Chapitre 1
Grèce, Sanctuaire
Une brise légère soufflait dans le lieu abandonné et vide.
Un ciel d’encre plongeait le sanctuaire dans le noir. Seules les étoiles,
petites taches claires dans le firmament sombre, et la lune éclairaient
le Sanctuaire. À première vue, il n’y avait aucune trace
de vie, tant le silence régnait. Mais en regardant mieux, on pouvait
distinguer un petit garçon d’une dizaine d’année descendre
le long escalier des douze maisons, pour enfin s’asseoir sur les marches
du premier d’entre eux.
L’enfant avait des cheveux bruns roux en pétard, des yeux bleu
clair et rieurs, ainsi qu’un visage ressemblant à celui de l’être
qu’il venait de perdre. Son regard dans le vague, il regardait le Sanctuaire
froid et noir. Les temples étaient tous à moitié tombé.
Sans qu’ils ne comprennent pourquoi, ceux qui étaient encore sur
pied s’étaient écroulés d’un coup, comme pour
montrer leur tristesse d’avoir perdu leur chevalier. Tous les gardes étaient
partis sans demander leur reste tandis que le peu de servantes qui vivaient
dans le Sanctuaire restaient. En fait, avec elles, seuls Marine, Shina, June,
Jabu, Géki, Ban, Ichi, Nachi et Kiki y étaient restés.
Tous étaient complètement abattus et Jabu avait proposé,
sans doute pour leur changer les idées, d’entraîner un apprenti.
Il pourrait ainsi prendre la suite des chevaliers d’or, une fois qu’ils
auraient retrouvé les armures de cet ordre. Seulement, Shina s’y
était opposé fermement, disant que les cinq chevaliers de bronze
étaient certes courageux, mais faibles, aussi. La licorne était
vraiment furieuse quand Shina avait employé ce dernier adjectif. Il était
tellement furieux qu’il a réclamé un duel avec elle…
et il s’en était sortit avec un mètre de bandage.
Le gamin leva la tête et regarda les étoiles. Il avait l’impression
de voir le visage souriant et angélique de son maître et tuteur.
Il lui manquait tellement… Il ferait n’importe quoi pour le revoir,
le ramener sur terre. Il souhaitait tant qu’il le serre à nouveau
dans ses bras... En fait, il aimerait que tous les chevaliers d’or et
divins reviennent, même s’il ne les connaissait pas tous très
bien. Mais c’était un rêve d’enfant… Jamais ils
ne reviendraient, il le savait très bien. Mais le rêve n’était-il
pas raison de toute vie ?
Il entendit des pas se rapprocher de lui, par derrière. Il reconnut la
marche timide de June.
« À quoi penses-tu, Kiki ?
- À pas grand-chose.
- Alors pourquoi regardes-tu ainsi les étoiles ?
- Parce que je m’ennuie. »
C’était vrai, il s’ennuyait. Ce n’était pas
facile pour lui, un gosse de huit ans, de vivre avec des gens qui avaient minimum
quatre ans de plus que lui, ainsi que l’esprit et la force d’un
adulte. Les seuls moments où il m’amusait, c’était
quand il y avait une petite bagarre ou une dispute. En plus, il ne se sentait
vraiment bien qu’avec Marine, Shina ou June. Ce n’était pas
facile pour elles non plus. Seiya manquait beaucoup à Shina, Aiolia à
Marine et Shun à June. Elles se confiaient tout le temps à Kiki,
étant donné qu’une faisait des efforts pour supporter les
cinq autres, une autre était plus du genre solitaire et la dernière
ne les connaissait pas du tout, et se sentait gênée en leur présence.
June le regarda. Elle était très jolie sans son masque, ses traits
de jeune fille n’ayant pas encore disparus, au contraire de certaines
autres femmes chevaliers. Elle ne le porte plus, comme les deux autres. Elles
n’ont plus à le cacher puisque pratiquement plus personne ne peut
les voir. Quant à Seika et Shunreï, elles étaient parties
vivre à l’orphelinat avec Miho. Elles étaient trop tristes
par la mort de leur « chéri ».
L’enfant soupira et s’allongea sur les marches. June l’imita.
« Regarde, Kiki, dit-elle en pointant du doigt un groupe d’étoile.
C’est celle du Bélier. »
L’intéressé regarda la constellation. C’était
vrai que le lendemain, c’était le premier Avril. Se serait son
anniversaire. Mais un anniversaire sans son maître était un anniversaire
raté. Il se souvenait, avant… Il ne faisait pas vraiment de fête,
mais Mû jouait avec lui au jeu qu’il voulait et lui m’offrait
du pain d’épice, son péché mignon. Re-soupir. Il
s’était toujours très bien occupé de lui. Il ne l’avait
jamais punit avec des gifles, mais avec des taches ménagères,
mais elles n’étaient jamais exagérées… C’était
comme son père, son frère… Kiki l’adorait et rêvait
d’être comme lui un jour.
Tout à coup, il se redressa. June le regarda, étonnée.
« Il y a un problème, Kiki ?
- Regarde là-haut ! La constellation des Gémeaux brille plus
que d’habitude !
- C’est vrai, mais il n’y a pas de quoi… En dirait que quelque
chose descend du ciel !! »
Ils se levèrent. C’était comme une étoile qui s’était
décrochée du ciel et se dirigeait vers eux Elle était énorme,
et on aurait dit qu’elle était faite de deux partis. Plus elle
descendait, plus une chaleur étouffante commença à se faire
sentir, ainsi qu’une odeur de brûlé. La sphère se
dirigea vers la maison des Gémeaux et un bruit assourdissent se fit entendre
tandis que la boule de feu s’écrasait sur les décombres
du temple. Les autres chevaliers couraient vers eux, attirés par la lumière
qui s’échappait de la boule et de l’explosion. Ils coururent
à toutes jambes vers le temple, qui cette fois était complètement
démolit. Les murs étaient tombés par terre et les restes
de piliers et de plafond aussi sous l’effet de la chute. Ils essayèrent
de pousser les morceaux de pierre ou de marbre tant bien que mal, sans ne rien
trouver. Tout à coup, le gamin vit une main en sang.
« Eh, venez m’aider ! Leur cria-t-il. Je crois que j’ai
trouvé quelque chose ! »
Géki, Ban et Shina lui vinrent en aide et tous les quatre réussirent
à dégager… Saga. Stupéfaite et tremblante, Shina
mit sa main sous sa gorge. Des légers battements se faisaient sentir
sous ses doigts. Il était vivant… Enfin… façon de
parler. Délicatement, ils réussirent à le sortir de l’éboulement.
Il était dans un état plus que pitoyable. Il saignait de partout
et ses os avaient l’air très fragile. Kiki se demandait comment
il faisait pour être encore en vie. Tomber du ciel, c’était
quelque chose.
Deux minutes plus tard, Jabu s’écria avoir découvert une
jambe. Avec encore plus de douceur qu’avec Saga, Marine, June et Jabu
réussirent à sortir Kanon des décombres. Alors lui, il
était le plus fort. Il était englué de sang et ses os étaient
aussi fragiles que le verre. Il n’avait pas dû être protégé
par une armure, lui. Ça se voyait. D’ailleurs, le jeune garçon
se demanda où elles étaient passées. Peut-être détruites…
Une conclusion pas très réjouissante. Avec difficulté,
ils emmènent les deux blessés à l’infirmerie du Sanctuaire.
Jabu et Nachi nettoyèrent, avec dégoût, Saga et Kanon et
les habillèrent. Shina et Marine vinrent ensuite les bander. Les deux
frères sortirent, verts comme des extraterrestres. L’enfant devina
qu’ils allaient vomir. Et il avait raison. Quand ils revinrent cinq minutes
plus tard, ils étaient blancs comme des cachets d’aspirine. Il
rit.
« Arrête de te moquer, toi ! Lui cria Jabu, dégoûté
et en colère.
- Mais, je ne me moque pas, je ris !
- Eh bah, arrête de rire ! Cria-t-il de nouveau, encore plus en colère.
- Laisse le Jabu, dit Géki. Nachi a l’air d’avoir mal à
la tête et vu la tienne, c’est normal que Kiki rie.
- Et qu’est ce qu’elle a, ma tête ?!
- Elle est toute blanche » lui répondit Shina en sortant de
la chambre avec Marine.
Alors là, ils n’en prouvèrent plus. Ils se mirent à
éclater de rire comme ce n’était pas possible. C’était
sans doute nerveux. La joie de retrouver deux chevaliers d’or vivants
les rendait euphoriques. Ils n’avaient jamais autant ris depuis la bataille
d’Hadès.
Tout à coup, une nouvelle explosion retentit, les prenant par surprise.
Ils sortirent en trombe dehors. Cette fois, c’était au tour du
temple du Lion. Les chevaliers de bronze et Kiki coururent en direction des
temples. Ils arrivèrent au bout de cinq minutes, le temps de monter les
autres maisons, dans celle du Lion. L’état du temple était
le même que celui des Gémeaux, quoique un tout petit peu moins
détruit. Ils écartèrent les pierres, et trouvèrent
Aiolia, la jambe cassée et saignant abondamment. Une explosion retentit,
les faisant tous sursauter. Nachi et Jabu faillirent lâcher le chevalier
du Lion. C’était au temple du Scorpion… La licorne et le
loup descendirent pour amener Aiolia, et le nettoyer sans doute, tandis que
Ban, Géki, Ichi, June et Kiki montèrent au huitième temple.
L’état de la maison était le même que celui des précédents.
Ils le fouillèrent comme ils le pouvaient pour trouver Milo, qui restait
introuvable.
Une nouvelle explosion.
« Bordel ! Ils vont arrêter de tomber là !
À croire qu’il pleut des chevaliers !! » S’exclama
Géki, à juste raison.
Kiki monta les escaliers, accompagné de June en laissant les deux autres
continuer les recherches. Ils ne savaient pas trop où la personne était
tombée. Le garçon et la jeune fille s’arrêtèrent
devant le temple du… Sagittaire. Alors… Aioros serait… vivant ?
June et lui écartèrent les morceaux de roches effondrés.
Pas la peine de raconter l’état du temple, ni celui du chevalier
quand ils le trouvèrent.
Avec difficultés, Les deux jeunes gens le ramenèrent à
l’infirmerie. June et Kiki n’arrivaient toujours pas à le
croire. Le chevalier qui avait sauvé Athéna et qui était
mort il y avait pratiquement quatorze ans était vivant…. Ils n’auraient
jamais cru que ça se passerait un jour… avant l’anniversaire
du jeune tibétain ! Tout le monde en resta bouche bée en
les voyant arriver avec lui. C’était encore la Licorne et le Loup
qui s’étaient occupé de sa toilette. Cinq chevaliers d’or
de retour sur terre en une soirée. Si cinq d’entre eux étaient
revenu, alors Mû reviendrait…? L’apprenti l’espérait.
« Allez, au lit tout le monde ! s’exclama Marine. Demain,
nous aurons une dure journée. »
Elle avait raison. Kiki se téléporta dans la maison du bélier,
se déshabilla et alla vite se coucher dans le lit de son maître.
Le soleil se leva. Les rayons passant à travers la fenêtre l’aveuglèrent
quelques instants. Mais ce jour-là, il allait peut-être retrouver
son maître… À cette pensée, il ne se sentit plus du
tout fatigué. Kiki s’habilla à la vitesse grand V, fit le
lit et courut dehors en direction de l’infirmerie. Les autres étaient
déjà debout, sauf les deux vomisseurs. Remarque, ils les comprenaient.
Laver des hommes dans un état aussi pitoyable, ce n’était
pas de la rigolade.
« Marine, tu sais où pourrais être les autres chevaliers ?
- Et bien je ne suis pas sûre…
- Alors tu sais où ils sont ? demanda soudainement Shina.
- Je pense savoir. Les chevaliers qui nous sont revenus étaient tous
grecs, donc je pense que les autres vont revenir dans leur lieu de d’origine.
- Tu veux dire que Seiya et les autres sont au Japon ? Demanda Géki.
- Ce n’est qu’une supposition.
- Alors on va voyager dans le monde pour aller les chercher ? Dit Ichi
avec dégoût.
- A moins que tu ne veuille être à la place des deux autres.
- Mais qui va s’occuper des cinq autres chevaliers ? Questionne-je pour
éviter la dispute.
- Moi, Jabu et Nachi vont rester ici, répond Marine, vous autres, vous
partez. C’est d’accord ?
- D’accord ! Nous écrions nous en chœur.
Une grande joie parcoura le corps du jeune garçon. Il allait revoir son
maître après ces longs mois d’absence. Ichi allait partir
au Japon, Shina en Suède et en Sibérie, Géki en Espagne
et en Italie, June en Inde et en Chine, Ban au Brésil et Kiki à
Jamir. Marine lui donna le nécessaire pour manger et soigner, et il sortit
de la maison. Il ferma les yeux, respira un bon coup et se concentra. Une aura
dorée entoura son corps et le réchauffa. Que c’était
bon de ressentir cette chaleur à l’intérieur de soi…
Une chaleur qu’il n’avait plus sentis depuis plusieurs mois... Il
se téléporta à Jamir.
L’air chaud et méditerranéen laissa place au vent froid
du Tibet. L’enfant respira l’air si familier de ce lieu, où
il avait eu le bonheur de rencontrer et vivre avec son maître depuis qu’il
avait deux ans, sans ouvrir les yeux. Il voyait déjà la tour,
le sol… son maître… Ses paupières se soulevèrent.
Il faillit faire un arrêt cardiaque. Les yeux écarquillés
et la bouche bée, il lâcha tout ce qu’il tenait dans ses
mains. S’étalait de tout son long, à même le sol,
un homme aux habits tous déchirés que cachait ça et là
des cheveux mauves englué de liquide rouge, le tout dans une marre de
sang. Des larmes lui montèrent aux yeux.
« Mûûûûûûûûûû !!! »
Hurla-t-il.
Il courut vers le blessé et le retourna délicatement sur le dos.
Il se laissa faire comme un poids mort. Son corps était tout égratigné,
ainsi que son visage et il saignait abondamment. L’apprenti prit son pouls.
Son cœur battait… et sa respiration était saccadée.
Il avait dû arriver le matin, vu son état. Le plus jeune le téléporta
à l’intérieur de la tour, dans son lit. Il ressortit chercher
les vivres et le nécessaire pour le soigner. Ensuite, une fois rentré,
il le lava calmement et délicatement, comme s’il avait peur
de lui faire mal, et le soigna. Puis, avec un effort surhumain, il réussit
à le faire léviter pendant quelques minutes, le temps de changer
ses draps. Ensuite, il le coucha et alla dans la cuisine.
Tibet, Jamir
Vivant… Il était vivant… Il sentait son cœur battre
dans sa poitrine et un tissu fin sur sa peau. Où était-il ?
Comment était-il arrivé dans cet endroit plutôt chaud ?
Que lui était-il arrivé ?... Toutes ces questions se bousculaient
dans sa tête, lui donnant un mal de crâne énorme. Tout ce
dont il se souvenait, c’était d’avoir divagué dans
les dimensions… ou dans la mort… il n’en savait rien…
tout était noir… il ne voyait rien… pas même son corps…
il marchait sans s’arrêter… dans un chemin sans fin…
sans début… et puis le vide… il était tombé
dans le néant… pendant des jours… pour arriver sur quelque
chose de ferme…
Où était-il ? Il entendait quelques bruits très faibles…Il
prit son courage à deux mains et ouvrit les yeux. Non… C’était
impossible… Il était chez lui… Dans la tour… dans un
lit… habillé et soigné… Qui avait pu venir ici pour
faire ça ?... Kiki… Il était le seul capable de venir
à cet endroit-là sans risques… C’était la première
personne qu’il voulait voir dans son errance et celle auquel il tenait
le plus. Pour lui, il est comme un fils, ou un petit frère qu’il
n’avait pas et qu’il n’aurait jamais.
Il arriva avec beaucoup de difficultés à se redresser sur son
lit. Ses os lui faisaient horriblement mal, craquaient sous l’effort,
et le reste de son corps lui faisait mal de partout. Il entendit des pas qui
venaient en direction de sa chambre. La porte s’ouvrit sur un petit rouquin
aux yeux bleus, qui hurla à sa vu : « Mû !!! ».
Il courut dans sa direction, des larmes commençant à couler sur
ses joues. Il lui sauta dans les bras que le jeune homme tendait pour l’attraper.
Ses os craquèrent de nouveau mais il sentit à peine la douleur,
tellement il était occupé à serrer son disciple contre
lui et à verser des larmes de bonheur. Tous deux étaient secoués
de sanglots qu’ils ne pouvaient retenir. Mû l’aimait tant…
Il embrassa ses cheveux. L’enfant resserra ses bras autour de son cou.
Ils ne savaient pas combien de temps ils s’étaient étreint,
mais pour eux, ça avait duré des heures. Kiki s’écarta
de son maître et le regarda avec des yeux rougis par les larmes Quelques
larmes coulaient encore. Puis, ils soupirèrent. Kiki vint à nouveau
se caler contre son aîné.
« Tu m’as beaucoup manqué, Mû.
- Toi aussi tu m’as manqué, lui répondit-il, d’une
voix que le tibétain ne croyait plus pouvoir entendre, en l’enlaçant
de nouveau. Dis-moi, est-ce que les autres chevaliers d’or sont vivants ?
- Pour l’instant, seuls les grec Saga, Kanon, Milo, Aiolia et Aioros sont
revenus.
- Même Aioros ? Mais au fait, que fais-tu ici ?
- Marine pensait que les chevaliers morts reviendraient dans leur lieu d’origine.
Alors je suis venu ici.
Le Bélier lui caressa doucement ses cheveux. Le rouquin se resserra contre
lui. Le chevalier revenu lui chuchota : « Merci… »
Sibérie, plaine
Dans une température avoisinant les moins trente degrés, une jeune
femme marchait dans les plaines de Sibérie. Gelée juste qu’aux
os, elle avançait droit devant elle, sans s’arrêter. Il faisait
si froid… Comment Camus et Hyoga avaient-ils pu vivre à cet endroit-là ?
« Ces deux là doivent avoir le sang très chaud…
ou très froid. Et moi qui ne suis habituée qu’au soleil
de Grèce… Alors la Sibérie… »
Elle ne cessait de se plaindre intérieurement. Elle n’en pouvait
plus de marcher. L’aéroport était assez éloigné
du village où s’étaient entraînés les deux
chevaliers des glaces et aucun avion ne passait là. De plus, elle devait
économiser car juste après, elle devait aller en Suède.
Donc, elle ne pouvait pas se louer de voiture.
La tempête autour d’elle faisait rage. Elle sentait qu’elle
allait s’évanouir d’un moment à l’autre, si
elle n’était pas emportée par le vent d’ici là.
Elle releva la tête. Un village était en vu. Ce n’était
pas trop tôt. Elle se pressa, mais la tempête s’acharna sur
elle et, épuisée et les muscles des jambes engourdis, elle tomba
dans la neige. L’eau gelée commença à lui recouvrir
le corps. Elle semblait entendre des voix, malgré le bruit assourdissant.
D’un suprême effort, elle releva la tête. Un gamin d’une
dizaine d’année courait vers elle. Il n’était pas
seul, un vieil homme l’accompagnait. Arrivé vers la jeune femme,
ils la retournèrent sur le dos et lui prirent son pouls. Elle aurait
voulu bouger pour leur dire qu’elle était vivante, mais ses bras
et ses jambes étaient complètement engourdis. L’homme la
prit dans ses bras et la souleva, lui enlevant la capuche qui lui retenait les
cheveux verts au passage. Quant au gamin, il prit sa valise. Elle s’endormit
malgré elle.
Doucement, elle se réveilla et ouvrit les yeux. Ses membres n’étaient
plus engourdis et elle avait été couchée dans un lit aux
couvertures épaisses. Il faisait chaud, et il neigeait encore dehors.
Elle soupira. Même si Camus résistait au froid, il ne resterait
sûrement pas vivant avec cette température et son état qui
devrait être épouvantable. Normalement, il était français,
mais il avait une grande partie de sa vie en Sibérie, plus qu’en
France.
Le grincement de la porte la tira de ses pensées. L’enfant de la
veille rentra dans sa chambre, un plateau dans les mains avec un bol fumant.
« Bonjour ! Comment vous sentez-vous ?
- Bien, merci petit, lui répondit-elle.
- Je suis content de le savoir. Hier, vous étiez vraiment mal au point.
Au fait, je m’appelle Jacob, et vous ?
- Je m’appelle Shina.
- Vous êtes un chevalier d’Athéna ? » Lui
demande-t-il en posant le plateau sur la table de chevet.
Elle le regarda, étonnée. Alors… il connaissait l’existence
des chevaliers d’Athéna ? Elle le lui demanda, et il répondit
qu’il connaissait de vu le seigneur Cristal et le chevalier du cygne,
Hyoga. Le hasard faisait bien les choses. Elle était bien tombée
près du lieu d’entraînement du chevalier du cygne, donc de
Camus. Elle le remercia. Il était vraiment mignon avec ses cheveux violet
et ses grands yeux curieux. Il lui faisait penser à Kiki.
« Dit moi, Jacob, est-ce que le chevalier du Verseau, Camus, est
revenu ici ?
- Vous voulez dire le maître du seigneur Cristal ?
- Oui.
- Non, il n’est pas venu ici. Pourquoi cette question ? »
Evidemment, elle était en Sibérie. Les nouvelles ne venaient plus
ici, étant donné que plus aucun chevalier ne s’y rendait.
Il ne savait pas que tous les chevaliers étaient morts. Shina lui fit
le récit de tout ce qui c’était passé. Quand il entendit
que Hyoga était mort, il fondit en larmes et sanglots. La femme chevalier
essaya de le calmer tant bien que mal. Elle n’était pas habituée
aux enfants. Elle pensa qu’elle aurait dû lui dire ça le
plus calmement et le moins directement possible. Elle le prit dans ses bras,
ce qui lui fit bizarre. D’habitude, elle n’était pas aussi
douce, surtout avec quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, même
un enfant. Elle mit sa main sur son front. Non, elle n’avait pas de fièvre,
tout était normal. Le gamin la regarda en souriant, devinant sans doute
sa pensée, mais continua à pleurer. Alors, pour essayer de le
calmer, Shina lui raconta la fin de l’histoire. Il se mit à rire
quand elle lui parla de la miraculeuse descente des cinq chevaliers d’or,
qu’elle ne manqua pas à commenter avec des gestes. Il avait l’air
de comprendre pourquoi Camus devait revenir ici.
Jacob lui mit le plateau sur les genoux, souhaita bon appétit, lui montra
la petite valise dans un coin de la chambre ainsi que la salle de bain et s’en
alla. Shina ne s’était pas rendu compte que l’enfant parlait
la même langue qu’elle. On avait dû lui apprendre le grec,
étant la langue du sanctuaire. Elle réfléchit. Comment
pourrait-elle le remercier pour tout ce qu’il avait fais ? Elle allait
lui ramener Hyoga, et lui viendrait de gré ou de force.
Elle commença à manger. C’était très bon.
Cela lui rappela ce que lui préparais Cassios…. Cassios…
Il lui manquait tellement… Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait
l’impression en ce moment qu’il allait revenir du monde des morts.
C’était idiot, mais elle en avait la certitude. Elle finit rapidement
son plat, pour ne pas se mettre à pleurer. Et oui, malgré les
apparences, Shina était assez sentimentale, comme toutes les femmes.
Elle se leva, prit son sac et alla dans la salle de bain. Déshabillée,
elle rentra dans la douche. L’eau chaud lui fit un bien fou. Sa toilette
finie, elle descendit dans la salle à manger. Le grand-père de
la veille l’accueillit et lui demanda la raison de sa venue en Sibérie.
L’italienne lui conta toute l’histoire, comme avec Jacob, qui était
son petit-fils, et il l’écouta sans l’interrompre. Le grand-père
lui proposa, en riant un peu, d’aller voir dehors s’il n’avait
pas atterrit quelque part dans les plaines. Elle accepta, le sourire aux lèvres,
mais à condition que Jacob l’accompagne. Elle ne tenait pas à
se perdre de nouveau. Le jeune sibérien était d’accord,
lui aussi. Ils s’habillèrent chaudement et sortirent.
« Pourquoi prends-tu cette rose, Jacob ? Lui demanda-t-elle.
- C’est pour la mère de Hyoga, répondit-il. Je lui ai promis
de veiller sur elle et de lui apporter une rose chaque jour, comme il le faisait.
- Même lors des tempêtes de neige ?
- Oui, même quand il y a une tempête », dit-il fièrement.
Ils avançaient dans la neige. C’était magnifique. La neige
était aussi blanche que le soleil… et aussi froide que la lune.
Toute cette immensité pâle donnait des frissons à la jeune
femme. Elle, elle n’était habituée qu’au chaud soleil
méditerranéen, à l’agitation et au bruit. Ce silence
lui paraissait pesant, inébranlable. Jacob la tira de ses réflexions
en lui tirant la manche. Ils avancèrent doucement vers de l’eau
gelée. Au bout d’un moment, Shina vit plusieurs roses congelés
à un endroit, en forme une croix latine, comme chez les chrétiens.
L’enfant posa celle qu’il tenait dans sa main et ne bougea plus.
Silence. Tout à coup, il se figea, comme de peur. Elle comprit tout de
suite. Il se mit à neiger comme la veille, et elle entendait comme un
bourdonnement. En regardant le ciel, elle vit une espèce de comète.
Le jeune sibérien était paralysé, terrorisé. Shina
prit Jacob par la taille et commença à courir, sans qu’il
ne comprenne ce qui se passe.
La boule blanche explosa sur la banquise dans un énorme bruit de fracas,
la brisant en mille morceaux et créant un trou énorme. Le chevalier
avait réussis à créer juste à temps un champ de
force qui les protégea juste à temps, eux et de la croix de roses.
Mais ils étaient quand même tombés à terre, sous
le choc.
Ils se retournèrent deux à trois minutes plus tard. Un trou immense
s’était fait, bien qu’il aurait été plus grand
si la jeune femme n’avait pas été là. Tout le village
courait vers eux, attiré par le bruit et était ébahis par
ce qui venait de se passer. Shina se releva doucement et se dirigea vers le
trou. Camus… C’était Camus qui était tombé
du ciel… Elle enleva son manteau.
« Mais qu’est ce que vous faites ? Lui demanda un villageois,
apparemment saoul.
- Je vais plonger. C’est Camus qui est tombé dans l’eau.
- Camus ? Vous voulez dire que le chevalier de Verseau est tombé
du ciel ? S’écria une femme trop rondelette à son goût.
Vous êtes complètement folle !
- C’est vous qui êtes folle, ma pauvre dame, lui répondit-elle
sur un ton indifférent, cinq chevaliers d’or d’origine grecs
sont tombés du ciel au sanctuaire, quelques mois après la bataille
contre Hadès et ils sont vivants. Camus doit l’être aussi. »
La femme ferma la bouche, soufflée. Elle ne le montrait pas, mais Shina
était contente d’elle. Elle lui avait bien clouée le bec
à cette grosse truie qui n’avait pas l’air de voir plus loin
que le bout de son nez. Elle enleva aussi son pull et son pantalon. Tous étaient
bouche bée en la voyant en tenue de chevalier. Faut dire, il ne devaient
pas beaucoup en voir, des femmes de dix-sept ans portant un bustier marron,
des épaulettes et des gants violets, des collants verts et des talons
aiguilles jaunes. Elle avait froid mais n’avait pas le temps d’y
penser. Elle plongea dans l’eau glacée. L’eau était
gelée, et c’était bien peu dire. Au moment même où
l’eau la toucha, ses muscles s’engourdirent immédiatement.
Mais elle n’était pas chevalier d’argent pour rien, elle
se concentra et une aura violacée la réchauffa.
« Si j’arrive à en sortir vivante avec Camus, il aura
intérêt à me remercie ou je le tue ! » Pensa-t-elle.
Elle nagea aussi rapidement qu’elle pu. Elle commençait à
voir Camus. De long et épais filet de sang s’échappaient
de son corps, apparemment dans le même était que les précédents
tombeurs. Malgré ses efforts, elle n’arrivait pas l’atteindre.
Elle tenta de le réveiller à l’aide de son cosmos. L’homme
entrouvrit les yeux et la vit, la main tendue vers lui. Rassemblant ses forces,
il la tendit lui aussi et attrapa celle de sa sauveuse. Shina lui sourit. Elle
le tira vers elle et le prit par la taille. Il saignait beaucoup et elle commençait
à sérieusement manquer d’air. La surface… Son cosmos
augmenta d’intensité et l’aida à avancer.
Sa tête sortit de l’eau ainsi que celle de Camus qui toussa. Elle
entendait à peine les cris de joie des gens tellement elle était
occupée à respirer et à les sortir tous les deux de l’eau.
Elle demanda à l’homme qui l’avait accueillis de bien vouloir
garder le chevalier d’or chez lui et de le soigner. Les gens rouspétaient
de jalousie à sa demande. Jacob lui rapporta ses habits qu’elle
revêtit. Elle en avait déjà assez de leur crise, et en plus,
ils ne se rendaient pas compte que le Verseau était mal au point. Sans
attendre, elle mit le bras de Camus autour de son cou, le sien sur son dos et
elle le porta jusqu’à la maison. Le gamin courut chez lui pour
ouvrir la porte et son grand-père se dépêcha de rentrer
préparer un lit et le nécessaire pour soigner le blessé.
Shina rentra dans la maison. Le petit-fils montra une chambre où elle
s’empressa de déposer Camus. Il était gelé.
« Jacob ! Va me cherchez d’autres couvertures, s’il
te plaît !
- Tout de suite Shina ! »
Le grand-père revint. Il lui passa une mallette à pharmacie.
« Je vais m’occuper de lui, Merci. »
Il sortit de la chambre et Jacob entra avec une grosse couette. Il la posa dans
un coin, sortit à son tour et ferma la porte.
Le français se réveilla. Il avait mal partout, à la tête,
aux jambes, aux bras… Mais surtout, il se sentait fatigué. Il se
souvenait de peu de chose, à part avoir traverser des dimensions à
l’aveuglette, et puis d’être tombé dans le vide. Quand
il avait ouvert les yeux, dû au froid subite qu’il avait sentit,
il était dans de l’eau très froid, comme celle de Sibérie.
Il avait aussi vu une femme qui essayait de l’aider. Elle ressemblait
comme deux gouttes d’eau à Shina, mais son visage était
démasqué et doux. Il hésitait à penser si c’était
Shina ou non. Et puis, elle ne connaissait que les pays chaud. Il soupira. S’il
y avait bien quelqu’un qu’il voulait revoir le plus au monde, c’était
Aphrodite. Il lui manquait… Il s’aperçu soudain qu’il
avait ouvert les yeux. La chambre où il était couché était
petite, mais chaleureuse. Il se redressa. Ses os craquèrent et une douleur
vive le prit dans tout le corps, lui coupant le souffle. Il avait oublié
que qu’il venait juste de revenir.
Soudain, une femme, très jolie, avec des cheveux verts entra dans la
pièce. Le Verseau faillit faire un arrêt cardiaque. Shina se tenait
devant lui sans masque dans un jean et un pull bleu foncé.
« Shina ?! C’est toi ?!
- Evidemment que c’est moi ! Lui répondit-elle, agacée.
- Tu ne portes pas de masque et tu es bizarre avec tes habits.
- Primo, commença-t-elle en comptant sur ses doigt, je ne porte plus
de masque parce que je n’ai plus envie de me cacher et secundo tu es zarb’
toi aussi. Tu n’es pas aussi indifférent que d’habitude.
- Comment veux-tu que je sois indifférent qu’en je vois une femme
chevalier, qui a toujours connu le soleil, venir en Sibérie, plonger
dans de l’eau gelée et s’habiller comme les gens ordinaire ?
Ah, au fait, merci de m’avoir sauvé.
- Ce n’est rien. »
Il eu l’impression que c’était ce qu’elle attendait.
Elle lui demanda s’il allait mieux et il lui répondit affirmativement.
Elle sortit de la chambre. Si Shina n’avait plus de masque, alors Marine
non plus. Comme elle…
« Lys… »
Il avait l’impression de la revoir devant lui, comme le premier jour de
son arrivée au sanctuaire, souriante et chaleureuse. Lys aussi ne portait
jamais son masque devant eux. Il se remémora au jour où on lui
avait annoncé qu’elle était morte. Son cœur se serra
à cette pensée. On l’avait tué sans l’écouter,
sans réfléchir… Elle était une puissante femme chevalier,
bien que n’ayant pas reçu l’armure du Sagittaire, ayant renoncé
à elle dés le début. Elle avait rapprochée certains
chevaliers, comme Milo et Kanon… Rien qu’à y penser lui donna
envie de vomir. C’était toujours ainsi quand il pensait à
elle… Il l’aimait tant… Elle avait été comme
une mère, pour lui…
Shina revient avec un plateau portant un bol fumant.
« Mange et repose toi bien.
- Attend Shina. Est-ce que les autres chevaliers sont revenus ? Et
moi ? Comment suis-je arrivé ici ? »
La jeune femme lui raconta tout. Alors ça, il avait vraiment du mal à
y croire. Ils étaient tous tombés du ciel comme de simples gouttes
d’eau tombe par terre… avec évidemment plus de bruit. Elle
lui dit aussi qu’ils allaient aller en Suède chercher Aphrodite.
« Franchement, c’est quand même pas son jour »
Pensa-t-il.
Elle plongeait en Sibérie, puis allait nager en Suède. Le chevalier
avait hâte de revenir au sanctuaire. Revoir ses frères d’or,
les chevaliers divins ainsi que Misao. Et évidemment Athéna…
si elle n’était pas morte. Shina lui avait dit qu’elle n’était
pas revenue sur terre, à son départ. Ils allaient bien voir quand
ils reviendraient.
Sicile, petite île
Géki marchait d’un pas lent sur le sol aride. Voilà à
peine trois jours qu’il était arrivé en Italie. Il n’avait
visité que très peu le pays, étant donné qu’il
avait fallu qu’il se dépêche pour aller en Sicile, le lieu
d’entraînement du Cancer, mais il était à ce moment-là
sur une petite île volcanique. Sinon, il trouvait ce pays vraiment magnifique.
Il était bien content que Marine l’ait envoyé là.
Il était plutôt désolé pour Shina, car elle avait
été envoyée dans les pays les plus froids de la liste.
Il voulait y aller à sa place, mais la jeune femme avait refusé,
préférant sans charger, de peur qu’il fasse une bêtise.
Elle le prenait vraiment pour un incapable. Mais de toute façon, il en
était un : il n’avait jamais vraiment aider Athéna.
Il n’avait su que se briser à moitié les poignets. D’ailleurs,
elle n’était toujours pas revenue… Bah, ils avaient le temps.
Le sanctuaire n’était pas en guerre et puis, elle allait bien revenir
un jour.
Soudain, un énorme bruit d’explosion retentit, le faisant sursauter.
Mais il reprit vite ses esprits, car cette détonation ressemblait beaucoup
à celle des autres chevaliers d’or. Il se tourna vers la provenance
du bruit. Il vit le volcan, formait l’île. Ce dernier commençait
à se réveiller.
« Non… Je vais quand même pas rentrer là dedans ?! »
Pourtant, il était obligé. Il prit son courage à deux mains
et monta vers le cratère du volcan. C’était rocheux, mais
il avait l’habitude. C’était normal, après s’être
entraîné aux Rocheuses. Il arriva rapidement en haut de la montagne
creuse. Il se pencha et vit la lave qui commençait à monter, au
font de cratère. Et sur une des parois se tenait un homme blessé
aux cheveux bleu nuit, qui essayait de grimper. Le cœur de Géki
battait à la chamade. Voyant que l’homme allait lâcher d’une
minute à l’autre, il commença à descendre. Il faisait
une chaleur abominable. La lave, au fond, bouillonnait. Le chevalier de l’Ours
avait peur, mais continua à descendre. Arrivé à la hauteur
du Cancer, ce dernier le regarda avec des yeux injectés de sang. Son
corps était recouvert de sang et de sueur mélangés. D’un
coup, ne tenant plus, Masque de Mort lâcha prise. Mais l’autre lui
attrapa le bras, l’arrachant à la mort. Il le tira vers lui.
« Essaye de me tenir le dos, sinon on y restera tout les deux. »
Il hocha la tête affirmativement et fit un effort surhumain pour se tenir.
Géki le sentait à sa prise. Le jeune homme escalada la paroi le
plus rapidement possible, la chaleur devenant insupportable tant la lave montait,
et il sortit du volcan. Il dévala la pente en portant le Cancer sur son
dos et courut jusqu’au bateau de pêcheur qui l’avait amené
à cet endroit-là quelques minutes auparavant. La lave cette fois
s’échappa du volcan, explosant quelque peu. Ils se dépêchèrent
de prendre le large, en voyant le fardeau que l’Ours portait sur le dos
et le magma liquéfié sortir du cratère.
« Tenez, pour soigner votre ami » Dit le plus vieux des
deux pécheurs en anglais.
Il adossa le Cancer contre le bord du bateau. Son état n’était
pas aussi grave que celui des grecs quand le saint de bronze était partit.
Même vraiment pas très grave car il arrivait un peu à bouger
ses membres, à ouvrir les yeux et à parler. Shina lui avait dit
qu’elle détestait Masque de Mort. C’était un tueur
en série qui n’avait aucune pitié pour ses victimes. En
tout cas, vu comment ils avaient discuté ensemble, il n’est pas
si méchant que ça. Il était même plutôt sympathique.
Il a même avoué qu’il avait pris un surnom parce qu’il
avait perdu un être cher et que son vrai nom était Angelo.
Très joli prénom et le japonais trouvait qu’il lui allait
bien. Il était beau, quand même, avec ses cheveux bleu foncé,
ses yeux nuit et sa peau mate.
Géki lui raconta ce qui c’était passé au sanctuaire
et qu’ils allaient aller en Espagne chercher le chevalier du Capricorne.
« Shura ?! S’exclama-t-il.
- Oui. Nous irons le cherchez dans trois jours, maximum. »
Il avait l’air tout à coup mal à l’aise. Le sauveur
pensa qu’il avait dû lui rappeler un mauvais souvenir. Il lui proposa
de rentrer au sanctuaire pendant qu’il allait en Espagne, mais l’italien
refusa, prétextant que le Capricorne ne voudrait pas rentrer et qu’il
pourrait le faire changer d’avis. Géki préféra le
laisser faire, ne voulant pas le contrarier maintenant. Il venait d’obtenir
une sorte d’amitié du chevalier du cancer et préféra
la garder.
Au loin, ils pouvaient voir des fontaines de lave rouge exploser, déversant
le liquide orangé et incandescent.
Grèce, Sanctuaire
Marine entra dans la chambre, toute joyeuse.
« Bonjour les garçons ! Bien dormis ?
- Très bien, merci, lui répondit Saga.
- Parfait ! Aioros, Aiolia s’est réveillé, tu peux
aller le voir, si tu veux, dit-elle au concerné. Kanon est toujours inconscient »,
continua-t-elle en se tournant vers le Gémeau.
Aioros se leva. Il était tellement heureux d’être de retour
sur terre et de retrouver ses frères d’or qu’il en oubliait
sa douleur. Pour lui, elle n’était que caresses par rapport à
ce que devait subir Kanon. Le Sagittaire était d’ailleurs le seul
à ne pas s’en plaindre, entre les trois réveillés.
Saga avait du mal à marcher, étant donné qu’il détestait
le bruit du craquement de ses os, et Milo était un peu dans le même
état. Tous deux le regardait avec des yeux grands ouverts quand le chevalier
d’or se levait pour marcher un peu, se demandant comment il faisait pour
supporter la douleur et le bruit que faisait ses articulations. Il avait excusé
Saga, pour ce qu’il a fait. Il ne pouvait pas lui en vouloir, il n’était
pas normal à ce moment-là, et puis, comme Elle le disait si bien,
ce qui est fait est fait.
Marine lui ouvrit la porte et il sortit de la chambre. Il se dirigea vers celle
des deux dormeurs, où il trouva un Aiolia complètement éclaté.
Ce dernier tourna sa tête en entendant la porte s’ouvrir. Ses yeux
s’écarquillèrent, et il cria :
« Aioros ! »
Il avait les larmes aux yeux. Le temps que son frère s’approcha
de lui, il se redressait déjà et tendait les mains vers lui. Aioros
lui enlaça la taille et le serra fort contre lui, des larmes incontrôlables
lui coulant des yeux. Aiolia entoura sa nuque et ses épaules de ses bras.
Ils sanglotaient tous les deux.
Ils avaient l’impression que ce moment avait duré une heure. Aiolia
desserra son étreinte et regarda son aîné. Il passa sa main
gauche dans les cheveux bruns, qu’il adorait autrefois toucher. Ses yeux
sont encore mouillés. Aioros, dans un geste maternel, lui caressa aussi
sa chevelure puis, en descendant, la joue. Il se calma, et, comme un enfant
qui retrouve sa mère perdue depuis des années, il mit ses bras
autour de sa taille et se blottit contre lui. Le chevalier perdu il y a près
de quatorze ans lui caressa calmement le dos. Ça lui rappelait les nuits
d’orages, quand Aioros venait dans sa chambre et se mettait avec lui dans
son lit pour le rassurer. Ils passaient la nuit ensemble, collés l’un
contre l’autre. Aiolia n’avait pas tellement changé, à
par le physique et quelques traits de caractère plus accentués,
pendant ces treize années.
« Tu m’as beaucoup manqué.
- Toi aussi, petit frère. Plus que tu ne le penses.
- Aioros ?
- Oui ?
- Je t’aime. »