Chapitre 13

 

La tension était à l’extrême dans les tribunes de l’arène d’entraînement du sanctuaire d’Athéna. Des vagues de cosmos doré volaient de tous les côtés, provoquant des bruits sourds aux oreilles de toute personne regardant le combat qui se passait devant eux. Certains chevaliers hurlaient même leur encouragement aux deux combattants et d’autres faisaient des paris.

Sur son trône, le Grand Pope suivait attentivement le combat, ses yeux allant de gauche à droite sans interruption. A ses côtés, les autres chevaliers d’or suivaient aussi le combat tout en retenant leur souffle. Seul manquait un chevalier qui, de par ses fonctions de premier gardien, était obligé de rester dans son temple, suivant le combat à distance.

Au centre de l’arène, Ila du Scorpion venait d’asséner un coup puissant dans le ventre du futur Cancer, l’envoyant manger le sable de l’arène de combat. Prenant un moment pour souffler, elle devait admettre qu’il était très coriace. Elle fut étonnée aussi de ne pas entendre un seul cri de douleur, ses coups étant quand même puissants.

Du coté de Minos, il fut étonné de ce que pouvait dégager le Scorpion. Chaque coup était empreint de douleur et de tristesse. Ne voulant pas non plus lui donner la satisfaction de gagner du terrain, Minos se forçait à retenir ses cris afin qu’elle ne voie pas la douleur qu’il ressentait à chaque coup.

Se trouvant à une petite dizaine de mètres l’un de l’autre, ils reprenaient leur souffle chacun de leur côté, essayant de trouver une faille dans la défense de l’autre, chose difficile car le Cancer avait été entraîné pour pouvoir parer les attaques de front et agir avec prudence et efficacité tandis que le Scorpion, entraîné par la même personne que le Cancer, avait reçu un entraînement intensif sur la rapidité et la souplesse du corps dans le combat rapproché.

Le regard perçant du jeune Minos rencontra celui de la jeune Ila et elle ne put s’empêcher d’avoir un frisson en croisant ce  regard. Le voir en face d’elle lui apportait une sensation de malaise et elle ne comprenait pas pourquoi. Détournant son regard du sien, elle continua à reprendre sa respiration avant de se placer bien droite face à lui, yeux fermé.

Minos ne comprenait pas ce qu’elle était occupé à faire en se plaçant de la sorte. Abaissant sa garde  afin de faire face à l’ennemi, elle lui laissa  la chance de pouvoir la vaincre, comme si elle s’avouait vaincue. Haussant un sourcil d’incompréhension, il se redressa aussi, la méfiance se lisant sur son visage.

─ Tu abandonnes ? Osa-t-il demander, toujours méfiant.

─ L’ai-je dit ? Répondit le Scorpion, la voix calme, non étonnée de cette question.

Ne comprenant toujours pas ou elle voulait en venir, il se posait énormément de questions alors que son sixième sens lui dictait de faire attention. Afin de comprendre pourquoi elle s’était placée ainsi, il se mit à  tourner autour d’elle pour ne pas être une cible facile. Leslie lui avait appris qu’une cible mouvante était bien plus dangereuse qui cible mobile car, dans un combat, une cible mobile avait peu de chance de pouvoir éviter une attaque lancée de front.

Au bout de trois tours, il commença sérieusement à se demander ce qu’elle préparait. Stoppant net afin de lui parler, il ne s’attendit pas a ce qu’elle augmente directement son cosmos tout en pointant son index vers lui, en hurlant avec une colère énorme.

─ Restriction !

Sentant son corps se paralyser à ce mot, Minos jura intérieurement. Il savait qu’il ne devait pas rester immobile face à un adversaire et il venait de faire la gaffe. De plus, il avait compris qu’elle lui préparait quelque chose mais ne pensait vraiment pas qu’elle aurait fait son attaque avec une rapidité surprenante, apportant des exclamations dans tout le public.

L’attaque du Scorpion venait de faire mouche et il était tombé dans le piège comme un débutant. Chaque mouvement de son corps était paralysé et ce n’était pas le seul sens touché. Son corps étant paralysé, il ne pouvait articuler aucun son. Il pouvait juste écouter et voir en face de lui.

Devant lui, Ila augmentait son cosmos au fur et a mesure, son index toujours pointé vers lui et il pu remarquer un éclat vermeil suinter au bout de son index. Ne comprenant ce qui se passait de son coté, il comprit tout de suite qu’une attaque venant de son adversaire ne tarderait pas.

Ila sentit l’ongle de son index grandir et prendre une teinte vermeille, couleur de l’étoile centrale de sa constellation. Son cosmos au plus haut niveau, elle n’eut aucun sourire, aucune démonstration de sentiments à l’égard de celui qui convoitait l’armure du Cancer. Déplaçant son cosmos dans son ongle, elle se mit dans la position d’attaque et fonça sur lui à la vitesse de la lumière, enfonçant légèrement son ongle dans le corps de Minos avant de s’arrêter derrière lui. Se tournant vers lui, elle vit que son attaque avait fonctionné car un fin trou dépassait dans le dos du chevalier, l’attaque l’ayant traversé de part en part.

Minos, de son côté, ne comprit pas tout de suite ce qui venait de se passer. Il ne ressentait aucune douleur due a l’attaque que venait de lancer Ila et il se mit à rire intérieurement avant de la voir passer quatre fois devant lui avant qu’elle ne s’arrête a la cinquième. Quand elle se fut arrêtée, il remarqua un sourire de satisfaction se dessiner sur son visage. A ce moment-là, il hurla intérieurement. Une douleur fulgurante l’atteignit  à plusieurs endroits du corps et il vit son sang jaillir de son corps par les différents endroits touchés par l’attaque. Il voulut la regarder afin de comprendre mais sa vue se mit à devenir floue et il comprit à ce moment-là que ses sens commençaient à disparaître. Cherchant une solution au plus vite avant qu’elle ne l’attaque à nouveau, il eut une idée. Faisant le calcul, elle l’avait touché douze fois et la douleur qu’il ressentait dans tout le corps et les sensations induites par cette attaque le dérangeaient fortement.

Ila, de son côté, était contente de son attaque. A se stade, les sens du Cancer devait sûrement disparaître au fur et à mesure que le sang s’écoulait des fins trous provoquer par son attaque. Se remettant en position d’attaque, elle s’élança à nouveau contre lui, ne lui laissant aucune chance de salut.

La voyant arriver vers lui, il mit son idée en application. Se concentrant sur sa future armure, il se souvint de la capacité qu’avait transmis le dieu des Enfers au Cancer. Se sentant quitter son corps, il finit par atterrir sur une cote désertique ou plusieurs personnes transparentes marchaient l’une derrière l’autre vers le haut d’une colline. Se sentant mal à l’aise, il se concentra pour retourner sur l’arène de combat mais s’arrêta en chemin, laissant son corps là ou il était et son âme en suspension dans l’espace. Il voyait le Scorpion s’élancer contre lui et le percer de part en part, son sang coulant plus abondamment. Sur le visage d’Ila, il ne pouvait que constater qu’elle était satisfaite de l’état de son adversaire et il ne l’accepta pas. Se plaçant juste devant elle, il augmenta sa cosmoénergie, ce qui la fit sursauter d’étonnement.

Devant elle, le corps de Minos ne bougeait pas, ne s’auréolant d’aucune énergie mais exhalant un cosmos agressif. Dans les tribunes, elle pouvait lire l’étonnement sur les visages de chaque chevalier qui suivait le combat avec intérêt. Elle allait se préparer pour lancer la fin de son attaque quand elle hurla de terreur.

Minos avait concentré sa cosmos énergie dans ses doigt et de fin fil fantomatique en était parti, venant se coller sur les parties stratégiques du corps de son adversaire. Laissant un sourire en coin se former sur son visage transparent, il la mit en lévitation, ce qui la fit hurler de terreur. Comprenant sa peur, il ne put s’empêcher de rire intérieurement avant de se mettre a bouger les doigt et bras. Chaque mouvement apportait un cri inhumain au Scorpion qui sentait ses membres s’étirer, se tordre et craquer sous chaque pression.

La voyant désarticulée à un niveau non dangereux pour lui, il arrêta son attaque, la laissant retomber mollement sur le sol, le sable de l’arène allant se coller sur son visage et dans ses cheveux à cause de la transpiration. Se détournant du spectacle, il se dirigea vers son corps et appuya sur un point stratégique, arrêtant l’hémorragie et lui permettant ainsi de retrouver sa sensibilité corporelle.

Se relevant avec difficulté, il finit par se retourner et, à voir le travail qu’il venait de faire. Le Scorpion était dans l’incapacité de continuer le combat et un silence avait pris place dans toute l’arène. Augmentant son cosmos, il referma ses plaies et se dirigea à pas lents vers la jeune Scorpion, s’accroupissant auprès d’elle. Lui attrapant chaque membre, il les remit en place, arrachant des cris de douleur au chevalier. Quand il eut fini, il se releva et entendit des vomissements venant des tribunes, lui arrachant un sourire de satisfaction.

Le Grand Pope, de son coté, était dégoûté de la scène et allait donner son verdict quand un rayon lumineux arriva au centre de l’arène. Devant eux venait de se matérialiser l’armure d’or du Cancer, resplendissante dans les rayons du soleil. Des pulsions se dégageaient de l’armure et qui finit par entrer en résonance avec le cosmos du jeune Minos. Disparaissant dans un éclat de lumière, tous purent rouvrir les yeux pour voir l’armure du Cancer sur le corps de Minos, arrachant des cris d’étonnement ou de rage dans les tribunes.

Se levant en ouvrant grand les bras, le grand Pope eut enfin le silence avant de s’adresser au nouveau Cancer d’une voix autoritaire et dégoûtée.

─ En ce jour, l’armure du Cancer a décidé de recouvrir le jeune Minos car elle l’a trouvé digne de combattre à nos côtés. Pour ma part, je ne l’aurai pas accepté, vu le sort lancé à son futur compagnon ! Quoi qu’il en soit, sois le bienvenu dans la chevalerie et encore merci d’avoir réparé les dégâts que tu as occasionnés ! Finit-il par dire avant de disparaître de la vue des chevaliers, leur tournant le dos.

Voyant le Pope disparaître de sa vue, il se dirigea vers son maître afin de savoir ce qu’il pensait de son combat mais ne put s’empêcher de reculer en voyant le regard de celui-ci empli de haine à son égard.

 

Descendant les marches au plus vite avec Sirra et la petite Athéna, ils arrivèrent auprès du Scorpion, après que Leslie eut poussé d’un coup sec le nouveau chevalier. Sur le sable, Ila avait toujours les yeux fermés mais son corps avait des spasmes irréguliers, montrant qu’elle était en plein délire et que seul le repos pouvait l’en faire en sortir. La soulevant lentement, il cala la tête de sa fille adoptive contre son épaule et passa ses bras sous son corps et ils prirent la direction du temple du Scorpion.

Le Cancer regarda son maître quitter l’arène avec la jeune Ila et il finit par rester seul dans l’arène. Baissant la tête, il sentit la rage et l’amertume passer devant lui et ne vit pas arriver a toute vitesse un Taureau en furie.

─ Cancer ! Hurla Alboïn, les yeux embués de larmes. Attends que je t’attrape !

Soupirant face à ces phrases idiotes, il leva son regard vers le taureau et lui asséna un coup direct du droit quand il fut à sa hauteur, le laissant s’encastrer dans le sable. Disparaissant en un instant, Alboïn ne put que jurer intérieurement face à cette éfaite mais il jura de ne jamais être ami  avec le Cancer.

 

Dans la maison du Scorpion, Ila s’agitait énormément, ses cauchemars la tétanisant dans son sommeil. A coté du lit, Leslie la regardait et échangeait des regards inquiets avec sa future femme. Épongeant son front quand il le fallait, il ne sentit pas sa femme arriver dans son dos et poser  une main sur son épaule.

─ Leslie…

─ Oui Sirra ? demanda ce dernier sans quitter le scorpion des yeux.

─ Nous devons y aller… Répondit-elle d’une voix calme afin de ne pas brusquer la Balance.

─ Non ! Répondit la Balance, d’une voix grave. Non, je ne partirai pas ! Je dois rester ici pour m’occuper d’elle ! Finit-il par dire en se tournant de rage vers le Sagittaire, qui recula de peur de recevoir un coup.

─ Je dirais  la même chose si rien ne nous retenait Leslie, commença-t-elle a dire d’une voix douce mais franche, mais nous devons obéir aux ordres du grand Pope, même si nous sommes les parents d’Athéna sur cette terre.

─ Et qui va s’occuper d’Ila pendant que nous serons partis ? Demanda Leslie, en colère.

─ Pourquoi ne demandes-tu pas a Alboïn de s’occuper d’elle pendant notre absence ?, conseilla Sirra à son bien aimé. Il aime Ila, pourquoi ne pas les laisser seul pour une fois ? Et je suis sûre, lança-t-elle d’une voix joyeuse, qu’il sera très heureux de s’occuper d’elle !

Ne répondant rien à cette remarque, Leslie se concentra et appela le Taureau, lui expliquant la situation. Acceptant avec jovialité, il arriva quinze minutes plus tard et prit le poste de la Balance, soignant avec tendresse le Scorpion. Avant de partir avec sa femme pour le palais du Pope, il se mit à la table de la cuisine et commença par écrire une lettre à sa fille avant de la remettre au Taureau pour qu’elle l’ait à son réveil.

Avec un sourire, il lui répondit qu’il pouvait le contacter à n’importe quel moment pour connaître l’état du Scorpion. Acceptant sa demande, il quitta la chambre en fermant lentement la porte et, en compagnie de Sirra, partit pour le dernier temple.

 

Deux heures plus tard, la petite déesse ayant été confiée au Grand Pope, Leslie et Sirra finir par arriver au près des autres chevaliers devant partir en mission, le Bélier se trouvant à leurs côtés pour quelques explications et par raison.

Les saluant comme le protocole l’obligeait, les chevaliers qui partaient avec les chevaliers d’or ne savaient plus trop ou se mettre. Se trouvant à quelques mètres des chevaliers d’or, ils se concertèrent entre eux alors que les chevaliers d’or se réunissaient de leurs côté.

─ Salut Alnitak ! Lança Leslie, d’une voix jovial.

─ Salut Leslie ! répondit ce dernier avant de reprendre vers le Sagittaire. Bonjour ma belle !

Rougissant à cette appellation, elle lui répondit par un sourire rempli de tendresse avant d’éclater de rire, en compagnie des autres chevaliers d’or, seul la Vierge ne bougea les lèvres. Minos se dirigea vers son maître pour lui souhaiter la bienvenue mais ne reçut aucun son venant de lui après, son regard s’étant intéressé subitement à la conversation qu’avait sa femme avec Alnitak. Frustré, il s’éloigna un peu, marmonnant dans son coin.

─ Pourquoi Ancha n’est-il pas là ? Demanda Sirra, étonnée.

- Il est occupé dans la bibliothèque du sanctuaire afin d’y mettre un peu d’ordre, certains maîtres ont mis du désordre dans les rayons ! Finit-il par dire en haussant le ton, espérant se faire entendre du côté des autres chevaliers.

Alnitak leur expliqua aussi la raison de sa venue à la place de son frère. Ayant tout les deux envie de venir la protéger, ils avaient tiré à pile ou face afin de savoir lequel des deux jumeaux allait partir avec eux. Souriant comme un gamin, Alnitak se montrait fier d’avoir gagné et ne se gênait pas pour le montrer.

Quand ils eurent l’explication, ils partirent en direction des chevaliers qui les accompagneraient et demandèrent à faire leur connaissance. Le premier chevalier à se présenter fut une femme. Portant l’armure du Dauphin, elle se tourna vers ses compagnons pour les présenter, ses cheveux, d’un bleu océan, ondulant le long de son visage. Chose étrange, les chevaliers d’or remarquèrent que le chevalier d’argent portait un masque d’un bleu translucide comme les mers du pacifique. Trouvant cela étrange, Alnitak se pencha vers elle et engagea la conversation avec elle

─ C’est pour cacher un visage hideux que vous portez ça, vous les femmes chevaliers de la caste inférieure ?

─ Alnitak ! Hurla Leslie, ennuyé par le manque de tact de son compagnon.

Le chevalier d’argent tourna sa tête vers le Gémeaux  qui lui souriait toujours et qui ne vit pas la baffe arriver vers son visage. Sonné par cette attaque surprise, il finit par la regarder d’un œil noir jusqu’à ce qu’elle s’explique de cet outrage.

─ Désolé de vous avoir giflé, chevalier, mais vos propos non pas lieu d’être. Si nous, chevaliers d’argent, et de bronze en même temps, nous devons porter un masque, c’est pour que nous soyons du même statut. Une femme peut devenir chevalier  d’or et donc dévoiler son visage, étant parmi les plus forts de la chevalerie mais en tant que chevaliers d’argent et de bronze, nous devons cacher notre visage car il ne nous est pas permis de le dévoiler, sauf en étant entre nous ou bien seules. Cette explication vous suffit-elle ?, Demanda-t-elle à la fin, sa voix étant toujours aussi calme et posée.

Alnitak murmurant des insultes suffisamment basses pour que personnes ne l’entende, les présentations continuèrent afin que tout le monde prenne connaissance de ceux qui les accompagnaient.

En plus du Dauphin, il y avait le chevalier de la Lyre, un jeune garçon à l’allure angélique qui maniait une harpe en or. Ses cheveux, d’un bleu vert, cascadaient le long de son dos et ses yeux verts hypnotisaient les chevaliers présents. A côté de lui, une autre femme portant l’armure de l’Aigle se présenta en tant que télépathe dû au fait de son handicap. Ses cheveux brun mordoré descendaient jusqu’aux épaules. Un peu plus loin, portant l’armure du Paon, un jeune garçon aux cheveux verts, de même que ses yeux, fixait intensément le chevalier de la Vierge, comme s’il le dérangeait par sa présence. Sur la droite se trouvait un homme de presque deux mètres de haut se présentant en tant  que chevalier d’argent d’Orion. Ses cheveux noirs lui tombaient à la moitié du dos et ses yeux bleus, presque noir, étaient envoûtants. Les trois chevaliers suivants étaient des triplés. Leurs cheveux étaient d’un rouge sang et leurs yeux d’un bleu profond. C’était les chevaliers du Dragon, du Phénix et d’Andromède.

A l’appel de ses trois armures, ils furent étonnés de savoir que trois chevaliers de bronze se mêlaient à eux.

─ Puis-je savoir pourquoi trois chevaliers de bronze se joignent a nous alors qu’il ne devrait y avoir que des chevaliers d’argent ? Demanda le chevalier d’or de la Balance, ennuyé.

─ Eh bien, pour répondre à votre question, chevalier, nous sommes les trois seuls chevaliers de bronze à avoir la puissance d’un chevalier d’argent. Expliqua le Dragon, d’un ton sérieux et serein.

─ Toi, on voit bien que tu as été entraîné par l’ancien Dragon ! Rétorqua Alnitak, excédé.

─ C’est exact. Mes deux frères, eux, ont été entraînés par le maître du chevalier du Sagittaire.

─ Très bien… commença à dire la Vierge, apportant l’étonnement à tous les chevaliers. Étant donné que nous sommes tous là, nous devrions y aller ?

─ Oui Zavijah, tu as raison. Les présentations faites, je ne vois pas pourquoi nous resterions ici. A partir de maintenant, nous allons tous nous diriger vers la plage et nous ferons les groupes une fois arrivés à destination.

Tous les chevaliers commençaient à prendre la direction de leur destination finale quand Leslie attrapa Sirra par le bras, la faisant se retourner de surprise. Voyant son regard inquiet, elle le prit dans ses bras et lui murmura quelques mots à l’oreille qui le fit sourire d’émerveillement avant de la regarder avec douceur dans les yeux.

Lui frôlant légèrement les lèvres, Leslie dû se résoudre à prendre une décision. Plaçant une main derrière la nuque de Sirra pour lui faire croire à l’approfondissement du baiser, il augmenta son cosmos rapidement pour asséner un coup juste sur la nuque du Sagittaire, lui faisant ressortir les yeux d’étonnement avant qu’elle ne s’effondre dans ses bras.

Le léger cri lancé par le Sagittaire fit retourner les chevaliers d’or qui n’en crurent pas leurs yeux. Le coup que venait d’assener Leslie pouvait être mortel et Alnitak courut directement vers lui afin de savoir ce qu’il en retournait. Quand Leslie l’eut mit au courant, il ne put qu’être d’accord avec lui.

─ Je suis d’accord avec toi Leslie, mieux vaut qu’elle reste ici, à l’ abri !

─ Je savais que tu comprendrais… commença-t-il a dire en souriant au Gémeaux. Je suis désolé Sirra mais je n’avais pas le choix… Finit-il en la regardant tendrement.

─ Pourquoi dis-tu que tu n’avais pas le choix ? Demanda sur le coup Minos qui reçut de la part de tous les chevaliers un long regard noir accompagné d’un silence pesant.

Ne disant plus rien, il sortit du groupe  et les laissa de leur côté, le Cancer reprenant la route avec les chevaliers d’argent et de bronze. Leslie, lui, s’était tourné vers Eïlu et lui demanda de prendre soin d’elle et de l’emmener auprès de la déesse, afin qu’elle s’occupe d’elle à son réveil et lui demanda une faveur qu’elle accepta directement, comprenant la situation.

Quand le Bélier eut disparu dans son temple, les trois chevaliers d’or restant se regardèrent et, d’un hochement de tête, partirent en direction du petit groupes qui les attendaient un rien plus loin.

 

Au bout d’une heure et demie de marche, ils arrivèrent enfin au sud de l’île. Regardant l’horizon, Leslie indiqua à tous les chevaliers où ils devaient se rendre et ils plongèrent tous dans la mer, prenant la direction de la Crête. Durant tout le long du chemin, les chevaliers d’argent et de bronze se demandèrent quelle était la raison de la mission et le Phénix ne put s’empêcher de le demander une fois arrivé a destination.

─ Chevalier de la Balance. Appela-t-il sans discrétion.

─ Phénix, je te demanderai de bien vouloir baisser d’un ton !

─ Très bien ! Marmonna ce dernier. Mais peut-on savoir la raison de cette mission ? On nous a seulement dit que nous devions vous accompagner mais sans plus.

─ C’est tout ce que l’on vous a dit ? S’étonna l’interpellé. Le Grand Pope n’a-t-il pas jugé bon de vous dire la raison pour laquelle nous sommes ici, en Crête ?

─ Non… Répondit le chevalier d’Andromède, le rouge lui montant aux joues.

─ Et bien, sachez qu’ici se trouve le centre de rassemblement des troupes d’Arès qui a décidé de lancer une offensive contre le Sanctuaire et pour cette raison, nous devons l’en empêcher. De plus, nous avons eu vent de cet acte grâce a Zeus. Il nous a envoyé une lettre nous disant que nous serions en danger si nous ne nous dépêchions pas d’arrêter son rassemblement avant que lui ne nous attaque…

─ Les troupes d’Arès ! Hurla le Dauphin, dévoilant sa peur. Mais se sont des sanguinaires !

─ C’est pour cette raison que nous sommes ici ! répliqua du tact au tact le Gémeaux, excédé par le comportement du chevalier d’argent. Franchement, le Pope aurait dû juste confié cette mission à nous et à personne d’autres !

─ Alnitak, je ne te permets pas de mettre la parole du Pope en doute ! Répliqua la Balance, énervé par son comportement.

─ Tu crois que tu vas faire la loi avec moi ? Demanda le Gémeaux, tout aussi ennuyé par le comportement de son frère d’armes.

─ Eh bien… commença à dire Leslie, en se grattant le menton avant de répondre agressivement. Oui !

─ Tu te fiches de moi, n’est ce pas ? Hurla de Gémeau, les nerfs à vif.

─ Non ! Répondit la Balance.

─ Attends un peu, toi… Déclara le Gémeau tout en avançant vers Leslie avant de se voir arrêter par le bras de la Vierge.

─ Il suffit, vous deux ! Lança Zavijah d’un ton calme. Vous ne voyez pas que vous êtes déjà sous l’influence de cette terre de conflits ?

Les deux chevaliers le regardèrent et ne comprirent pas tout de suite ce que voulait dire le chevalier de la sixième maison. Ils ne saisirent que quand ils virent le Phénix se lancer sur une personne invisible qui finit par apparaître à la dernière seconde, ne pensant pas se faire voir par un vulgaire bronze.

─ Regardez, en voici la preuve ! Finit par dire la Vierge, un petit sourire en coin se dessinant sur ses lèvres .