dit !
─ En temps que plus vieux de la caste, commença a dire Alnitak, la voix emplie de colère, nous allons tous nous diriger vers le dernier temple et rencontrer Athéna et le Grand Pope afin que ce soient eux qui prennent la décision. En attendant, commença-t-il a dire en se tournant vers la Balance, ne t’attends pas a ce que je prenne ta défense…
─ Que… commença Leslie avant d’avoir le souffle coupé.
Alnitak venait de bouger à la vitesse de la lumière pour décocher, en plein ventre, un bon coup droit qui laissa Leslie sur le sol, recroquevillé sur tout son long. Du coté de Sirra, qui pleurait de nouveau et était escortée par Ila et Sao, qui l’emmenèrent au plus vite dans le dernier temple, afin de savoir ce que Athéna déciderait.
La tension dans le dernier temple était terrible. Voyant arriver à travers la porte un Alnitak furieux et Ila, accompagnée de Sao, en / train de porter Sirra entre eux avait suscité l’étonnement de tout le monde. Alboïn, ayant couru vers le Scorpion, fut vite au courant de ce qui s’était passé.
Sao expliqua vite en détail ce qu’il s’était produit, en omettant aucun détail, quel qu’il soit. Au fur et à mesure du récit, on pouvait voir le visage serein d’Athéna s’assombrir au fur et à mesure. Athéna allait parler quand les lourdes portes du temple s’ouvrirent.
Dans l’embrasure de la porte, le chevalier de la Balance se dévoilait, ses sentiments imperméables sur son visage. Avançant dignement vers sa déesse aux yeux pers, il s’inclina respectueusement et avec légèreté.
─ Je répondrai à tout engagement et décision dont vous me ferez part, déesse…
Tout le monde fut étonné par ce revirement de situation. Après ce que l’on venait de leur raconter et vu la réaction de certains dieux par rapport à ça, ils ne surent plus quoi faire. Athéna regardait son chevalier d’un œil distrait, faisant se marquer du même coup une hésitation sur le visage de la Balance.
Prenant longuement sa respiration, Athéna se détourna de lui et partit vers son trône où elle s’assit, tous les dieux faisant de même derrière elle, comme pour donner un verdict édicté par une assemblée.
─ Chevalier d’or du Sagittaire, je te demande de venir auprès du chevalier de la Balance ! Demanda la déesse, avec calme et tendresse.
Le chevalier de la neuvième maison s’avança prudemment vers le chevalier de la Balance qui la regarda sans afficher un simple sourire mais où l’on pouvait voir du mécontentement envers elle. Tournant son visage pour échapper a ce regard français, elle riva son doux regard turquoise sur sa déesse et attendit qu’elle reprenne la parole.
─ Alors, soyez tous témoin de ce qui va suivre ! Déclara Athéna d’une voix forte. Voici ma décision !