Chapitre 18

 

- Pourquoi? demanda le petit garçon.
- Parce que c'est une surprise! répondit patiemment le jeune homme aux cheveux noirs.
- S'il te plait, oncle Dylan!
- Non, Ermaion! N'insiste pas!
- D'accord! Je vais demander à oncle Shun!

Dylan regarda le garçon de cinq ans partir en courant. Il savait ce qu'il voulait et aussi comment l'obtenir. Dylan haussa les épaules et alla vers le coliséum. Il y trouva Masque de Mort et Iphitos en train de se battre. Il soupira : rien ne changeait! Il parcourut l'assistance du regard et trouva la personne qu'il cherchait. Il dit bonjour à plusieurs personnes et s'arrêta près de Canon.

- Ton fils est parti harceler Shun!
- Ça ne m'étonne pas de lui! Mais il ne risque pas de le trouver! Dana est partie avec Shun et June en Olympe.

L'anniversaire d'Ermaion était dans trois jours et le gamin cherchait à savoir ce qu'on allait lui offrir. Il n'avait même pas essayé auprès de ses parents car il savait qu'ils ne diraient rien. Les personnes auprès de qui il avait le plus de chances d'avoir l'information étaient Saga, Orphée, Dylan et Shun. Le chevalier d'Andromède était celui qui craquait le plus facilement. Ermaion le regardait avec un petit air triste et Shun lui donnait tout ce qu'il voulait.

Dylan et Canon regardèrent la fin du combat. Une fois de plus, Masque de Mort fut battu par Iphitos mais ce dernier avait eu quelques difficultés.

Le délai était bientôt fini. Dans peu de temps, Cronos attaquerait. Durant ces cinq dernières années, il avait fait attaquer deux fois l'Olympe sans grand succès. Une grande partie des chevaliers était partie sur leurs lieux de repos respectifs. Ils reviendraient tous dans trois jours, pour l'anniversaire d'Ermaion. Puis ils se préparerons à la nouvelle guerre. Ça serait certainement le plus éprouvant : l'attente.


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Ermaion n'avait pas trouvé Shun. Il boudait ouvertement, assis sur les marches menant à la maison du Bélier. Quelqu'un s'assit à côté de lui.

- Tu n'as pas l'air content.
- Dis, oncle Astérion, pourquoi personne ne veut me dire ce que je vais avoir pour mon anniversaire?
- Parce que c'est une surprise.
- Pff! C'est ce qu'a dit oncle Dylan.
- Tu n'as pas à être fâché pour ça, tu sais! Tu le sauras dans trois jours.
- Oui, je sais! Bon, je vais aller jouer avec Emy et Lidy, répliqua le garçon en se levant.

Astérion le regarda s'élancer vers les maisons du zodiaque avec un sourire indulgent. Emy et Lidy étaient peut être un peu jeune pour jouer avec Ermaion. Elles n'avaient que un et trois ans. Mais les filles d'Aiolia et Marine aimaient beaucoup le garçon. Astérion se leva à son tour. Il descendit les marches et parti vers le coliséum.


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Ermaion s'arrêta à mi-chemin. Il avait une drôle d'impression. Sa mère lui disait souvent de suivre son instinct et là, il ressentait l'arrivée d'un danger. Il regarda en direction de la maison qui se dressait devant lui. C'était celle de son oncle Saga. Ermaion hésita un instant puis décida de redescendre. De toute façon, les seuls chevaliers d'or présents dans leur maison étaient Aiolia et Aphrodite. Les autres étaient soit partis en voyage, soit au coliséum. Il ne voulait pas déranger Aiolia à cause des filles. Il allait chercher son père.

Ermaion regarda autour de lui. Il connaissait le Sanctuaire comme sa poche et pourtant, il ne savait pas du tout où il se trouvait. Son sentiment de danger était de plus en plus pressant. Il devait trouver son père ou l'un des autres chevaliers. Il vit une silhouette au loin. Trop heureux d'avoir enfin trouvé quelqu'un, Ermaion se dirigea vers la personne. Puis il s'arrêta net. Il ne le connaissait pas. L'homme paraissait jeune et malgré la chaleur, il était enveloppé dans une cape. Il sourit à Ermaion, ses yeux verts brillants d'intérêt. Il enleva le voile qu'il avait sur la tête laissant apparaître de longs cheveux d'un blanc laiteux. Ermaion sentit la panique l'envahir.

- Maman! cria-t-il mentalement avant de tomber à terre, inconscient.
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Dana regardait les fées danser autour de Shun. Après quelques hésitations, elles avaient finalement acceptées de s'approcher du chevalier d'Andromède et elles semblaient à présent beaucoup l'apprécier. Celui-ci était ravi. Dana l'avait emmené en Olympe pour être sûre qu'il ne vendrait pas la mèche à Ermaion comme la dernière fois.

Une brusque bourrasque fit voler des pétales de fleurs. Dana se redressa. Ce n'était pas normal. Ça n'était jamais arrivé ici où le temps était toujours le même. Sa gorge se serra. Shun et June la regardèrent avec inquiétude. Elle avait un mauvais pressentiment.

- Maman!

Dana entendit distinctement l'appel au secours de son fils. Elle leva la main et créa la porte qui les ramenait sur terre. Sans se poser de question, Shun et June la suivirent. Ils arrivèrent à quelques pas du Sanctuaire. Dana regarda autour d'elle. Il n'y avait aucune trace de son fils. De plus, qu'est ce qu'il pouvait faire à l'extérieur du Sanctuaire tout seul? Elle vit alors un éclat doré venant du sol. Elle ramassa un petit médaillon. Elle ne le regarda pas. Elle savait déjà que dessus, il y avait une fleur gravée… un iris. Dana fit beaucoup d'efforts pour contenir ses larmes de colère et de frustration. Elle tendit le médaillon à Shun.

- Donne ça à Canon… dit-elle simplement.

Elle fit un geste de la main et s'engouffra dans la porte de lumière.


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Iphitos et Erginos échangèrent un regard. Voilà qui allait compliquer leur histoire. Ils lancèrent furtivement un coup d'œil à Canon. Celui-ci ne se doutait de rien pour l'instant. Ils s'éclipsèrent discrètement. Une fois suffisamment à l'écart, Erginos appela la porte de lumière et ils y entrèrent tous les deux.

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Foghar regardait sa nouvelle sculpture d'un œil critique. Il y avait encore quelques retouches à faire mais c'était pas mal.

- Foghar! dit Ganymède dans son dos.
- Oui? répondit distraitement l'elfe.
- T'es vraiment obligé de t'isoler dans cette bulle quand tu travailles?
- Je puis ainsi me concentrer pleinement.
- Peut-être mais tu n'as pas entendu l'appel d'Elestre.
- Que se passe-t-il?
- Ermaion a été enlevé par Cronos - Foghar se redressa. Un éclair de colère passa dans ses yeux.
- Allons-y.


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Canon marchait de long en large dans la salle du Grand Pope, la main crispée sur le pendentif de Dana qu'Ermaion portait en permanence. Saori s'approcha de lui et posa la main sur son bras. Le chevalier du Bouvier cessa de marcher. Il soupira et alla s'asseoir dans un coin. Il ouvrit la main et regarda le médaillon. Il serra les dents de rage. Astérion regarda la scène sans parler. Il était la dernière personne à avoir vu Ermaion et il s'en voulait terriblement de l'avoir laissé tout seul. Pourquoi son sixième sens n'avait-il pas ressenti le danger? La porte s'ouvrit et Shun entra.

- Aucune trace des autres chevaliers de l'Olympe.
- Mais où peuvent-ils être? s'écria Saga.
- Ils sont peut-être en Olympe avec Dana… dit doucement Athéna - Elle se tourna alors vers Julian - Est-ce que Poséidon peut aller voir?
- Il est parti, répondit Julian en hochant la tête - Quelques secondes passèrent et Poséidon prit la parole - Ils n'y sont pas et personne n'a vu Elestre.
- Mais alors? Où sont-ils partis? demanda vivement Shun.


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- C'est un coup bas de la part de Cronos, fit remarquer le jeune homme.

Il était assis sur un trône, une jambe négligemment passée au-dessus de l'accoudoir. Il avait des cheveux noirs qui descendaient jusqu'à ses pieds et les yeux tout aussi noirs pétillants de malice. Il portait une longue tunique également noire.

- Je te remercie de le faire remarquer! dit Erginos, les dents serrés.
- Un peu de café? s'enquérra avec désinvolture le jeune homme.
- Comment tu fais pour le supporter? demanda Erginos à Foghar.
- Le Maître des Profondeurs est très apprécié des Elfes.
- Comment va Ermaion? dit alors Dana.
- Elle parle! s'exclama le jeune homme. C'est formidable!
- Je préfère quand il prend l'apparence d'un vieillard, grommela Erginos.
- J'ai cessé de prendre cette forme le jour où j'ai eu de l'arthrite - Il tourna le visage vers Dana - Ton fils va bien, Elestre.

Le jeune homme se leva de son trône, prit la tasse que Foghar venait de remplir et l'apporta à Elestre. Elle l'accepta. Ce n'était pas la peine de s'en faire : Ermaion n'était pas en danger. Mais elle était en colère. Cronos s'en était pris à son fils, elle lui ferait regretter.

- Merci, dit-elle au jeune homme.
- Il va falloir retourner au Sanctuaire, fit remarquer Iphitos.
- Vos amis sont inquiets et très en colère… mais pas contre vous, les informa le jeune homme.
- Et dire que les Olympiens ne te trouvent pas sympathique!
- Peut-être parce que je ne l'ai jamais été avec eux. Vous êtes les seules personnes de l'Olympe que j'apprécie.
- Ça fait vraiment plaisir d'entendre ça! - Le jeune homme sourit à Iphitos puis se tourna vers Elestre.
- Ça ira?
- Oui, oui, répondit Dana. Je suis juste très en colère. J'ai besoin de cogner sur quelque chose.
- Je peux t'arranger ça si tu veux? - Elestre sourit à son tour - Ah! Ça y est! Elle a souri - Le sourire du jeune homme s'accentua puis il regarda un moment dans le vide avant d'hocher la tête - J'ai un message pour vous. Vous voulez que je vous le dise ou je le garde pour moi?
- Tartare! C'est pas drôle! s'exclama Erginos.


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Ermaion ne pleurait pas. Il regarda l'homme devant lui avec un air de défit. Il ne savait pas où il était ni ou était passer l'homme aux cheveux blancs mais celui en face de lui ne lui faisait pas peur. Il savait qu'on viendrait le chercher.

- Ne me regarde pas comme ça, sale morveux, cria l'homme en faisant tomber Ermaion.
- Ça suffit! dit une voix mélodieuse derrière eux.

Le garçon se releva et épousseta ses vêtements. Puis, plein de dignité, il se retourna pour regarder le nouveau venu. Ermaion fut très surprit. Il n'avait rien à voir avec les hommes qu'il avait vus jusqu'ici. La plupart étaient de gros bourrins comme celui qui l'avait fait tomber. Mais cet homme était grand et gracieux. Il était d'une beauté incroyable avec ses cheveux noirs, bien coiffés et ses yeux si bleus qu'Ermaion avait l'impression qu'il pourrait s'y noyer. Il avait un corps athlétique et on parvenait sans peine à deviner ses muscles sous son armure noire dont le pectoral était caché par sa cape. L'homme s'avança vers le garde et le regarda de haut.

- Je suis désolé, Seigneur Allan, dit le garde d'une voix sourde en baissant les yeux.
- Tu peux disposer. Je vais le conduire jusqu'à sa cellule.
- Mais, maître Cronos a dit…

Le regard du Seigneur Allan devint glacial. Le garde se recroquevilla et s'écarta prestement de l'homme devant lui. Allan se retourna vers Ermaion puis posa une main sur son épaule. Il le conduisit jusqu'à sa cellule.

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Saga regarda son frère avec inquiétude. Plus le temps passait et plus la colère de Canon augmentait. Quand il était dans cet état, il était impossible de lui parler. Mais au fond, il le comprenait parfaitement : son fils venait d'être enlevé et sa femme avait disparu. On frappa à la porte. Canon se leva d'un bond. Seiya entra prestement, un grand sourire aux lèvres. Puis il vit le visage de Canon et son sourire s'effaça instantanément.

- Qu'est ce qui ce passe?
- Ermaion a été enlevé, répondit Saga.
- Quoi? Mais quand?
- Il y a cinq heures environ. Et les chevaliers de l'Olympe ont disparu.
- Pourtant, je les ai vus au coliséum, y'a pas cinq minutes…

Canon s'élançait déjà vers la porte. Il descendit les marches des maisons à toute volée, suivit par Seiya et Saga ainsi que par les quelques chevaliers d'or qui étaient dans leur maison. Arrivés au coliséum, ils virent les chevaliers de l'Olympe en train de se chamailler. Iphitos tenait Ganymède par le cou.

- Tu vas finir par l'étrangler! fit remarquer Erginos.
- Mais c'est ce qu'il essaie de faire! dit calmement Ganymède. De toute façon, je te dirais rien!
- Rabat joie! marmonna Iphy en le lâchant.
- Mes chers amis, je crains que nous n'ayons quelques ennuis, dit Foghar en désignant les nouveaux venus.
- Dana! Mais qu'est ce qui se passe? s'écria Canon.
- Oh! Et bien, Cronos a enlevé Ermaion, répondit calmement Dana.
- Et ça ne te fait rien de plus?
- Si, je lui en veux beaucoup et il le regrettera. Mais je sais aussi qu'Ermaion va bien et qu'il n'est pas en danger pour l'instant. Nous avons encore quelques semaines avant que Cronos attaque, alors autant en profiter.
- Mais…

Dana s'approcha de Canon et lui prit le bras. Ils partirent tous les deux à l'écart. Seiya s'adressa alors à Iphitos.

- C'est vrai?
- Oh oui! Cronos le regrettera amèrement!
- Je parlais pas de ça… enfin oui, il le regrettera mais… Cronos ne va pas attaquer avant plusieurs semaines?
- Oui! dans 3 semaines et 2 jours pour être exact…
- Pourquoi si longtemps? Et pourquoi avoir enlevé Ermaion?
- Pour avoir des informations sur nos forces, je suppose! Mais ne t'inquiète pas… Il n'a rien gagné dans cette affaire… surtout avec l'entraînement qu'a subit Ermaion! Je dirais même qu'il va avoir des adversaires encore plus déterminés en face de lui!
- Ça c'est sûr!


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Tartare regardait la scène dans le miroir posé devant lui. Il était assit sur son trône, une jambe au dessus de l'accoudoir. Il hocha la tête. Oui, Cronos regretterait cette erreur. Il passa la main devant le miroir et la scène disparue. Il regarda autour de lui. Encore une fois, il n'avait rien à faire. Ce qu'il pouvait s'ennuyer ici! Maître d'un royaume infiniment grand mais dont la population se résumait à lui! Depuis la mythologie, les coupables punis en ces lieux avaient été libérés et depuis, plus personne ne venait ici… sauf les chevaliers de l'Olympe.

Il n'avait jamais aimé les punitions inventées par les Olympiens. Et il n'avait pas apprécié non plus qu'on utilise son royaume comme ces dieux d'opérette l'avaient fait. Ils n'avaient aucun respect pour lui ou ses autres frère et sœurs. Pourtant ils étaient les divinités primordiales.

Tartare soupira et s'enfonça un peu plus dans les cousins de son trône en faisant la mou. Qu'est ce qu'il pouvait s'ennuyer!


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Ganymède tenait une orange dans la main et la regardait intensément. Ainsi concentré, il n'entendit pas Shiryu et Hyôga approcher. Les chevaliers le regardèrent avec amusement.

- Tu sais elle ne disparaîtra pas toute seule! dit alors Hyôga.

Ganymède leva les yeux sur eux et leur sourit.

- Je n'essais pas de la faire disparaître. Si ce n'était que ça, c'est très facile.
- Tu pourrais la faire disparaître? demanda Shiryu avec surprise.
- Du moins, la rendre invisible.
- Comment peux tu faire ça?
- Tout simplement en utilisant la lumière! Je vais vous montrer.

Ganymède regarda l'orange qui disparu subitement de sa main. Hyôga approcha la main et sentit l'orange qui était toujours dans la main de Ganymède.

- C'est incroyable!
- J'essayais de perfectionner le transfert dimensionnel, reprit Ganymède.

L'orange redevint visible dans sa main et Gany la regarda avec contrariété.

- Et vu ta tête, c'est pas gagné!
- Je ne suis pas un spécialiste des dimensions. Mais comme j'ai perdu à la courte paille, il faut que je trouve une solution pour…
- A la courte paille?! s'écrièrent Shiryu et Hyôga.
- Je vous accorde que ce n'est pas très glorieux comme procédé, répondit Gany en souriant puis ses yeux se reportèrent sur l'orange et il soupira. J'ai bien envi de laisser tomber, mais comme dirait mon maître, "il n'y a rien de plus stimulant que lorsque cela paraît impossible".
- Comment s'appelait ton maître? demanda Shiryu avec intérêt.
- Mircos. Ne cherche pas dans la mythologie, il n'y parait pas! Et toi?
- Moi?

Shiryu regarda Ganymède avec surprise puis il se rappela qu'ils n'avaient jamais abordé ce sujet avec les chevaliers de l'Olympe. Parmi eux, seule Dana devait le savoir.

- Mon maître c'est Dohko.
- Oh?! J'ai un peu l'air stupide avec ma question…
- Non, répondit Hyôga. Après tout, cela fait un certain temps qu'on ne les appelle plus "maître". Moi, c'est Camus!
- Encore un chevalier d'or! Alors comme ça, les chevaliers divins ont eut des maîtres très haut placés!
- Pas tous! répondit Shiryu en souriant. Les maîtres de Seiya et Shun sont des chevaliers d'argent.
- Et Ikki?
- Je ne sais pas trop… Son maître était le gardien de l'Ile de la Reine Morte. Il s'appelait Guilty.
- Tient donc…

Ganymède regarda de nouveau son orange puis il parut réfléchir un moment. Il haussa alors les épaules et se mit à l'éplucher. Il mangea un quartier et en proposa aux deux chevaliers qui acceptèrent avec joie.


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Tartare était toujours avachi dans son fauteuil, cherchant un moyen de tromper son ennui. Puis il se redressa. Quelqu'un essayait de le contacter. Après avoir découvert de qui il s'agissait, Tartare parla quelques minutes avec lui. Puis il hocha la tête. Voilà une question intéressante… Il réfléchit un moment puis se leva, sa décision prise. Il allait faire un tour aux Enfers et après il irait sur Terre. Le moyen le plus rapide de trouver une réponse à la question qu'on lui avait posé était d'y aller en personne. De plus, les humains étaient des personnes passionnantes à regarder!

- Earrach! appela-t-il.

L'elfe apparut devant lui. Il ressemblait à s'y méprendre à Foghar mais avait les yeux verts.

- Que puis-je pour toi, Maître des Profondeurs?
- Te souviens-tu du lieu où se trouve Foghar?
- Il me semble que le lieu où séjourne mon frère se nomme "Grèce" près d'une ville appelée "Athènes", Seigneur.
- Très bien! Je vais m'absenter quelque temps…
- Je surveillerai l'entrée du puis en ton absence.
- Je t'en remercie.

Tartare se leva. Il se regarda brièvement dans le miroir et frappa dans ses mains. Il portait à présent un jean et un tee-shirt noir.

- Qu'en penses-tu? demanda-t-il à Earrach en tournant sur lui-même.
- Ces habits sont… assez spéciaux, répondit l'elfe avec gêne - Tartare se mit à rire.
- Ah! J'adore les elfes!
- Nous t'aimons beaucoup nous aussi, Seigneur.
- Bon, j'y vais! - Il fit quelques pas.
- Ami! - Tartare se retourna - Sois prudent!


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Cronos regardait ses troupes s'entraîner. Même si Athéna avait réussi à rassembler sa centaine de chevaliers, elle ne parviendra jamais à contenir les cinq mille guerriers qu'il avait. Il sourit en pensant à son futur triomphe. Il anéantira la faible résistance de la fillette et après ça, il tuerait de ses mains les usurpateurs, Zeus en tête. Il donnera ensuite ces insectes qu'on appelait "humains" à ses guerriers pour qu'ils s'amusent un peu.

Il se retourna faisant voler ses longs cheveux blancs et entra dans son temple. A l'intérieur, ses généraux l'attendaient. Cronos regarda les cinq hommes. Ils étaient aussi très bien entraînés et d'une loyauté inébranlable envers lui. Il s'installa sur son trône et les cinq hommes s'agenouillèrent devant lui.

- Comment se passe l'entraînement des guerriers, Tinidor? demanda Cronos.

Le plus grand des cinq hommes se releva. Il avait le visage couturé de cicatrices et une carrure impressionnante. Ses hommes le craignaient autant pour son grade que pour sa cruauté. Il était l'un des seuls survivants de la seconde guerre contre les Olympiens.

- Fort bien, Maître. Nos hommes sont prêts et n'attendent plus qu'un ordre de vous.
- Bien. Des nouvelles de Taniel?
- Aucune. Il est à craindre qu'il est été découvert et tué.
- Tu auras la possibilité de venger ton frère, ne t'inquiètes pas! Des mouvements au Sanctuaire, Anaon?

Un deuxième homme se redressa. Il avait un visage commun sans expression. Il passait facilement inaperçu ce qui l'aidait beaucoup à espionner. Il aurait voulu aller au Sanctuaire à la place de Taniel mais Cronos avait d'autres projets pour lui.

- Pas depuis quelques temps, répondit-il. Nous savions déjà que Poséidon s'était rallié à Athéna ainsi que les Asgard et les Blue Warriors. Mais nous avons découvert également qu'Artémis avait ressuscité. D'après mes informations, elle n'aurait qu'une cinquantaine d'hommes, rien d'inquiétant.
- Et l'entrée de l'Olympe?
- Les chevaliers qui la protègent n'ont pas relâché leur attention malgré le fait qu'ils soient souvent sur terre. Je crois qu'ils savent que nous arrivons dès que nous posons un pied sur la montagne. De plus, l'entrée que nous utilisions a été découverte par Hermès et bouchée… - Cronos vit un geste de dérision de la main. Anaon hésita un instant avant de poursuivre - Si je puis me permettre, Maître? - Cronos hocha la tête - Il est regrettable que Taniel n'ait pu nous fournir des indications sur ce qui se passe au Sanctuaire. J'ai l'impression que quelque chose d'important nous échappe.
- Ne t'inquiètes pas pour ça. Nous avons des solutions de rechange. N'est-ce pas Allan? - Le jeune homme se releva.
- Oui, Maître. J'ai commencé à entrer dans son esprit. Je crains qu'il ne me faille plus de temps que prévu.
- Son esprit devrait être facile à manipuler pourtant. Ce n'est qu'un enfant de 5 ans.
- Certes mais il a reçu un entraînement de chevalier. Il a de profondes connaissances sur les attaques mentales. Mais son manque d'expériences devrait me permettre de venir à bout de ses défenses.
- Bien. Quels sont les nouvelles de cet enquiquineur de Tartare, Philéas?

L'homme était petit et voûté. Il portait un masque sur lequel était dessiné un visage au sourire cruel. La totalité de son corps était cachée sous une ample tunique et ses mains étaient enfermées dans des gants rouges sang. Seuls dépassaient ses cheveux d'un rouge vif flottants autour de lui.

- Tartare est sorti de son domaine, Maître.
- Tiens donc! Pour aller où?
- Mes hommes l'ont perdu aux Enfers - Cronos fronça les sourcils - Ils ont été sévèrement punis - Cronos hocha la tête en signe d'approbation.
- Et l'entrée du monde souterrain?
- Inaccessible, Maître. Les Elfes la protègent. Nous ne savons toujours pas ce qu'il prépare mais l'activité peu commune dont il fait preuve laisse supposer qu'il va nous causer quelques problèmes.
- Pour aider les Olympiens? Ce serait surprenant! Tartare ne les aime pas beaucoup… Mais continue à le faire surveiller. Il a refusé de s'allier à moi, je n'aimerai pas le trouver contre moi.

Cronos regarda son dernier général, toujours agenouillé.

- Qu'en penses-tu, Médéric?

Le général se redressa. Il avait le visage volontaire et ses cheveux blonds foncé descendaient jusqu'au milieu du dos. Ses yeux passaient du bleu au vert selon la lumière. Il resta très droit et regarda Cronos dans les yeux. Celui-ci ne cilla pas. Il aimait la détermination et l'intelligence chez ses généraux.

- Le comportement de Tartare me contrarie… commença-t-il en croisant les bras. Allan doit absolument réussir à faire parler le gamin.
- Oui, en effet, dit calmement Cronos. As-tu trouvé ce que je t'ai demandé?
- Oui, Maître.
- Bien! Je compte sur toi pour poursuivre notre projet - Médéric hocha la tête - Vous pouvez disposer.

Anaon sortis du Temple en dernier et ferma la porte derrière lui. Il descendit les marches et s'arrêta devant deux hommes qui s'inclinèrent devant lui. Ils avaient tous les deux le même visage, calme et impassible. Les yeux d'un bleu parsemé d'or semblaient figés dans la glace. Leurs gestes étaient lents et gracieux. Ils portaient une tunique d'un blanc parfait. La seule chose qui les différenciait était leurs cheveux. L'un les avait noirs et l'autre dorés.

- Qu'en est-il, Geamhradh?
- Les derniers préparatifs sont finis, Seigneur, dit alors l'homme aux cheveux noirs.
- Bien. Tu as trouvé ce que je voulais, Samhradh?
- Oui, Seigneur, répondit l'homme aux cheveux dorés. J'ai appris que Tartare était en Grèce - Anaon fronça les sourcils.
- Poursuivez comme prévu.
- A vos ordres, Seigneur, dirent les deux hommes d'une seule voix.

Les deux hommes s'inclinèrent et disparurent. Anaon eut un sourire féroce. Tout se passait merveilleusement bien!


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Une fois les cinq hommes sortis, Cronos fit signe à ses serviteurs de partir. Après s'être assuré que la salle était vide, il se retourna.

- Tu peux venir.

Un homme en armure blanche sorti de derrière l'ombre du trône de Cronos. Il avait le visage souriant et détendu. Ses longs cheveux noirs lui tombaient jusqu'au milieu du dos. Ses yeux verts étaient aussi souriants que son visage. Il regardait Cronos avec sympathie. Cronos lui rendit son sourire puis redevint grave.

- Tu pourras t'occuper des Olympiens? demanda Cronos à l'homme.
- Je devrais y parvenir, répondit celui-ci d'une voix calme. Je m'occuperai en priorité d'Athéna… c'est la plus dangereuse.
- Souviens-toi de ce qui s'est passé lors de notre dernier affrontement contre les Olympiens.
- J'ai eut tout le temps de m'en remettre.
- Il ne faudrait pas les sous-estimer. C'est une erreur que nous avons déjà commise.
- Je sais, soupira l'homme. Je les tuerais rapidement sans m'amuser avec eux…
- Voilà qui est bien… Tu t'occuperas après ça des chevaliers divins et des chevaliers d'or.
- Cela me ravit! s'exclama l'homme en souriant.
- Parfait, approuva Cronos. Même si Athéna a réuni suffisamment d'hommes pour me tenir tête, elle ne pourra rien faire contre moi - Cronos se mit à rire.


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Tartare regarda autour de lui avec intérêt. La technologie des hommes était intéressante mais il était tellement dommage que la Terre en souffre autant. L'air était alourdit par les éléments rejetés par les machines. Quelle tristesse! Les hommes étaient capables de faire de très jolis choses en accord avec la nature lorsqu'ils s'en donnaient la peine mais la plupart préférait la facilité.

Il sortit de la ville. Le lieu qui s'appelait le "Sanctuaire" était dans les parages mais il ne savait pas exactement où. Il pouvait sentir la volonté d'Athéna toute proche. Il s'arrêta. En fin de compte, il se demandait si c'était une bonne idée. Il détestait les Olympiens et même s'il cachait son identité, il n'arriverait jamais à être gentil avec la déesse. Il se remit lentement en marche, indécis.


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- Tu vois qu'il est gentil!
- Je suis pas rassuré quand même…

Iphitos regarda avec appréhension Filou. Après des années de travail avec Seiya, il avait enfin réussi à caresser le chien. Seiya était assez fier de lui. Bien que le chevalier de l'Olympe n'ait pas encore réussi à vaincre complètement sa phobie, il ne sautait plus dans les bras du premier venu dès qu'il voyait un chien.

- Seiya! - Le chevalier de Pégase se tourna vers son ancien disciple qui arrivait en courant - L'un des gardes a dit avoir vu un type bizarre roder près du Sanctuaire.
- A quoi il ressemble?
- Le garde ne l'a pas bien vu mais il a remarqué qu'il avait des cheveux noirs très longs.


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Dylan et Canon marchaient côte à côte sans rien dire. Dylan savait que son ami avait besoin d'une présence près de lui. Celle de Dana aurait été plus indiquée. Mais la jeune femme avait une fois de plus disparu. Dylan crut voir un mouvement sur sa gauche. Il tourna la tête pour mieux voir.

- On dirait Dana…

Canon regarda dans la même direction que Dylan. C'était effectivement Dana. Elle regardait autour d'elle furtivement puis agrippa le bras d'un jeune homme aux longs cheveux noirs et l'entraîna vers le bâtiment des chevaliers de l'Olympe. Les yeux de Canon s'enflammèrent. C'était qui celui là?


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- Comme c'est amusant! chuchota Tartare en suivant Elestre.
- C'est pas le moment! répliqua la jeune femme en le tirant par le bras.

Elle se baladait aux abords du Sanctuaire lorsqu'elle était tombée sur lui. Elle l'avait immédiatement entraîné dans un endroit tranquille, en l'occurrence les quartiers des chevaliers de l'Olympe. Lorsqu'elle eut enfin fermé la porte, elle lança un regard dur à Tartare.

- Je peux savoir ce que tu fais ici? demanda-t-elle en s'asseyant.
- Mission de reconnaissance!
- C'est pas drôle!
- Oh mais je ne plaisantais pas!
- Dans ce cas, on peut pas dire que tu sois discret! Imagine que quelqu'un t'ait vu. Comment veux-tu que j'explique qui tu es?
- Je suis sûr que tu trouveras! Quoiqu'il en soit, je m'amuse comme un fou.
- Je n'en doute pas!

La porte s'ouvrit à toute volée et Canon entra, furieux. Tartare se retourna vers lui et le regarda de haut en bas en fronçant les sourcils. Dana secoua la tête avec lassitude. C'était de mieux en mieux! Foghar arriva à ce moment là. Il se plaça volontairement entre les deux hommes et sourit à Tartare.

- Quel plaisir de te revoir mon frère! Comment te portes-tu Earrach?

Puis il prit Tartare dans ces bras. Canon sentit sa colère diminuer. Si c'était le frère de Foghar, il n'avait pas à se montrer jaloux mais alors pourquoi faire tant de cachotteries?

- Et nous qui voulions te faire une surprise! dit alors Dana en entrant dans le jeu de son ami.
- Mais laisse-moi te présenter Canon, poursuivit Foghar, le noble mari d'Elestre.

Tartare jugea l'homme en face de lui. Il avait eu une réaction tout à fait normal en fin de compte. Il tendit la main à Canon.

- Ravis de te connaître enfin!

Canon regarda Foghar. Dana lui avait dit que les elfes ne mentaient jamais. Puis jugeant l'histoire plausible, il serra la main que lui présentait "Earrach". Dana prit le bras de Canon et l'entraîna à l'extérieur pour laisser les deux "frères" ensembles. Tartare lança un regard amusé vers Foghar.

- Je croyais que les elfes ne mentaient jamais?
- Certes. Mais nécessité oblige!
- Tu penses que je peux me faire passer pour un elfe?
- Pas vraiment! dit Iphitos en passant la porte.
- Mon cher Iphitos!
- Qu'est ce que tu fais ici?
- Je suis en mission…
- Quel genre de mission?

Ganymède et Erginos arrivèrent enfin. Erginos regarda Tartare contrarié. Ganymède referma la porte et se retourna vers leur visiteur en souriant.

- C'est gentil de t'être déplacé… Mais était-ce bien nécessaire? demanda Ganymède
- Peut être pas. Mais cela me facilitera la tâche.
- Tu pourras me le dire dans combien de temps?
- Cela dépend du nombre de personnes que je devrais voire.
- C'est toi qui l'a appelé? demanda Iphitos.
- Oui! J'ai eu une idée et j'ai demandé à Tartare de m'aider à la vérifier.
- Tu m'expliqueras ça plus tard. Pour l'instant, il faut faire en sorte qu'Athéna, Poséidon ou Artémis n'en viennent pas à vouloir rencontrer le "frère de Foghar" - Tartare pinça les lèvres.
- Voilà une possibilité peu réjouissante…


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- Je suis ravi de rencontrer le frère de Foghar! dit Mû en serrant la main de Tartare.
- Fascinant! Un descendant du peuple de Mû! Savais-tu que ton peuple avait vécut un temps au Tartare après la destruction de son continent? - Ganymède donna un coup de pied à Tartare - Aïe!
- Je l'ignorais… répondit Mû. Pourtant le Tartare n'est pas un lieu très accueillant.
- Détrompe-toi! C'est l'endroit le plus beau qu'il soit… Bien sûr depuis que les O… Aïe! - Erginos venait de pincer le bras de Tartare.
- Earrach doit être fatigué, dit alors Ganymède. Viens, je vais t'accompagner.

Mû les regarda partir, sceptique puis tourna le visage vers Erginos. Celui-ci fronçait les sourcils en regardant Tartare et Gany s'éloigner puis il remarqua le regard inquisiteur de Mû et lui fit un sourire innocent.

- Tu peux vraiment pas t'en empêcher! marmonna Gany.
- Je dois être couvert de bleus! dit Tartare en se massant le bras.

Les présentations avaient été raccourcies le plus possible. Deux des chevaliers de l'Olympe restaient toujours près de Tartare pour l'empêcher de faire des gaffes et les autres s'occupaient des trois Olympiens pour éviter toute rencontre fortuite. Tartare avait promis de ne rester qu'une seule semaine à condition de lui faire visiter le Sanctuaire. Il ne restait que deux jours à tenir!

- Bonjour Gany! s'écria Seiya. Salut heu…
- Earrach, intervient Ganymède.
- Bonjour à toi, répondit joyeusement Tartare. Quelle belle journée, n'est-ce pas? C'est le temps idéal pour aller pêcher!
- Mais qu'est ce que tu racontes? murmura Ganymède à Tartare.
- Il se trouve que j'ai envi de m'essayer à la pêche. J'en ai entendu parler! Ça à l'air très amusant.
- Tu aimes pêcher? demanda Seiya, ravi.
- Je n'ai jamais essayé! Mais je ne demande qu'à apprendre!
- Je vais prévenir mes frères! s'écria le chevalier de Pégase avec enthousiasme. Allé! Viens Martin!

Seiya et Martin s'éloignèrent en courant, Filou sur leurs talons.

- Plus que deux jours, marmonna Ganymède. J'espère au moins que tu as trouvé ce pour quoi tu es venu.
- Tout à fait mon ami, répondit Tartare en continuant à fixer Seiya et Martin. Tout cela devient de plus en plus passionnant…
- Qu'est ce que tu racontes?
- Moi? Rien.


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- Au revoir, Earrach! s'écria Seiya en faisant signe de la main à Tartare.
- Ton frère ne te ressemble pas beaucoup! fit remarquer Hyôga à Foghar.
- Nous ne pouvons être tous identiques, répondit l'elfe.
- Moi, je le trouve très sympathique! s'exclama Seiya. Quel dommage que Saori n'ait pas pu le rencontrer!