Chapitre 09

 

Deux mois venaient de passer depuis la fête qui avait fini par un drame. Les chevaliers d’or restaient dans leurs temples et vaquaient à leurs occupations. Depuis la sentence d’Athéna et la mise à l’épreuve du chevalier d’or du Sagittaire, Leslie montrait tous les jours l’amour qu’il portait à la mère de son enfant. De plus, il avait pris sous son aile une jeune fille du nom de Galatée, d’origine grecque, aux cheveux roses et au yeux bleus, afin qu’elle soit, peut-être, la future porteuse de l’armure d’or qui avait été un jour à lui.

Dans le temple du Scorpion, Ila se demandait comment ça se passait en Olympe et personne ne trouvait de réponse concernant le jugement du conseil. Après quelques jours de réflexion, elle décida de se rendre dans le dernier temple afin de poser la question au Grand Pope qui la reçut directement.

─ Chère Ila, que puis-je pour toi ? Demanda le Grand Pope, souriant sous son masque et en regardant sur sa gauche une Sirra qui essayait une énième fois de sortir en douce avant de se faire rattraper par une des servantes du palais.

─ Je suis venu vous voir afin d’avoir réponse à certaines questions.

─ Et quelles sont elles ?

─ Je me demande si vous avez reçu des nouvelles concernant le conseil auquel notre déesse s’est jointe à la demande de l’empereur des Enfers ?

─ En ce moment, je n’ai point reçu de nouvelles et je pense savoir quelle est ton autre question. Tu te demandes sûrement pourquoi un conseil dure aussi longtemps ?

─ C’est cela même, Grand Pope, lui répondit Ila, un peu gênée.

─ Et bien, d’après ce qu’Athéna m’a dit avant de partir pour l’Olympe, c’est que la perception du temps chez eux est différente de la nôtre. Est-ce que tu comprends ce que je veux dire, Ila ?

─ Pas trop, non. Enfin, pour tout dire, je ne comprends strictement rien à ce que vous racontez, Grand Pope.

─ Pour faire simple, une année chez nous correspond à une journée chez eux.

─ Je comprends… murmura-t-elle, encore un peu perplexe. Et n’y a-t-il aucun moyen de savoir comment ça se passe là-bas ?

─ J’ai bien peur de devoir répondre par la négative, Ila… répondit le Grand Pope, embêté par le même sujet. Pour le moment, je crois que nous ne pouvons qu’attendre son retour.

─ Je vous remercie grandement, Votre Altesse. Puis-je prendre congé de vous ? Demanda-t-elle en s’inclinant convenablement devant lui.

─ Je te laisse partir, chevalier du Scorpion.

Le Grand Pope la regarda partir avant de la voir crier sur Sirra, lui ordonnant d’aller se reposer pour ensuite passer l’embrasure de la porte du temple et se diriger vers sa résidence. Lui-même se demandait comment ça se passait là-haut et espérait de tout cœur que tout s’arrangerait.

 

Pendant ce temps, en Olympe, les habitants se ruaient dans l’énorme Colisée qui se trouvait au milieu du sanctuaire. Fabriqué dans du marbre blanc, il était entouré de plusieurs petites bâtisses, toutes gardées par un temple se trouvant à la limite du sanctuaire Olympien. Devant chacun se trouvaient deux ou trois petit temples pour les demi-dieux associés à chaque divinité et devant, en de très rares occasions, s’en trouvaient d’autres pour les mortels les plus puissants et protégés par les dieux.

Pour le temple d’Apollon, qui se trouvait juste à côté de celui d’Athéna, il ne se trouvait qu’un seul temple a l’avant de ce dernier, gardé par une jeune femme qui passait son temps à écrire sur un parchemin, ses longs cheveux bleu azur cachant les fines lignes de son visage. Celui d’Athéna, par contre, possédait un temple dédié a une seule personne, un temple qui grandirait au fur et mesure des générations par l’arrivée de chaque Pope à la fin de sa vie.

Aux points cardinaux du Sanctuaire se trouvaient quatre temples en marbre de couleurs diverses, représentant chacune un éléments. Gardés par leur protecteur, personne, même les habitant, n’osait s’en approcher. A la solde de Zeus, ils laissaient passer quiconque avait un laissez-passer.

En ce moment, dans le Colisée, avec tout le tumulte sonnant des voix des habitants de la cité céleste, les dieux qui se trouvaient sur terre pour la fête donnée par Athéna se rassemblaient au centre afin de pouvoir parlementer et trouver une solution à ce gros problème.

Tous les citadins étaient presque installés quand une voix forte et autoritaire se mit à résonner dans toute la cité, venant se percuter contre le bouclier céleste érigé par Zeus.

─ Le tribunal Céleste est ouvert !

Plus aucun bruit ne se fit entendre dans le Colisée, tous les regards s’étant dirigé vers le centre de la réunion. Hurlant avec fureur, la déesse Déméter fut amenée par la force, laissant au passage des coups d’ongles dans l’armure des gardes céleste, a siéger au conseil. Plusieurs des dieux la regardèrent avec peine et avec étonnement, ne voyant pas l’urne où devait se trouver Perséphone.

─ Déméter… commença Zeus, la voix triste avant de se reprendre, où as-tu mis l’urne que tu avais offert a Athéna ?

─ Tu crois peut-être que je vais te le dire, mon frère ? Pesta la déesse des moissons en sifflant entre les deux, dans le style d’un serpent a sonnette.

─ Où est ma femme ? Hurla Hadès, ne sachant se contenir !

─ Baisse d’un ton ou sinon… commença Déméter en direction d’Hadès avant de se faire rabrouer par ce dernier.

─ Tais-toi, langue de vipère, ou je te coupe la tête comme tout être dans ce monde !

─ Je te demande pardon ? Survient la voix d’Héra, son visage prenant une grimace de dégoût rien qu’a imaginer la scène.

─ Si tu fais ça mon oncle… commença Arès, la flamme brillant dans ses yeux, je te suis directement !

─ Arès, je te demanderai de te taire ! Tonna Zeus, la goutte d’eau débordant de l’amphore. Hadès, je te demande de te rassoir afin que l’on puisse commencer le conseil et toi, Déméter, de bien vouloir la fermer !

Tous le monde sombra dans le mutisme durant de longues minutes et tout fut interrompu par le geste du roi des dieux, demandant a son serviteur de bien vouloir lire les charges d’accusation afin de pouvoir commencé le conseil impérieux qui allait commencer.

─ Ici se réunissent les douze dieux de l’Olympe afin de participer au conseil pour décider du châtiment qui sera porté contre les dieux incriminés. Les chefs d’accusation sont l’enlèvement de la déesse Perséphone lors d’une invitation chez la déesse Athéna. L’Empereur des Enfers porte aussi l’accusation envers la déesse Athéna d’avoir prémédité tout ceci. Il demande qu’elle soit dépourvue de son droit sur son sanctuaire et que le chevalier du Verseau lui soit donné dans les plus bref délais.

─ Quoi ? demanda Athéna, après avoir entendu le chef d’accusation porté a son encontre.

─ De plus, sera aussi décidé ici de qui aura la garde de la terre, le roi des dieux décidant de renoncer à la terre et de garder le ciel pour lui, avec le sanctuaire céleste.

─ Tu ne m’avais pas parlé de ça, mon chéri… murmura Héra après s’être penchée lentement vers son mari qui lui lança un regard sévère.

Rabrouée par ce regard, Héra se recula vivement afin d’avoir le plus d’espace entre elle et le roi des dieux. Regardant de part et d’autre d’elle, elle vit Hermès en train de faire pivoter son sceptre entre ses doigts fins et Aphrodite occupée a chauffé Arès sous le regard noir d’Héphaïstos. Soupirant longuement, elle se remit à écouter la discussion qui venait de reprendre à grands cris entre Hadès et Déméter.

─ Tais-toi, sale garce ! Vampire des moissons ! Vociféra Hadès, tapant les poings sur la table.

─ Hadès ! Hurla Zeus, montant le ton.

─ Quoi ? Demanda ce dernier, la voix toujours emplie de colère.

─ Nous présidons à un conseil alors surveille tes paroles !

─ D’accord ! Répondit-il, furieux.

─ Bon… commença Zeus en se tournant vers Déméter, ma chère sœur, j’aimerais savoir pour quelle raison tu as fait une chose aussi terrible à la fête que donnait ta nièce et donc ma fille ?

─ Pour des raisons que tu ignores car toi-même tu ne te trouveras jamais dans cette situation, ta fille ayant fait vœu de chasteté !

─ Et bien, j’aimerais que tu t’expliques devant le conseil ! La colère lui montant aux joues.

─ Non ! répondit-elle simplement.

─ Tu vas répondre ! Vociféra Zeus, la faisant sursauter de son siège.

─ Très bien, très bien, je vais répondre ! Hurla-t-elle, battant des mains pour qu’il arrête d’hurler.

Se levant de son siège, Déméter se dirigea vers Athéna, laissant une longue distance entre elles et son frère aîné.  Le toisant d’un regard haineux, elle finit par baisser le regard vers sa nièce qui ne savait plus trop où se mettre, ni quoi dire, même si elle était la déesse de la sagesse.

─ Mes raisons sont que Coré est ma fille et que je n’accepte pas qu’elle soit avec mon frère. Jamais je ne l’accepterai ! De plus, je remercie infiniment ma nièce de m’avoir procuré un moment pour que je puisse la récupérer.

Athéna, devenant aussi rouge qu’une pivoine après les paroles de sa tante, n’osait plus regarder en face d’elle tellement elle était gênée mais aussi attristée par le fait que sa petite fête ait servi d’appât pour piéger sa cousine.

─ De plus, ce goujat a osé mettre celle qui m’est le plus chère dans une position que seul Aphrodite peut connaître, vu son comportement très désinvolte et pervers !

─ Et alors ? Rétorqua Hadès, je te signale que ta fille et moi sommes mariés et que tu ne peux aller contre cette union !

─ Union qui n’a d’union que le nom ! Lança-t-elle en se tournant vers lui, la colère tremblant dans sa voix. Sache, mon frère, que une union entre dieux doit être approuvée par toutes les personnes présentes ici en plus de Poséidon qui brille par son absence, comme d’habitude !

─ Que veux-tu dire par là, ma chère sœur ? Demanda une voix venant du bout du Colisée.

Venant de l’endroit de la voix, une cosmos énergie emplie de noblesse et de droiture leur parvint comme un courant d’eau ressemblant à un tsunami. De l’ombre sortit un homme aux cheveux bleu azur, aussi lisses qu’un lit de mer. Quelques mèches d’un blanc argenté venaient se perdre par-ci par-là dans sa grande chevelure. Ses yeux, d’un vert d’eau tropical, les sondaient de très haut, montrant une noblesse sans comparaison avec les mortels. Son visage, assez jeune pour son âge, lui donnait un charme fou à damner une déesse.

A côté de lui se tenait une petite femme à la chevelure brune coiffée en catogan. Dans ses cheveux trônait un diadème serti de larimar et de diamants bleus. Ses yeux, d’un marron foncé, étaient en pleine admiration pour son mari, Poséidon.

─ Alors, comme ça, je brille par mon absence ? Demanda-t-il, un sourire taquin sur les lèvres.

Pendant qu’il avançait vers ses pairs durant son dialogue avec sa sœur, sa femme, Amphitrite, partit se mettre dans la tribune réservée aux femmes et maris des dieux et déesses faisant partie du conseil des douze.

─ Je disais ça pour plaisanter mon frère… répondit-elle, un sentiment de malaise la prenant. Et arrête de me regarder ainsi, ça me dérange fortement !

─ Te regarder comment ? Demanda-t-il, tout en s’asseyant a coté de sa sœur Héra, poussant par la même occasion Arès.

─ Avec ton regard lubrique, idiot !

─ Moi, un regard lubrique ? S’étonna le dieu des mers.

─ Oui, toi ! Lui lança-t-elle, mettant fin a la discussion.

Mal a l’aise, le dieu des mers lança un rapide coup d’œil pour voir si ça femme avait suivi la conversation et ils vit qu’elle ne s’était pas encore installée, essayant de passer sans déranger personne. Il allait répliquer quand la voix du dieu des messagers et des voleurs se mit à résonner dans la salle comme un doux ronronnement.

─ Voyons, voyons, je pense que cette discussion-la ne fait pas partie de ce chapitre. Nous sommes tous ici pour une raison précise et je pense que nous devrions nous concentrer dessus.

─ Tu as raison Hermès, ajouta Héra, non ennuyée par ce qui venait d’arriver. Nous sommes là pour trouver un arrangement et plus vite ce sera fait, plus vite nous serons tranquilles.

Au moment où le débat allait se remettre en route, un bruit sonore se mit à retentir juste à côté d’Héphaïstos. Tournant tous la tête vers se son, il virent Dionysos se réveiller, laissant sa main descendre a un endroit qui ennuya certaines personnes dans l’assemblée, apportant l’hilarité dans les tribunes.

─ Mon fils, tonna Zeus, je te prierais de ne pas faire ça en public !

─ Pardon père, laissa-t-il échapper entre deux bâillements. Où en est-on dans ce débat ? Finit-il par dire après avoir bu une gorgée de son nectar divin.

─ Si tu suivais la conversation, tu le saurais ! Lança Artémis, irritée par son comportement.

─ Désolé… répondit-il, timidement.

─ Bon, où en étions nous ? Demanda Arès, ennuyé par le jeu de jambe qui lui faisait Aphrodite.

─ Nous en étions au refus de Déméter de rendre Coré a son dieu. Répondit directement Apollon, sa voix douce enivrant l’assemblée.

─ Et bien, continuons sur ce point ! Termina Déméter, la lueur de la haine dansant dans son regard.

 

Pendant ce temps, au Sanctuaire, plusieurs chevaliers se trouvaient agités. Sirra venait de faire une chute dans les escaliers après avoir voulu, une énième fois, essayé d’échapper au serviteur. En ce moment, Eïlu était en train de l’examiner afin de savoir si le bébé n’avait rien.

─ Je ne te savais pas avec des talents si particuliers, Eïlu. Lui dit Sirra, un sourire aux lèvres malgré l’ecchymose qui ornait son arcade sourcilière.

─ C’est un des talents des Atlantes ma chère amie. Lui répondit-elle en lui rendant son sourire.

Les deux jeunes filles allaient rire quand la porte en bois ouvragé de la chambre de Sirra s’ouvrit, laissant entrer le Grand Pope, l’inquiétude se lisant sur son visage quand il eut enlevé son masque.

─ Sirra, est-ce que tout va bien ? Demanda-t-il en s’adressant à la convalescente.

─ Oui, seigneur, ne vous en faites pas, tout va bien.

─ Qu’en est-il, Eïlu ? demanda le Pope au premier gardien, ignorant la phrase que venait de dire le pauvre chevalier de la neuvième maison.

─ Ne vous en faites pas, seigneur, elle n’a rien et le bébé non plus. Finit-elle par répondre en voyant la question muette du seigneur des lieux.

─ Très bien, ça me rassure. Sirra ? Appela t’il en se tournant vers l’intéressée.

─ Oui seigneur ?

─ Je pense que tu as intérêt à réfléchir immédiatement à ce que tu vas dire à Leslie car, une fois que je serai sorti, il va arriver en courant.

Se détournant des deux jeunes filles, il sortit de la pièce afin de reprendre son travail et quelques secondes après, un Leslie, à la crinière rousse en bataille, arriva, affolé. S’asseyant près d’elle, il lui caressa le front tendrement, éloignant par la même occasion quelques mèches auburn, tout en la regardant dans les yeux et il fut rassuré par ce qu’il y vit. Se tournant vers le Bélier, il comprit que le bébé n’avait rien du tout. Soupirant d’aise, il se leva et partit dans la cuisine afin de préparer un déjeuner consistant pour sa future femme.

Eïlu regarda longtemps Sirra qui lui souriait chaleureusement avant de laisser échapper un petit rire qui attira son attention.

─ Pourquoi ris-tu ? Demanda Sirra, alitée et plus qu’ennuyée.

─ Quand je pense qu’il ne voulait plus de toi et du bébé il y a cinq mois…

─ Oui, c’est vrai… répondit Sirra, amusée aussi par la scène. Maintenant, c’est un vrai papa poule…

─ Plus poule que ça, il n’y a pas je crois… répondit le Bélier avant d’éclater de rire, suivis par le Sagittaire dans son hilarité.

Sortant sa tête de l’embrasure de la porte de la cuisine, il ne put s’empêcher de laisser paraître un sourire sur ses lèvres en voyant sa future femme rire à pleins poumons avant de se tenir les côtes, reprenant sa respiration du mieux qu’elle pouvait.

Une odeur parfumé venait enivrer les narines des deux jeunes femmes quand la porte s’ouvrit une nouvelle fois, laissant apparaître dans l’embrasure de la porte la tête de Alboïn et d’Ila, l’inquiétude se lisant toujours sur leurs visages.

─ Entrez mes amis et n’ayez crainte, je me porte comme un charme et mon bébé aussi. Répondit la convalescente, un sourire chaleureux sur le bout des lèvres.

─ Tu en es sûre ? Demanda Ila, très inquiète.

─ Aussi sûre que Leslie est dans la cuisine ! Déclara-t-elle, tout en rigolant.

A imaginer la scène, Alboïn et Ila se mettaient à rire quand ils reçurent un coup sur la tête, les faisant se retourner. Devant eux se trouvait Leslie, un tablier au tour de sa taille, apportant un copieux déjeuner pour Sirra qui se redressait sur le lit calmement. Déposant le plat sur une petite table qu’il avait confectionnée pour elle afin qu’elle ne fasse pas trop d’efforts, il retourna dans la cuisine pour revenir avec quatre autres plats, en donnant un à chacun des chevaliers qui se trouvait dans la pièce.

Entre le temps ou il était parti et qu’il était revenu, le Taureau et le Scorpion n’avaient pu s’empêcher de rigoler discrètement avant de reprendre leur sérieux quand l’ex Balance revint.

Mangeant tout en parlant ils dégustèrent ce plat épicé et aromatisé a l’indienne que Zavijah avait appris à la Balance. Pendant le repas, Alboïn s’était tourné vers Leslie, laissant les femmes discuter bébé et couches.

─ Tiens, Leslie, comment ça se passe avec ton disciple ?

─ Très mal ! Répondit-il, de but en blanc. Mon élève est vraiment indiscipliné. Franchement, je ne sais plus quoi en faire.

─ Ça va si mal que ça ? Demanda le Taureau, tout étonné.

─ Oui, je ne pense même pas que je puisse en faire un chevalier digne de ce nom.

─ Je pense que tu devrais laisser un bronze ou un argent s’en charger et attendre que l’élu de ton armure vienne de lui-même.

─ C’est ce que je suis en train de me dire car là, je sature.

Entendant rigoler du coté des filles, ils se tournèrent vers elle et ne purent s’empêcher de laisser transparaître un sourire sur leurs lèvres a la vue du bonheur de Sirra. Tout en continuant a regarder sa bien-aimée, il se mit a repenser a ce qu’il avait failli faire il y a quelque mois et c’est d’une voix emplie de tristesse mélangée a du bonheur qu’il s’adressa au Taureau.

─ Tu sais Alboïn, je regrette sincèrement ce que j’ai voulu faire il y a quelque mois mais, maintenant, je suis heureux de savoir qu’un être va venir au monde. Maintenant, rien ne me rendra plus heureux, même pas de pouvoir de nouveau porter mon armure.

─ Tu en es vraiment sûr ? Lui demanda le Taureau, étonné par la confidence.

─ Sûr et certain ! Répondit-il sans réfléchir. Maintenant, ça fait six mois qu’elle est enceinte de mon enfant et pas un jour, depuis que je me suis repris et excusé auprès d’elle, je ne le regrette.

─ Tu sera un bon père pour lui ou… elle. Déclara le Taureau, la sincérité se lisant dans sa voix.

─ Merci…

 

Pendant ce temps, sur  l’Olympe, la discussion partait en vrille. Hadès venait de se lever en dégainant son épée et était prêt a fondre sur sa sœur quand il fut arrêté par un éclair de son frère. La hargne se lisant dans les yeux de l’empereur des enfers, personne n’osait dire quoi que se soit et Zeus n’en pouvait plus de cette dispute.

─ Il suffit ! Tonna-t-il, de sa forte voix. J’ai décidé et ce sera sans appel que, si tu veux récupérer ta femme, tu devras te battre en combat singulier avec Déméter, qui sera aussi obligée de se conformer à ma décision.

─ Et je refuse, Zeus !

─ Et pourquoi, Déméter ? Demanda-t-il, en colère.

─ Car je suis une déesse pacifique et non une guerrière. S’il veut récupérer ma fille, il devra vaincre … Athéna !

─ Quoi ! Hurla cette dernière, interloquée. Et pourquoi devrais-je combattre contre mon oncle alors que je ne lui ai rien fait ?

─ Mais, ma chère, c’est de ta faute si tout est arrivé… commença-t-elle à dire d’une voix douce avant de changer de ton. Tu savais pertinemment que si je le voyais arriver à une fête avec ma fille, je ferais tout pour la récupérer et tu m’as invitée de ton plein gré ! Tu ne dois t’en prendre qu’à toi-même car c’est toi qui as fait l’erreur !

─ Mais… Bégaya-t-elle avant d’être coupée.

─ Il n’y a pas de mais ! Tu n’as pas le choix Athéna car tu le savais très bien !

─ Mais si je t’ai invitée, c’est surtout pour que vous vous retrouviez entre vous, là était l’une des raisons de cette fête ! Lança-t-elle, fâchée.

─ Et bien, tu as réussi, j’ai retrouvé ma fille et tu vas devoir t’arranger avec ton oncle ! Lança-t-elle avant de se détourner du groupe, un sourire satisfait sur les lèvres.

─ Reste ici, Déméter ! Vociféra Hadès, s’élançant contre elle.

Sans que personne ne puisse distinguer comment, Hadès fut envoyé contre l’une des colonnes qui se trouvait autour de la table de réunion, représentant sur chaque socle, l’emblème de chaque dieu. Un cyclone tropical venait de se lever dans le Colisée, laissant un parfum exotique se répondre dans l’assemblée.

Se relevant difficilement, il voulut repartir à la charge mais se retrouva à terre en moins de deux, des racines s’enroulant autour de lui, l’immobilisant en un rien de temps.

─ Tu sais Hadès, on dit que toi et tes deux frères êtes les plus puissant de notre ordre mais sache qu’il y a toujours plus puissant que soi. En voici la preuve ! Tu es déjà à terre en moins de deux secondes, dans l’impossibilité de bouger !

─ Garce !

─ Comme tu veux. Arrange-toi avec ta nièce, c’est elle la fautive dans l’histoire, surtout que l’un de ses chevaliers a lancé une attaque sur moi et c’est ce qui a fait rentrer la lame de mon couteau dans le ventre de ta femme !

Après un éclat de rire sadique, elle disparut de l’assemblée et le silence s’installa une fois qu’Hadès se fut remis à sa place, les racines l’ayant lâché à la sortie de la déesse.

─ Zeus, commença Hadès, la colère transparaissant dans sa voix , que tu le veuilles ou non, je combattrai ta fille et je ferai payer les humains pour le crime que l’un d’eux a réalisé à l’encontre d’un dieux !

─ Je comprend très bien ta douleur mon frère mais…

─ Tu ne sais rien du tout ! Hurla-t-il, de mauvaise humeur. Je l’ai décidé et, avec ou sans ton accord, je la combattrai. De plus, je vais abandonner mon corps immortel pour me réincarner dans le corps d’un humain et je ne réinvestirai mon vrai corps que le jour où la victoire viendra sonner à ma porte. Et ce jour-là, je viendrai rechercher ma femme !

─ Tu es vraiment sûr de ce que tu es en train de dire là, mon frère ? Demanda Zeus, ennuyé.

─ Oui ! Sois tu changes ta décision ou alors, je la combattrai, et avec mon armée !

─ Mais tu n’en as pas ! Tonna Héra, espérant lui rendre un petit peu de raison.

─ Et bien, maintenant, j’en aurai une et elle sera plus dangereuse que celle de ton fils, Héra !

─ Mais tu te rends compte de ce que tu dis, Hadès ? Pour l’amour de Zeus, reprends-toi ! Osa dire Hestia, prenant la parole pour la première fois depuis le début.

─ Je ne me reprendrai pas ! Ma décision est prise mais, avant que je en parte accomplir ce que je viens de vous exposer, il y aura des conditions et Athéna sera obligé de s’y soumettre !

─ Et il y a des conditions en plus ! Encore mieux ! La, tu me déçois mon oncle ! Lança Athéna, excédée.

─ Mais que ça te plaise ou non, ma nièce, tu n’auras pas le choix car je connais bien ton père, il ne changera pas d’avis pour une amphore ou… pour une pucelle humaine !

─ Hadès, je en te permets pas de m’insulté ! Vociféra le Dieu, excédé.

─ Et pourtant, c’est la vérité. Il y a encore un mois, tu courais après une mortelle déguisée en taureau blanc !

─ Ça, je n’en savais rien… Lança Héra a ce moment la, la colère commençant à monter en elle.

Des explosions de voix se mirent a pulser de tous côtés, apportant la peur dans le public. Sentant que, si rien ne s’arrêtait maintenant, la discorde arriverait bientôt à un point de non retour, la déesse de la sagesse se leva et frappa de son poing sur la table, laissant un long son raisonner dans tout le colisée.

Tous les visages se tournèrent vers elle et la déesse de la sagesse aux yeux pers prit une grande respiration avant de parler.

─ Hadès, je te demande l’autorisation de réfléchir avant de te donner ma réponse à cette demande qui, pour moi, est complètement injuste. Déclara-t-elle, le voix toujours en colère mais plus calme qu’a l’habitude.

─ Je te l’accorde Athéna. Je vais même être gentil, je te permets de descendre sur terre afin de voir comment va l’enfant de ton chevalier !

─ Je t’en remercie mon oncle et sache que je suis vraiment désolé de ce qui t’arrive…

─ Je n’ai rien a faire de ta pitié, Athéna. Quand tu reviendras, on reprendra la discussion et tu me donneras ta réponse !

─ Bien, mon oncle… commença-t-elle avant de se tourner vers son père. Père, faites-lui reprendre raison pendant mon absence !

─ Oui, ma fille… répondit il avec un signe du menton.

Disparaissant dans un halo de lumière, les dieux finirent par se retrouver sans la déesse de la sagesse et les discussions continuèrent bon train durant son absence.

Elle réapparut devant le Grand Pope, celui-ci faillit avoir une crise cardiaque et voulut dire bonjour à sa déesse quand un cri se fit entendre dans le palais. Courant à en perdre l’haleine, ils se dirigèrent vers la source de la voix.

─ Mais, qui est-ce qui crie ainsi ? demanda Athéna, à bout de souffle.

─ C’est Sirra, Votre Majesté !

─ Au nom de Zeus… jura Athéna, dépêchons-nous !