Voilà longtemps que cette fic existe (j’ai commencé à l’écrire en 1999), mais, sur les instances de Yotma, ma bêta-lectrice, qui a mené un siège long et difficile, j’ai fini par me décider à la mettre en ligne ici. Ce n’est pas tout à fait la version originale, mais une version corrigée et remaniée sans perdre – j’espère – l’esprit original de la fic…

C’est une version alternative de Saint Seiya, donc puristes s’abstenir, même si je respecte globalement l’esprit de la série…

Bonne lecture, donc, et n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, je serai ravie de répondre…

 

Chapitre 1: Si semblables mais si différents...

 

Introduction

Journal personnel de Mû de Jamir, 10 avril,

Ma mission est remplie, les enfants viennent de partir de la maison et vivent désormais en Grèce. La pagode est bien vide maintenant…Ils viennent d’avoir treize ans, et leur puissance est à son paroxysme…mais j’ai l’impression de ne pas les avoir vu grandir, que ce 8 avril où ils sont nés était hier.

Athena, Sion, vous savez beaucoup de choses sur vos origines, votre passé, mais j’ai décidé d’écrire votre histoire afin que, le jour où je ne serai plus, ceci vous revienne, ainsi que tous les carnets que j’ai tenus depuis votre naissance…Ainsi vous serez en possession de toute la vérité…

Ce qui va suivre est votre histoire…

Treize ans plus tôt…

Aiolia, chevalier du Lion, entra dans la salle d'Athéna assez précipitamment. Assise sur son trône, elle l'attendait. Il s'inclina, et dit:

“ Encore un... ”

Athena ne dit rien, mais n'en pensa pas moins. Depuis un certain temps, depuis la fin de la bataille d'Hadès, des choses bizarres se passaient autour du Sanctuaire, des enfants naissaient nimbés d'une étrange aura verte, sans que personne en sache l'origine…

Il n'y avait plus beaucoup de monde au Sanctuaire, sauf les chevaliers d'or survivants qui, malgré l'utilisation de l'Athena Exclamation proscrite, avaient retrouvé leur rang originel. Ils avaient à nouveau tous donné leur sang pour les armures, et Mû du Bélier travaillait sans relâche dans son atelier pour les réparer, aidé par son apprenti. Les chevaliers de bronze avaient regagné leurs patries respectives pour se reposer, avec ordre de mener une vie normale désormais et de ne plus remettre les pieds au Sanctuaire avant nouvel ordre. Les chevaliers d'or devaient les tuer si jamais ils le faisaient. La plupart étaient repartis au Japon, mais Shiryu était, lui, reparti aux Cinq Pics de Rozan pour y vivre avec Shunrei, et Hyoga en Sibérie...

Pourtant, quelques semaines plus tard, quand Mû du Bélier se présenta à Athéna pour rendre compte de l'avancement de ses travaux, celle-ci ressentit immédiatement que quelque chose avait changé. Or, elle était au courant de la vraie nature de ce chevalier, qui était en fait une femme. Shion du Bélier, son maître, le savait, mais Mû était si douée qu'il n'en avait rien dit, elle était son seul élève et prédestinée à devenir chevalier du Bélier depuis sa naissance...

Athéna connaissait Mû depuis des années, et elle connaissait aussi très bien l'écho de sa cosmoénergie. Mais, cette fois, il y avait quelque chose de changé, comme une double cosmoénergie qui se dégageait d'elle, la seconde étant ténue, presque imperceptible. Manifestement, il n’y avait qu’une seule explication : Mû portait un enfant qui dégageait cette cosmoénergie...

Athéna ressentit de la part de Mû une grande appréhension malgré son contrôle apparent, et aussi de l'interrogation. Que faire ? C'était de la parthénogenèse, l'enfant qu'elle attendait ne pourrait être que doté de pouvoirs exceptionnels, bien qu’on ne sût toujours pas qui était son père. Il fut décidé de garder tout cela secret, en dehors du cercle des chevaliers d'or, et Athéna rassura son chevalier: elle pourrait continuer à la servir, vu qu'elle n'était en rien fautive dans tout cela. Elle savait aussi que l'enfant qui naîtrait était très important, elle l’avait lu dans les étoiles...

Bien sûr, les chevaliers d'or avaient senti le changement, l'émergence de la petite cosmoénergie. Quand elle redescendit chez elle pour reprendre son travail, Mû fut assaillie de questions par Aldébaran du Taureau, Kanon des Gémeaux et Milo du Scorpion :

« Alors, c'est bien ça ?

-Oui...pas de doute...

-Tu es sûr que ça va aller ?

-Il le faudra bien. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais j'ai bien l’intention de le découvrir, alors épargnez-moi tous votre sollicitude, je m'en sortirai tout seul... ”

Elle s'exprimait toujours au masculin, habitude oblige, et, malgré son calme apparent et son ton posé, ses yeux violet foncé lançaient des éclairs. Manifestement cette naissance impromptue ne la réjouissait pas, et elle avait bien l'intention de savoir qui lui avait fait ce cadeau empoisonné. Tournant les talons dans un mouvement ample de sa cape blanche, elle regagna son atelier pour terminer son travail sur les armures de bronze, mais elle n’en eut pas le courage, elle voulait à tout prix savoir ce qui s’était produit. Elle était sûre de n’avoir rien fait de répréhensible, en tout cas…

Elle s'assit par terre, se concentra, et entreprit de passer en revue les événements bizarres de ces dernières semaines. Puis, cela ne donnant rien, elle se concentra sur la petite cosmoénergie que dégageait l'enfant à naître, et s'aperçut qu'il s'agissait là d'un des derniers cadeaux de Poséidon. Resté en sommeil pendant quelques mois, il se développait à présent qu’elle avait en partie retrouvé ses pouvoirs. Elle vit distinctement un rayon bleu la frapper pendant son sommeil, qu'elle n'avait pas senti venir car elle était encore vidée de ses pouvoirs à ce moment-là. Le bébé qu'elle portait serait donc un descendant de l'empereur des Sept Mers, mais sa cosmoénergie était fondamentalement bonne, il n'y avait pas de danger, du moins elle n’en ressentait pas. N'importe quelle mortelle ne serait pas assez puissante pour porter un demi-dieu, elle, chevalier d'or, le pouvait seule. Mais quel rapport avec les auras vertes dont certains enfants naissaient nantis aux abords du Sanctuaire, s’il y en avait un ?

Elle finit ensuite de réparer la dernière armure, et chargea son apprenti d'aller la rendre à son propriétaire. Puis elle rangea ses outils célestes, et attendit...

Elle avait l'intention de retourner à Jamir, voulant rester seule dans ces conditions, mais Athéna lui confia l'enquête des enfants nantis d'auras, et elle dut rester au Sanctuaire pour la mener. Les naissances d'enfants aussi bizarres s'arrêtèrent cependant subitement, sans que personne sache pourquoi, quelques mois après leur émergence...

Aucun ennui ne fut cependant épargné à la future mère, y compris les traditionnelles nausées matinales. Elle refusait toute manifestation de compassion ou de pitié de ses congénères, et se cloîtra, voulant accomplir seule son devoir jusqu'au bout. L'enfant avait beaucoup d'importance, lui avait dit Athéna, il était donc de son devoir de chevalier de le porter et de le mettre au monde, c’était une mission comme une autre. Les chevaliers d'or comprenaient aisément ce que sa situation avait de difficile, et respectèrent cela. Pourtant, elle s’attacha un peu malgré elle au petit être qu’elle portait, et en vint presque à l’aimer, bien que des vagues de découragement passagères l’assaillent assez souvent. Elle savait que cet enfant serait particulier, qu’elle devrait l’élever, en être responsable, et elle n’avait aucune idée de l’éducation à donner à un enfant. Enveloppée dans une tenue tibétaine ample destinée à masquer sa grossesse, elle resta chez elle, à méditer et à lire, recevant seulement la visite de la déesse et de ses amis les chevaliers d’or qui tentaient de lui remonter le moral…

L'enfant grandit rapidement, et, six mois seulement après sa 'conception', preuve s'il en fallait de son origine quelque peu particulière, il fut à terme.

Quand se déclarèrent les premières douleurs, une sombre nuit du début du mois d’avril, les chevaliers d'or voulurent aider leur congénère, au moins de leur présence, mais elle n'autorisa personne à rentrer dans sa chambre, sachant d'instinct ce qu'elle devait faire. Elle s'allongea sur son lit, rabattit sa couverture sur ses jambes et se concentra au maximum. Son aura jaune l'entoura. Puisque le bébé disposait déjà de cosmoénergie, elle devait se connecter avec lui pour le pousser à l'extérieur, c'était aussi bien physique que mental...

Milo du Scorpion, Aiolia du Lion, Aldébaran du Taureau, Kanon des Gémeaux et Shaka de la

Vierge étaient réunis devant la porte, faisant les cent pas. Aiolia dit:

« On ne peut pas la laisser comme ça, toute seule, il faut l'aider... »

Shaka, les yeux sempiternellement fermés, lui répliqua:

 « C'est son choix, elle l'a décidé en toute connaissance de cause. Cet enfant est spécial, elle le sait, nous le savons tous... »

Et tous se turent...Mais, au bout de quelques heures de plus, Aldébaran dit:

« Je la sens faiblir, il y a quelque chose qui se passe là dedans...il faut rentrer ! »

Kanon lui répondit:

« Et que ferions-nous ? Tu es sage-femme peut-être ? Essaie de la comprendre, elle n'est pas à l'aise dans ces conditions, nous n'irons que si elle nous le demande, elle sait ce qu'elle fait...Ne nous inquiétons pas outre mesure, veillons et aidons-la par la pensée... »

Le lendemain, rien ne s'était encore passé, mais les deux cosmoénergies, celles de la mère et de l'enfant, étaient toujours présentes, ce qui laissait présager quelque chose de positif.

Rien ne se passa non plus le surlendemain, et Aldébaran voulut encore rentrer...

« Ce n'est pas possible, ça fait trois jours qu'elle est là-dedans, et il ne se passe rien... ! Ce n'est pas normal, il faut faire quelque chose, sinon elle risque de mourir ! »

Shaka le retint, et Milo les empêcha d'en venir aux mains...

Dans la chambre, Mû était toujours sur son lit, entourée de son aura. L'enfant descendait doucement, poussé vers l'extérieur par l'énergie de sa mère. Mais, bien qu'elle n'en dît rien, Mû savait que quelque chose était anormal, une tache de sang et de liquide s'étalait sur son lit par filet, emportant sa vie goutte par goutte. Elle savait que, à ce rythme, elle mourrait au moment de la naissance du bébé, exsangue, mais elle était prête à faire ce sacrifice pour que ce bébé si particulier vive et, en tant que chevalier d’Athéna, elle devait remplir sa mission jusqu’au bout. En temps normal, elle savait soigner au contact, que ce soit humains ou animaux, cela faisait partie de ses attributions de chevalier d’or du Bélier, mais elle ne pouvait pas mobiliser sa cosmoénergie pour stopper l'hémorragie, celle-ci étant toute entière tournée vers la naissance de l'enfant. Elle contrôlait assez bien sa douleur, mais celle-ci devenait de plus en plus aiguë, omniprésente. La fatigue aussi se faisait sentir, malgré sa cosmoénergie énorme et sa solide constitution, elle sentait ses forces décliner peu à peu. Une demi-journée passa encore, l'enfant ne sortait toujours pas, mais elle sentait qu’il était toujours vivant et qu’il ne souffrait pas...

Alors que les chevaliers d'or attendaient là, impuissants, s’attendant au pire, la déesse Athéna arriva. Elle entra dans la pièce, étendit la main sur le pauvre chevalier épuisé et exsangue. L'enfant alors se dégagea, et sortit. Mû, malgré sa vue troublée, vit une aura entourer le bébé hurlant encore relié à elle par son cordon, avant d'entendre dans un brouillard Athéna dire:

« Tu en as terminé de ton épreuve, ton enfant est né... »

Elle le lui donna, et Mû vit que c'était une fille, une petite fille bien formée mais pourvue d'une aura bleue et jaune qui irradiait d’elle sans contrôle. Athéna étendit encore la main sur le chevalier, et Mû tomba dans un sommeil profond réparateur. La déesse couvrit le chevalier, prit le bébé, et le regarda attentivement. La petite fille avait un duvet violet sur le crâne, deux points sur le front, comme sa mère, et ses yeux bleus étaient encore aveugles…

Une dizaine de minutes plus tard, le temps de laver le bébé et de l'envelopper dans plusieurs épaisseurs de linges, elle sortit de la chambre, et tous les chevaliers d'or, inquiets, l'entourèrent. Elle leur dit:

« Voilà le bébé...Il est bien vivant, c'est une petite fille... »

Un air d'étonnement mêlé de soulagement se peignit sur le visage des chevaliers, et aucun ne dit un mot, regardant dans un silence religieux l’enfant endormie. Athéna ajouta:

« Mû va bien, il faut qu'elle se repose, elle a perdu beaucoup de sang... »

Le silence dura, et Athéna sortit, avec le bébé dans les bras. Une explosion de joie se fit alors parmi les chevaliers d'or, et tous sortirent de la petite maison pour regagner la leur et prendre un repos bien mérité.

La superphysiologie de Mû fit le reste, et, quelques heures plus tard, elle se réveilla dans son lit, seule. Elle se sentait bien mieux, et chercha sa fille du regard, puis par la pensée. La minuscule cosmoénergie se situait dans la salle d'Athéna, tout en haut du Sanctuaire. Athéna devait s'assurer qu'aucun problème n'allait se poser avec elle, elle qui avait déjà un bon niveau de cosmoénergie à la naissance. Le berceau sculpté par Aldébaran était prêt à côté du lit, préparé pour accueillir sa minuscule occupante…

Son apprenti entra alors, muni d'un plateau:

« Oh, vous êtes réveillée, maître...Comment vous sentez-vous ?

-Mieux, merci...

-La déesse Athéna a pris la petite fille, elle va vous la ramener bientôt...En attendant, je vous

ai amené ceci, afin que vous repreniez des forces... »

Mû sourit malgré la douleur qu’elle ressentait encore, touchée par la gentillesse de son apprenti :

«  Merci à toi... « 

Elle finissait de se restaurer quand Athéna entra, un minuscule paquet de linges blancs dans les bras:

« Comment vous sentez-vous ?

-Bien mieux, merci de votre sollicitude. Vous m'avez sauvé la vie...

-Je ne pouvais faire moins, vous étiez prête à donner votre vie pour que ce bébé naisse vivant. J'ai fait ce qu'il fallait faire... »

Elle déposa le bébé dans les bras de sa mère, et Mû regarda avec un sourire la petite créature à laquelle elle avait donné naissance au péril de sa vie. Le bébé dormait, et Athéna reprit:

« Elle aura un grand destin, croyez-moi...Comment voulez-vous la prénommer ? »

Mû releva la tête, faisant attention à ne pas réveiller sa fille, réfléchit un instant, et dit:

« Puisqu'elle vous doit la vie, puis-je solliciter la permission de lui donner votre nom ?

-Je vous l'accorde. Bienvenue parmi les vivants, Athena de Jamir... »

Mais ce que Mû ne savait pas, c'est qu'un autre bébé, un garçon, était né quelques minutes

seulement après sa fille, occulté depuis sa conception par la puissance d'Athéna. Celui-ci, par contre, avait une aura bleue, veinée de jaune, ce qui le rattachait directement au monde des mers. Mû ne saurait sans doute jamais qu'elle avait mis au monde des jumeaux, on savait le danger que pouvait représenter un bébé à aura dominante marine, il était utile de le garder sous contrôle pour pouvoir le neutraliser si d'aventure il s'avisait d'être une semi-réincarnation de Poséidon. Personne n’avait envie qu’un autre dieu vienne à nouveau semer la guerre et la désolation sur la Terre. On savait aussi le problème posé par des jumeaux, il suffisait de voir ne fût-ce que les Gémeaux, Saga et Kanon, et leur destin torturé...

Athéna demanda alors civilement, le glissant habilement dans la conversation:

« Si elle avait été un garçon, comment l'auriez-vous nommée ?

-Sion, comme mon maître... »

Le second bébé avait donc un nom maintenant. Laissant le bébé à sa mère, Athéna remonta à sa salle. Passant dans une petite pièce adjacente, elle se pencha sur l'autre bébé, posé dans un berceau. Toujours entouré de son aura bleue, qu'il perdrait dans quelques mois, il avait un court duvet bleu clair sur le crâne et, comme sa sœur et sa mère, deux points sur le front. Elle posa la main sur lui, et mit en sommeil la minuscule cosmoénergie qu'il dégageait, Mû et les chevaliers d’or pouvaient la sentir. Elle décida qu'il serait élevé au Sanctuaire, de préférence loin de sa sœur jumelle, sous contrôle...

« Ta mère a choisi ton prénom, tu te nommeras Sion... », dit-elle seulement.

Après la déesse Athéna, les chevaliers d'or débarquèrent, les bras pleins de cadeaux, et, après les félicitations d'usage, se penchèrent au dessus du berceau où dormait la petite fille.

« Elle est belle... », dit Milo, en admiration.

« Très belle ..», ajouta Kanon, tout aussi ému.

Aldébaran du Taureau, perplexe, demanda:

« Elle n'est pas un peu petite ? »

Milo lui dit, moqueur:

« Tu n'as jamais vu de bébé de ta vie, ma parole ?

-Si, mais jamais si petit... ”

Mû essaya ne pas éclater de rire en voyant deux des chevaliers les plus puissants se disputer à propos de la taille de sa fille...

Shaka s'approcha lui aussi, daigna ouvrir ses yeux pour l'occasion et dit:

« Elle a un grand potentiel en elle, je le sens...Mais ils ont raison, elle est magnifique, félicitations... »

Mû sourit. Aiolia examina lui aussi le nourrisson endormi sous toutes les coutures, et dit:

« Combien mesure-t-elle ? »

Mû attrapa le papier rempli par le médecin du Sanctuaire, et lut:

« 3,450 kgs pour 51 cms...il paraît que c'est tout à fait dans la normalité...

-Je n'en doute pas...maintenant cette petite demoiselle doit grandir...Elle finira par nous

damer à tous le pion, crois-moi ! »

Laissant se reposer la mère et l'enfant, ils sortirent de la chambre...

Les jours qui suivirent furent éprouvants pour Mû, elle en voulut vaguement à sa fille, bien qu’elle sût que cette petite créature était parfaitement innocente de sa venue au monde. Elle savait à peine s’en occuper, et ce fut Milo qui, en pleine nuit, lui montra comment donner un biberon et langer. Tous les chevaliers d’or comprenaient ce que sa situation avaient de difficile, et tentaient de lui apporter leur aide. Mais il leur apparut vite que Mû était victime de la dépression postnatale, le ‘baby blues’ bien connu. Ils ne savaient malheureusement pas comment l’aider, ce fut la déesse qui s’entretint avec Mû et l’aida à supporter cette mauvaise passe.

Mû sollicita peu après les deux mois de sa fille la faveur de quitter le Sanctuaire pour retourner à Jamir. Il lui restait en effet encore beaucoup de travail sur les armures d'or brisées pendant la bataille contre Hadès, et elle ne voulait pas que la naissance d'Athena s'ébruitât. De plus, sa fille présentant déjà une cosmoénergie, il était prudent de l'éloigner du lieu où elle pourrait être captée, bien qu’il lui fût encore facile de l’occulter avec ses propres pouvoirs. Athéna lui accorda cette faveur. Où la petite fille serait-elle mieux élevée qu’avec sa mère ? De plus, elle ne souhaitait pas non plus que quelqu’un sache l’existence de cette enfant hors du commun, bien que pour l’instant Athena ne présentât pas de comportement anormal...

Mû aménagea la chambre du bébé non loin de la sienne, au premier étage de la pagode, et Kiki peignit sur les murs des fresques magnifiques, déchaînant son talent de peintre. La fenêtre qui éclairait la pièce donnait sur un paysage superbe, les montagnes himalayennes, et un ciel bleu presque transparent. Mû voulait que sa fille apprécie elle aussi ce paysage si beau, à la fois si doux et si dur, et qu’elle s’en sente proche comme sa mère pouvait l’être...

Le berceau de bois d’olivier offert par Aldébaran fut remonté au centre de la pièce, et la layette fut rangée sur une série d’étagères sur lesquelles Mû adapta un rideau. Une bénédiction bouddhique offerte par Shaka fut suspendue au mur, près du berceau. Mû pensa également à installer une table à langer dans un coin de la pièce...

Mû réorganisa sa vie en fonction des horaires de sa fille, et travaillait dans son atelier quand elle dormait. Puis elle pensa à installer sa fille dans le siège à anse qui servait à la transporter, et adapta dessus un jouet fabriqué par Milo, des formes en bois suspendues à une corde. Quand Athena fut plus grande, elle passa des heures à jouer pendant que sa mère travaillait…

Mû était satisfaite de sa vie, et entre elle et Athena se créa un lien très fort. De temps en temps, les chevaliers d’or venaient aux nouvelles, et ces visites rythmaient la vie de Mû, comme le développement de sa fille. Mais elle ne se coupait pas du monde, au contraire, elle allait de temps en temps au Sanctuaire en laissant Athena à Kiki, qui affichait clairement pour la petite fille une dévotion sans bornes…

Quand Athena eut sept mois, Mû reçut une lettre de Chine, de Rozan plus précisément, où Shiryu l’informait qu’il souhaitait qu’elle lui fasse l’honneur de l’assister le jour de son mariage. Elle sourit: comme le voulait la déesse, les chevaliers de bronze reprenaient une vie normale, et, sans doute, une nouvelle génération de chevaliers naîtrait dans les années qui allaient suivre. Athena, sa fille, en était la première. Mû décida de faire ce plaisir à Shiryu, qu’elle connaissait depuis longtemps et qu’elle estimait, et prépara son voyage à Rozan. Il restait un problème: que faire d’Athena ? Shaka, qui vint lui rendre visite, proposa de la garder pendant ce temps, Mû n’aurait qu’à la lui amener en allant à Rozan et à la reprendre au retour.

Pour l’occasion, Mû ressortit un vêtement de cérémonie qu’elle n’avait pas mis depuis des années, c’était une tunique en crépon rouge foncé, sur laquelle on mettait une large écharpe jaune moutarde qui recouvrait les épaules. Mû prit ensuite une boîte au fond de son armoire, et l’ouvrit: à l’intérieur, enveloppé dans du papier de soie, se trouvait le dernier cadeau de son maître Shion avant sa mort, une magnifique écharpe blanche sur laquelle était brodé un bélier en fil d’or. Elle la porterait en sautoir de sa tenue de cérémonie.

Elle fit un détour par la vallée du Gange, où habitait Shaka, lui confia Athena, et se téléporta ensuite à Rozan. Le Vieux Maître l’y accueillit:

« Bienvenue, mon ami... »

Comme tous les chevaliers d’or, il connaissait la vérité, car Shion avait été son compagnon d’armes et son ami. Mû le salua avec respect, et dit:

“ Merci, maître...Je vois que vous vous portez bien...

-Très bien...et toi-même ?

-Je vais très bien... »

La voix du Vieux Maître résonna alors dans sa tête:

« Et la petite fille ? »

Mû répondit de la même manière:

« Elle va bien, elle aura huit mois bientôt…

-A-t-elle déjà des pouvoirs ?

-Non, pas encore... »

Mais tous deux savaient que ce n’était qu’une question de temps...

Mû assista au mariage aux premières loges, donna sa bénédiction à Shiryu et Shunrei et rentra à Jamir en repassant par la vallée du Gange. Shaka, au pied d’une énorme statue de Bouddha et vêtu seulement d’une tunique, d’un pantalon court et d’un grand châle, tenait Athena dans ses bras, et la berçait doucement avec un léger sourire. Ses yeux bleu clair, insolites dans ce genre de région, étaient ouverts, et plongés dans ceux du bébé. Athena jouait avec ses longs cheveux blonds. La scène était magnifique, et Mû la laissa durer un peu, puis elle se signala. Shaka sourit légèrement:

« Ta fille refusait de dormir. Elle a bien ton caractère, tu sais… »

Athena avait reconnu sa mère, et lui tendait les bras. Mû alors la prit dans ses bras, et la berça elle-même. Athena s’endormit, ravie de retrouver les bras maternels. Elle demanda alors à Shaka:

« Elle ne t’a pas trop ennuyé ?

-Non, pas du tout, c’est une petite fille au caractère adorable sauf quand elle s’énerve. Pour ça, elle a bien ton caractère, elle sait ce qu’elle veut…

-Je sais. Merci de l’avoir gardée...

-Comment s’est passé le mariage ?

-Très bien, Shunrei était magnifique, vraiment, et je suppute que, dans quelques mois, un petit Dragon verra le jour...

-Déjà ?

-Il y a des signes qui ne trompent pas, surtout pour moi qui en ai déjà fait l’expérience. Je crois que Shiryu mérite vraiment d’être père maintenant et d’avoir une vie tranquille, il a assez combattu comme ça…

-Je crois aussi. Resteras-tu ce soir pour le dîner ?

-Pourquoi pas ? ”

Laissant Athena dormir dans son couffin auprès de la statue de Bouddha, Shaka emmena Mû là où il logeait ordinairement. Il lui offrit du riz et de la viande à l’indienne, et tous deux dînèrent en parlant du bon vieux temps. Puis Mû rentra chez elle...

A l’âge de quatre mois, Sion avait été confié à un couple d’un village voisin du Sanctuaire. Helena et Orestes l’élevaient, mais avaient été prévenus qu’il pourrait développer quelques pouvoirs particuliers à plus ou moins court terme. Mais, pour l’instant, Sion ne se différenciait pas d’un bébé normal qui ne faisait presque que dormir et manger...

Pourtant, lui et Athena étaient liés, plusieurs fois ils se réveillèrent en même temps. Leur interactivité symbiotique se mettait en place, souvenir de la symbiose prénatale…

Sion avait perdu son aura à trois mois, et s’était révélé être un magnifique bébé aux cheveux bleu clair, aux grands yeux violet foncé, avec un caractère assez facile. Ses traits étaient proches de ceux de sa sœur jumelle, et il avait comme elle les deux points sur le front. Ses parents nourriciers avaient tout de suite remarqué qu’il n’était pas grec, et avaient supputé qu’il venait du Sanctuaire tout proche. En effet, Sion, avec sa peau claire et ses deux points sur le front, n’avait absolument rien d’un petit grec.

Pour son premier anniversaire, ils avaient décidé de l’emmener au bord de la mer, chez la sœur d’Helena. Curieux, Sion s’approcha de la mer, habillé de son petit maillot de bain bleu. Il marchait depuis un mois à peine, et sa démarche mal assurée faisait sourire Helena, présente à ses côtés. Mais Sion n’avait pas peur de la mer, ni des vagues. Il sursauta légèrement quand ses pieds furent mouillés, recula, mais avança à nouveau. Il resta debout, et regarda l’horizon, où apparut...son père, Poséidon.

Sion ne fit rien, regardant l’horizon, il se contenta de se baisser et de prendre de l’eau dans sa main, qu’il fit ensuite couler, prenant par ce geste enfantin symboliquement possession de ce royaume qui lui revenait par héritage.

Mû, pour fêter le premier anniversaire de sa fille, invita les chevaliers d’or, et Athena fut couverte de cadeaux. Kanon lui offrit une plaque gravée d’un bélier d’or, son signe astrologique, Shaka des vêtements de cérémonie qu’elle porta, Aiolia une peluche, Aldébaran une petite chaise sculptée et Milo un cadre ouvragé. Mû observa sa fille, assise sur les genoux de Kanon, Kanon des Gémeaux, revenu au bien, du bon côté, et qui n’en était jamais sorti depuis. Il aimait beaucoup la petite fille, qui le lui rendait bien, et Mû pensait que cela contribuait à son équilibre. Athena tirait les cheveux de Kanon, et celui-ci la chatouillait, ce qui la faisait rire.

Aiolia apporta le gâteau, et Milo le coupa. Alors que les chevaliers d’or jouaient avec l’enfant, Milo vint voir Mû et lui dit:

« Regarde: nous sommes l’élite de la chevalerie, et nous sommes ridicules devant un bébé de un an. J’ai du mal à croire d’ailleurs qu’il y a déjà un an qu’elle est née…

-Elle est grande déjà, elle marche depuis un mois, elle se développe très normalement. Finalement, elle ne présente pas de caractéristiques différentes, mais elle va encore évoluer... ”

Mû sourit en observant sa fille en train de rire devant les grimaces d’Aiolia. Quels mystères recelait-elle encore ? Quelle puissance sommeillait dans ce bébé fragile ? En fait, elle n’avait pas l’impression d’avoir élevé Athena toute seule, les chevaliers d’or avaient contribué également à son éducation, ils étaient un peu ses pères...Si Athena était équilibrée maintenant, c’était en partie à ses ‘oncles’ qu’elle le devait.

Ce que ni Mû ni Héléna ne savaient, c’est que les jumeaux avaient marché en même temps, Athena s’est levée la première, et Sion quelques secondes plus tard. Bien qu’ils soient séparés par quelques milliers de kilomètres, l’interactivité entre les deux jumeaux s’est déjà manifestée, une sorte de symbiose...

Athena avait vingt mois maintenant, elle courait dans toute la maison, faisant le bonheur mais aussi l’inquiétude de sa mère, car sa fille était un vrai casse-cou. Cet après-midi là, Mû était assise dans la salle principale, elle lisait, et Athena jouait avec ses cubes, assise sur une couverture installée sur le sol. Soudain, Mû sentit quelque chose, leva la tête de sa lecture, et vit un cube, maintenu en l’air. Athena souriait en le regardant.

Mû comprit immédiatement que les pouvoirs psychokinétiques de sa fille avaient fini par se réveiller.

Elle s’approcha, prit sa fille dans ses bras et lui dit:

« Eh bien, il va falloir commencer à t’entraîner, Athena... »

Elle savait pertinemment que cela n’allait pas être facile, et décida d’user de sa télépathie pour faire comprendre à sa fille ce qu’elle attendait d’elle. Cela mettrait sans doute quelques années pour qu’Athena puisse contrôler le potentiel qui était en elle et se servir de ses pouvoirs.

Helena, au même moment en Grèce, regarda avec saisissement le jouet de Sion valser en l’air, et celui-ci le regardait avec ravissement. Que faire ? Elle ignorait tout à fait comment réagir. On l’avait bien prévenue de l’émergence de pouvoirs psychokinétiques, mais elle ne s’y attendait pas si tôt. Elle regarde l’enfant, et dit:

« Qui es-tu vraiment, Sion ? que caches-tu encore ? »

Mais Sion se contenta de lui sourire en gazouillant…

Elle ne sait pas grand’chose des chevaliers sacrés d’Athena, mais elle devine que les pouvoirs de Sion s’y rattachent directement. Elle décide donc d’attendre et de voir...

A partir de l’émergence de ses pouvoirs, Sion commença à se développer beaucoup plus rapidement au niveau physique et mental, ce que Mû remarqua également chez Athena...

Jamir, deux ans plus tard...

Une pagode à cinq étages perdue dans l'Himalaya. Devant elle, une femme et une petite fille étaient assises. L'enfant avait les yeux fermés, et tenait quelques pierres soulevées par télékinésie. Ce n'était pas très stable, et elles finirent par tomber. L'enfant se leva, et tapa du pied:

« Je n'y arrive pas ! »

Ses yeux violets brillaient de colère, et deux larmes de rage en sortirent. Elle regarda le précipice, et donna un grand coup de pied dans une pierre. Mû se leva :

« Tu ne te concentre pas assez, Athena, je te l'ai déjà dit...Visualise-les dans ton esprit.. »

L'enfant se retourna, et ses longs cheveux violet clair négligemment attachés valsèrent autour d'elle: 

 « Je me concentre autant que je peux... »

Mû, qui oubliait déjà son ton sévère, répondit :

« Je sais, tu es encore petite, mais tu dois maîtriser cela, c’est absolument nécessaire... »

Mû posa la main sur l'épaule de sa fille. Athena, bien qu'elle eût quatre ans, avait la taille d'un enfant de six ans, particularité due aux circonstances de sa conception. Son développement psychique allait de pair, elle présentait déjà de la télékinésie héritée de sa mère, ainsi que d’autres pouvoirs psychokinétiques. Sa cosmoénergie était encore en sommeil, mais, quand elle se révélerait, sa mère savait qu'elle serait puissante, car double. Elle l'entraînait elle-même, ne voulant confier à personne d'autre ce soin. Bien qu'elle en eut refusé l'idée au début, Mû s'était finalement attachée à ce petit être fragile qui était la moitié d'elle-même. Elle l'avait mise au monde au péril de sa vie, et cela suffisait pour créer entre elles un lien indestructible.

Malgré son peu d'expérience de la maternité, Mû ne s'en était finalement pas trop mal sortie, et Athena (prononcé Athina, à la grecque, pour la différencier de la déesse...) était devenue cette fillette ravissante. Toutes deux portaient le même vêtement, une tunique, jaune pour Mû et verte pour sa fille, à manches courtes, serrée à la ceinture par un ruban de soie noué par un nœud lâche, au dessus d'un pantalon marron un peu serrant. Un châle marron couvrait les épaules et retombait pour recouvrir la moitié droite de la tunique, il ne fallait pas oublier qu'on était dans l'Himalaya, à plus de 6000 m. Elevé ici depuis sa petite enfance, le corps de la fillette s'était modifié pour s'adapter au taux d'oxygène moindre. Elle n'avait pas froid non plus...

Mû sourit à sa fille, et lui dit:

« Bien, c'est fini pour aujourd'hui...tu as tout de même fait de gros progrès, je suis fière de toi... »

L'enfant se précipita dans les bras de sa mère en riant, et Mû la serra contre elle. Puis elle la souleva:

« Allez, viens, nous rentrons... »

Toutes deux s'arrêtèrent brusquement, le brouillard venait de bouger, et Mû avait senti derrière lui une cosmoénergie qu'elle connaissait bien. En sortit Milo du Scorpion. Athena le reconnut tout de suite, et courut vers lui. Il sourit et la reçut dans ses bras.

« Comme tu as grandi, toi ! »

Laissant la petite fille jouer dehors, Mû et Milo entrèrent dans la maison. L'apprenti de Mû, Kiki, n'était pas là, parti essayer de gagner son armure d'argent. Milo s'assit, saisit le verre de jus de fruit que Mû lui tendit et dit:

« Je suis venu voir comment tu te portais. Cela fait longtemps que nous ne t'avons pas vu au Sanctuaire...

-J'ai eu beaucoup de travail, réparer des armures d'or n'est pas une mince affaire (celles du Verseau, de la Balance et du Sagittaire, laminées pendant la bataille contre Poséidon)...

-Tu as terminé ?

-Oui, il m'a fallu deux ans pour qu'elles se régénèrent entièrement, mais ça y est...

-Et ta fille ? Comment va-t-elle ?

-Elle progresse, je l'entraîne...Elle se porte bien, rassure-toi, elle a de la vitalité à revendre,

c'est de son âge...

-Il faudra que tu nous l'amènes au Sanctuaire, un de ces jours...

-Pendant que son cosmos est encore en sommeil de préférence...J'essaierai, oui... »

Le silence tomba entre eux deux, mais ils se comprirent à demi-mot: que faire quand le cosmos double de la petite Athena se réveillerait ? Ils savaient très bien qu'elle avait une double aura en naissant, et que son cosmos, actif au moment de sa naissance, s'était ensuite normalement mis en sommeil. Mais elle n'avait encore que quatre ans, ils avaient le temps. Pour cela, Mû préférait rester à Jamir, voulant pouvoir contrôler l'entraînement donné à sa fille et éviter tout problème qui pourrait survenir. De toute façon, on n'avait pas besoin d'elle au Sanctuaire pour l'instant, il était encore en pleine reconstruction après la bataille contre Hadès...

Un village à côté du Sanctuaire, Athènes, Grèce

« Eh, comment tu fais ça ? »

Un garçonnet venait de faire léviter quelques pierres sans effort apparent. Il dit en souriant à ses camarades qui l’entouraient en ouvrant des yeux ronds:

« Je ne sais pas, j'ai toujours su le faire... »

Le garçon qui parlait ainsi avait quatre ans, mais était très grand pour son âge. Il avait des cheveux bleus clairs, deux points sur le front et de grands yeux violets. Il ne ressemblait en rien aux autres garçonnets du village, bien qu'il portât la même tenue qu'eux, une simple tunique légère au dessus d’un pantalon court, et des sandales. Soudain, on l'appella:

« Sion ! Rentre ! »

Sa mère nourricière Helena se tenait sur le pas de la porte. Il rentra à contrecœur. Elle avait vu toute la scène, et dit:

« Tu ne devrais pas faire ça devant tes camarades, Sion. Tu vas finir par avoir des problèmes avec leurs parents, et tu n’auras plus d’amis... »

L'enfant acquiesça, mais resta perdu dans ses pensées. Il savait que certains pensaient qu’il avait le mauvais oeil, mais pour l’instant ils le laissaient en paix. Il dit cependant à sa mère:

« D'où je tiens mes pouvoirs paranormaux ?

-Je ne sais pas... »

Tout ce que sa mère savait, c'est que quelqu'un lui avait apporté cet enfant il y avait quatre ans, avec ordre de l'élever comme son propre fils. Mais Sion avait une drôle d'impression, comme de ne jamais être seul, et de venir d'ailleurs aussi. Son intuition, très développée, le trompait rarement. Depuis l'âge de vingt mois, il développait aussi des pouvoirs psychokinésiques, mais il les contrôlait relativement bien tout seul à présent...

Son impression d’être particulier se confirma quand son maître, Ideos de la Carène, vint le chercher pour l'emmener au Sanctuaire. Il pleura, car il ne voulait pas quitter sa mère, mais il avait la forte impression de venir de là-bas. Personne ne posa de questions sur ses origines, et sur les pouvoirs qu'il avait, il était protégé d'Athéna, c'était suffisant. Un bandeau fut mis sur son front pour cacher ses points, et il commença son entraînement…

A SUIVRE