Chapitre 5 : Une déesse et ses Chevaliers
La jeune femme eut un soupir las.
" Il ne reste donc plus rien de l'île de la Mort ?"
Le rapport de Camus, Aiolia et Milo l'avait profondément inquiété
et Saorie avait esperé en apprendre plus d'Ikki et Masque de mort. Deception...
Elle congédia les deux hommes et se plongea dans ses reflexions.
Un nouvel ennemi venait de se montrer sous le couvert des Chevaliers de l'ombre...
Ces Chevaliers qu'elle n'avait jamais reconnu et qui representait depuis toujours
une plaie ouverte dans l'histoire de la chevalerie. Ils n'avaient pas d'honneur,
ou peu, et se servaient de leurs pouvoirs à des fins basses et personnelles.
La menace qu'ils représentaient étaient minimes à coté
des attaques mortelles des armées des Dieux qui convoitaient le monde,
et jamais elle n'avait prit la peine d'user d'une solution radicale contre eux.
Par pitié ? Elle avait couvé l'espoir qu'un jour ils trouveraient
la voie et deviendraient des défenseurs de la justice comme ses Chevaliers...
Cela était deja arrivé par le temps. Des repentis... Ils se présentaient
au Sanctuaire et se soumettait à l'épreuve de Pallas, et s'il
survivait, le Grand Pope leur permettait de s'entrainer sous la férule
d'un Chevalier d'Athéna pour gagner une armure...
Saorie ferma les yeux et soupira de nouveau.
Son ennemi les utilisai contre elle à présent, et pire, il avait
réussi à accroitre leur pouvoir jusqu'à pratiquement égaler
la puissance de ses Chevaliers d'or. Mais qui était-il ? Elle l'ignorait
toujours. Elle était pourtant montée à Star Hill en quête
de présage mais le ciel ne lui avait rien dévoilé. Ne pas
connaitre son ennemi equivalait à s'enfoncer dans un bourbier dans le
noir. Il ne fallait rien négliger...
Elle savait qu'il existait une armure inconnnu dont le porteur prétendait
être à son service. Depuis toujours, Athéna avait pour assurer
la protection de l'humanité 88 Chevaliers. Cet homme devait mentir ou
avoir perdu la raison... L'armure que ses Chevaliers avaient ramené avait
été tout de suite portée à Mü afin qu'il l'examine.
Elle avait de la valeur pour que des ennemis cherchent à s'en emparer,
ils devaient donc à tout prix la garder au Sanctuaire...
Un autre détail la troublait. Des Chevaliers noirs ont tenté d'enlevée
sa protégée et ces mêmes hommes en ont voulu à l'armure
mysterieuse.. Fallait-il faire un lien ? Sliya... Pourquoi lui semblait-elle
si familière ?
Enième soupir.
Trop de question sans réponse. Il allait encore lui falloir convoquer
un Conseil, le troisième en quelques semaines...
Pauvres Chevaliers. Ils meritaient de vivre en paix mais il semblait que tout
se mettait en oeuvre pour leur faire subir une nouvelle guerre...
Shura pénétra dans la maison obscure du Sagittaire. Il n'y avait
pas mis les pieds depuis des années... Fouler les marches de la Maison
lui donnait une sentation étrange, une espece de vertige qui brouillait
ses pensées. Pendant une fraction de seconde, il fut tenté de
rebrousser chemin.
Non. Il devait assumer ses actes...
Depuis leur retour des Enfers, il n'avait pas eu l'occasion de parler à
Ayoros, l'homme qu'il executa jadis pour un crime qu'il n'avait pas commis.
Ou plutot, il n'avait pas eu la force de regarder en face celui qui fut son
meilleur ami et qu'il avait tué de ses propres mains. Le grand Shura
du Capricorne avait preferé éviter la confrontation et était
parti se terrer dans son temple, quel courage ! Tout à fait digne d'un
Chevalier d'or...
L'amertume lui monta à la bouche. Il devait voir Ayoros tant qu'il avait
l'occasion, même si celui ci ne lui accordait pas son pardon. L'idée
de combattre et de peut-etre mourir prochainement dans les prochaines batailles
sans savoir lui répugnait...
Il avanca dans les profondeurs du temple, se préparant mentalement à
l'affrontement. Il esperait de tout coeur qu'Ayoros excuserait ses actes passés,
même s'il savait qu'il avait parfaitement le droit de garder rancune contre
lui...
Il trouva la IXeme Maison vide de son occupant. Se préparant à
rebrousser chemin, il fut soudain aveuglé par une lumière intense
: le Chevalier du Sagittaire s'avancait vers lui, nimbé d'une aura resplendissante.
Son armure reflétait toutes les nuances dorées du cosmos qui illuminait
le temple.
Ayoros le dévisageait d'un air grave et froid. Son arc reposait dans
sa main droite et dans la gauche luisait une fléche dorée. La
fléche de la justice...
" Shura..."
Le Chevalier du Capricorne se raidit. Allait-il l'attaquer ?
La difference entre lui et Ayoros était flagrante. Il était bon,
comprehensif et indulgent, tandis que lui, Shura... dur et intransigeant, il
ne voyait que traitrise et bassesse, il n'accordait aucune confiance aux autres.
Sauf... Celui là même qu'il avait executé. Il ne meritait
pas son pardon... Lui même ne pouvait pas s'absoudre.
" Ca faisait longtemps, mon ami..."
Ayoros ne comprenait donc pas ? Il ne méritait pas son amitié,
le sourire qu'il lui adressait lui faisait mal, il voulait qu'il le frappe,
qu'il lui dise qu'il le haissait pour l'avoir tué !
Son visage devait refléter ses pensées car Ayoros s'approcha de
lui et le secoua par les épaules.
" Shura ! Je ne t'en veux pas, tu n'as pas à te sentir coupable
! C'est fini ! Fini ! Je ne suis plus mort !"
" Ayoros..."
La faiblesse de sa voix le surprit lui même. " Pardon."
Le chevalier du Sagittaire lui lanca un regard pétillant de malice.
" Je ne t'en ai jamais voulu tu sais ? Et puis, si j'ai pardonné
à Saga, je ne peux pas en vouloir à toi qui n'as fait qu'executer
ses ordres."
" Ah ? Tu as pardonné à Saga ?" demanda Shura d'une
toute petite voix.
" Bien sur ! Il n'était pas vraiment responsable lui non plus !"
Shura se sentit choqué par la facilité d'Ayoros à pardonner
à ceux qui l'avait bel et bien assassiné. Il l'étonnera
toujours ! Ayoros lui rendit franchement son regard.
" Je sais parfaitement ce que je fais. Maintenant... Ce ne depend que de
toi, Shura. Es-tu pret à redevenir ami avec ce chevalier de 14 ans dont
le petit frere est plus agé que lui ?" demanda t-il avec un faible
sourire.
Le gardien de la XIeme Maison fut estomaqué. Il n'avait pensé
qu'à lui, à ses problemes de conscience, mais qu'éprouvait
Ayoros de revenir à la vie apres tant d'années ?
" Je te considére toujours comme mon meilleur ami ", dit-il."
Tu pourras toujours compter sur moi... Ayoros."
Sliya suivit Hyoga, Shun et Seiya qui venait de les rejoindre, vers le Palais
du Grand Pope.
Saorie venait de convoquer une fois de plus ses Chevaliers, suite au retour
d'Aiolia, Milo, Camus, Ikki et Masque de Mort. Cette fois, tous étaient
présents. Les 12 Maisons n'avaient pas besoin d'être aussi protégé
en plein jour et Mü avait apporté avec lui l'armure trouvée
sur l'île de la Reine Damnée...
A leur arrivée, ils trouvèrent les Chevaliers d'or, Shiryu et
Ikki dans la grande salle du Conseil.
" Où est Saorie-San ?"
" En entretien privé avec Mü et et le Grand Pope." répondit
Shiryu. " Depuis une demi heure..."
" Quel interet de nous avoir appelé en urgence alors ?" pesta
Seiya.
Il s'étira longuement et regarda autour de lui. Les autres avaient tous
l'air de s'ennuyer ferme et aussi mal à l'aise d'avoir laissé
leur Maison sans protection en période de crise. Hyoga était allé
rejoindre son maitre qui discutait avec Milo et Shun s'était mis en tête
de présenter les personnes présentes à la protegée
de Saorie.
" L'homme adossé au pilier au fond de la salle est Aldébaran
du Taureau. Il discute avec le Chevalier du Capricorne Shura et avec celui du
Sagittaire Ayoros, dont nous t'avions parlé tout à l'heure. Son
frere, Aiolia du Lion, est un peu plus loin, pres de Masque de Mort du Cancer
et d'Aphrodite des Poissons qui se trouvent devant la porte. Les deux jumeaux
la bas sont Saga et Kanon, tous deux des Gémeaux. Kanon nous a rejoint
il y a peu de temps et son integration pose un peu probleme du fait qu'il n'y
a qu'une seule armure... Il va falloir régler ca rapidement, mais le
Grand Pope, anciennement Dokho de la Balance, va s'en doute trouver une solution...
Ensuite... Hyoga se trouve avec Camus du Verseau et Milo du Scorpion. Et pour
finir, Ikki et Shiryu se trouvent avec Shaka de la Vierge, consideré
comme l'homme le plus proche des Dieux. "
" En fait Sliya, pourquoi étais-tu dans la Maison de la Vierge hier
soir ?" demanda distraitement le chevalier Pégase.
La jeune femme lui jeta un regard vif mais ne repondit pas. Seiya s'étonna.
" Je ne compend pas pourquoi tu refuse de parler..."
" Peut-etre car elle est moins bavarde que toi Seiya ?"
Le jeune homme, prenant un air faussement vexé, se tourna vers Saga qui
s'était approché du groupe.
" Moi, bavard ?? Rien du tout, j'aime simplement m'exprimer et cela pour
le bien de tous! "
" Pas sûr..."
" Comment Shun ??"
" Rien rien ^^;; ..."
Saga sembla se plonger dans ses reflexions.
" Le Sanctuaire fourmille de passages qui permettent aux initiés
d'atteindre le Palais sans passer par les Maisons du Zodiaque..." commenca
t-il lentement. "Il est vraiment... étrange, qu'une personne fraichement
arrivée ici puisse les emprunter en toute impunité, non ?"
Sliya se tourna vers lui, arquant un sourcil. Saga lui rendit son regard, impassible.
Ils s'affronterent un moment, chacun essayant de deviner les pensées
de l'autre, avant que Shun n'intervienne :
" Que veux tu dire Saga ? Je ne comprend pas bien où tu veux en
venir..."
" C'est simple, Shun. Je disais juste que je trouve inquiétant qu'une
jeune femme qui n'a jamais mis les pieds au Sanctuaire puisse se balader et
presque atteindre le Palais sans passer devant ses humbles défenseurs..."
La jeune femme ouvrit la bouche comme pour riposter, mais au dernier moment,
se ravisa et se contenta d'un petit sourire méprisant à l'adresse
du Chevalier des Gémeaux. Decidemment, elle ne l'aimait pas...
" Shaka s'en ai rendu compte" objecta Seiya. " C'est lui qui
l'a ramené à son temple je crois..."
" Le Chevalier de la Vierge est le protecteur de la 6é Maison. Il
aurait fallu passer par les 5 autres avant, et même si leurs gardiens
était absents, moi et Kanon étions dans notre temple... Personne
n'est passé par la."
Cette fois, il lanca un regard franchement soupconneux à Sliya qui lui
retourna un regard mi-furieux, mi-amusé.
" Euh..." Seiya hésita. " Shaka l'a trouvé dans
le Jardin des deux Säls d'apres Ayoros. Et.. Le Jardin de Shaka communique
avec le Palais ?"
" Non." Le regard de Saga se fit dur et il fronca les sourcils."
Il y a deux significations à tout cela, et toutes deux ne sont pas de
bon augure..."
Il s'arreta un instant, puis reprit : "Mademoiselle Hayata, la réunion
qui va se tenir ici est hautement privée. Seuls les Chevaliers ont le
droit d'y assister."
Son ton était sans réplique. Sliya se contenta d'hausser les épaules
et sortit de la salle, sous le regards eberlués des deux chevaliers divins.
Shun intervint.
" Saga ? Pourquoi l'as tu..."
" C'est un ordre du Grand Pope", fit celui ci en le coupant. "
Nous ne savons rien d'elle, Athéna s'est montrée trop généreuse
en acceptant de la faire venir au Sanctuaire. Peut être avons nous introduit
un serpent en notre sein... "
Seiya secoua la tête, agacé, et fit mine de sortir à sa
poursuite. Saga le retint.
" Vous n'avez pas à vous inquieter, Kanon s'occupe d'elle. Elle
n'a rien à craindre... "
La porte s'ouvit de nouveau et Athéna apparut, suivie de Mü et de
Dokho.
Ils arboraient tous trois un masque mortellement serieux sur leur visage et
ne prononcerent pas un mot avant que chacun soit installé et attentif.
Saorie ouvrit le Conseil en faisant signe au Chevalier du Belier de poser l'urne
qu'il portait au centre de la table, à la vue de tous.
" Ceci est l'armure que les chevaliers du Scorpion,du Verseau et du Lion
ont ramené de l'île de la Reine Damnée. Mü l'a examiné
à leur retour et a travaillé à la remettre en état...
Je le laisse vous exposer ses conclusions."
Le tibetain se leva.
" Cette armure est exceptionnelle" commenca t-il."Je n'ai jamais
rien vu de tel : elle est faite en un materiau rarissime et réputé
indestructible, le mythril..."
" Ce que je voudrais bien savoir c'est si c'est réellement une armure
de chevalier d'Athéna", interrompit impatiemment Masque de mort
."C'est le plus important non ?"
Il ignora les regards agacés de ses voisins et attendit la réponse.
Mü soupira :
" Tout ce que je peux dire, c'est qu'elle n'est pas sous la protection
d'une des 88 constellations... Mais le sceau d'Athéna est apposé
sur l'urne et l'armure elle même ressemble fortement aux notres. Je ne
peux rien garantir..."
Il lanca un regard à Athéna assise dans l'imposant trône
au bout de la table qui l'écoutait, impassible. Elle lui fit signe de
continuer.
Avec des gestes lents et précautionneux, il ouvrit la box et dévoila
son contenu. L'armure etincelait d'une pâle lueur rougeatre et semblait
en parfait état ; chacune des piéces etaient finement ciselées,
legerement ondoyante et translucide, comme si le materiau dont elle était
faite - le mythril - etait d'une nature fluide. Le casque, petit et leger, était
orné d'une perle blanche veinée d'or et possedait aussi deux gemmes
rouges plus petites incrustées de chaque coté de la tête.
Chacune des jambieres et le plastron étaient recouverts de gravures délicates,
representant d'etranges runes et arabesques.
" Je n'ai jamais rien vu de tel " murmura Aphrodite. " C'est
magnifique, on dirait plus une oeuvre d'art qu'une protection..."
" Quoi qu'il en soit, elle reste toujours un mystere. Mü, que peux
tu nous dire d'autre encore ?" demanda Saga.
" Ca ne va pas nous avancer beaucoup. Malgré le fait qu'elle ai
l'air en parfait état, je peux affirmer que c'est une armure morte. Il
n'y pas de vie en elle, et malgrés mes effforts, je n'ai pas pu la faire
renaitre... "
" Et c'est d'ailleurs hors de question."
Tous les regards se tournerent vers la déesse qui venait de se lever,
appuyée sur son sceptre.
" Savez vous quelque chose que nous ignorions ?" demanda Shaka.
Saorie garda le silence quelques instants, comme perdue dans ses pensées.
Elle leva soudain la tête, le regard etincelant.
" Je connais cette armure, et sa présence ici ne m'inquieterait
pas outre-mesure si son porteur était présent... Aiolia, Milo,
Camus, vous dites que vous aviez trouvé uen tombe sur l'île ?"
Camus acquiesa.
" Jin nous a affirmé que c'etait la sepulture du Chevalier mort."
" Pourtant..." La déesse s'arreta.
" Princesse, expliquez vous un peu !"
Seiya avait horreur de se sentir perdu. Il n'etait pas le seul ; les autres
chevaliers ne semblaient pas bien saisir la situation non plus. La jeune femme
parut prendre une décision.
" Ce que je vais vous reveler est d'une importance capitale. Ecoutez moi
bien..."
" Il y a de cela des milliers d'années, une guerre sans merci ravageait
l'Olympe. Elle opposait les Dieux contre les Titans, sous les ordres de Cronos
qui était parvenu à s'echapper du Tartare où Zeus l'enferma
jadis.
Ce fut une bataille sanglante : nombre de divinités succombèrent
dévorées par les Géants et la Terre fut à moitié
ravagée. Les forces étaient égales et aucun des deux camps
ne parvenait à prendre l'avantage sur l'autre. La guerre menacait de
s'éterniser alors qu'autour toute forme de vie disparaissait petit à
petit... Les Hommes étaient les premières victimes des carnages
et nul n'était épargné.
Nous avons envoyé nos armées afin qu'elles contiennent l'avancée
des Titans mais tant que leur maitre etait présent dans notre monde,
ils se regeneraient à volonté et possedaient une puissance quasi
illimitée... Nous autres Dieux, nous nous evertuions à enrayer
la puissance de Cronos mais en vain. Les Titans finirent par avoir raison de
nos défenseurs et à prendre l'avantage.
Le Dieu des Forges, Hephaistos, se vit alors confier la tâche de créer
de nouvelles protections à l'image des kamuis divines, et chacun des
Dieux en recu une. Ces armures hors du commun furent revetus par 12 Guerriers,
chacun choisi dans nos gardes personnelles. Ainsi, les 12 Guerriers Mythiques
firent leur apparition, seuls êtres au monde qui pouvaient porter ces
protections. Ils avaient obtenu le statut divin et même s'ils avaient
auparavant preté allegeance, leur fidélité n'appartenait
plus qu'à la sauvegarde du monde...
Les Titans furent abattus et Cronos vaincu ; de nouveau, ils furent emprisonnés car il n'était pas possible de les eliminer définitivement de ce monde. Cependant, Cronos ne rejoignit pas le Tartare mais une nouvelle geôle, située au centre de la Voie Lactée. Celle ci est entourée des 12 Constellations du Zodiaque et c'est là que furent placées les armures afin qu'elles surveillent la prison divine...
Parfois, une d'elle revient sur Terre pour reprendre force et vitalité ; pendant cette période, l'âme de son porteur se réincarne dans une enveloppe de chair et peut se réveiller pour se remettre au service du Dieu qu'il avait auparavant servi. Mais jamais, jamais il ne doit revetir l'armure mythique, hormis si le monde entier est menacé ; c'est la loi qui régit cette caste et celui qui l'enfreint est condamné à périr dans le Tartare... "
Elle s'arreta un instant et contempla son auditoire suspendu à ses lèvres.
"Cette armure est Antares et son porteur était autrefois un Chevalier
", révela t-elle. "Je ne m'étonne pas qu'elle soit apparue,
car à chacune de mes réincarnations, j'ai toujours été
accompagnée de mes défenseurs. Mais.. il est vraiment troublant
de n'avoir retrouvé personne avec l'armure. Je ne crois pas à
sa mort, car si c'etait le cas, Antares aurait disparut de la planète...
Cette sépulture... Etait ce vraiment le sienne ?"
" Nous n'avons pas jugé utile de deterrer le corps, si corps il
y a ", fit Aiolia. "Je peux retourner sur l'île et aller vérifier..."
Athéna acquiesa et se rassit.
" Seiya t'accompagnera. Vous partirez tout de suite apres le Conseil. Revenons
à nos affaires..."
Saga dévisagea sa déesse, s'emerveillant toujours de trouver chez
elle determination et confiance. Mais il savait aussi que malgré son
essence divine, Saorie était aussi une jeune femme trop pure et innocente
pour voir le mal la où il était.
Les bras croisés, le regard fixé sur la table, il ecouta Milo
faire le récit de leur expedition sur la Reine Damnée et de leur
rencontre avec les Chevaliers Noirs. Il s'en souvenait, à une époque,
il avait acheté leurs services pour remplir des tâches qu'un Chevalier
digne de ce nom n'aurait jamais accepté... Assassinat, corromption, vendetta...
Rien d'assez digne pour qu'il envoie un Chevalier d'or remplir la mission.
L'évolution de leurs armures était inquiétante ; ils devenaient
des adversaires beaucoup trop redoutables... Et puis... leur intrusion au Sanctuaire
hier soir n'était pas un fruit du hasard. En temps ordinaires, lorsque
tous les gardiens etaient presents, une tentative comme la leur equivalait à
un suicide, et cela, chacun le savait. Or, l'autre nuit, les 3/4 des Chevaliers
d'or avaient quitté leur temple pour le Conseil , ce qui leur a bien
sûr permit de s'infiltrer dans le domaine... Mais comment avait-ils pu
savoir que les Maisons étaient vides ? Il y avait donc eu une fuite et
il avait une petite idée sur le coupable...
Cette femme, Sliya, il ne savait pas qui elle était mais il y a avait
quelque chose chez elle qui le troublait pronfondement : elle n'était
pas ce qu'elle semblait être... Sa suspicion se porta immediatement sur
elle.
Il prit la parole pour exposer ses soupçons, qui, comme il s'y attendait,
soulevèrent de houleuses protestations :
" Saga ! Sliya est sous ma protection, je me suis engagée de la
garder ici hors d'atteinte du danger !"
Il soutint fermement le regard de sa déesse sans répondre. Ce
fut Dokho qui vint à son secours :
" Athéna, Saga n'a pas tort ; nous ne savons rien d'elle. Il serait
imprudent de la laisser aller et venir à sa guise sur le territoire sacré..."
Shun secoua la tête.
" Vous ne pouvez pas la juger coupable parce que vous ne la connaissez
pas ! "
Sa vehemence surprit tout le monde. Ikki lui lanca un regard interloqué
qui le fit rougir malgré lui. Mais il ne demordit pas :
" Je ne prétend pas la connaitre non plus, bien sur, mais... Enfin,
ce que je sais, c'est qu'il n'y a pas de mal en elle, juste une profonde tristesse.
Ca ne fait pas d'elle un espion."
Masque de Mort secoua de la tête, l'air de dire " Quel naïf
ce Shun !".
" C'est quand même bien étrange que dés son arrivée
des Chevaliers noirs pénétrent bien gentiment dans le Sanctuaire
et sans difficultés en plus... Si ca continue, n'importe qui pourra parvenir
au Palais !"
Phenix prit le parti de son frére :
" Elle était la cible, ce qui fait d'elle la victime à protéger,
et non pas le contraire à ce que je sache !"
" Ce n'était peut-être qu'une mise en scéne !",
lanca Aphrodite. " Une mise en scéne destinée à nous
mettre en confiance !"
" Peuh ! Tu es bien paranoïaque, Aphrodite !" fit Ikki, méprisant."
Que t'arrive t-il donc ?"
" Assez !"
Athéna s'était levée et brandissait son sceptre avec autorité
vers l'assemblée. Ils se calmèrent aussitot, plongeant la salle
dans un silence honteux et pénaud. La déesse se radoucit.
" Ne portons pas d'accusation sans preuves", murmura t-elle doucement.
" Mais, si certain de mes Chevaliers pensent que Sliya peut représenter
un danger, libre à eux de se charger de sa surveillance. Pour le moment,
elle reste sous ma protection, et vous savez que vous devez veiller sur sa vie
autant que sur la mienne... "
Elle regarda chacun des hommes devant elle. Elle les savait tous sur les nerfs,
en prévision d'une nouvelle guerre, et les comprenait parfaitement. Mais
ils ne devaient pas relacher leur vigilance dans de vaines querelles et briser
cette union qui les liait tous. Elle pouvait lire sur leur visage une farouche
determination ; aucun d'eux ne manquerait à son devoir. C'était
ses fiers et courageux Chevaliers...