Chapitre 5

 

Année 2893, 20 septembre
Cinq jours après le réveil de Kara, ils décidèrent de partir. De quatre, ils passèrent à six. Maintenant, ils partaient en direction de la France, Kara dans les bras de Ikki et Xuan dans ceux de Lachesis. Le voyage leur prit deux jours entiers et ils arrivèrent enfin en vue de la prochaine descendance des chevaliers divins. Cette fois, c’était celle de Hyoga. D’après les renseignements donnés par le Grand Pope, la descendance devait se trouver sur Paris. Là, pas de problème pour trouver. Ikki partit vers une cabine téléphonique et chercha dans l’annuaire. Deux minutes plus tard, il sortait de la cabine pour guider ses compagnons en direction du Louvre. Arrivés à la fameuse adresse, tout tourna de travers.
- Comment !!! s’exclama Ikki.
- Nous sommes vraiment désolés pour vous mais, leurs parents sont morts dans un accident de voiture il y a une semaine, dit la concierge. D’après les renseignements que j’ai pu avoir, ils ont été mis dans un orphelinat hors de Paris… à Marseille je crois ! ajouta-t-elle d’un air pensif.
- Nous vous remercions madame ! dit Kara.
Les chevaliers furent étonnés d’entendre Kara parler français. Ils allaient vraiment de surprise en surprise. Les chevaliers continuèrent à la regarder alors qu’elle se dirigeait vers un centre de renseignement avec Xuan.
- Et alors, vous venez ! Sinon, nous en avons encore pour des heures ! cria-t-elle tout en continuant à marcher.
Ils se partirent tous vers ce bureau de renseignement et surent où ils devaient se diriger. Le reste du voyage se fit en train et les Moires et Ikki ne purent s’empêcher de se disputer. Au bout d’une heure, ils eurent tous les voyageur sur le dos.
- Vous ne savez pas vous taire !!! cria l’un d’eux.
- Mais… voulut dire Ikki.
- Oui, taisez-vous. On voudrait bien avoir la paix !!! répliqua une voyageuse.
- Mais… voulut dire Lachesis.
- C’est vrai ! Cela fait bien trois heures que l’on vous écoute ! Alors, dormez un peu ! répondit Kara après avoir décroiser les bras et mis Xuan sur les genoux.
- Comment de vulgaires mortels peuvent-ils… lâcha Atropos, dans un murmure.
Cinq heures plus tard, ils descendaient à la gare de Marseille et partaient en direction de l’orphelinat. D’après le Grand Pope, tous les orphelinats étaient au courant de l’existence du Sanctuaire et donc, ils n’auraient pas de problèmes pour les récupérer. Ils entrèrent et demandèrent à voir le directeur, ce qui ne se fit pas attendre. Le directeur était une femme. Mais, chose troublante, elle n’était pas inconnue à Ikki.
- Non, ce n’est pas possible…
- Alors Phénix, tu ne me dis plus bonjour maintenant ? demanda la vielle femme.
- Mais, comment cela se peut-il ? Tu es toujours en vie ? s’étonna Ikki.
- Ho, ce n’est pas difficile. Tout comme toi qui devais protéger la descendance de ton frère, moi, je devais protéger celle de Hyoga. J’ai donc fait le serment du sang avec Athéna disant que, jusqu’au moment où la descendance deviendrait chevaliers, je devais les protéger.
- En tout cas, je suis étonné ! Je ne pensais vraiment pas te voir ici après notre fameuse nuit… dit Ikki en rougissant.
Cette dernière phrase fit rougir la vieille femme mais les Moires se tournèrent vers lui en se demandant ce qui se passais. C’est Kara qui coupa le silence.
- Excuse moi Ikki mais, qui es-ce ?
- Ho, excusez mes mauvaises manières. Laissez moi me présenter. Je m’appelle Marine, ancien chevalier d’argent de l’Aigle.
- Mais comment êtes vous arrivée à la tête de cet orphelinat ? demanda-t-elle.
- Athéna m’a fait dont du pouvoir de rajeunissement avant de mourir. Ainsi, je pouvais me faire passer pour une descendance.
- Je comprends tout !
- Mais une chose est arrivée et je ne peux plus me métamorphoser pour le moment.
- Ha bon, et laquelle ? demanda Ikki, l’étonnement dans son regard.
- Il y a quarante ans, je suis tombée amoureuse du descendant de Hyoga et nous avons eu un fils. C’est lui qui m’a donné mes trois petites filles qui se trouvent ici.
- Et c’est justement elles que l’on vient chercher, sur ordres du Grand Pope ! lâcha Clotho.
- Je le sais bien. C’est pour ça que je partirai avec vous car je veux revoir Athéna afin de la remercier.
- Il n’y a pas de problèmes ! Est ce que l’on peut voir les petites ? demanda Ikki.
Il se retourna vers Clotho.
- Toi, la vieille harpie, tu ferais bien de te taire !
Clotho le foudroya du regard mais la réponse de Marine l’arrêta dans son élan.
- Bien sur ! dit Marine rayonnante de joie. Suivez moi ! dit-elle en se levant de sa chaise de bureau.
Ils partirent et passèrent dans plusieurs couloirs quand ils entendirent des voix exploser.
- Allez, mettez plus d’entrain ! Si vous voulez devenir chevaliers d’Athéna, faut vous entraîner plus dur ! explosa la voix d’un jeune garçon.
Ikki se redressa et regarda Marine. Voyant son regard interrogateur, elle partit vers la porte d’ou venait la voix et l’ouvrit. Les autres la suivirent et virent une énorme salle de gym. Plusieurs enfants étaient en train de s’entraîner mais leur maître se retourna vers eux. Le garçon devait avoir une dizaine d’années, les cheveux rouges et les yeux emplis d’un éclat d’or. Sa voix, depuis le premier étage avait une apparence normale mais, quand il l’entendirent parler, tous comprirent qu’il était grec.
- Madame la Directrice, quel bon vent vous amène ? demanda celui-ci.
- Je voudrais te présenter des amis avec qui tu partiras pour conquérir ton armure. Je pense que tu es assez puissant pour acquérir une armure d’argent à présent.
Le jeune garçon s’inclina devant les invités mais, en croisant le regard d’Ikki, il ne put réprimer un hoquet de surprise.
- Quoi ! répondit Ikki avec son sale caractère.
- Vous êtes Phénix ? Ikki du Phénix ?
Ikki ne répondit rien, le jeune garçon comprit directement que c’était bien lui.
- Permettez moi de me présenter. Je m’appelle Saiph, j’ai dix ans et je suis grec. J’ai été entraîné par madame la Directrice. Une personne respectable et très patiente, il faut l’avouer.
En entendant cela, Marine s’était rapprochée de lui et lui avait donné un coup sur la tête. En le regardant, Marine ne pu s’empêcher de penser à Seiya. C’était son portrait craché en question de personnalité.
- Petit chenapan. Cela ne te vas vraiment pas de lancer des roses de cette façon. Les enfants, vous pouvez aller vous reposer ! dit-elle en se retournant. Alicia, vu que c’est toi la plus puissante du groupe, je te demanderai de bien vouloir t’occuper de l’entraînement des autres. L’une de mes fidèles prendra le relais dans la gestion de l’orphelinat et continuera mon rêve.
- Bien madame ! répondit la jeune petite fille de huit ans.
Les chevaliers, novices et descendances de Shiryu sortirent de la salle et continuèrent leur ascension dans les couloirs qui semblaient sans fin. Quand ils arrivèrent devant une grande porte de chêne, des petites voix éclatèrent ainsi que des pleurs. Marine entra sans s’en soucier et quand ils entrèrent, ils découvrirent le chaos. Deux petites filles aux cheveux bleus pleuraient en se balançant des poupées à travers la pièce tandis que l’aînée restait droite, bras croisés et appuyée contre le mur, une lyre pendant à sa ceinture. Ikki le remarqua directement et comprit qu’elle serait le nouveau chevalier d’argent de la Lyre mais au comportement froid et glacial. Cela se comprenait au vu de son ascendance.
- Mes petits, nous avons de la visite ! dit Marine, le baume au cœur.
- Youppie !!! crièrent les deux petites filles.
Les deux petites se dirigèrent vers leur grand-mère et sautèrent dans ses bras. Marine se retourna alors vers ses invités et les présenta. En entendant le nom d’Ikki, l’aînée dont les yeux était de deux couleurs différentes, sursauta. L’un était bleu et l’autre vert. Ses cheveux, étaient roux avec des mèches blondes. Elle tourna son visage vers lui et le regarda intensément. Ikki le remarqua mais, elle détourna rapidement le visage et continua à regarder dans le vide.
- Ikki, je te présente Jade et Ambre ! dit Marine d’une voix douce.
- Bonjour monsieur !! répondit les deux petites filles.
Ikki ne remarqua même pas qu’elles lui avaient adressé la parole, obnubilé qu’il était par l’aînée des deux soeurs. Voyant qu’il ne faisait pas attention à elles, elles se regardèrent et d’un signe de tête, envoyèrent un coup de pied dans ses tibias, chacune de son côté. Ikki, sentant la douleur, ne put retenir une grimace et porta enfin son regard vers elle. Tout en le regardant, elles affichaient un grand sourire innocent. Ikki regarda alors Marine et reporta ensuite son attention sur l’aînée. Marine, le comprenant, la présenta.
- Excusez moi mais voici Opale, l’aînée. Elle a une très jolie voix mais, depuis la mort de ses parents, elle ne dit plus un mot.
- On comprend… répondit Kara d’une voix triste.
Personne n’y fit attention mais c’est la voix de Xuan qui réveilla tout le monde.
- Excuse moi mais, tu veux bien nous jouer un morceau de musique s’il te plait !
Opale le regarda de son sourire froid mais ses yeux prirent une lueur de chaleur. Elle alla s’asseoir sur la table de salon et prit sa lyre entre ses mains. Commença alors une douce musique rappelant la douce brise du vent dans une belle et douce clairière. Ensuite, le ton de la musique se mit à accélérer, évoquant la tempête s’abattant sur cette clairière. De plus, cette musique était remplie de tristesse et de mélancolie. Ce qui fit perler une larme au coin de l’œil des Moires, de Kara et de Marine. Quand la musique fut finie, Xuan frappa dans ses mains et félicita Opale pour son interprétation, remerciement qu’elle lui rendit en lui faisant un beau sourire. Une servante arriva peu après la fin du concerto et amena thé et cookies, les larmes aux yeux. Ils s’assirent tous autour de la table de salon et commencèrent à boire tous un peu dans leurs verres.
- Les enfants, j’ai une chose à vous dire ! commença Marine.
- Quoi grand-mère ? demanda Jade.
- Nous allons partir en Grèce toutes les quatre ainsi que Saiph. Je vous ai déjà expliqué que nous étions des descendants des chevaliers d’Athéna ?
- Oui grand-mère !!! répondirent les deux petites, l’aîné toujours les yeux dans le vide.
- Et bien, vous avez devant vous quatre personnes qui sont des chevaliers avec moi, bien entendu et Saiph qui va aller conquérir sa propre armure.
Les petites en furent étonnées. Elles avaient toujours pensé que ce n’était qu’une légende et elles aimaient bien entendre les histoires que leur grand-mère leur racontait mais là, elles ne savaient plus quoi penser. Opale, elle, semblait s’être réveillée. Elle regarda un peu plus Ikki et se leva si brusquement que tout le monde sursauta. Marine et Kara les premières. Opale se mit à jouer et des étincelles commencèrent à luire aux extrémités de sa lyre. Ikki, comprenant ce qui se passait dans la tête d’Opale, dégagea son cosmos brûlant et attendit son attaque. Celle-ci partit dans tout les sens mais ne vint jamais toucher Ikki, le cosmos mal contrôlé ayant déjà brûlé toutes les cordes tendues. Phénix la regarda encore plus et lança son illusion, rien que pour l’immobiliser. Marine, voyant cela, se jeta sur Ikki qui l’arrêta d’une seule main en se retournant vers elle.
- Marine, ta petite fille a déjà découvert le cosmos !
- Comment ??? dit-elle, étonnée.
- Oui, il n’est pas très puissant mais il est proche d’atteindre le mur du son. Il faut que tu la raisonnes ! lança-t-il d’une voix grave. C’est très important !
- Très bien !
Tout le monde sortit, laissant Marine avec ses petites filles. Ikki, voulant voir le niveau de Saiph, ils partirent vers la salle d’entraînement tandis que les autres étaient conduits par une servante dans des chambres afin qu’ils puissent se reposer. Le combat dura presque une heure. Quand tout le monde se retrouva, Marine et ses petites filles avaient fait leurs bagages, prêtes à partir.
- Nous sommes prêtes !
- Très bien. Avant de nous rendre au Sanctuaire, nous allons aller à San Francisco !
Tout le monde hocha la tête et ils partirent en direction de l’aéroport. Ils mirent deux jours pour arriver car le dernier vol n’était pas prévu avant le lendemain. Ils arrivèrent de bon heure, prêts à retrouver la descendance de l’ancien chevalier divin d’Andromède.
- Shun… pensa Ikki.