Side Story 8 : Fatalité
Par Alaiya

 

Note de lecture :
Cette Side Story n'est à lire qu'après avoir fini le chapitre 9 de la fic.

 

 

Groenland, 31 août 1970…

Elle lui avait présenté son dos, et dérobé son épaule lorsqu’il avait voulu poser sa main sur elle. Mais seul le matelas avait soupiré lorsqu’il avait fini par se redresser, et quitter la chambre, laissant la pièce et Lyn dans l’obscurité.

Quinze jours… Si peu et déjà trop à la fois, alors que les yeux grands ouverts, elle tâchait de distinguer dans la pénombre le cadre découpant ses formes acérées sur la table de chevet. Il lui était impossible de voir quoi que ce fût de l’être représenté dans la photographie qu’elle savait là, tout à côté d’elle. Oui, une photo, et c’était tout ce qui lui restait de son fils.

Ses paupières s’abaissèrent, sans pouvoir cependant refouler les larmes qui menaçaient de la déborder. Les yeux fermés, c’était pire : Aphrodite se tenait devant elle, son visage angélique rayonnant de bonheur, ses yeux en amande étirés dans un sourire, et il tendait les mains vers elle. Comme ce jour-là, ce jour où Akiera avait appuyé sur le déclencheur pour capturer cette ultime image du bonheur. Un rêve ? Oh comme elle aurait aimé ne s’être jamais réveillée…
Ses doigts crochetèrent la taie d’oreiller, tout à côté de sa joue baignée par les pleurs. Voilà qu’elle sanglotait à présent. Elle se serait battue, si elle l’avait pu. N’était-il pas en vie, sauvé ? N’avait-il pas eu l’air convaincu d’avoir découvert sa vocation ? N’était-il donc pas heureux, son fils ? Si, bien sûr. Alors pourquoi ce trou béant à la place du cœur qui ne semblait jamais vouloir cesser de se creuser, chaque jour qui passait ? Elle savait. Quoi, elle aurait été bien en peine de le dire, mais elle savait, point. Et lorsque cette certitude se faisait jour, comme en cet instant, comme toutes les nuits, lorsqu’une angoisse irrépressible se saisissait d’elle, elle le haïssait. Comme elle ne pouvait plus l’aimer, il fallait bien qu’elle comble un peu de ce gouffre. Avec ce qu’elle savait n’être qu’un leurre. Mais c’était toujours mieux que cet abominable rien.

Parfois, elle se surprenait à souhaiter que… ne l’avoir jamais rencontré. N’avoir jamais été éblouie par sa beauté. N’être jamais tombée amoureuse. Ne jamais lui avoir donner de fils. Folle ! C’est la plus belle chose de ta misérable vie ! Et c’est lui qui te l’a offerte… Petite ingrate. Oui, mais il le lui avait repris, refermant ainsi une parenthèse qui n’aurait pas dû s’ouvrir…

 

Suède, Mars 1963…

« Lyn ? »

Un murmure indistinct et langoureux répondit au chevalier des Gémeaux, tandis que la jeune femme enfouissait son visage dans la longue chevelure soyeuse, qu’elle aurait volontiers jalousée, si elle n’avait pas été en aussi parfaite harmonie avec les traits qu’elle encadrait et le corps divin – présentement nu - qu’elle recouvrait. Comment être envieux d’un dieu, je vous le demande… Lyn ne se posait d’ailleurs plus ce genre de question, pas depuis qu’elle avait succombé aux charmes d’Akiera. Et dire qu’il lui avait servi de modèle pour représenter… une déesse ! Elle réprima un rire à ce souvenir, alors même que les voix de ses meilleures amies résonnaient dans son esprit :
« Mais, enfin… Lyn… !
- Et bien quoi ? Ne me dites pas que vous ne le trouvez pas beau !
- Ce n’est pas ça mais… » Elles s’étaient toutes entreregardées, l’air gêné jusqu’à ce que :
« Il est indéniablement très beau. Seulement… il l’est un peu trop. Tu comprends ? »
Lyn, à vrai dire, n’avait pas compris. Et la plus courageuse de ses amies de conclure devant son air interrogateur :
« Il serait gay que ça ne m’étonnerait pas. »

Indéniablement il ne l’était pas, comme la jeune femme glissait une main coquine sous les draps, laquelle main lui confirma l’éveil définitif de l’homme à ses côtés.
« Tu m’écoutes, oui ? »
Il avait fini par saisir le poignet baladeur, et lorsqu’elle releva les yeux vers lui, ce fut pour se rendre compte qu’il l’observait avec un sérieux inusité, un air qu’elle ne lui avait jamais vu depuis qu’ils se fréquentaient. « J’ai quelque chose d’important… à t’expliquer. »
Etait-ce le ton de sa voix, ou cette lueur particulière dans le regard ? Toujours fût-il qu’elle se redressa soudain assise sur le lit, attentive et nue jusqu’à la taille. C’était pourtant droit dans les yeux qu’il la fixait lorsqu’il déclara :
« Il faut que tu saches que je ne suis pas… comme tous les autres hommes. »
Les yeux de Lyn s’agrandirent, alors que les paroles de ses amies revenaient tinter dans sa mémoire. Non, ne me dites pas que… Ce serait trop injuste ! Mais déjà il poursuivait, le ton grave : « Je fais partie d’une sorte de groupe assez particulier, qui réunit des gens comme moi.
- Des gens… comme toi ?
- Des gens dotés de certaines capacités physiques et psychiques qu’on pourrait considérer comme… inhumaines. »

Gay, non, mais en trois lettres, “fou” fonctionnait également. Médusée, Lyn contemplait son amant, aussi imperturbable que s’il venait de lui faire un bref résumé de la météo à venir. Rien en lui ne témoignait pourtant de la case qui semblait lui manquer. A moins que ce ne fut la vodka ingurgitée la veille et qu’il n’avait pas toujours digérée ? Non, même elle, pourtant native de la région, n’avait encore jamais pu rivaliser avec Akiera sur ce terrain. La jeune femme finit par refermer la bouche, laquelle se mua en un sourire attendri. Un fou peut-être, mais un gentil fou. La perfection n’est pas de ce monde dit-on… L’éphèbe sublime qui s’étalait présentement dans son lit avait une petite araignée au plafond. Soit. Mais rien de bien grave, non ? Comparé au reste, ça valait la peine.
« Tu es un super héros, alors ? Demanda-t-elle, à mi-chemin entre un sérieux poli et une hilarité incoercible. Quelles sont tes spécialités ? Voler ? Disparaître ? Oh… - elle avait dressé un index sous l’effet d’une inspiration subite – et, sinon… tu te déguises aussi ? Je te verrai bien dans… »

Le joli justaucorps parme resta au stade projection mentale, alors que la chaleur autour des doigts de Lyn se muait en une brûlure qui devint bientôt si insupportable qu’elle laissa échapper un hurlement. Ses tentatives pour se dégager demeurèrent lettre morte, la poigne d’Akiera s’apparentant à une mâchoire de métal en fusion.
« Est-ce que tu me fais confiance ? » Se contenta-t-il de demander d’une voix impavide, tandis que la jeune femme se tordait en tous sens pour échapper à son emprise, les yeux fixés sur sa main dont elle était certaine qu’elle était en train de se consumer. Elle cria :
« Lâche-moi ! Par pitié, lâche-moi !
- Est-ce que tu me fais confiance ? » Ce n’était pas une question. L’ordre explosa sous le crâne de Lyn, si impérieux, si… présent, qu’elle cessa aussitôt de s’agiter. S’immobilisa. Et redressa la tête. Le visage d’Akiera avait disparu. Il n’était pas dissimulé, ni flou sous ses larmes de douleur, non, il n’était réellement… plus . A la place, elle contemplait un morceau d’espace, à la fois restreint et infini. A l’instar du ciel nocturne pur et étoilé que, gamine, elle avait coutume de contempler en compagnie de son père lors des longues nuits d’hiver. Un nouveau hurlement grimpa à l’assaut de ses tripes, mais il ne franchit pas ses lèvres, dûment closes par la main de ce qui une minute plus tôt était encore un homme, une main tout à fait glacée. Et ce fut à cet instant qu’elle réalisa que la brûlure s’était dissipée et déjà se muait en un souvenir confus.
« Regarde tes doigts. » La voix provenait de partout à la fois mais une fois encore, elle ne put que s’incliner sous sa force. Sa peau était intacte. Même pas rougie. Et elle ne ressentait plus la moindre douleur.
« Qu’est-ce… Qu’est-ce que… » Balbutia-t-elle, perdue et ne sachant plus où regarder. Ce… morceau de néant qui surplombait un corps nu, la pièce autour d’elle, pourtant tangible et solide, la sensation de la main sur son visage, douce et familière… Les dieux ne lui firent pas l’aumône d’un évanouissement, aussi ce fut en toute conscience qu’elle n’eut d’autre choix que d’abandonner ses mains à celles d’Akiera qui s’en saisit, avec fermeté, avant de l’attirer contre lui. Et la réalité se dissipa.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux – elle les avait fermés dans un réflexe dérisoire de protection – elle était entortillée dans ses draps, solidement maintenue contre le corps de son amant. Ils flottaient à quelques mètres du sol ou plus exactement… du sable. Au-dessous, et autour d’eux, le désert à perte de vue, sous un soleil écrasant. Un instant saisie par cette vision, elle ne tarda pas à se débattre.
« Si je te lâche, tu vas tomber, et te faire mal. » Se contenta de commenter Akiera, un demi-sourire.
- Je veux… C’est ce que je veux ! » Et ce fut ce qu’elle eut, lorsqu’il finit par desserrer son étreinte, une fois le couple parvenu à une altitude raisonnable. Les fesses dans le sable bouillant, les grains fins de ce dernier sur ses jambes et entre ses doigts, elle finit par relever la tête vers Akiera qui se tenait tranquillement debout à ses côtés.
« Ce n’est pas un rêve. » Admit-elle sur un ton qu’elle eut du mal à reconnaître comme le sien.
- En effet.
- Où sommes-nous ?
- Oh, quelque part dans le Sahara. Je suppose qu’on ne doit pas être très loin de la frontière mauritanienne… Je ne sais pas où exactement, je n’ai jamais été très doué dès que ça manque de repères. »
Interdite, elle le scruta quelques instants, avant d’éclater de rire. Un rire à la fois nerveux, épuisé… et parfaitement absurde. Ils s’étaient matérialisés, là, tous les deux, au milieu de nulle part, elle nue sous un drap, lui nu sous le soleil, alors que moins d’une minute plus tôt, ils se trouvaient dans son lit à elle, à des milliers de kilomètres plus au nord. Et le pire… Elle n’était pas loin de trouver ça tout à fait normal. C’était bien ce qui l’effrayait le plus.
« On devrait rentrer. » Il avait levé le visage vers le ciel, droit vers le soleil, sans même tenter de protéger ses yeux. « Tu ne voudrais pas attraper un coup de soleil ? » Il ne s’agissait pas là d’une badinerie. Il attendait réellement une réponse de sa part. Elle finit par secouer la tête, lentement, sans un mot d’abord, avant de laisser finalement échapper, d’une voix hésitante :
« Non, c’est vrai. Il fait… très… chaud… » Ridicule. Absolument ridicule. Elle ne voulait pas croire à la situation, tout en elle hurlait à l’impossible, à l’hérésie, à… oui, à la folie. Ce n’était pas lui qui était dingue, mais elle. Et elle allait se réveiller, immanquablement.

En effet, elle retrouva son pays. Son appartement. Son lit. Et quelques grains de sable encore chauds, coincés entre les orteils. Akiera avait revêtu quelques vêtements – quand ? Elle était incapable de se rappeler l’avoir vu faire – et lui tendait un tasse de café, ses traits enfin détendus et empreints d’une sollicitude inattendue.
« Tu te sens mieux ? Je suis sincèrement désolé de t’avoir fait mal tout à l’heure… mais tu ne me croyais pas. » Devant le regard écarquillé qu’elle leva vers lui, il eut un rire : « … Ce n’est toujours pas le cas n’est-ce pas ? »
Elle faillit recracher la gorgée qu’elle avait prise machinalement.
« Zut, j’ai oublié le sucre… Tiens. » Dans la paume qu’il tendit vers elle, deux cubes bruns attendaient son bon vouloir. Auquel elle céda, avec la certitude qu’un instant plus tôt, il n’avait rien dans sa main.
« D’où les sors-tu ? Finit-elle par demander d’une voix lasse.
- Et bien… de la cuisine, je viens d’aller les chercher.
- Quand ?
- A l’instant.
- Mais… mais, enfin, tu n’as pas… tu n’as pas bougé… ! » Une légère stridence déformait les mots de Lyn lorsque son amant, s’agenouillant devant elle, lui prit les épaules.
« Si, j’ai bougé. Mais trop vite pour que tu le perçoives, expliqua-t-il patiemment.
- C’est ce que… ce qui… je veux dire…
- Non. Sinon, tu ne serais plus là pour en parler, car la vitesse aurait consumé ton corps. J’ai utilisé un passage dimensionnel pour notre petite escapade.
- Un passage… Bon sang… » Lyn baissa d’un ton, pas vraiment pour ne pas être entendue des voisins – il lui aurait été infiniment plus facile de hurler – mais plutôt parce qu’elle n’était pas sûre de vouloir entendre la réponse à la question qu’elle osait à peine poser :
« Akiera… qu’est-ce que tu es ?
- Un chevalier d’or. »

 

Ce jour-là, Akiera révéla tout, ou presque, à celle qui allait devenir sa femme, et la mère de son enfant. Le Sanctuaire, Athéna – Lyn, remise de ses émotions, s’enquit non sans humour de la date de la prochaine réincarnation, suggérant que ses tableaux inspirés de la Grèce antique n’en seraient que plus réalistes – l’ordre de la chevalerie et le septième sens. Ce qu’avait été sa vie jusque là, les capacités exceptionnelles qui avaient fait de lui l’homme qu’il était, ses responsabilités… De ses missions, il ne dit rien, ni des raisons qui le maintenaient si loin de ses bases, mais qui lui avaient permis de la rencontrer, elle. Chaque chose viendrait en temps et en heure, et à dire vrai, il ne souhait pas, ce jour-là, que Lyn soit confrontée en sus à ce qu’il n’était pas loin, lui, de considérer comme un revers de médaille fort peu reluisant.
Pour l’heure, elle était émerveillée et bien qu’elle fît tout pour s’en cacher, Akiera n’avait aucune difficulté à s’en rendre compte. Il la comprenait en un sens ; lui aussi, lorsque tout jeune sa route avait croisé celle du Sanctuaire, il avait eu du mal à croire à ce qui lui avait été montré… mais sans doute était-il plus facile pour un enfant d’accepter de telles entorses aux règles régissant un monde que les adultes considéraient, eux, comme acquis et figé.
Plusieurs fois il coupa court à ses questions pour y répondre avant même qu’elle n’ait achevé de les formuler. Si bien qu’elle finit par lui demander, suspicieuse :
« Tu peux lire dans mes pensées ?
- Je… » Il esquissa un sourire de contrition. « Pas exactement. Disons qu’il m’est facile de les ressentir, lorsqu’il s’agit de gens qui sont proches de moi.
- Ce n’est pas très agréable comme sensation, tu sais. Ni très sécurisant.
- Tu as des choses à me cacher, peut-être ? » La taquina-t-il avant de se voir opposer un air offensé :
- Mon cerveau est une propriété privée, et je n’ai pas envie que tu ailles y farfouiller sans mon autorisation. Que tu n’auras jamais.
- Jamais ? » Elle secoua la tête, résolue.
- Jamais. » Il hocha la tête, vaincu.

« Tu es un homme dangereux, Akiera. » Finit-elle par commenter, un peu plus tard, tandis qu’ils étaient installés l’un en face de l’autre, devant un repas préparé à la va-vite.
- Il paraît. Cela te pose un problème ?
- A vrai dire – elle soupira – ça va sans doute te paraître absurde, mais alors que je devrais me sentir parfaitement en sécurité à tes côtés, j’ai plutôt l’impression que je m’apprête à m’engager sur un chemin… inconnu.
- Et l’inconnu te fait peur ?
- Disons que je me demande si j’ai bien fait, ce jour-là, de me jeter sur toi dans la rue. Déjà que je trouvais que tu ne cadrais pas dans le décor… j’aurais dû me douter que… tout ça – et elle eut un geste dans sa direction, destiné à englober le ça – n’était pas très normal. Je ne sais pas si je pourrais. Sincèrement. »
Elle était si sérieuse qu’il laissa sa main aller se poser sur celle de la jeune femme, en travers de la table. Plantant son regard dans le sien, il murmura :
« Je t’ai déjà posé la question, et je te la repose, maintenant : est-ce que tu me fais confiance ?
- C’est peut-être un peu tôt pour… » Elle ravala néanmoins ses dernières scrupules. Après tout, ne lui avait-il pas, lui, tout confié, au risque de la voir s’échapper pour aller raconter sur tous les toits une histoire aussi extraordinaire ? Certes, il n’avait pas pris un énorme risque ; qui serait allé croire à de telles inepties ? Cependant, elle ne pouvait s’empêcher d’être infiniment touchée par sa démarche. Peut-être même était-elle la première avec qui il acceptait de partager un tel secret… En retournant sa paume, et en liant ses doigts aux siens, elle ne fit qu’anticiper sur la réponse qu’elle lui donna :
« Oui, je te fais confiance. »

 

Groenland, 1er septembre 1970…

Lorsque Akiera ouvre les yeux ce matin-là, elle est partie. Il n’a même pas besoin de se redresser sur le canapé pour confirmer la sensation d’absence qui lui alourdit le corps et le cœur. Tout ce qui faisait sa présence a totalement disparu. Ce n’est pas une surprise ; malgré toute la discrétion dont elle a su faire preuve dans la nuit en rassemblant ses affaires, en bouclant sa valise, et en refermant la porte pour ne laisser que le silence derrière elle, il a suivi chacun de ses gestes, deviné chacune de ses larmes, lu chacune de ses pensées, colères et amertumes.

Il a tout exigé d’elle, et en retour, il lui a tout enlevé. Il le sait. Elle avait accepté de lui faire confiance, avait remis entre ses mains ce qui lui était le plus cher, pour se voir au final flouée et trahie. Lui, le preux chevalier d’or dont l’unique objectif est de vouer son existence à la sauvegarde et au bonheur de l’humanité, n’a pas été capable de rendre heureuse la seule personne qu’il a jamais aimée. Que sont les actes de bravoure, la traversée des périls, les vies rendues et les morts données, le pouvoir et la puissance lorsqu’on se sent à ce point lâche et misérable ?

Lui ne pleure pas. Il ne l’a jamais fait. Pourtant, ce matin-là, quelque chose lui a troué le cœur.