Voici le chapitre 4 remanié (composé de la fin de la partie 2 originale), j’espère qu’il vous plaira. Merci à Yotma, qui prend toujours sur son précieux temps pour relire les chapitres…

 

Chapitre 4 : L’enlèvement

Jamir

Quelques semaines plus tard, une nuit, tout le monde dormait paisiblement dans la pagode. La journée avait été épuisante, et, comme d’habitude, les jumeaux s’étaient effondrés sur leurs lits. Mû venait elle aussi de se coucher, après avoir terminé son travail dans son atelier...

Quelque chose éveilla alors Sorrente, et il vit alors son écaille briller, briller, de sa propre initiative, comme pour lui dire quelque chose. Il sentit aussi une présence hostile. Soudain, animée par sa volonté propre, son écaille le recouvrit. Il comprit immédiatement qu’il s’agissait ici d’une alerte pour protéger les jumeaux menacés. Il se téléporta au second étage, croisa Mû qui sortait de sa chambre, elle aussi alertée, mais, dans celle des jumeaux, il ne restait plus qu’Athena, qui manifestement avait essayé de défendre son frère. Elle se tenait la tête, et du sang coulait de son bras, elle sanglotait:

« Ils l’ont pris ! Ils ont pris Sion ! »

Et Mû jeta un regard à Sorrente, dont l’écaille de général irradiait dans la nuit. Il n’y manquait rien, même pas le diadème sur sa tête et la flûte enchantée, qu’il tenait dans sa main droite. Elle prit sa fille dans ses bras, et soigna ses blessures, aidée de Kiki, tiré lui aussi du sommeil entre-temps...

Sorrente, lui, sortit de la pagode, et se concentra pour trouver la trace du cosmos de Sion, car il l avait une vague idée du responsable de l’enlèvement de l’enfant. Il s’agissait sans doute de Nereus, un demi-dieu marin qui cherchait par tous les moyens à s’emparer des pouvoirs de Poséidon. Mais comment avait-il réussi à savoir l’existence de cet enfant si particulier et surtout si préservé de la curiosité du monde ? Quoi qu’il en soit, il devait sauver Sion, en évitant de mettre sa sœur jumelle dans l’affaire, quoi qu’il devinât qu’elle devait être très affectée à cause de la relation symbiotique qu’elle avait avec lui.

Utilisant ses pouvoirs au maximum, il suivit la cosmoénergie de Sion et se téléporta finalement près d’une forteresse entourée de brouillard. Il se dissimula derrière un buisson, et jaugea la situation...

Sion regarda autour de lui, et vit une grande pièce sombre, avec seulement un soupirail. Il était attaché sur une chaise avec des liens très épais, et il s’aperçut que ces liens l’empêchaient d’utiliser son pouvoir pour se libérer...

Un homme apparut soudain devant lui. Enveloppé dans une grande toge, il avait le teint bleu clair, et des cheveux de la même couleur. Sion se redressa, et lui jeta:

« Qu’est-ce que vous me voulez ? »

L’autre ne dit rien, et se contenta de toiser l’enfant avant de dire:

« En effet, la ressemblance est bien là, on ne m’avait pas menti. Je te connais, Sion, je sais de quoi tu es capable, mais tu ne me dépouilleras pas de mon héritage... »

Sion, malgré son étonnement, résolut de jouer le tout pour le tout, et dit:

«Quel héritage ?

-Allons, n’essaye pas de jouer au plus fin avec moi. Je sais qui tu es, Sion de Jamir, tu es né le 8 avril, il y maintenant neuf ans, fils de Poséidon et du chevalier d’or Mû du Bélier, et tu as une soeur jumelle qui est ton aînée de huit minutes, Athena... »

Sion resta bouche bée: cet homme savait tout sur lui. Il lui demanda cependant:

« Mais qu’est-ce que vous me voulez ? »

Néréus agita la canne qu’il avait avec lui, et dit, son regard agité d’une lueur folle:

« Voyons, tu es assez intelligent pour t’en douter. Tu es le fils de Poséidon, tu as hérité une grande partie de ses pouvoirs marins, et, à terme, tu seras très puissant. Ton père m’a spolié de ce qui me revenait de droit en te concevant, je vais donc prendre tes pouvoirs, ils auraient dû être miens... »

Sion suivit son intuition, et souffla:

« Néréus... » 

L’autre le regarda calmement:

« J’aurais dû me douter que tu aurais cette intuition. Oui, c’est bien moi, mais j’ai le dessus sur toi, Sion... »

L’enfant sentit une sueur froide lui couler le long du dos. Il savait qu’il ne contrôlait pas encore bien ses pouvoirs, et il ne pourrait pas résister si Nereus tentait de les lui arracher de force...

Mû déclencha le branle-bas de combat, et résolut, après avoir soigné sa fille, de la mettre en sécurité. Elle l’habilla, l’enveloppa dans le long châle beige frangé, cadeau de Shaka, qui ne la quittait jamais, et partit immédiatement pour le Sanctuaire en la tenant dans ses bras. Athena n’avait rien dit depuis l’enlèvement de son frère, et sa pâleur inhabituelle inquiétait sa mère. Mû demanda à Kiki de rester sur ses gardes, et d’aider Sorrente quand il l’aurait retrouvé. Elle se téléporta directement à sa maison, et appela les autres chevaliers d’or. Elle leur dit immédiatement:

« Sion a été enlevé, Sorrente est parti à sa recherche. Aldébaran, veux-tu amener Athena au temple du haut ? Elle y sera en sécurité. Je vais monter avec toi expliquer ce qui s’est passé à la déesse, puis j’irai chercher mon fils... »

Aldébaran prit Athéna dans ses bras, et tous les autres insistèrent pour venir au temple afin de protéger la petite fille. La petite forme blanche semblait minuscule dans les bras du géant, et les chevaliers d’or l’escortant semblaient une drôle de procession en pleine nuit. La déesse, tirée elle aussi de son sommeil, entendit l’histoire, et demanda doucement à la petite fille encore enveloppée de son châle:

« Qu’est-ce que tu as vu, Athena ?

L’enfant resserra autour d’elle son châle, et dit d’une voix pleine de sanglots:

« Je ne les ai pas senti venir...ils étaient quatre, peut-être cinq, je ne les ai même pas senti rentrer, mais j’ai essayé de défendre Sion, je vous le jure... »

Elle allait se remettre à pleurer, mais la déesse la calma et dit:

« Je ne peux dégarnir tout le Sanctuaire, mais ce n’est pas une menace à ne pas considérer. Aldébaran, tu suivras Mû pour aller chercher Sion, et vous prêterez main-forte à Sorrente en cas de besoin. Milo, Aiolia, Kanon, vous resterez ici... »

Elle demanda à Aldébaran d’aller déposer Athéna dans sa chambre, et retint Mû:

« Qu’est-ce que tu as senti exactement ?

-En fait, rien qui ne m’ait réveillée, c’est ce qui m’inquiète. Quand je suis sortie de ma chambre, j’ai vu Athena toute sanglante par terre, et Sorrente vêtu de son écaille qui arrivait. En tout cas, lui semblait savoir de qui il s’agissait, je le retrouverai facilement...

-Vas-y vite, je veillerai sur Athéna, il ne peut rien lui arriver ici. Prends ton armure, je te l’autorise, après tout... »

Aldébaran revint, et Mû redescendit chez elle. Elle revêtit son armure, qui était venue de Jamir à son simple signal, et dit à Aldébaran:

« Je vais essayer de retrouver Sorrente, je connais l’écho de son aura... »

Son aura jaune la nimba alors qu’elle se concentrait, et retrouva assez facilement Sorrente. Elle demanda rapidement à Aldébaran de la suivre, et se téléporta immédiatement...

Sorrente entendit un bruit derrière lui, et vit un chevalier arriver par téléportation, vêtu d’une armure d’argent. Il se mit sur la défensive, mais reconnut vite Kiki:

« Ah, c’est toi...

-Oui. Maître Mû est au Sanctuaire, il va revenir avec du renfort. Athéna est en sécurité auprès de la déesse... »

Kiki s’interrompit et jaugea la situation:

« Sion est là, n’est-ce pas ? Mais je sens d’autres présences avec lui, que je ne parviens pas à identifier...

-Celui qui l’a enlevé est un demi-dieu marin nommé Nereus. Il a l’impression d’avoir été lésé car Sion a hérité d’une grande partie du pouvoir de Poséidon. Je crains qu’il ne tue Sion si celui-ci n’obtempère pas, il en est capable, il est d’ailleurs capable de tout afin de s’approprier ce qui selon lui revient de droit... »

Kiki réfléchit:

« Nereus...Nereus...cela me dit quelque chose. Je crois qu’il était dieu des mers avant Poséidon, et, quand Zeus a donné les mers en partage à celui-ci, il n’a pas apprécié d’en être dépossédé...

-C’est ça, et là il tient sa vengeance. Sion ne contrôle pas encore vraiment ses pouvoirs, ce sera dévastateur s’il s’en sert, et ce le sera encore plus si Nereus les lui prend, il risque d’en mourir dans les deux cas... »

Kiki serra les poings:

« Il faut aller vite le libérer alors. Je ne permettrai pas que quelqu’un lui fasse du mal ! »

Sorrente remonta son diadème, et dit:

« Très bien. Je vais faire diversion pendant que toi tu rentreras, je te rejoindrai ensuite... »

Il sentit ensuite une cosmoénergie familière se matérialiser derrière lui, et vit apparaître Mû et Aldébaran. Il se souvenait bien du Taureau d’or, qu’il avait désintégré une fois, et il espérait que celui-ci ne lui en tenait pas rigueur. Mais Aldébaran ne dit rien, même s’il darda vers lui un regard sombre qui ne laissait aucun équivoque. Par contre, la vue de Mû casquée et armurée l’impressionna, elle passait parfaitement pour un homme dans cette tenue. Elle fit un signe à son apprenti, et demanda:

« Qui a enlevé mon fils ? »

Sorrente lui fit face:

« C’est un demi-dieu marin, Nereus. Il estime avoir été dépossédé par la naissance de Sion...

-Mais il n’y a pas que Sion, Athena dispose elle aussi de pouvoirs marins, et les jumeaux sont si liés que Sion seul ne lui apportera rien...

-Si, justement. Sion concentre à lui seul une grande partie des pouvoirs marins résiduels de son père. Ceux d’Athéna sont très faibles, et ne lui serviraient à rien. Moi-même j’ignore encore la mesure exacte des pouvoirs de Sion... »

Mû hocha la tête:

« Allons-y, ne traînons pas ! »

Sion ne bougeait pas, les sens aux aguets...son intuition surdéveloppée lui disait que quelque chose se passait au dehors. Il sentit les cosmoénergies de sa mère, de Kiki et de Sorrente, accompagnées de celle d’Aldébaran. Mais il ne pouvait rien faire, quelque chose niait ses pouvoirs, et il ne savait pas quoi. Il savait cependant sa sœur jumelle en sécurité, cela au moins le rassurait.

Néréus entra à nouveau dans la pièce:

«T’es-tu décidé, Sion ? »

L’enfant serra les poings:

« Jamais tu n’auras mes pouvoirs ! Je suis né avec eux, il m’appartiennent. Jamais je ne te céderai, je suis le fils de Poséidon, j’ai été mis au monde pour cesser la guerre entre Athéna et Poséidon. Je dois la vie à Athéna, jamais je ne te laisserai prendre mes pouvoirs pour dominer le monde ! »

Néréus ricana:

« Epargne-moi tes sermons, ça ne te vaut rien d’avoir été élevé au milieu des chevaliers sacrés. De toute façon, tu n’es pas en position de négocier... »

Sion eut une sueur froide qui lui coula dans le dos...

Une mélodie tranquille s’éleva dans la nuit. Le garde, interloqué, se demanda qui pouvait bien jouer de la flûte. Il s’approcha, et vit Sorrente, assis là. Pendant ce temps, Mû, Aldébaran et Kiki se faufilèrent dans la forteresse. Puis Sorrente se débarrassa du garde en quelques notes bien placées....

Nereus les sentit entrer. Il dit à Sion:

« Je crois qu’on a de la visite, des gens que tu connais je crois. Je vais pouvoir me débarrasser de tout le monde en même temps ! »

Sion sentit alors le cosmos de sa mère et de Sorrente, parmi d’autres familiers également. La rescousse arrivait...

Au Sanctuaire, Athéna restait assise sans rien dire. Elle serrait dans ses mains les franges de son châle, et elle n’avait pas bougé depuis que sa mère et Aldébaran étaient partis. La déesse fit sortir tout le monde, et s’assit près de la fillette:

« Tout va bien ? Veux-tu quelque chose ? »

Elle secoua la tête tristement, mais dit soudain:

« J’ai une impression persistante, un nom revient sans cesse: Nereus... »

Alors la lumière se fit dans la tête de la déesse. Nereus, le demi-dieu marin, elle savait parfaitement qui il était. Elle se douta aussi de la raison de l’enlèvement de Sion. Elle rassura Athéna:

« Rassure-toi, tout va bien se passer... »

Mais les jumeaux étaient tellement liés que l’enfant partageait les sentiments de son frère. Elle dit:

« Il a froid, dans une pièce sombre fermée, dans un château, mais je n’arrive pas à voir plus. Je sais seulement que quelque chose le prive de ses pouvoirs... »

La déesse posa une couverture sur les jambes d’Athéna, et dit:

« Repose-toi un peu, maintenant... »

Et elle sortit. Elle tira le rideau, et vit l’enfant qui restait assise là, presque absente, désincarnée. Si Nereus parvenait à s’approprier les pouvoirs de Sion, non seulement l’enfant mourrait, mais encore la Terre risquait d’être détruite dans la folie dévastatrice de ce demi-dieu vengeur. Elle savait aussi le danger causé par Sion ne contrôlant pas encore bien ses pouvoirs. Athena la petite y survivrait-elle aussi si son frère mourait ? Il y avait fort à parier que non…

Sorrente courut dans les couloirs du château, se guidant sur l’aura de Sion, et s’arrêta dans une pièce sombre qui semblait être une sorte de débarras. Au fond, quelques bocaux. Il entendit alors une voix connue prononcer clairement son prénom:

« Sorrente ! Sorrente ! »

Il resta là, et dit de façon incrédule:

« Kraken ? Isaak de Kraken? C’est toi ? Mais comment ...? »

La voix répondit:

« Nereus emprisonne nos âmes depuis notre mort, nous ne pouvons pas reposer en paix. Libère-nous, s’il te plaît ! »

Une autre voix, que Sorrente reconnut être celle de Krishna de Chrysaor, reprit:

« Sauve l’enfant, Nereus veut ses pouvoirs, nous le savons, il ne doit pas se les approprier, sinon le monde est perdu. Souviens-toi de nous ! Veille sur ces enfants, parle-leur de nous, et ainsi nous pourrons survivre dans leur mémoire... »

De grosses larmes se mirent à couler sur les joues de Sorrente, sans qu’il puisse les retenir. Ces hommes, ses compagnons d’armes, voulaient reposer en paix, il pouvait au moins faire cela pour eux.. Il murmura:

« Allez en paix, mes amis, je veillerai sur les enfants pour nous tous, je vous le jure... »

Et il fracassa les cinq vases sur le sol. Après un dernier salut, les âmes disparurent vers les Enfers pour y reposer éternellement...

Reprenant ses esprits et sa contenance, Sorrente continua, et rejoignit les autres dans un couloir. Mû dit:

« Il est là, pas loin, je le sens... »

Elle sentait le désarroi de Sorrente, ayant ressenti grâce à sa sensibilité supérieure ce qui s’était passé. Elle lui dit doucement:

« Vous avez fait ce qu’il fallait faire. Grâce à vous ils vont reposer en paix maintenant, ils le méritent... »

Sion vit Nereus s’approcher de lui, son aura le nimbant. Sion décida de jouer le tout pour le tout, se concentra afin de libérer tout ce qu’il pouvait malgré ses liens spéciaux. Il mourrait peut-être, mais Nereus mourrait avec lui…

Sorrente le sentit, et se mit à courir. Certains gardes ne firent pas le poids contre deux chevaliers d’or déchaînés, un chevalier d’argent qui l’était tout autant et un général des mers. Mû, aiguillonnée par le sentiment du danger de son fils, courait encore plus vite que l’habitude. Sorrente, devant elle, fit irruption devant la porte de la prison. Les trois gardes furent vite réduits au silence, et Aldébaran sortit la porte de ses gonds. Sorrente entra le premier, et interpella Nereus directement:

« Laisse cet enfant, Nereus...tu n’as aucun droit sur lui ! »

L’autre regarda Sorrente, une lueur de folie mégalomane dans le regard, et dit d’un air méprisant:

« Sorrente de la Sirène ! tu me dois le respect, à moi ton maître...

-Je ne dois aucun respect à un homme qui s’attaque à des enfants ! Et tu n’es pas mon maître, je n’obéis qu’à Poséidon ! »

Mû l’écarta d’un geste de la main:

« Laissez -le moi, je veux régler mes comptes seule... »

Aldébaran grogna:

« Demi-dieu ou pas, je vais le réduire en bouillie ! »

Mais Sorrente les retint en disant:

« Méfiez-vous, c’est un demi-dieu, même vous vous ne pouvez pas rivaliser avec lui ! »

En fait, le seul qui l’aurait pu était Sion, en temps normal, mais le petit garçon semblait mal en point. Aldébaran arracha les liens de l’enfant, mais celui-ci, drainé à cause d’eux, tomba à genoux. Alors Mû, poussée par sa vengeance et son instinct de mère, déclencha la Starlight Extinction, appuyée par le Great Horn d’Aldébaran et par l’attaque la plus puissante de son apprenti. Nereus fut projeté contre le mur, qui vola en éclats…

Puis Sorrente s’avança en disant d’un ton calme et coupant:

« Le dernier coup me revient. Sache que les pouvoirs de Poséidon ne sont pas le fait que de Sion, tu n’as pas compté sa sœur jumelle. Sans elle, tu ne pouvais disposer de tout le pouvoir puisqu’elle en possède une partie, ce fut ton erreur... »

Même Nereus ne résista pas aux notes de la Dead End Symphony artistement dispensée par Sorrente. Aldébaran prit Sion évanoui dans ses bras, et tous sortirent de la forteresse qui s’écroulait....du moins ce qu’il en restait après tout cela. Ils regardèrent le château s’écrouler, puis Mû prit son fils dans ses bras, le serrant contre elle:

« Sion...Sion ! Tu ne crains plus rien, reviens parmi nous ! »

Sion reprit conscience au son de la voix de sa mère, et dit:

« Maman....Athena ?

-Elle va bien, ne t’inquiète pas, elle est en sécurité...j’ai eu si peur ! »

Elle le serra encore contre elle, puis le souleva en disant:

« On rentre... »

Mais Sion était tout de même très affaibli. Kiki l’enveloppa dans la cape d’Aldébaran, et rit à la remarque faible de Sion comme quoi l’armure ne lui allait pas mal. Il était vrai aussi qu’il ne l’avait jamais vu vêtu ainsi. Mû ne voulut laisser à personne le soin de porter son dernier-né, et, malgré le contact dur de l’armure, le petit garçon ne tarda pas à s’endormir, bercé par le contact maternel…

Tous les chevaliers d’or se précipitèrent quand ils les virent réapparaître. Mû les rassura:

« Il est vivant, il a juste besoin de repos... » 

Sion dormait profondément, enveloppé dans la cape d’Aldébaran, et Mû le porta jusqu’en haut, dans la salle d’Athéna. La déesse se pencha sur lui, et dit:

« Comment va-t-il ?

-Il survivra. Où est sa sœur ?

-Elle s’est effondrée il y a quelques minutes, elle dort, enveloppée dans son châle. Elle a l’air d’y tenir beaucoup...

-Cela ne m’étonne pas. Merci d’avoir pris soin d’elle... »

La déesse indiqua du geste la porte de sa chambre:

« Déposez-le avec sa sœur, il sera en sécurité ici... »

Mû entra dans la pièce, et vit Athena, endormie sur le lit. Elle sourit à cette vision et déposa précautionneusement Sion à côté de sa sœur, qu’elle recouvrit d’un geste réflexe. Puis elle se retourna, et observa les deux enfants endormis, si semblables de traits mais si différents de caractère. Qu’avaient-ils donc en eux pour que quelqu’un puisse leur en vouloir à ce point ? En tout cas, elle ne laisserait jamais personne toucher à ses enfants…

Elle sortit de la chambre, et vit Sorrente, en pleine conversation avec la déesse Athéna. Il expliquait manifestement ce qu’il savait de Nereus.

Kiki vint la rejoindre:

« Tout va bien, maître ?

-Beaucoup mieux, vraiment, ne t’inquiète pas. Les petits survivront. Mais, dis-moi, comment as-tu réussi à arriver avant nous ?

L’apprenti sourit malicieusement, devenant de nouveau pour un instant l’enfant qu’il avait été :

« J’ai suivi Sorrente directement, en fait, je l’ai pisté. Je me suis souvenu de vos leçons... »

Mû hocha juste la tête en esquissant un léger sourire…

Sorrente avait fini, et la déesse se dirigea vers Mû:

« Va te reposer, je veillerai sur eux... »

Hésitante au départ, Mû savait pourtant que le temple d’Athéna était l’endroit le plus sûr Elle descendit dans la Maison du Bélier, et s’appuya contre une colonne. Elle quitta son armure, et resta là, les yeux fermés, pendant un bon moment, pratiquant d’instinct la méditation que lui avait appris son maître lorsqu’elle était petite. Quand elle rouvrit les yeux, son apprenti, débarrassé lui aussi de son armure, se trouvait devant elle. Il sourit, et dit:

« Sion vient de reprendre conscience, maître, mais il est encore très faible. Sorrente est avec lui pour l’instant. Athena est restée avec son frère là-haut, la déesse a insisté ... »

Elle hocha juste la tête, et demanda:

« Que vas-tu faire maintenant ?

-Normalement, ma place est ici, je suis un chevalier sacré, mais je vous raccompagnerai à Jamir quand les petits seront remis... »

Mû sourit, et dit:

« Reste ici, je monte voir les enfants...

-Mais, maître...

-Habitue-toi tout de suite à garder cette maison, je mourrai bien un jour... »

En montant, elle croisa les autres chevaliers d’or qui descendaient. Kanon dit:

« Je me doutais que nous te verrions ici dès que tu apprendrais le réveil de tes enfants. Tu vas bien, au moins ?

-Oui, je n’ai pas été blessée... »

Milo continua:

« J’ai fait quelques recherches sur ce Nereus, je te donnerai ce que j’ai trouvé tout à l’heure. Autant prévenir que guérir, tu ne crois pas ? les jumeaux ont assez souffert comme ça...

-Merci, Milo... »

Aiolia reprit:

« Et qu’est-ce que tu comptes faire maintenant ? Ta retraite est trahie...

-Les enfants doivent continuer leur entraînement, sinon ils nous mettrons tous en danger. Je resterai à Jamir, c’est l’endroit idéal... »

Aldébaran intervint:

« Tu devrais venir ici, nous pourrions assurer leur protection, tout en restant discrets, bien sûr...

-Mais ces enfants sont trop particuliers, je ne sais pas moi-même pour l’instant la mesure du pouvoir de Sion, même Sorrente a du mal à le cerner. Pour Athena, je sais déjà qu’elle a une formidable puissance, qu’elle ne maîtrise pas encore. Voudriez-vous mettre la vie de la déesse que nous devons tous protéger en danger ? »

Shaka, qui n’avait rien dit jusque-là, intervint:

« Elle a raison, mais rien ne nous empêche de continuer à participer à l’éducation de ces enfants... »

Ce dernier verdict de Shaka mit tout le monde d’accord. Mû monta ensuite dans la salle d’Athena, et souleva la tenture pour entrer dans la chambre. La déesse était assise dans un fauteuil, au pied du lit. Sorrente se tenait debout de l’autre côté. Les jumeaux étaient encore couchés dans le lit, et la pâleur de Sion inquiéta Mû. Mais il lui tendit les bras:

« Maman ! »

Mû embrassa son fils, et lui demanda:

« Tu te sens mieux ?

-Oui, grâce à Sorrente, il a donné un peu de son énergie pour moi... »

Mû leva la tête, et fit un sourire à Sorrente en guise de remerciement. Puis elle interrogea sa fille, caressant son front:

« Tu vas mieux, toi aussi ?

-Oui, maman... »

Le pire avait été évité, mais pour combien de temps ? Plus les enfants deviendraient puissants, plus ils intéresseraient des créatures sans scrupules comme Nereus. Que celui-ci ait été au courant de leur existence tenait déjà du miracle. Il lui faudrait maintenant être beaucoup plus vigilante…

En tout cas, le fait qu’il y ait là-bas un général des mers avec elle s’était révélé primordial, Sorrente s’était montré à la hauteur de sa réputation. L’éducation des jumeaux semblait lui tenir à cœur, il est vrai qu’il était seul à pouvoir juger des capacités marines de Sion...

Dès que Sion put marcher, Mû ramena tout le monde à Jamir, et elle reprit l’entraînement d’Athena. Sorrente, lui, en profita pour enseigner à Sion comment empêcher quelqu’un de lui voler ses pouvoirs, cela pourrait être utile en cas de problème...

Le calme avant la tempête...

Jamir, quelques mois plus tard…

Quelques mois après tous ces événements, les deux jumeaux étaient assis devant Sorrente, qui leur racontait une histoire. En fait, il leur racontait une partie de la bataille du Sanctuaire sous-marin, car il estimait qu’ils devaient être au courant de cet événement particulier dont découlait indirectement leur naissance.

Sion, toujours pragmatique, l’interrompit:

« Et comment le chevalier du Dragon put-il vaincre Chrysaor ? Tu as dit qu’il avait dressé une barrière d’énergie devant lui...

-J’y viens, Sion, j’y viens. Eh bien, il toucha ses points vitaux, c’est aussi simple que cela. Toi aussi, quand tu combats, essaie de trouver les points vitaux de ton adversaire, je suppose que tu sais ce que c’est...

-Oui. Pour un chevalier sacré ils sont représentés par les étoiles de sa constellation...

-C’est cela. Pour toi, cela sera différent, tu possèdes à la fois un cosmos et de la puissance marine, c’est toi qui devras doser toi-même ces deux éléments... »

Athena intervint:

« Et moi ? Est-ce que ce sera pareil ?

-Non, pas vraiment, tu es terrestre dominante, probablement seule une constellation régira ton destin... »

Il interpella Sion, et lui dit:

« Viens, il faut t’entraîner maintenant. Athena, ce sera ton tour tout à l’heure... »

Athéna se téléporta dans la pagode, et chercha sa mère, qui se trouvait sans doute dans son atelier. Normalement elle n’avait pas le droit d’y rentrer, mais elle entrouvrit la porte. Elle vit sa mère penchée sur une armure, en train de saupoudrer de la poudre d’orichalque dessus. Elle n’osa pas la déranger, elle savait que la réparation d’une armure nécessitait beaucoup de concentration et d’énergie…

Puis elle remonta, but un verre d’eau fraîche et s’installa pour faire ses gammes de flûte. En fait, tout était calme, presque trop calme autour du microcosme formé par la pagode plusieurs fois millénaire.

Mû revint de son atelier, et resta un moment à écouter sa fille jouer. Décidément, Athena se débrouillait de mieux en mieux. Celle-ci l’entendit venir, et se retourna avec un sourire…

« Tu as fini ?

-Oui, pour aujourd’hui en tout cas. Sorrente et Sion sont-ils encore dehors ?

-Oui... »

Mû laissa sa fille là, et s’approcha du balcon pour jeter un coup d’oeil dehors. Athena reprit ses gammes, laissant l’esprit de sa mère vagabonder au-dessus des montagnes enneigées...

Ce soir-là, Sion regarda sa mère après le repas et lui demanda:

« Maman, il y a quelque chose qui me dérange depuis un moment...

- Quoi donc ?

-Je ne comprends pas comment tu es devenue chevalier d’or. Normalement les femmes n’y ont pas droit, c’est Kanon qui me l’a dit... »

Mû, qui s’attendait depuis un moment à cette question, fit asseoir ses enfants devant elle, et Sorrente s’installa derrière eux. Puis elle commença:

« C’est une longue histoire, en fait. Tout a commencé il y a longtemps, ici, à Jamir... »

Et son esprit remonta jusqu’à cette époque...Elle continua:

« A cette époque, j’avais trois ans, je vivais dans une vallée, dans un coin du Tibet, dont je ne me souviens plus du nom. Un jour, un homme est arrivé au village, il m’a regardée longuement, puis il a parlé à ma mère. En fait, j’avais toujours vécu sans père depuis ma naissance, mais j’avais déjà expérimenté quelques petits accès de psychokinésie...

Cet homme, c’était Shion du Bélier, mon maître, un très vieil homme, si vieux que je ne pouvais supputer son âge. Il est venu vers moi, et il m’a dit: « Mayna (c’était mon nom à l’époque), viens avec moi. Il faut que tu réalises ton destin, tu as été élue... »

Bien sûr, je ne comprenais pas tout ce qu’il me disait, et je me suis mise à pleurer. Ma mère est venue vers moi , elle m’a embrassée et elle m’a dit que je devais suivre cet homme, tel était mon destin…

Nous sommes partis pour Jamir aussitôt. Je n’étais pas malheureuse là, au contraire, mais l’entraînement était dur et maître Shion ne me passait rien...Parfois, il m’arrivait de pleurer toute seule dans mon lit la nuit, ma mère me manquait, mais j’ai vite fini par reporter mon affection sur mon maître, il devint ainsi le père que je n’avais jamais eu.

Quand j’ai été un peu plus grande, maître Shion m’a dit qu’en fait je serais unique en mon genre, en ce que je serais le seul chevalier d’or féminin. Il en avait douté au départ, mais j’étais bien prédestinée à le devenir, il l’avait vu dans le degré inhabituellement grand de ma psychokinésie. Il m’a dit que, pour ma propre sécurité, je devrais oublier jusqu’à ma nature profonde de fille, et c’est lui qui me rebaptisa Mû, du nom d’une des étoiles de ma constellation. Dès lors, je suis devenue un garçon. Il m’a expliqué aussi qu’il y allait avoir à nouveau une guerre sacrée, et qu’il devait pour cela y avoir une nouvelle génération de chevaliers d’or, dont je ferais partie.

De temps en temps, il me laissait toute seule avec le serviteur et allait au Sanctuaire. Je me promenais alors dans la pagode, regardant les objets anciens accumulés par les autres chevaliers d’or du Bélier et m’imprégnant de leur antiquité...

Au fur et à mesure de ces années, j’appris beaucoup de choses, même si j’y mis très souvent de la mauvaise volonté...Eh oui, les jumeaux, je sais d’où vient votre caractère...Mais j’avais beaucoup de mal à assimiler ses leçons de morale. Il avait avec moi une grande patience, il le fallait parfois...

Quand j’eus presque sept ans, il me dit:

« Tu es prêt (désormais il ne me parlait plus qu’au masculin, de sorte que c’était devenu une seconde nature...) à prendre ton fardeau, mais il te faut passer une dernière épreuve... »

Il m’amena à côté d’un ravin, et il me dit:

« Si tu réussis l’épreuve, tu arriveras en bas vivant, dans le cas contraire tu mourras... »

Il m’avait appris à me servir de mon cosmos, à soigner les hommes, les animaux et les armures, il m’avait transmis tout ce qu’il savait, sa tâche était terminée. Mais la sentimentalité n’était pas de mise, je sautai dans le vide. La descente ne dura que quelques secondes, mais cela me parut une éternité. Je sentis mon cosmos s’allumer, puis quelque chose se passa en moi, je ne sais pas exactement quoi, et je vis l’armure du Bélier à côté de moi briller de tous ses feux. J’entendis alors une voix me dire:

« Es-tu prêt, Mû ? »

Je dis seulement:

« Maître ? »

La voix reprit:

« Es-tu prêt à accepter ta mission ? Aider tes semblables et protéger Athéna ? Je vais le lire dans ton cœur... »

Je ressentis alors une violente douleur dans la poitrine, comme si on m’arrachait effectivement le cœur. Puis je vis les étoiles de la constellation du Bélier s’allumer sur moi, montrant mes points vitaux. Le reste est très flou, mais, quand je repris conscience du monde extérieur, je me trouvais debout, en bas du ravin, revêtue de l’armure, en bonne santé. L’armure brillait doucement dans la semi-obscurité...

Je me retournai, et vis mon maître derrière moi. Il me dit alors:

« Tu as réussi, Mû. Tu seras un bon protecteur d’Athéna, je dois maintenant partir pour ne plus revenir, tu es le chevalier du Bélier maintenant. Adieu, Mû »

Malgré moi, je sentis les larmes inonder mon visage, car je sentais au fond de moi que je ne le reverrais pas vivant. Il disparut ensuite, et il est mort quelques semaines plus tard au Sanctuaire... »

Puis elle s’interrompit, sa voix s’altérant sous l’effet de l’émotion. Ses yeux tremblèrent, et des larmes y apparurent. Les jumeaux, eux, pleuraient franchement. Sorrente, lui, se contrôlait encore assez bien, mais il était vraiment au bord des larmes. Athena retrouva assez de contrôle pour dire, incrédule:

« Maman. Tu avais sept ans quand tu as passé ce test ?

-Oui, mais rassure-toi, malgré le test il fallait encore que je m’entraîne... »

Mais Sion n’avait encore rien dit, elle respecta son silence. Au bout de quelques minutes, il dit en reniflant, tentant de retrouver sa dignité:

« Je vais essayer de me montrer digne de ton maître, maman, je le lui dois...

-Tu en es déjà digne, mon fils, continue sur cette voie... »

Puis elle envoya ses enfants se coucher, et Sorrente les suivit. Restant seule, elle repensa à ces années d’entraînement si dures mais aussi si gratifiantes, qui avaient fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui. Elle regarda le ciel étoilé, et vit scintiller sa constellation un court instant. Elle sourit, sentant que c’était son maître qui par ce biais lui faisait signe...

Elle entra dans sa chambre, et se dirigea vers une étagère. Il s’y trouvait un tableau peint il y avait très longtemps au Sanctuaire. A haute voix, elle énuméra les noms des personnes présentes:

« Aldébaran, Saga, Masque de Mort, Aiolia, Shaka, Milo, Aioros, Shura, Camus, Aphrodite...et moi...nous étions les nouveaux chevaliers de la guerre sacrée. Vous qui êtes morts, vous vivrez dans nos mémoires, à jamais. Aldébaran, Aiolia, Milo, Shaka et moi ne vous oublierons pas.  »

Le tableau avait été peint quelques mois avant la mort tragique d’Aioros et la trahison de Saga. A part Shura et Aphrodite qui avaient dix ans, Masque de Mort onze, Saga quinze et Aioros quatorze, tous avaient le même âge à l’époque, sept ans. Tous arboraient un sourire éclatant, sans savoir qu’en fait ils étaient au bord de l’abîme et qu’allait commencer treize ans d’obscurité pour le Sanctuaire…

Mais tout cela faisait partie du passé, le futur était maintenant représenté par l’éducation de ses enfants. Athena et Sion représentaient le maillon entre l’humain et le divin, entre deux divinités qui se battaient depuis la nuit des temps…

Le lendemain, en gagnant son atelier, elle trouva sa fille en arrêt devant l’urne de l’armure d’or du Bélier, l’air triste. Elle lui demanda:

« Qu’est-ce qui te chagrine autant ? »

La fillette regarda sa mère, et répondit:

« Je ne serai jamais chevalier d’or, n’est-ce pas ? »

Mû posa la main sur l’épaule de sa fille:

« Non, en effet. D’ailleurs, ton statut est tellement particulier que je me demande bien comment cela se passera pour toi. Pour l’instant n’y pense pas, tu ne dois viser qu’à maîtriser tes pouvoirs et continuer ton entraînement. Allons, viens avec moi... »

Avec un dernier regard à l’urne d’or, elle suivit sa mère...

Peu avant le dixième anniversaire des jumeaux arriva une lettre du Sanctuaire. La déesse Athéna demandait à Mû de venir avec ses jumeaux, il se passait quelque chose mais elle ne précisait pas quoi. Sorrente, quand il l’apprit, dit que lui aussi avait des choses à faire à Athènes, il les accompagnerait donc mais n’irait pas au Sanctuaire, il n’en avait d’ailleurs pas le droit. Il logerait chez un ami en ville, dit-il seulement...

Cet après-midi là, Mû s’attarda sur le balcon intermédiaire, regardant ses jumeaux s’entraîner avec Sorrente. Celui-ci était un excellent professeur, aimable et patient, mais surtout capable de s’opposer aux sautes d’humeur des jumeaux et surtout de Sion. Il est vrai qu’ils n’avaient pas un caractère très facile. Physiquement ils avaient beaucoup changé ces temps derniers. Sion, à dix ans, mesurait 1,65 m pour 53 kgs, sa vitesse de développement n’avait pas ralenti. Celle d’Athena non plus, mais elle était un peu plus petite que son frère, elle ne mesurait qu’1,60 m mais elle était plus légère, 49 kgs seulement. La différenciation des deux jumeaux était en train de se faire, jusque-là ils avaient tous deux eu le même gabarit...

Elle ne savait pas ce que l’avenir leur réservait, mais elle était certaine d’une chose: En ces deux enfants encore en plein développement se trouvait une puissance incalculable, et leur liaison si étroite les rendait encore plus puissants. Mais elle ne pouvait que s’en remettre au temps pour le savoir...

A SUIVRE