Chapitre 15 : Union et division: tous dans un même combat

 

Pendant que Marine luttait avec la mort face à un mercenaire plus déterminé que jamais, Seiyar subissait sa première défaite. Au moment même où ses pieds s’étaient posés sur la première dalle du seuil de la maison du Taureau, un vent violent l’avait balayé, lui et ses compagnons. Ce souffle n’avait rien d’une brise un peu forte, non. Une véritable gifle sous forme d’ouragan, brûlante et vive. A terre, incapable de remuer, il était dépité par l’attitude du chevalier d’or. Sans même lever le petit doigt, il l’avait mit au tapis. D’une taille peu commune, Aldébaran dominait le bronze telle une statue de pierre gigantesque.

-« Quelle puissance !... voilà donc le véritable pouvoir des chevaliers d’or ! »

-« Alors Seiyar… comprends-tu que ce combat ne mène à rien ?. C’est inutile !. Tous tes météores ne suffiraient pas à m’abattre !. Ton entreprise est vouée à l’échec !! »

-« Non !!... je… je n’abandonnerais pas Saori !»

-« Mmh… tu es peut être plus courageux que je ne le pensais… »

Seiyar se releva tant bien que mal, titubant sur ses jambes tremblantes. Le coup qu’Aldébaran lui avait porté l’avait assommé. Il se concentra pour faire grandir son énergie intérieure, fermant les yeux et les poings. Il prit la pause du cheval ailé, appelant ainsi à travers ses gestes, la puissance de l’animal sacré. Aldébaran persistait dans son mutisme… il ne bougerait pas.

-« Brûle !! Brûle mon cosmos ! Yaaaaaaaaaaaah !!! »

-« Je t’ai déjà que c’était inutile ! Tu es sourds ma parole !! »

A peine Seiyar avait-il lancé son attaque qu’une douleur cinglante le frappa à nouveau. Son corps fut balayé sur toute la longueur de la maison du Taureau, brisant dans sa course deux murs de marbre. Cette fois il ne se releva pas… un miracle s’il était encore en vie !. Le chevalier d’or daigna enfin décroiser les bras. Il fixa d’un air songeur le corps inerte du chevalier, noyé sous les décombres. Quelque chose en lui, sa conscience peut-être, lui disait de cesser ce combat mais il avait sa fierté. Il avait reçu un ordre et n’avait aucune envie de laisser passer des hommes incapables de déployer leur septième sens. C’était là la véritable raison de son courou : si Seiyar et ses compagnons voulaient passer, ils devaient d’abord prouver leur valeur au combat. Il n’était ni cruel ni lâche. Aldébaran avait la justice avec lui. Comme l’avait dit Aiolia à Marine lors de leur mission au Japon, il serait de leur côté. Mais Seiyar à deux doigts de la mort, était loin d’imaginer le combat intérieur qui se jouait à l’instant même dans l’esprit du Taureau.

Ce fut la voix de Marine qui le tira de la léthargie inquiétante dans laquelle il se laissait dériver progressivement.

 

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-« Quel dommage que je sois obligé de te tuer chevalier de l’Aigle !... je t’aurais bien gardé pour me distraire… mais je doute que le Pope approuve cette initiative »

-« … »

Marine respirait très mal, la pression exercée sur ses os était un carcans de feu. Elle suffoqua…

-« Aiolia… Seiyar…. »

-« Inutile de t’agiter te dis-je !! Laisse moi abréger tes souffrances et on en parle plus !! »

Reprenant tout à coup conscience, la jeune femme poussa sa force à son extrême limite, une lumière bleue émanant de son corps endolorit. Jackie écarquilla les yeux. Il se sentit tirer en avant, en direction du précipice, Marine penchée en arrière de toutes ses forces.

-« Mais que fais-tu enfin ?!! Attention !! » 

-« Va au diable !! Je refuse de mourir de la sorte dans les bras d’un criminel !! Aargh !! Ou alors tu mourras avec moi !!»

-« Comment ?!!! »

Une douleur atroce lui déchira les cotes, le colosse ayant augmenté la pression sur sa victime. Marine ne relâcha pas ses efforts. Elle poursuivit sa contorsion jusqu’à percevoir le vide dans son dos. Elle devait tenter le tout pour le tout, sa vie importait peu au final. A l’instant précis où elle se sentit tomber en arrière, entraînant dans sa chute son agresseur, elle perçu un appel à l’aide. Elle entendit à peine le cri de Jackie qui l’avait lâchée, finissant sa course au fond du gouffre béant, hurlant à la mort. Elle n’entendit que cet appel à l’aide. C’est alors qu’elle comprit.

-« Seiyar ! Seiyar rappelle toi ce que je t’ai appris… rappelle toi le sabre !! »

 

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-« Le sabre ?... Marine ??? »

-« Souviens toi de ce que je t’ai appris… tu ne pourras vaincre ton ennemi qu’en trouvant son point faible. Mais pour ce faire, tu dois d’abord le forcer à te montrer sa faille, en le poussant à attaquer !. C’est au moment où le sabre est sortit de son fourreau que tu annules son pouvoir, car un sabre dégainé est déjà un sabre mort. Rappelle toi de cela !! »

Seiyar avait perçu la peur, la peur de mourir. Il comprit que Marine luttait elle aussi pour sa survie, quelque part sur la terre du Sanctuaire. Cette fois il ne pourrait compter que sur lui-même, tout comme elle. Il se rappela donc ce jour là… le jour où elle lui avait donné la leçon du sabre.

Flash-back

-Je n’y arriverais jamais !! »

-« Bien sûr que si !. C’est seulement par manque de confiance en toi que tu hésites, mais si tu ne te lances pas tu ne me vaincras jamais ! »

-« Tu dégaines beaucoup trop vite ! Je n’ai pas le temps de parer ton coup ! »

-« Regarde bien… et écoute ce que je vais te dire : un sabre dégainé est un sabre vaincu. Tu dois tout faire pour me forcer à être à découvert. A présent, en garde ! »

Il la revit se mettre en position, impassible derrière son masque, ne trahissant aucune intension, aucun sentiment. Il s’était mit en garde lui aussi.

-« Je dois la forcer à dégainer… je dois trouver la faille ! »

La suite lui revînt comme un flash, alors qu’il pensait l’avoir oublié : Seiyar avait attaqué, poussant Marine à réagir. Elle avait dégainé son sabre. La femme chevalier s’était élancée, brandissant la lame qui devait s’abattre sur lui. Mais Seiyar perçu la faille. Il s’agenouilla et arrêta la lame entre ses mains.

-« Tu as compris, ça y est… j’abandonne… tu m’as vaincue ! »

Fin du flash-back

Seiyar reprit difficilement ses esprits. Il se redressa, le corps alourdit par les gravas pesant sur ses membres ensanglantés et chercha du regard son adversaire. Persuadé que Seiyar était à l’article de la mort, Aldébaran s’en allait régler le sort de ses compagnons, toujours inconscients suite au coup violent qu’ils avaient reçu. Il devait agir et vite !. Aldébaran sentit un cosmos près de lui. Il se retourna.

-« Mmh ???!! Impossible !! Toi ?????????!!!! »

-« Oui, moi !!!! Je n’ai pas dit mon dernier mot !!! »

-« Mais qu’est-ce qu’il fabrique ?!! Parbleu !! Mais c’est qu’il compte m’attaquer !!! »

-« Je vais te forcer à quitter cette attitude fière et stoïque que tu adoptes depuis le début… et m’emparer de ta corne d’or. Je te mets au défi !!! »

-« Pauvre inconscient !. Seiyar tu es très courageux je dois bien le reconnaître !... Ecoute… j’acceptes ton défi mais je préfère t’avertir que tu n’as encore rien vu de ma véritable force !. Prépare toi à subir un nouvel échec !! »

-« Mais que fait-il ?... Quelle est cette position ? »

-« Par la corne du taureau sacré !!!!!!! »

Aldébaran s’élança sur Seiyar, masse impressionnante écumante de rage telle un taureau à la charge. Pégase prit peur sur le coup, avant de se ressaisir et songer à son objectif. Plus le temps de penser, plus le temps non !!.

-« Par les météores de Pégase !! »

-« Que de temps perdu !!!!!! »

Le choc tant attendu n’eu finalement pas lieu. Aldébaran cru avoir frappé Seiyar, mais la voix amusée du chevalier le fit lever la tête. C’était une diversion !.

-« Je suis là !... Et bien, ta vision serait-elle brouillée taureau ?! »

-« Grrrrrrr !! Tu vas me payer ça Seiyar !! Avorton, viens ici, je t’attends !! »

-« A ton service !! Yaaaaaaaah !! »

Une lumière aveuglante vînt éblouir le puissant colosse d’or, le forçant à cligner des yeux. Dans la seconde qui suivit, Seiyar porta son attaque, fondant sur son adversaire depuis les combles où il s’était réfugié, la main brandit en direction du casque d’or à deux cornes. Profitant de l’effet de surprise et de sa vitesse, Seiyar trancha une des cornes d’un geste précis, doublé d’un coup de pied qu’il décocha avec force dans la joue du Taureau. Le choc fit basculer cette masse de muscles avec violence, l’envoyant valser un peu plus loin, à grand renfort d’éboulements et de gémissements plaintifs. Pégase se réceptionna sans mal, fixant avec attention le lieu de l’impact. Une poussière peu commune nimbait l’endroit où Aldébaran avait fini sa course, l’empêchant de distinguer quoi que ce soit. Un éclat doré lui indiqua que le chevalier d’or s’était relevé.

-« Bravo Seiyar !... tu as réussi… désormais je ne peux plus rester sans bouger… je pourrais poursuivre ce combat indéfiniment, mais tu as prouvé ton intelligence… ce serait faire preuve d’arrogance que de poursuivre cet affrontement. J’accepte de reconnaître mon échec… tu peux passer ! »

-« Comment ? Toi Aldébaran, tu me laisses passer ?! »

-« Ne me fais pas répéter ce que je viens de dire Seiyar !. Je déteste avoir à l’avouer mais tu es le premier qui ait réussi à s’emparer d’une de mes cornes… ce qui me prouve que tu es capable de t’éveiller au septième sens. De ce fait, tu as peut être une chance d’arriver jusqu’au Pope… car seul un chevalier qui possède et maîtrise le septième sens pourra affronter l’ensemble des chevaliers d’or. Cependant méfies toi !!. Ceux que tu rencontreras après moi sont loin d’être aussi bons de cœur et d’esprit. Souvient toi de ce que je t’ai dit… »

Seiyar était cloué sur place. Lui qui pensait qu’Aldébaran était cruel et sans cœur, à l’instar de Cassios, il s’était trompé. En réalité le chevalier d’or du Taureau avait tout d’un agneau. Sous sa carapace épaisse se cachait un véritable cœur noble, un vrai chevalier. Il ne devait pas perdre de temps.

-« Je te remercie chevalier !... »

Alors qu’il se dirigeait vers ses compagnons pour leur demander de le suivre, Seiyar fut stoppé par Aldébaran qui s’interposa.

-« Enfin que fais-tu Seiyar ? Ne perd pas de temps à les réveiller, c’est inutile ! »

-« Quoi ? Mais… tu viens de me dire que tu nous laissais passer et je… »

-« Toi seulement ! Pas tes compagnons ! »

-« Mais enfin, pourquoi ?! »

-« S’ils veulent passer il leur faudra également se mesurer à moi !. S’ils me prouvent leur capacité à atteindre le septième sens alors ils auront gagnés le droit de franchir ma maison ! »

La mort dans l’âme, Seiyar accepta les conditions. Shyriu fut le premier à ouvrir les yeux, suivit de Shun et Hyoga. Il les mit rapidement au courant de la situation et les trois amis se résignèrent. Loin d’être inutile, cette épreuve serait pour eux révélatrice. Soit ils réussissaient et continuaient leur route, soit ils échouaient et l’aventure s’arrêtait là.

-« Pars devant Seiyar, ne nous attend pas »

-« Oui, Shyriu à raison !. Tu perds un temps précieux en restant avec nous… nous trouverons un moyen pour vaincre le Taureau »

-« Dépêche toi Seiyar ! Tu ne devrais déjà plus être ici ! »

-« Bien… soyez prudents et n’oubliez pas. Sa force est terrifiante ! Ne vous laissez pas envahir par son cosmos destructeur, ne le laissez pas vous toucher ! »

Shyriu fixa son ami par la pensée, ses yeux toujours voilés par la cécité.

-« C’est entendu, soit tranquille. Il ne nous arrivera rien !»

-« J’ai confiance en toi mon ami. Bonne chance !! »

C’est ainsi que contraint de laisser ses trois compagnons derrière lui, Seiyar se lança à l’assaut de la troisième maison : celle des Gémeaux.

 

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Quelque part sur les terres du domaine sacré, au fond d’un précipice, un corps mutilé gisait sans vie. Des corbeaux de mauvais augure planaient au dessus du vide, le vent solitaire faisant écho à leurs sinistres croassements. Aucune trace du corps de Marine. La jeune femme était tombée plus haut, heurtant par chance un bloc de pierre, saillant de la falaise principale. Elle était mal en point cependant, contusionné de partout, inconsciente. Dans son esprit, les images se mêlaient, la fatigue et les épreuves…  

-« Relève toi… tu fais partie toi aussi de mes chevaliers… relève toi Marine… »

-« ?... »

-« Tu m’as juré fidélité le jour où tu es venue me chercher… n’oublie pas qui tu es… j’ai confiance en toi chevalier d’argent de l’Aigle !! »

-« Athéna ?... »

Elle ouvrit les yeux d’un coup, comme si un électrochoc l’avait ramenée dans un éclair à la surface. Elle était certaine d’avoir ressentit une puissance énergie l’envelopper…

-« Athéna ?!! »

La jeune femme se redressa tant bien que mal, contrainte de demeurer assise un petit moment, tant son corps et son esprit la faisaient souffrir. Elle fixa ses jambes…

-« Mon armure en a prit un coup !. Les genouillères sont brisées, mes bracelets de force couverts de sang… je dois me dépêcher de retourner au camp pour trouver de l’aide et avertir les chevaliers ! »

C’est avec courage mais le corps brisé que Marine s’engagea sur la route des temples, priant en son fort intérieur pour que Seiyar ait survécu à son affrontement.

 

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Depuis sa demeure, haute et élancée vers le ciel, Shura fixait l’entrée de la voie sacrée. De son regard perçant, il avait pu distinguer le petit groupe d’enfants (car il les considérait comme tels), qui s’étaient engagés avec véhémence sur la route des temples zodiacaux. L’attitude de Mü à leur égard ne l’avait pas surprit outre mesure. Il s’y attendait. Depuis qu’Ayoros avait prit la tête de la rébellion contre l’autorité suprême de la déesse, un vent de folie avait saisit le Sanctuaire, semant le doute dans les esprits de chacun. Mais il n’était pas de ceux là. Non. Lui, Shura chevalier d’or du Capricorne et donc de la dixième maison se considérait depuis son accession au titre, comme l’héritier des chevaliers passés ici avant lui et ayant portés un jour son armure. Etre né sous le signe du Capricorne constituait pour lui une faveur des dieux, une marque de la confiance totale unissant ce signe à la justice et donc… à la déesse. Un jour, Aldébaran lui avait fait remarquer qu’il était orgueilleux. Se prévaloir d’être le favori en titre n’était bon qu’à lui attirer la haine de ses compagnons… ils étaient jeunes à l’époque. Ils s’entraînaient tous ensemble… tous , ou presque.

Aussi loin qu’il s’en souvienne, un seul d’entre eux le fixait d’un regard méprisant, un regard emplit de haine et de défi. Une sourde colère enfouie depuis trop longtemps, doublée d’une frustration évidente… le lionceau attendait son heure, prêt à frapper quiconque évoquerait la mémoire de son frère. A travers lui, il revoyait le regard du Sagittaire. Lui… le chevalier parfait, le plus intègre, le plus fort, destiné à être le futur Pope. Comment son meilleur ami avait-il pu le décevoir de la sorte ?. Comment avait-il pu croire en sa bonne foi ?. Ironie du sort, c’est à lui qu’avait été donné la tâche d’accomplir la sale besogne. Il l’avait fait, anéantissant pour toujours les souvenirs de ce frère d’arme tant aimé.

Bien entendu, Aiolia ne l’avait jamais porté dans son cœur. Malgré ce stupide sentiment de culpabilité qui l’habitait parfois, Shura n’arrivait pas à reconnaître l’arbitraire de ses actes. Pour lui, seul celui qui détient la justice possède le pouvoir suprême. Que ses actes soient bons ou mauvais, peu importe… s’il a le bon droit pour lui. La justice devait être tranchante comme la lame d’une épée, implacable et solitaire…. Comme lui.

-« Solitaire, moi ?... balivernes !! »

Abandonnant son poste de garde, Shura pénétra dans sa demeure. Il avait le temps de les voir venir… s’ils parvenaient jusque là !. Il saisit une coupe et l’emplit de vin, la porta à ses lèvres pour savourer cet instant de quiétude. Il saisit un tabouret placé là et s’assit, songeur…

-« Camus… j’espère que ton cœur ne flanchera pas lorsque ton disciple se présentera à ta porte. Ce cœur mou et vulnérable que tu as offert àArsinöé… Imbécile !. Elle méritait mieux que ta pitié tintée de mutisme. Maintenant elle est partie et tu l’as perdue !. C’est peut être aussi bien. Elle semble être du côté des traîtres… ce qui confirme une chose : la faiblesse n’est pas dans le camp des forts, voilà pourquoi je préfère la solitude à la souffrance abjecte des sentiments humains… »

Evoquer en songes le prénom de la jeune femme tant désirée mais jamais atteinte, réveilla en lui des pulsions inassouvies. Sur ce terrain comme sur d’autres, il ne supportait pas la concurrence. Ne pas dominer lui était insupportable. Il finirait par obtenir ce qu’il cherchait, il en était persuadé.

-« Non… Non je ne regrette pas d’avoir éliminé Ayoros. Il s’était dressé contre nous… j’aurais dû te tuer aussi Aiolia. Mais tu n’étais qu’un enfant… j’étais incapable de porter la main sur un enfant… aujourd’hui tu t’es dressé contre nous, moi qui pensait que tu étais devenu raisonnable et que tu avais retrouvé tes esprits !. Tu me déçois… tout comme ces pathétiques chevaliers de bronze… tout comme Camus !!!. Quant à toi Aldébaran !!! Tu es stupide !!! À cause de toi Seiyar est toujours vivant, mais je doute qu’il réussisse à passer le seuil de la troisième maison…»

 

 

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La maison des Gémeaux se dressait tel un barrage en face des yeux admiratifs d’un Pégase essoufflé, à force de gravir des marches qui semblaient sans fin.

-« Voilà donc la demeure des Gémeaux !. Quel temple gigantesque… pourtant tout est silencieux. Personne ne s’est présenté sur le seuil… se pourrait-il que le chevalier n’ai pas réussi à sentir ma présence ? »

Il avança tout en restant sur ses gardes, attentif aux moindres bruits alentours. Il gravit les marches menant au seuil et se présenta à l’entrée du temple.

-« Personne… je ne comprends pas !. Je dois en profiter pour avancer, si le chevalier ne me barre pas la route, j’aurais gagné un temps précieux ! »

C’est ainsi que Seiyar se remit à courir à petites foulées, encore et encore, jusqu’à ce qu’il perçoive devant lui la clarté solaire.

-« La sortie !! Ça y est, j’ai atteins la sortie ! »

Faisant un bond vers l’extérieur, il s’arrêta une fois au grand air et se retourna. Ce qu’il découvrit acheva de ruiner ses espérances. Il était revenu au point de départ !.

-« Non, c’est une plaisanterie ?!! Comment une telle chose est-elle possible ?!. Sorcellerie !! Aaaaaargh !! »

Sans attendre, il pénétra dans la maison des Gémeaux une nouvelle fois, son esprit refusant d’admettre la supercherie. De nouveau la lumière, la sortie… et la déception. Des bruits de pas l’alertèrent. Il se retourna et vit arriver avec soulagement ses compagnons, rescapés de la maison du Taureau.

-« Seiyar ?!! Mais que fais-tu encore là ? Le chevalier des Gémeaux ??... »

-« N’est-il pas ici ? »

-« Oh !! Regardez !!! »

Une lumière dorée attira leur attention.

-« De quoi s’agit-il ? »

-« Je suis heureux de constater que vous avez pu vaincre Aldébaran… le problème maintenant est de traverser cette maison ! »

-« Que veux-tu dire ? »

-« Tout simplement que le chevalier n’est pas ici et que j’ai eu beau tenter par trois fois de franchir sa demeure, je n’ai jamais pu réussir à en atteindre la sortie »

-« Comment ? Mais cela ne peu vouloir dire qu’une chose : le chevalier des Gémeaux n’existe pas !... ou alors c’est un piège ! »

-« Un piège ? Que veux-tu dire Shyriu ? »

-« Une illusion destinée à nous faire tourner en rond des heures durant… car plus le temps passe, plus nous perdons nos chances de porter secours à Athéna. Mais cette attitude est synonyme d’une personnalité vile et sans scrupule, qui préfère agir à distance plutôt que de se salir les mains »

-« Oui tu as raison !. Ce chevalier serait donc si lâche que ça ? »

-« De toute façon peu importe !. Nous n’avons pas le temps de discuter, tentons une nouvelle fois de pénétrer cette demeure et nous verrons bien »

-«Oui tu as raison ! »

Seiyar et ses compagnons se mirent en marche, parcourant la demeure jusqu’à tomber sur…

-« Par Saint Georges, une armure !!! »

-« Elle n’était pas ici tout à l’heure ! Je jure qu’il n’y avait âme qui vive en ces lieux ! »

-« Une armure sans propriétaire… étrange… »

-« Shun ! Ta chaîne ressent-elle quelque chose ? »

Le long de son flanc droit, la chaîne d’Andromède de Shun ondulait étrangement, partagée entre l’attaque et la protection. Le chevalier fronça les sourcils.

-« Visiblement elle ne détecte aucune présence hostile, sinon elle aurait attaqué depuis longtemps !. Ce qui me paraît plus étrange, c’est cette impression bizarre. A croire que l’armure est vivante… je sens une puissante cosmo énergie cachée derrière le métal »

-« Si énergie il y a… c’est que le propriétaire ne doit pas être loin. Je propose de passer quand même, qu’en dis-tu Shyriu ? »

-« Je suis d’accord avec Shun… bien que cette armure semble inerte, elle dissimule quelque chose !. Oh ! Attendez !! »

-« Qui y a-t-il ? »

-« Je perçois une sortie ! »

-« Comment ? Tu es sur ? De mon côté je ne vois rien ! »

-« Shun, Hyoga… je propose que nous nous séparions. Prenez ce passage et avec Seiyar nous tenterons par là »

-« Entendu !. Il est en effet inutile d’attendre ici plus longtemps. Si l’un d’entre nous parvient à sortir de cette maison, il devra poursuivre sa route en direction de la suivante, sans se préoccuper des autres. C’est entendu ? »

Un silence général accueillit la proposition de Hyoga. Etre séparés faisait partie des risques encourus en venant au Sanctuaire, ils le savaient. Seiyar finit par répondre.

-« C’est d’accord !. Allons-y Shyriu ! »

Les deux chevaliers entreprirent leur course, Hyoga et Shun disparaissant dans les couloirs opposés. Tout était calme, l’armure n’avait pas bougée.

-« Regarde Shyriu !! La sortie !! »

-« Oui… apparemment nous avons réussi ! »

Soulagés à l’idée d’avoir enfin résolu le problème, les deux compères sortirent sur le parvis. Mais de nouveau, ils constatèrent qu’ils étaient revenus sur leurs pas. L’entrée se dressait là, rieuse et impériale, jetant à leurs figures, la réalité de leur défaite.

-« Par l’enfer !!! »

-« Attend Seiyar ! »

-« ?!! »

-« Si nous sommes revenus à la case départ… où sont Shun et Hyoga ?!!! »