Chapitre 02

 

Courant à en perdre haleine, Kiu-Kian voyait les colonnes défiler devant ses yeux sans vraiment s’y prêter attention. Alors que la nuit était à son comble, il courait, impatient de rentré dans le temple de son ancien maître afin de pouvoir réfléchir tranquillement a tout ce qui se passait pour le moment. Alors qu’il courait, il s’arrêta d’urgence en sentant quelques choses contre sa joue. Passant un doigt sur sa joue droite, il remarqua qu’une simple goutte d’eau s’y était écrasée. Étonné, il le va les yeux vers le ciel étoilé et ne vit pas une once de nuage.

Ne comprenant pas, il se remit à courir en n’y pensant plus quand deux nouvelles gouttes le touchèrent dont l’une d’elle fini par s’écraser dans sa longue tignasse rousse. S’arrêtant de nouveau, il sonda une fois de plus le ciel mais ne vit toujours rien de clochant. Ressentant de nouveau une goutte tombé sur son bras droit, il comprit instantanément que la pluie allait arriver et dans pas très longtemps.

Depuis des mois, pas une seule goutte d’eau n’était tombée sur le sol grec et beaucoup de récolte s’était vu détruite par la chaleur qui résidait depuis quelques temps sur le sanctuaire et la capitale grecque. Se dépêchant d’atteindre son temple, Kiu-Kian s’arrêta rapidement dans la maison du Cancer en voyant une petite fille assise en son sein.

─ Hinatea ? Appela doucement Kiu-Kian afin de ne pas l’apeurer. Que fais-tu donc là ?

─ Bonsoir oncle Kiki… Répondit la jeune fille, un grand sourire sur les lèvres. Je ne sais pas à vrai dire… je me suis senti appelée…

Trouvant cela étrange, Kiu-Kian tourna lentement la tête vers la droite et regarda le point que fixait la petite fille. Au loin, il voyait l’armure d’or du Cancer qui brillait d’une lueur étrange. Sa luminosité était parcourue de veines noires mais faiblement perceptibles.

Tournant de nouveau la tête vers la petite fille qui lui faisait face, il la sonda un peu plus avec son cosmos. Dans le corps de cette fillette, il sentait un potentiel énorme grandir en elle et fort exploitable. A travers cette étincelle de cosmos qui naissait en elle, il pouvait voir un crabe gigantesque se dessiner, devenant de plus en plus imposant au fur et à mesure que son cosmos entrait en résonnance avec celui de la fillette.

Fille de Shina, le chevalier d’argent de l’Ophiucus et de Seiya, le chevalier de bronze de Pégase, cette petite fille de sept ans avait été conçue entre la guerre de Poséidon et celle d’Hadès. La chose la plus étonnante, c’est qu’elle ne ressemblait en rien à ses parents question caractère. D’un naturel posé, elle semblait curieuse et arrivait à savoir ce qu’elle voulait sans déranger les gens.

Sans comprendre pourquoi, une fois qu’elle fut en âge de marcher, elle s’était dirigée directement vers lui sans tomber une seul fois. À ce moment-là, un lien spécial s’était formé entre eux deux et s’était très rare quand il ne la voyait pas. Shina elle-même avait été étonnée de voir son unique petite fille se diriger vers lui alors qu’elle était juste derrière elle.

Au fur et à mesure qu’Hinatea avait grandie, lui et elle s’était rapproché, devenant comme des parents pour l’un comme pour l’autre. C’est cheveux, d’un brun foncé, avait tout de suite viré au brun cuivré, lui donnant une chevelure d’une telle beauté à en faire pâlir Aphrodite. Ses yeux, de couleur noisette, était eux aussi ponctuer de vert, lui donnant un air adoucis. Reprenant le fils de ses pensées, il finit par se baisser devant elle tout en lui souriant.

─ Hinatea, ta mère va s’inquiéter si tu reste plus longtemps ici…

─ Peut être mais… Commença à dire la petite fille tout en baissant les yeux d’un air triste. Oncle Kiki, puis-je dormir chez toi se soir ?

Kiu-Kian ne savait vraiment plus quoi dire. La petite avait déjà passé des nuits chez lui mais seulement quand sa mère était envoyée en mission. Quand elle revenait, Shina avait bien précisée que, lors de ses séjour au sanctuaire, elle voulait sa fille au près d’elle mais avec le temps qui tombait maintenant, il ne se sentait pas le courage de la renvoyée et surtout, il avait peur qu’elle ne tombe malade.

─ C’est d’accord ! Déclara-t-il quelques secondes après en se relevant avant de se pencher de nouveau pour prendre la jeune fille dans ses bras.

Heureuse de pouvoir dormir chez son oncle, la petite fille se serra contre son oncle par alliance afin de lui montrer sa gratitude. Souriant face a cette étreinte, Kiu-Kian augmenta son cosmos tout en avançant a l’entrée du temple avant de disparaître dans un halo lumineux remplie de paillettes dorées.

 

Pendant ce temps, dans le temple des Poissons, Seika se regardait dans le miroir qui se trouvait dans sa chambre à coucher. L’ancien porteur de cette armure en avait installé un et il se retrouvait enseveli sous une couche de poussière impossible à évaluer. Quand elle eu réussi à trouver un chiffon assez propre, elle l’avait passé sur le miroir qui, maintenant, retrouvait une luminosité impeccable.

Se contorsionnant dans tout les sens possible, Seika admirait l’armure d’or sur son corps et en restait encore très surprise. Elle ne pensait pas se retrouver chevalier d’or directement en arrivant au sanctuaire. Kanon, le Grand Pope, lui avait expliqué que sa venue était attendue et que si elle avait pu la revêtir aussi vite, sans avoir du subir un entraînement, c’est que le destin en avait décidé ainsi. Lui ayant dépêché Marine comme entraîneuse, elle se sentait ravie d’être avec le maître de son frère. Au moins, ainsi, il pourrait discuter de choses et d’autre qui avait un rapport direct ou, indirect, avec son petit frère.

Décidant qu’il était temps, maintenant, de défaire ses affaires (le peu qu’elle avait emporté en venant), elle augmenta son cosmos et demanda gentiment a l’armure d’or de se retirer, ce qu’elle fit en se reformant sous sa forme de totem.

Attrapant le chiffon qu’elle avait trouvé, Seika commença a ramassé toute la poussière qui se trouvait sur les meubles. Passant du salon a la cuisine et de la cuisine à la salle de bain, elle eu un haut le cœur quand elle arriva dans la chambre. D’immense toile d’araignée avait investi l’espace et quelques souris reposait sur le lit, certains étant mort et d’autre en train de grignoter le peu de nourriture qu’ils avaient réussi à trouver dans le sanctuaire.

Soupirant, elle ne mit pas longtemps à en ressortir, le nuage de poussière ayant envahi la chambre entière. Avisant qu’il y avait une grande porte vitrée, elle se dépêcha à l’atteindre et l’ouvrir, créant une pression qui emporta toute la poussière au dehors. Quand elle pu respirer un peu mieux, elle se remit a sa tâche et mis deux bonnes heures pour avoir enfin une chambre digne de ce nom.

Respirant l’air frais qui envahissait la pièce depuis plus de deux heures, elle se remit à penser à ce qui s’était passé au moment même ou elle avait revêtue l’armure d’or. La voix cristalline qu’elle entendait en rêve et qui lui parlais dans une drôle de langue, langue inconnue sois dis en passant, l’avait tétanisé sur place. Mais le plus surprenant fût de voir Kiki sursauter et reculer à ce moment-là.

Trouvant qu’il était trop tard pour en parler avec lui, elle se coucha et essaya de trouver le sommeil mais rien n’y faisais. Se tournant dans tous les sens pour trouver une position confortable, elle fini par abdiquer et rejeta tous ses draps aux pieds du lit. S’asseyant au rebord, elle regarda droit devant elle ou, à travers la porte vitrée qui se trouvait légèrement ouverte, elle vit un champ de roses rouge et blanche  remplissant tous l’horizon. Jamais, de toute sa vie, elle n’avais vu autant de fleur. Parsemé par-ci, par-là, quelques boutons de roses noires pointaient leur bout de nez, donnant un effet encore plus magique à l’image qui s’imposa à elle.

Quittant des yeux cette superbe vision, elle remarqua que le tiroir de la table de nuit était légèrement ouverte. L’attrapant par la poignée, elle jura intérieurement quand la poignée lui resta dans la main. Le jetant au-dessus d’elle, elle se mit à genoux et essaya de rentré un doigt dans la fine faille pour pousser le petit tiroir vers elle.

 Au bout de dix minutes de combats avec le tiroir, qui avait un système de fermeture assez compliqué, elle écarquilla les yeux quand elle regarda sa trouvaille. A l’intérieur se trouvait un petit journal en velours rouge magenta accompagné d’u petit stylo doré dont le capuchon dévoilait un poisson en plein saut.

En dessous de ce petit livre, Seika pouvait voir qu’il y avait un grand livre à la reliure noir et dorée. À côté de ces deux bouquins reposait un écrin qu’elle prit lentement entre ses mains. L’ouvrant délicatement, elle fut soufflée par ce qu’elle voyait. Fait en or blanc et ciselé à certain endroit, le pendentif était fait de fil et il s’enroulait autour d’une sphère en larimar. Les nuances de vert, de bleu et de blanc mélangé donnaient l’impression de voir des nuages mélangé. Entouré par des fils d’or blanc, deux poissons sculptés finissaient la fabrication en enfermant les côté du pendentif. Le tout soutenu par une fine chaîne d’or blanc, Seika ne pouvait être que plus émerveillé par ce qu’elle venait de trouver.

Ne sachant que faire de ce pendentif, elle décida de le remettre dans son écrin et de voir ce qu’il y avait encore d’autre dans le tiroir de nuit. Ne voyant rien d’autre à part une photo de l’ancien porteur de l’armure avec un petit garçon au cheveux noir de jais, elle prit les deux livres et les regarda sous toutes les coutures.

Posant le plus gros a côté d’elle, elle ouvrit délicatement le plus petit des deux livres et commença à lire son contenu. A son grand étonnement, elle avait en main le journal intime de son prédécesseur. Lisant la deuxième page, elle remarqua une petite note juste en dessous alors que, sur la page même se trouvait la représentation du pendentif.

 

Toi qui lis ces phrases, sache que ce pendentif t’est destiné. Si je ne suis plus de ce monde, c’est que tu as été choisie ou choisi pour revêtir mon armure.

Que la déesse Athéna soit avec toi durant le temps que te donnera la vie…

Aphrodite.

N’en croyant pas ses yeux, Seika se mit à relire plusieurs fois ce petit texte avant de se retourner vers la table de nuit. Reprenant l’écrin dans ses mains, elle finit par le rouvrir et prit le précieux pendentif dans les mains. Le levant au niveau de ses yeux marron, elle pouvait voir le larimar se mettre à scintiller tellement le poli de la pierre l’avait rendu légèrement translucide.

Souriant comme une gamine devant ce pendentif, elle ouvrit le fermoir et le passa autour de son coup, le pendentif allant se loger entre ses seins. S’installant convenablement sur le lit, elle se mit à lire le petit journal et ne fit pas attention quand elle vit le soleil commencé à se lever, donnant au paysage un effet féérique.

Quand elle eu fini de ire le petit journal d’Aphrodite, elle s’étira et remarqua seulement que le soleil se levait a l’horizon. Trouvant qu’il était encore tôt et que Marine ne risquait pas d’arriver pour le moment, elle se dirigea vers la salle de bain pour y faire couler un bon bain quand elle s’arrêta brusquement.

Sentant un courant d’air dans son dos, elle se retourna rapidement mais ne vit rien devant elle. Avisant que la porte vitrée était ouverte, elle mit ce courant d’air sur son imagination avant de poser ses yeux sur le lit. Le plus gros livre à la reliure noir et doré reposait sur le lit étouffé par les couettes. S’en approchant, elle le regarda comme si c’était un intrus avant de le prendre et de le plaquer contre sa poitrine. Faisant demi-tour après avoir tourné son visage vers la porte vitrée, elle repartit vers la salle de bain ou elle fit couler, pour de bon, un bain bien chaud.

 

Dans le temple du Bélier, Kiu-Kian se réveillait seulement. S’étirant le plus qu’il le pouvait, il se sentait bien maintenant car il avait pu passer le reste de la nuit sans avoir à rêver. Une nuit tranquille depuis des lustres venaient enfin de frapper à sa porte. Se levant, il remarqua seulement à ce moment-là qu’il s’était endormi avec son jeans.

Se grattant la tête avec férocité, il sortit de la chambre et se dirigez vers celle qu’il occupait quand il était jeune. Ouvrant lentement la porte de la chambre, il jeta un rapide coup d’œil pour voir comment se passait la nuit d’Hinatea et fut rassuré quand il la vit dormir d’un sommeil léger.

Refermant lentement la porte, il se mit à sourire avant de se diriger vers la cuisine ou une bonne tasse de café lui ferait du bien. Prenant son temps pour le préparer, il prit la direction de la salle de bain en attendant que l’eau sois assez chaudes pour s prendre son café. Faisant couler l’eau après l’avoir mise a bonne température, il retourna dans la cuisine et se servit son café pour ensuite retourner à la salle de bain.

Plonger entièrement dans son bain, Kiu-Kian ne se sentit jamais aussi bien que maintenant. Somnolant dans son bain, sa tasse de café dans sa main droite, il laissa ses pensées vagabonder tellement il se sentait bien. Alors qu’il buvait une gorgée de café, une vois se fit entendre dans son esprit, le surprenant entièrement.

Viecta…

Reversant du café sur son visage et dans le bain, il se redressa le plus vite qu’il pût, sa tasse préférée tombant de sa main et s’écrasant sur le sol, c’est reste s’éparpillant un peu partout dans la salle de bain. Tournant la tête dans tous les sens pour voir si quelqu’un se trouvait dans la pièce, il eu un nouveau sursaut quand il entendit une voix enfantine hurler dans le temple.

Sortant à toute vitesse, de peur qu’il ne soit arrivé quelque chose a sa petite protégée, il laissa tomber l’essuie bain pour enfiler directement son jeans, ne prenant même pas la peine de mettre un caleçon. Claquant la porte de la salle de bain, il ouvrit a la volée la porte de la chambre d’Hinatea, il laissa son regard cristallin voyager dans toute la pièce.

Assise dans son lit, le dos contre la tête e lit, elle avait attrapé son oreiller et le serrait de toutes ses forces. S’approchant d’elle, Kiu-Kian finit par s’asseoir mais n’eu pas le temps de dire un seul mot, la petite fille lui sautant dans les bras, la peur se lisant encore au fond de ses yeux.

─ Hinatea… Commença par dire Kiu-Kian, inquiet. Que ce passe t’il ?

─ La voix… Répondit simplement la petite fille, encore terrorisé.

─ Et que disait-elle cette voix ? Questionna-t-il, essayant par la même occasion de ne pas faire peur à la fillette avec une voix tremblante d’inquiétude.

─ Viecta…

C’est bien ce qu’il redoutait. Maintenant, ils étaient trois à entendre cette voix ! Qu’est ce que cela pouvait bien signifier ? Jamais il n’avait entendu une telle langue et pourtant, il en connaissait beaucoup. Lui caressant les cheveux pour la rassurer, Kiu-Kian se mit à réfléchir afin de trouver une façon de mettre ce point là au clair sans que la petite ne s’alarme. Alors qu’il allait là repoussé, quelqu’un entra dans le temple et sa voix porta jusque dans la chambre.

─ Hinatea ? Tu es là ?

─ Oui maman ! répondit la petite fille d’une voix tremblante. Je suis avec oncle Kiki !

Tournant tous les deux la tête vers la porte, ils finirent par voir Shina rentré, les larmes coulant le long de ses joues. Quand elle vit sa petite fille, elle couru juste qu’au lit et la prit dans ses bras, trop heureuse de l’avoir retrouvé. La repoussant après quelques minutes d’étreinte, Shina la plaça à son niveau et la regarda entièrement, la tenant toujours avec les deux mains.

Heureuse de voir que ça petite fille n’avait rien, elle se retourna vers Kiu-Kian et fut étonné de le voir complètement trempé. Alors qu’elle allait ouvrir la bouche, Hinatea coupa sa mère dans son élan et replongea dans les bras du jeune atlante.

─ C’était quoi cette voix, oncle Kiki ? Tu l’as entendu ?

Approuvant d’un signe de tête affirmatif, il laissa ses yeux bleu vaguer dans ceux brun de sa petite protégée pour ensuite les plonger dans ceux du chevalier d’argent qui n’arrivait pas a comprendre de quoi sa fille voulait parler. Soupirant, Il se leva et la tendit au chevalier d’argent qui la prit sans discuter avant de le suivre dans la cuisine.

N’arrivant pas à comprendre, Shina finit par s’asseoir dans un des fauteuils alors qu’il faisait couler une autre tasse de café dont une pour Shina. Apportant un verre de jus d’orange pour la petite, il termina ses petits chemins en s’asseyant lui aussi dans le fauteuil, face au chevalier.

─ C’est quoi cette histoire de voix ? Finit par demander Shina, à bout de patience.

Lasse de devoir s’expliquer, Kiu-Kian bu une gorgée de café en regardant par la porte vitrée qu’il avait fait installé depuis quelques années. Dehors, il pouvait voir la grande horloge du zodiaque s’auréolé de lumière, le soleil se trouvant juste derrière cette tour de pierre. Au loin, les montagnes paraissaient irréelles mais il fut vite revenu à la réalité par la voix de Shina qui attendait toujours une explication.

─ Je vais t’expliquer… Répondit-il en posant sa tasse de café, la voix toujours aussi calme. Alors, ne t’énerve pas s’il te plait…

 

A suivre…