Introduction

 

Le chevalier du capricorne posa sa main sur le front de son ami. Au bout de quelques secondes, il fronça les sourcils.

-Tu es bouillant.

-A peine tiède…

-Tais-toi. On ne s’entraîne pas dans le froids quand on a plus de quarante de fièvre.

-J’ai dû faire fondre la nei...AIE !

Une pichenette sur le nez interrompit Aphrodite qui répliqua par un regard furieux.

-Arrête de me couver, Shura ! Je ne suis pas en sucre !

-Un chevalier digne de ce nom doit connaître ses limites ! Sombre crétin !

Aphrodite se tu, et rabattit la couverture sur son visage. Il n’aimait pas lorsque Shura, d’ordinaire si réservé, élever la voix.

-Je t’ai déjà dis que ce n’était pas la première fois… Si je devais m’allonger systématiquement, les autres chevaliers n’ont pas finis de se foutre de moi…

Shura ne répondit pas. Il savait a quel point la beauté quasi angélique de son compagnon ne l’avait pas aidé lorsqu’il été arrivé au sanctuaire. Encore plus que les autres, Aphrodite avait dû se battre férocement pour obtenir son armure des poissons, et se faire ainsi respecter.

-Je descends au village te chercher ton médicament. Reste sage.

Le suédois lui tira la langue et retourna se cacher sous sa couverture. Shura soupira, mais ne pu s’empêcher de sourire.

Aphrodite attendit que son cosmo se soit suffisamment éloigné pour sortir de son lit. Il s’était cependant levé trop vite, et sa tête se mit a lui tourner. Assis sur le bord du matelas, il attendit que son vertige passe. Il avait beau s’être endurci durant toutes ces années, il y avait certaines choses contre lesquels il ne pouvait lutter.

-Foutu nature, murmura-t-il.

Il calcula rapidement qu’il avait le temps de prendre une douche avant le retour de nounou Shura. Il avait eu si chaud, que ses draps étaient trempés de sueur. Il les arracha, et s’en alla avec dans la salle de bain. Il les laverait plus tard, il devait d’abords s’occuper de lui.


Le chevalier du cancer été de mauvaise humeur. Trois cent soixante cinq jours par an, a quelques exceptions prés. S’il pouvait se passer de la compagnie des autres, il le ferait volontiers. Mais le Grand Pope lui avait ordonné de porter une missive a son collègue des Poissons, puisque que c’était sur son chemin.

-Fait chier.

Il frappa a la porte des appartements privés, mais n’eut aucune réponses. Il supposa que cette lavette d’Aphrodite devait être en train de dormir. Si c’était le cas, il se ferait un plaisir de le réveiller. Il aurait eu au moins une bonne distraction aujourd’hui.

Il n’était jamais rentré dans les appartements privés d’Aphrodite, et constata que la décoration été assez sobre : tout de blanc avec quelques nuances de bleu. Une couleur assez proche de la chevelure du Poisson.

Au loin, il entendit l’eau couler, et se dirigea vers le bruit. Le Grand Pope avait insisté pour que la missive soit remise en main propre, donc le Cancer n’était pas un voyeur. Il s’arrêta cependant au pas de la chambre et attendit, les bras croisés.

Aphrodite n’avait pas entendu Death Mask pénétrer chez lui, juste sentit un cosmos. Il était cependant si fatigué, qu’il ne fit pas attention au propriétaire, et pensa tout bêtement qu’il s’agissait de Shura. Il termina sa douche, et saisit la seule serviette propre encore disponible. Elle était assez courte, et cela le dérangea. Mais il se dit que Shura le connaissait assez durant toutes ces années, pour savoir qu’Aphrodite n’avait pas l’intention de l’aguicher avec cette tenue.

-Déjà de ret…

Aphrodite ne pu terminer sa phrase lorsqu’il vit Death Mask. Son étonnement fut grand, mais pas autant que celui de son collègue.

Lorsque le Poisson sortit de la salle de bain, le Cancer voulu lui faire un commentaire grivois sur ses jambes partiellement dénudés, mais lorsque son regards carmin remonta, il constata que quelque chose clocher.

Depuis le premier jour, Aphrodite avait dû subir les brimades de ses camarades sur son apparence androgyne, plus proche de celui d’une femme, qu’un homme. Certes, ils étaient encore des enfants, et cela aurait pu changer, mais plus ils grandissaient, plus la ressemblance était frappante, troublante. Lors de l’adolescence, Death Mask s’était souvenu d’avoir de nombreuses fois fantasmé sur Aphrodite. Les seules femmes au sanctuaire avaient le visage masqué, en renoncement a leur féminité. Aphrodite était alors ce qui se rapprocher le plus des fantasmes de chacun, et il s’était défendu férocement lorsque des petits malins avaient voulu un jour vérifier son identité sexuelle.

Puis, ils étaient devenus Gold Saint et la beauté d’Aphrodite avait cessé de le turlupiner, c’était devenu une habitude.

Aussi, lorsque Death Mask remarqua la poitrine, certes petite, mais typiquement féminine sur le torse d’Aphrodite, quelque chose se bloqua en lui. Il ouvrit la bouche, comme une carpe, et laissa tomber la missive qui s’envola quelques secondes dans les airs, pour retomber aux pieds d’un Poisson partagé entre la peur, la honte, et la colère.

Il ramena son bras droit contre lui pour dissimuler au mieux ce que le Cancer n’aurait jamais dû voir.

-Fout le camp, Death Mask !

Aphrodite s’en voulait d’avoir relâché ainsi son attention. Jamais, durant toutes ces années, il n’avait laissé quiconque découvrir son secret. Mis a part Shura… Alors cela faisait la seconde fois.

Ses paroles avaient dû réveiller le Cancer, car après une expression de pure surprise, un sourire mauvais se dessina sur son visage. Death Mask avait cette habitude de se remettre assez vite de ses émotions, pour peu qu’il en avait.

-Tu nous as bien eu, la poiscaille…

Il s’avança dans la pièce, refermant la porte derrière lui. Aphrodite eut un mouvement de recul, mais très vite, il métamorphosa une rose dans sa main. Une rose blanche.

-N’approche pas, ou je te la plante dans le cœur !

Il eut a peine le temps de battre des paupières, que le Cancer était sur lui, lui saisissant les poignets, pour mieux lui tordre, le jetant littéralement sur le lit. Aphrodite eut le souffle coupé en sentant le corps de son compagnon contre le sien. Toute tentative de fuite fut avortée, la rose gisant sur le sol.

-Quand je pense que t’es fait passer pour un homme pendant toute ces années… J’avais vraiment finis par y croire…

Aphrodite se débâta, voulu le cogner, le griffer, faire n’importe quoi, quand il sentit ses forces lui faire défaut. Death Mask se redressa, un sourire satisfait sur les lèvres. Il avait utilisé une technique de constriction, et avait désormais les mains libres. Il fit glisser la serviette de bain, la jetant sur le sol, admirant le spectacle qui s’offrait a lui. Il déchanta cependant très vite et grimaça.

-C’est pour ca que tu étais parfois « malade »…

Il était coupé dans ses envies, momentanément du moins.

-Mais ca ne fait que confirmer ta vraie nature, ma petite Aphrodite.

-TA GUEULE ! JE VAIS TE TUER DEATH-MASK !

Un rire méprisant lui répondit.

-Essaie donc. Mais dis-moi… Ca m’étonnerai que le Grand Pope t’aurait laissé devenir un Gold Saint s’il savait su quelques détails technique te concernant.

L’expression du Poisson lui suffit.

-Viens me voir dans quelques jours, quand tu iras mieux. Et si jamais tu essaie de te défiler, le Sanctuaire entier sera au courant de ta traitrise.

Sans lui laisser le temps de répliquer, le Cancer s’en fut, et attendit d’être sortis du temple pour le libérer de la constriction. Il passa une langue gourmande sur ses lèvres, très satisfait de cette journée, qui sommes toute, n’était pas si désagréable que ca.


Lorsque Shura revient avec le médicament de son compagnon, il trouva ce dernier profondément endormit, sous des draps propres. Il posa la boîte sur la table de nuit, et regarda Aphrodite quelques instants.

Ce dernier ne dormait pas, il avait les yeux grands ouverts, et fixer le mur devant lui. Il faisait des grands efforts pour paraître endormit, son cosmos donnant l’impression qu’il était calme, mais au fonds de lui, il bouillonner de rage. Il ne pouvait rien dire a Shura, il l’avait déjà suffisamment embêté durant toutes ces années. Ill devait régler ce problème tout seul.

Mais lorsque Shura quitta son temple, les larmes coulèrent silencieusement sur ses joues.

 

A suivre...