Chapitre 4


Grèce, Sanctuaire


Tous les chevaliers avaient rendez-vous dans le treizième du Grand Pope. La paix était revenue au Sanctuaire, Athéna était de retour, tout allait pour le mieux. Sion avait reprit sa place en temps que Grand Pope, étant le mieux placé pour diriger le sanctuaire. Dohko préférait rester à sa place de chevalier de la Balance. D’ailleurs, l’ancien chevalier du Bélier était inquiet. Pourquoi ? Allez savoir. Les autres n’en avait aucune idée, mais ils n’allaient pas trader à le savoir.
Milo et Kanon montaient les escaliers des douze maisons du zodiaque. La veille au soir, ils s’étaient disputés tous les deux dans le temple du Scorpion. Quand Kanon avait été enfermé par Saga, Milo avait été profondément peiné de sa disparition, et quand il avait appris qu’il avait manipulé un dieu, qu’il était devenu un général de Poséidon, le Scorpion s’était sentit trahit. Kanon avait trahis son cœur, son âme, son amour pour lui. Le gardien de la huitième maison lui en voulait à mort d’avoir fait tout ça, et c’était pourquoi, surtout, il lui avait infligé l’aiguille écarlate. Milo ne voulait plus le voir, jusqu’à ce que Kanon craqua et alla dans son temple lui parler, la veille. Il lui avait fait comprendre, tant bien que mal, qu’il n’avait jamais souhaité ce qui s’était passé. Il s’était sentit comme manipulé, quand il avait parlé à Saga, il y avait plus de treize ans. Puis, il y eu comme des… « séquelles » dans son esprit. Il ne se contrôlait plus vraiment et sa colère, qu’il arrivait d’habitude à contrôler, était devenue très dangereuse. Il voulait arrêter ce qu’il faisait, mais une force lui disait de continuer. Il avait comme changé de personnalité. Et ce n’était qu’après son échec qu’il était redevenu en partie lui-même. Il s’était excusé au Scorpion, puis lui avait dit à quel point il l’aimait, et que malgré les années, cet amour avait toujours demeuré dans son coeur. Milo connaissait le Gémeau comme sa poche, et vu comment il le regardait, il ne pouvait pas mentir. C’était impossible. Et c’est avec les larmes aux yeux qu’il avait sauté dans les bras de l’homme qu’il aimait depuis qu’il avait six ans.
Mû et Raphaël étaient derrière eux, à un temple d’écart. Ils ne se quittaient plus. Enfin, c’était plutôt Raphaël qui ne le lâchait plus. Le blond n’était pas très habitué à avoir son propre corps et était un peu perdu. Misao voulait l’aider, mais c’était une fille, et il se sentait mieux avec son ancien disciple. Et ce n’était pas pour déplaire au chevalier du bélier. Il était amoureux de « Misao n°2 » depuis longtemps, même si celui-ci ne s’en était aperçu qu’avant que Mû ne partît à Jamir, il y avait quatorze ans. Il ne s’était même pas aperçu qu’il avait des sentiments bien plus forts pour le bélier que de la simple amitié. C’était qu’il était idiot, parfois.
« À quoi tu penses Milo ?
- À rien.
- Tu mens.
- Je pensais à Mû et Raphaël. Ils ne sont jamais l’un sans l’autre.
- C’est Raphaël qui n’est pas habitué.
- C’est ce que je pensais. »
Milo l’embrassa sur la joue. Depuis la nuit dernière, ils étaient de nouveau plus familiers. Malgré leur différence d’âge, les deux garçons s’aimaient depuis bien longtemps d’un amour sincère.
Ils arrivèrent dans le temple des Poissons. Ils rencontrèrent Aphrodite qui monta avec eux chez Sion. Il ne quittait plus Shaka, lui non plus. Beaucoup de couples s’étaient récemment formé, au Sanctuaire. Même Shina s’était trouvée un amoureux. Depuis qu’elle était revenue en Grèce, elle restait souvent avec Hyoga, et ça ne déplaisait pas à ce dernier. Milo voyait bien qu’il n’éprouvait pas seulement de l’amitié pour la jeune italienne. C’était beaucoup plus fort.
La majorité des chevaliers étaient déjà là. Alors, ils rentrèrent dans la salle de réunion. Les retardataires arrivèrent quelques minutes plus tard et la séance commença.
« Bonjour à tous, commença Saori, souriante, en s’asseyant. Je vous ai tous réunis ici car je souhaiterais que chacun d’entre vous prenne un disciple, pour lui transmettre votre savoir et l’entraîner afin qu’il devienne plus tard un chevalier.
- Tous ? Demanda Géki, mal à l’aise.
- Oui, tous.
- Mais pourquoi Saori ? Questionna Shiryu.
- Parce que j’ai peur qu’une autre guerre ne commence. Je ne veux pas vous inquiéter, mais si je suis revenue, c’est qu‘il y a une raison. Tout ne doit pas être finit. Et le mieux pour nous tous, c’est d’entraîner une autre génération de chevalier pour nous succéder, s’il nous arrivait malheur.
- Et où en trouverons-nous ? Demanda Milo. Tout le monde est partit du sanctuaire lorsque nous sommes décédés. Qui voudrait devenir les disciples de morts ressuscité et qui pourraient être attirés dans une guerre prochaine ? Et à propos, qui pourrais ne dresser à nouveau contre nous ?
- Je ne sais pas. Poséidon, Hadès et Odin sont de notre coté. Eris, Abel et Lucifer ont disparu. Je ne vois pas de qui il peut s’agir.
- Et si c’était l’un dieu que vous avez abattu ? S’inquiéta Dohko.
- Mais qui pourrait le faire revivre ? Demanda Seiya.
- Nous n’en avons aucune idée, répondit Sion. En tout cas, pour les disciples, étant donné que vous êtes vingt-quatre, que deux d’entre vous ont déjà un élève, dix devrons partir chercher des apprentis.
- Vingt-quatre ?
- Oui. Shina et Marine prendront un apprenti et Ichi va repartir au Japon, avec Irina.
- Je ne sers à rien ici, expliqua-t-il. Je vais m’occuper des affaires Kido. Je n’ai pas confiance en Tatsumi.
- Tu as bien raison, encouragea Ikki. C’est un arnaqueur de première.
- Qui se dévoue pour la chasse aux apprentis ? Demanda gaiement Aphrodite.
- Moi ! Proposa joyeusement Mû.
- Mais…
- Nous aussi on y va, dit Angelo et prenant Shura par les épaules.
- On y va aussi, s’exclama Shun en levant la main de Hyoga et de Ikki.
- On vous suit, s’écrièrent Seiya et Aiolia levant chacun la main de Shiryu et Aioros.
- Le compte est bon ! Applaudit Milo.
- Parfait, continua Sion. Mû et Raphaël, vous allez en Amérique ; Angelo et Shura, vous restez en Europe ; Shun, Hyoga et Ikki, vous irez au nord de l’Asie ; Aiolia et Aioros, vous allez en Afrique ; et Seiya et Shiryu en Asie. »
La réunion finit là.


Aiolia partait ce jour-là en Afrique chercher des apprentis. Ça rendait Marine un peu triste qu’il s’en aille, mais ça lui faisait plaisir de voyager un peu avec son frère, qu’il n’avait pas revu depuis très longtemps.
La nuit dernière, Marine et Aiolia avaient couchés ensembles. Aiolia n’en pouvait plus de lui cacher ses sentiments, alors il s’était avoué la veille. Marine, qui l’aimait aussi, était devenue la plus heureuse des femmes.
Le soleil était en train de se lever. La jeune femme était nue sous le drap du lit. Aiolia l’était également. Il dormait. Les rayons de lumière rentrant par la fenêtre éclairaient la pièce. Marine tourna la tête. Elle remarqua une petite table de nuit, juste à côté. Elle n’était constituée que de deux tiroirs. Elle regarda son ancien professeur, devenu son amant, qui dormait profondément, lui faisant dos. Elle se redressa lentement et ouvrit lentement le premier tiroir. Il était vide. Encore plus curieuse, elle ouvrit encore plus doucement le second. Cette fois, un anneau doré enfilé dans une corde fine était posée sur une vieille feuille pliée en quatre. Elle reconnaissait le collier. Aiolia le portait chaque jour et lui disait, à l’époque où il l’entraînait, que la bague appartenait à une personne qui lui était très cher. Peut-être sa mère… Mais sur la feuille, sur lequel il était posé, elle pouvait voir des lignes d’écriture. Sans faire de bruit, elle poussa le « bijou » et prit le papier. Dessus, il était écrit un message à la hâte, déformé par endroit, sans doute à cause des larmes.

Aiolia,
Crois ce que tu veux, traître ou pas traître,
c’est à toi de décider.
C’est pourquoi je n’essayerais pas d’influencer
ton choix, et je l’accepterait, quel qu’il soit.
Mais sache que, bien que j’aimais vraiment Aioros,
jamais je ne l’aurais aidé à tuer une déesse à qui je
n’appartenais pas vraiment, ne possédant pas une
de ses armures. Je te laisse mon anneau.
Fais en ce que tu veux.

Ne m’oublie pas.

Je t’écris cette lettre peu après que Shura
ait mis fin aux jours de ton frère.

Je t’aime très fort.
Au revoir,

Lys

Lys… Mais qui était cette fille ? Apparemment, elle avait été tuée et était amoureuse d’Aioros. Et donc, la bague était celle de cette fille. Aiolia devait beaucoup l’aimer pour l’avoir conservée pendant si longtemps.
Celui-ci se retourna dans son sommeil sans ouvrir les yeux. Marine replaça vite la lettre sous l’alliance. Elle aurait voulu en savoir plus sur cette fille, mais elle avait peur de le faire souffrir, alors qu’il nageait en à ce moment-là dans le bonheur.


Dans la chambre du chevalier du Bélier, Raphaël s’assit sur son lit et regarda Mû préparer deux sacs avec leurs affaires. Il était si mignon. Autant que quand il avait sept ans. Jamais le blond n’avait cru que c’était si difficile d’avoir un corps rien qu’à lui. Bien sûr, il en avait déjà eu un, mais ça remontait à si longtemps… Être un démon, ce n’était pas bien facile. Il se demandait d’ailleurs comment il avait fait pour se dédoubler de Misao. Il aurait pu soupçonner Lys, elle se méfiait toujours de lui, mais elle était morte. De là où elle était, elle ne pouvait plus rien lui dire. Et Athéna ne le connaissait pas. Alors qui ?… Raphaël cessa d’y penser pour retourner à sa contemplation du corps si bien fait de son ancien apprenti. Il était vraiment beau… Raphaël l’aimait énormément, et il avait déjà quelques plans pour lui. Mais il faudrait d’abord que le tibétain cesse de le regarder avec des yeux innocents, dont il avait le secret, quand Raphaël le faisait tomber sur le canapé ou par terre. Le blond était incapable de le toucher quand il le regardait comme ça, ce que Mû savait, d’ailleurs.
Ce dernier alla chercher quelque chose dans l’armoire. Ralph’ s’approcha à pas loup vers lui et lui enlaça soudainement la taille, le faisant sursauter.
«  Ralph’ !
- Je t’ai fait peur ?
- Oui, idiot ! Lâche moi maintenant !
- Nan ! J’ai pas envie ! » Dit-il en prenant une voix aiguë d’enfant.
Le tenant d’un bras, Raphaël commença à le chatouiller. Il se mit à se tordre de rire. Il essayait de se débattre, mais l’autre le tenait fermement contre lui. Il aimait le voir rire. Il était si beau quand il souriait.
Mû n’en pouvait plus. Il n’avait plus de respiration. C’était fou comme il était chatouilleux. Et encore, il pouvait s’estimer heureux, Saga et Kanon l’était deux fois plus. Le Bélier se débattit, mais il avait de moins en moins de force. De plus, Raphaël avait plus de puissance dans ses bras que lui. Soudain, il tourna les talons rapidement et le fit tomber par terre. Il ne l’avait pas vu, ce coup là.
L’homme aux cheveux violets se retrouva assit à califourchon sur l’autre et commença à chatouiller l’autre. Celui-ci éclata de rire et essaya de faire tomber son ami. Mais il était sur son ventre et ses jambes étaient callées dans son dos. Peine perdue. Raphaël était encore pire que lui, de ce côté-là. Il avait hérité du point faible de Misao, qui en avait hérité de ses frères.
« NON ! ARRÊTE MÛ ! C’EST BON ! T’AS GAGNÉ ! »
Le dernier arrêta de l’embêter et ils reprirent leur souffle. Mû regardait son ami. Il était si beau avec ses cheveux soleil en pétard, ses yeux océan, son teint clair et sa taille fine, bien que robuste. Son visage en sueur et sa mine épuisée rajoutait une dose à son charme. Le tibétain se demandait, à des moments, pourquoi il s’intéressait à lui et pas à des autres hommes, même à des filles ! Il en aurait des conquêtes.
« Je m’intéresse à toi parce que t’es beau aussi !
- C’est vrai que tu lis dans les pensés des gens.
- Oui ! C’est très pratique à des moments ! Rit-il.
- C’est un don de naissance ?
- Oui, mais c’est Lys qui me l’avait développé.
- Lys… »
Le visage de Mû pâlit un moment. Il se releva, son cœur serré dans sa poitrine, ses yeux lui piquaient. Lys… Depuis qu’il avait quitté le sanctuaire, il détestait que l’on parlât d’elle. Ça lui faisait si mal… Comme au premier jour où il l’avait perdu. Elle… Ce qu’il avait de plus cher… Sa sœur, sa mère… Tout, quoi.
Il s’assit sur le lit, se tenant le front. Des larmes perlèrent ses cils et ne tardèrent pas à couler sur ses joues. Raphaël se leva et s’approcha du lit. Il s’accroupit devant son ami et lui prit le menton, le forçant à lever la tête. Il savait à quel point le jeune homme aimait sa sœur, il avait bien gaffé. Pour lui, c’était si naturel de parler d’elle. Il ne l’appréciait pas autant que les autres, étant donné qu’elle se méfiait de lui, surtout lorsque Raphaël, après que Mû ait reçu son armure, avait entraîné le jeune garçon. Elle était assez possessive, protégeant son frère de tout et ne supportant pas qu’on lui fasse du mal.
Le blond le regarda, un sourire d’excuse sur le visage, ses yeux bleus le regardant timidement.
« Je suis désolé Mû… Je ne voulais pas te faire de peine…
- Ce n’est pas grave, tu ne pouvais pas savoir…
- Pardon quand même. »
Il rapprocha son visage et l’embrassa sur ses lèvres.

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L’enfant était par terre, des larmes coulant le long de ses joues. Ils étaient morts… Tous les deux… Plus jamais il n’entendrait le son mélodieux de sa voix. Plus jamais. Son cœur était serré à l’étouffer. Son esprit était embrouillé, sous le choc de tout ce qui se passait. Il n’avait que sept ans… Il était trop jeune pour comprendre, pour accepter…
Angelo était parti, laissant l’enfant avec Shura. Les personnes que le petit garçon fréquentait le plus se séparaient de lui et entre-elles. Il avait mal. À cause de Shura. Il lui avait entaillé le buste, en sang. Par la même occasion, sans s’en rendre compte, il avait brisé son cœur d’enfant. Il lui avait arraché son bien le plus précieux : sa sœur. Il lui avait enlevé Aioros aussi, Shaka, Misao, Raphaël, Angelo… Il ne pouvait plus rentrer au sanctuaire… Il ne pourrait plus regarder les autres en face, obéir à un Grand Pope qui était le responsable du meurtre de sa sœur et de son coeur. Ce ne pouvait être son maître, Sion. C’était impossible.
Il se leva et courut. Il ne voulait plus les voir… il ne voulait plus rester là… il voulait partir loin… très loin…
Il se cogna soudain contre quelqu’un et il tomba en arrière. Raphaël.
« Qu’est-ce qu’il se passe, Mû ?
- Aioros… Lys… sont… mort… Répondit-il en pleurs et en se relevant.
- Quoi ?! S’écria l’autre en le secouant par les épaules. Ils sont quoi ?!
- Mort. »
Shura avait parlé. Par instinct, le gamin se débattit des mains du blond. Il voulait le tuer, il le avait, le sentait. Il voulait partir, s’enfuir… Mais le blond le maintint par les épaules.
« Pourquoi son-ils mort ? Lys ? Aioros ? C’était des gens bien !
- Peut-être.
- C’est toi qui l’as tué ?!
- Oui et ceux qui le savent doivent mourir. C’est un ordre du grand pope. »
Raphaël resta interdit. Le Grand Pope… C’était impossible. Mais le blond savait tout. Oh oui, il était au courant de tout. Il l’avait suivit… La blonde… Il voulait savoir se qui la tracassait… Pourquoi la lueur douce de ses yeux était devenue aussi froide… Aussi calme… Comme celle de quelqu’un cachant quelque chose, et qui était prêt à mourir…
« Saga !... Espèce de… Espèce d’enfoiré !!
- Alors c’est Saga qui a été choisit par le Grand Pope… Il le mérite. Lui, au moins, n’est pas un traître. Tu sais la vérité. Tu dois mourir, Mû aussi.
- Non ! Laisse le ! Laisse Mû ! » Cria le blond en poussant le petit derrière lui.
Shura lui porta un coup d’excalibur. Raphaël réussit à l’éviter un peu, mais sa main lui coupa le dessus du nez. Une longue blessure lui traversa le visage. La peur l’envahissant, Mû s’enfuit. Il ne comprenait pas. Ne suivait pas. Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Pourquoi tout changeait, tout se brisait d’un coup ?
Mû entendit un cri. Il s’arrêta et se retourna. Raphaël était par terre, son épée en or plantée dans son cœur. Mais il n’était pas mort. C’était le fils d’un démon des enfers, il était pratiquement immortel. D’ailleurs, il se releva, en tenant l’épée par la lame et la retira d’un coup sec. Shura l’attaqua de nouveau, mais ne fit que lui couper les pointes de ses cheveux blonds. Raphaël se plaça soudain derrière Shura et leva la main. Il allait lui porter un coup fatal.
« NON !! ATTENDS !! »
Il se retourna. C’était Saga, vêtu d’une longue robe noire de Grand Pope. Il ne portait pas son casque doré. Mû ne comprenait pas. Où était son maître ? Pourquoi Saga était-il habillé ainsi ?
« TOI !! »
Raphaël se calma quelque peu.
« Saga… Aioros… Lys… Pourquoi ?! »
Il ne répondit pas, se contentant de fermer les yeux. Raphaël laissa Shura, se rapprocha du Gémeau et lui reposa la question. Il voulait le frapper. Raphaël voulait lui démonter la tête, lui hurler dessus, lui dire ses quatre vérités et lui faire payer ses crimes. Mais au fond de lui, une petite voix de fillette le suppliait de se calmer. C’était quand même le frère de Misao. Même si c’était une ordure. Ce n’était plus le même Saga qu’ils connaissaient. Celui que Mû avait aimé, il y avait longtemps. Certes, il avait la même voix et la même apparence, mais ses cheveux gris, son cosmos… il était différent, plus aussi calme et pur qu’avant.
« ARRÊTE !! »
Ils se retournèrent vers le tibétain.
« Arrête Raphaël… Je t’en supplie…
- Mû… »
Il laissa Saga. Ça le rassurait. Soudain, une main lui prit la bouche et un bras la taille. Mû, tremblant d’un coup, comprit qui c’était.
« Il a raison… Tu devrais te calmer un peu ! »
Shura le soutenait dans ses bras, donnant à la chair de poule à l’enfant. Malgré qu’il soit puissant pour son âge, Mû n’avait aucun moyen de se défendre. Il n’en avait pas le courage, la force… mais surtout l’envie…
« Tu veux que je fasses quoi maintenant ? Que je le tus ? »
Il voulait le tuer. Ses yeux se remirent à pleurer. Shura… Ils étaient pourtant amis, avant… Ils avaient tous passés de si bons moments, ensemble… Tout ça le dépassait. Ce ne pouvait pas être réel… Raphaël se mit à réfléchir. La peur augmenta d’intensité dans l’esprit de l’enfant. Il ne voulait quand même pas sa mort ? C’était impossible… Il ne pouvait pas lui faire ça…
« Attends ! Parla-t-il. Laisse moi le faire. »
Le Bélier cria intérieurement. Non… il devait rêver… c’était ça… il allait se réveiller… il ne pouvait pas lui faire ça… pas à lui…
« Je t’ai dit que j’allais le faire moi-même.
- Tu crois peut-être que je vais me laisser avoir ! En tout cas, tu as un bon sens de l’humour, répondit Shura.
- Est-c’que j’ai une tronche à rire ? Et je voudrais parler à Mû avant…
- Non mais tu te fous de moi ?! »
Raphaël, en colère, sortit un pistolet argenté avec un « R » en or gravé dessus. Ce n’était pas une arme ordinaire, elle tirait des projectiles à la vitesse de la lumière. Ce n’était pas du tout à sous-estimer. Il ne le sortait que très rarement, ne voulant tuer personne. Il le pointa sous le menton de l’espagnol, le doigt sur la détente.
« Pour la troisième et dernière fois, c’est moi qui le fait. Alors tu vas gentiment me dire « oui » avant que je te fasse exploser ta gueule de con.
- Oui… articula Shura, la peur se lisant dans sa voix et sur son visage.
- Eh bah voila. Ce n’était pas si dur, sourit ironiquement le blond.
Le brun lâcha le gamin et recula. Saga ne faisait toujours rien. Le jeune chevalier regarda le jeune homme qu’il aimait en secret. Ce dernier lui demanda de se retourner et il s’exécuta. Le garçon prit son cadet par la taille avec le bras gauche, le flingue dans sa main droite. Il le pointa sur sa gorge. Il allait le tuer.
« Mû. Tu me fais confiance ? Lui envoya-t-il télépathiquement.
- Oui…
- C’est à toi de choisir. Soit je me tire dessus, soit on saute de la falaise.
- De la falaise ! Mais t’es fou ! On va mourir tous les deux ! Tus moi et qu’on en finissent !
- Non, je t’aime, Mû. Je ne peux pas faire ça.
- Tu… Tu m’aimes ?
- Oui, et je ne m’en aperçois que ce soir.
- Je t’aime aussi Raphaël… Alors décide. »
Leur conversation avait été rapide et télépathique. Raphaël l’aimait… C’était tout ce qui comptait, à ce moment-là.
Il se mit à reculer. Il avait choisit, ils allaient sauter.
« Eh ! Qu’est-ce que vous faites ?!
- Ça ne se voit pas ? Répliqua le fils de démon. On va se tuer tous les deux.
- Tu ne vas pas faire ça ! S’écria Saga. Tu vas tuer Misao !!
- Elle est d’accord de mourir avec moi ! Je ne suis pas idiot !
- RAPHAËL !!! » Hurlèrent le Gémini et le Capricorne.
Il se jetta, dos à la mer, et tira une balle dans le vide. Il retourna rapidement l’enfant et le tint fermement dans ses bras. Le petit se blottit contre lui. Il ne voulait pas mourir, ni lui, ni l’autre. Il l’aimait, il voulait rester avec lui. Des larmes amères et douloureuses lui coulaient des yeux.
Le corps percuta les récifs. Explosion de sang. Le liquide jaillit dans tout les sens, faisant hurler de douleur Raphaël. Mû, était intact et englué de sang. Son cœur battait à la chamade et avait faillis lâcher. Au bout quelques minutes, le garçon eu le courage de se redresser. Les yeux écarquillés et la bouche entrouverte, le Bélier en resta paralysé d’horreur. Le blond avait le corps carrément ouvert de derrière, ses os étaient brisés par endroits, c’était un miracle que sa poitrine se soulevât légèrement encore. Son sang coulait abondamment de son corps brisé.
« Mû… »
Il entendit soudain son nom, dans son esprit. Raphaël tentait de l’appeler, ne supportant pas la douleur, multipliée par deux étant donné que ce corps n’était pas le sien. L’enfant sortit de son mutisme, réfléchissant à toute allure, jusqu’à ce que les paroles du blond lui reviennent en mémoires.
« N’oublis surtout pas, Mû ! Mon point faible, c’est la perte de mon sang et la noyade ! Alors souviens-toi en ! Je n’ai pas envie de crever, moi ! ».
Il allait mourir si l’autre ne faisait rien. Mû prit son courage à deux mains et saisit délicatement le corps dans ses bras, arrachant des soupirs de souffrance à son aîné. Celui-ci posa sa tête contre son cou. Le tibétain se concentra. Son cosmos se réchauffa, créant une aura réparatrice autour du corps du démon. Le corps reprit forme et, peu à peu, le sang revint dans son corps d’origine. C’était Lys qui lui avait apprit de faire ça. Bien qu’épuisé, il continua sa besogne, ses yeux versant des larmes de tristesse et de douleur mélangée.
Le petit se baissa soudain en avant, épuisé. Son énergie était à plat et le corps de celui qu’il aimait soigné. Ce dernier s’assit et prit Mû dans ses bras. Il lui souriait et le regarda avec douceur.
« Merci. »
Le serrant contre lui, il l’embrassa passionnément. Ses lèvres étaient douces, quoiqu’elles aient un léger goût de sang. Mû enlaça son cou de ses bras. Haletant, leurs lèvres se décollèrent.
« Que vas-tu faire maintenant, demanda doucement l’aîné.
- Je vais retourner à Jamir, là où nous habitions avec Lys avant de venir ici. Je vais prendre mon armure aussi.
- Tu as raison. »
L’enfant se concentra et téléporta son armure jusqu'à lui, ainsi que quelques vêtement dans un sac. L’enfant se blottit contre Raphaël qui resserra son étreinte. Ils profitèrent quelques minutes de ce doux contact, avant que le Bélier se partît à regrets de ce lieu si plein de souvenirs.

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Raphaël s’assit sur le lit. Si Lys n’était pas morte, ils n’en seraient pas là, tous les deux. Le blond enserra les épaules de son ami qui posa sa tête sur son épaule.
« C’est vrai que si Shura ne l’avait pas tuée… On n’en serait pas là.
- C’est sûr.
- Mais arrête de penser à ça. Ça ne peut que te faire du mal.
- Je sais…
- Mû, je n’ai pas envie de te donner de faux espoirs, mais j’ai comme l’impression qu’elle va revenir.
- Comment ça ? Demanda le Bélier vivement en levant la tête.
- Tu vas voir, avec le temps. Et je ne suis pas le seul à penser ça. Camus et Hyoga on le sentiment qu’un seigneur Cristal et un certain Isaak pourraient revenir, et Shina un garçon qui s’appelait Cassios. Tu sais, c’est peut-être plus qu’une impression.
- Peut-être… »


« Alors… Tu pars vraiment ?
- Oui June.
- Pour combien de temps ?
- Je ne sais pas… Peut-être une semaine, peut-être un mois.
- C’est long… »
Elle était déçue. À peine elle retrouvait l’homme qu’elle aimait qu’il fallait qu’il reparte. Le temps passait si vite, et parfois si lentement… C’était vrai que c’était Shun qui avait voulu, mais il venait de revenir sur Terre, et il voulait profiter à fond de ses frères. Il avait tout retrouvé, alors il allait profiter de chaque chose, en son temps.
Shun finit son sac. Il se retourna vers June. Elle le regardait, déçue. Le chevalier d’Andromède sourit, s’approcha d’elle et la prit contre lui. Elle glissa ses bras autour de son cou et ils s’embrassèrent. Quand il était revenu du Japon, elle lui avait sauté dessus et l’avait embrassé. Ils ne se s’étaient pas revus depuis plusieurs mois, elle l’attendait avec impatience. Shun était tout aussi impatient qu’elle, et l’aimait énormément. Depuis qu’ils s’étaient connus, en fait, même s’il avait caché son sentiment. Il y avait trois jours, ils avaient eu leur première nuit d’amour ensemble.
Leur baiser finit, la jeune file cala sa tête contre l’épaule du garçon.
« Tu vas me manquer, Shun.
- Toi aussi. Je vais essayer de revenir vite. »
Ils se séparèrent, le japonais prit son sac et sortit dehors avec elle, main dans la main. Depuis qu’il était rentré, il vivait avec elle, dans une toute petite maison dans le sanctuaire d’Athéna. Bientôt, Saori allait leur aménager des chambres dans le treizième temple.
Il respira un bon coup. Il l’embrassa une dernière fois sur la joue et partit vers la sortie du domaine sacré.
Arrivé à la limite ouest du lieu, Shun courut vers tous les autres qui n’attendaient plus que lui.


Les autres étaient partis. Comme ils allaient chercher des appentis, les autres, pendant ce temps-là, devaient rebâtir le sanctuaire. Le gros problème, c’était que Mû était partit. Il avait un puissant pouvoir de lévitation, ça les aurait beaucoup aidé. Saga, Kanon, Misao, Dohko, Sion, Shaka et Kiki avaient aussi un don de lévitation, moins puissant que celui de Mû, mais ensemble, c’était très satisfaisant.
Ce jour-là, Saori les avaient tous convoqués pour répartir les taches pour travailler. Aldébaran montait les marches des temples. Il était pensif. Il sentait que quelque chose n’allait pas, ou du moins allait tout bouleverser. Mais il n’avait aucune idée sur ce « quelque chose ». Bien que…
« Aldébaran ! Attends moi ! »
Seika courut vers le chevalier du Taureau. Elle arriva à sa hauteur et lui prit le bras. Dans toutes les filles, Seika était celle qu’il appréciait le plus. D’ailleurs, « apprécier » était un bien faible mot.
« On y va ensemble ?
- Avec plaisir. »
Elle lui sourit. Elle ressemblait beaucoup à Seiya. Le même regard, le même sourire, un visage semblable…
Tous deux continuèrent leur montée, tout en discutant de tout et de rien, jusqu’à arriver au treizième temple. Le Taureau était heureux d’être son ami. Et elle était si gentille, si douce avec lui comme…
« Ça va Aldébaran ? Pourquoi pleures-tu ? »
Des larmes coulaient le long de ses joues. Pourquoi pleurait-il ? Il n’en savait rien, mais ça lui faisait tellement mal de penser à elle… Seika lui faisait tellement penser à Lys… Elle était si gentille avec lui. Peu de personnes acceptaient le brésilien. Le premier jour de son arrivée en Grèce, la jeune fille était venue le voir. Elle l’avait tout de suite apprécié. Jamais il n’oublierait son sourire radieux quand il revenait au sanctuaire. Mais elle était morte, comme un traître. À l’époque, Aldébaran croyait dur comme fer que c’était un malentendu. La tibétaine était incapable de trahir le sanctuaire et Athéna. Elle avait du caractère, savait s’affirmer, et surtout, elle savait ce qui était bon ou mauvais. Tuer Athéna ne lui aurait rien apporté de tout, et si elle n’avait pas voulu rapporter l’armure du Sagittaire pour la porter ensuite, c’est qu’il y avait une raison. Et il en avait eu une, de raison.
La rousse lui reposa la question.
« C’est rien… C’est juste que tu me fais penser à quelqu’un que j’ai connu.
- Ah oui ? Qui ?
- Oui, à qui ? »
C’était Ban qui avait posé la question. Ils étaient tous là, filles comme garçons, le regardant.
« Je ne t’ai jamais vu pleurer ! S’exclama Aphrodite étonné.
- Si moi, dit Shaka. Je suppose que c’est à propos d’elle ?
- De qui ? Demanda Jabu.
- De Lys. »
Un silence lourd s’installa soudain. Les chevaliers non concernés regardaient les autres d’un air étonné. Ils n’avaient pas oublié le jour où ils avaient criés ce nom. D’ailleurs, ils trouvaient les chevaliers d’or bien étrange, ces derniers temps. Shaka avait l’air d’avoir la gorge serrée, après avoir dit son nom si vivement.
«  Qui est Lys ? Demanda Saori en arrivant.
- C’est… commença Aphrodite… C’est la sœur… de Mû.
- Mû a une sœur ?! S’exclama Shina.
- Oui. Il en a une, répondit Saga. Enfin… Il en avait une.
- Que lui est-il arrivé ? Demanda Marine, inquiète.
- Eh bien… hésita Milo en regardant Kanon. Si on vous le dit, vous ne le dites surtout pas au six autres qui sont partis ? En particulier Mû et Aioros ?
- C’est promis, assura Saori. Alors ?
- Eh bien… Alors qu’elle n’avait que neuf ans, et Mû deux, ils sont venus tous les deux au sanctuaire pour s’entraîner. Mû est devenu l’apprenti de Sion, et Lys était la rivale d’Aioros. Finalement, elle a laissé Aioros la vaincre et il a remporté l’armure du Sagittaire. C’était une fille très gentille, généreuse, douce… Enfin, très maternelle. Elle était, en bref, la sœur ou mère de tous les apprentis chevaliers d’or de l’époque. Elle réglait certains problèmes du domaine sacré, en particulier les cours de langue. Elle devait en connaître une bonne dizaine. Elle était amoureuse d’Aioros et c’était réciproque. Le problème, c’est le jour où Aioros t’a sauvé la vie, Saori. Shura a tenté de le tuer, et Lys en a été témoin. Ce soir là, Saga lui avait dit qu’elle avait refusé de porter l’armure du sagittaire, l’ayant reconnut.
- Mais comment a-t-elle fait ? Demanda Géki. Personne n’a reconnu sont imposture avant que Seiya et les autres ne viennent au sanctuaire !
- Lys, malgré son apparence, avait beaucoup de puissance, poursuivit Saga. C’était une fille qui savait se faire comprendre et entendre. Elle n’était pas la femme chevalier le plus forte du sanctuaire pour rien. Elle avait le niveau des chevaliers d’or, peut-être plus, même. Elle était capable de sentir un cosmos à des kilomètres à la ronde et d’identifier son possesseur. Elle savait également lire dans les pensés des gens et chercher au plus profond d’eux même des souvenirs. Elle n’a eu aucun mal avec moi. Dés que Shura a su qu’elle avait désobéit, il l’a poursuivit et l’a… tuée… en lui entaillant la poitrine et la faisant tomber d’une falaise. Elle s’était laissé faire, comme voulant mourir. Il a tenté aussi d’abattre Raphaël et Mû, ce dernier ayant assisté au meurtre de sa sœur. Tous ces événements se sont déroulés dans la même soirée. Tout le monde en a été bouleverser, moi le premier.
- Ce soir là, Angelo a cassé avec Shura et s’est appelé Masque de mort, continua Misao. C’est à cause de ça qu’il est devenus un tueur en série. Il souffrait de la perte de Lys.
- Et depuis cette soirée, Mû ne veut plus entendre parler de sa sœur, finit Shaka. Pas par honte mais par tristesse. Elle était tout pour lui, et il en était de même pour elle.
- Je comprends… dit Saori.
- Bon, c’est pas que je veux casser l’ambiance, mais si ça continu, on va tous se mettre à pleurer, parla Shina.
- Tu as raison » Approuva Athéna. 
Tous rentrèrent dans la salle de réunion, Seika toujours à au bras di Taureau.

Espagne, Pyrénées


Shura et Angelo étaient arrivés en Espagne le matin même, à Figueras. Ils avaient ensuite pris différents transports pour aller au lieu d’entraînement du Capricorne, dans les Pyrénées. Angelo avait insisté pour que ils commençassent par cette nation, n’ayant pas eu le temps de la visiter quand Géki était là.
Les deux amoureux se dirigeaient, main dans la main, vers le camp d’entraînement. Il se trouvait dans les Pyrénées, à l’abri des regards. Il n’était pas bien grand, mais amplement suffisant pour devenir un chevalier. Ce lieu rappelait des choses à Shura. Son entraînement, son maître, ses années de joie, de tristesse, d’efforts… Son maître, un chevalier d’argent, ne n’affectionnait pas beaucoup son apprenti, il le détestait peut-être. Il l’avait recueillit depuis son plus jeune âge, et par un grand manque d’affection et de chaleur, le jeune espagnol s’était forgé un caractère assez tenace et pas très attachant. La première personne qu’il avait appréciée, c’était Aioros. Dés le début, malgré leur différence de force et d’âge, il avait été gentil avec lui et il était devenu, par la suite, son meilleur ami. Shura pouvait tout lui dire sans ne rien cacher. Ils étaient différents, mais ils se complétaient, et c’était ce qu’ils aimaient. Puis, il avait fait plus attention à son entourage. Il avait remarqué Lys. Elle était comme Aioros. Douce, gentille, généreuse, courageuse… Mais elle avait quand même un caractère bien trempé. Elle savait se faire comprendre, bien qu’elle n’employât pas toujours la force. Et c’était ce qui faisait son charme et ce qui attirait la sympathie. Quand l’espagnol avait vraiment besoin de se défouler, il pouvait tout à fait compter sur elle, elle était toujours volontaire. Il lui avait aussi confié ses sentiments amoureux. Quand il lui avait dit de qui il était épris, comme à son meilleur ami, elle ne c’était pas moquée. Elle avait sourit et lui avait proposé de l’aider. Elle les avait rapprochés et, pour la remercier, le Capricorne l’avait tuée. Quand Angelo avait cassé avec lui, Shura avait eu l’impression que le ciel lui tombait sur la tête. Son ami était mort. Sa confidente était tuée. Son amoureux l’avait quitté. Il en avait beaucoup pleuré et il voulait que Aioros soit là pour le réconforter de ses paroles et Lys de sa présence. Il aurait donné n’importe quoi pour qu’ils le prennent une dernière fois dans leurs bras. Mais le mal était fait, Shura méritait sa souffrance. Comme le lui avait giflé Angelo, il n’était qu’un égoïste. Mais il avait obtenu le pardon de ces deux êtres, il ne manquait plus qu’elle. Mais jamais il ne l’aurait. Jamais.
« Regarde Shura, nous arrivons ! »
Dans la vallée de la montagne, on pouvait voir le camp, qui n’était vraiment pas très grand. C’était vraiment de la gnognotte face au sanctuaire. Il n’y avait presque personne, si se n’était le professeur du chevalier du Capricorne et deux autres chevaliers de bronze. Quatre enfants d’une dizaine d’années se tenaient devant eux, la peur se lisant sur leur visage. L’homme aux cheveux gris, sentant le cosmos des deux arrivants, se tourna vers eux. Il avait l’air un peu étonné.
« Que fais-tu ici, Shura ? Demanda-t-il d’une voix dure et fière pendant que les deux autres se retournaient.
- Je cherche des apprentis et je suis venu ici au cas où tu en aurais un à me confier.
- Et bien tu tombes bien. Je cherchais justement un maître pour ce jeune gamin. »
Il montra de la main un jeune garçon qui devait avoir huit ans. Il avait des cheveux bruns coupé courts, comme tous les garçons de son âge, le visage souriant et des yeux provocateurs. Mais là, il ne souriait plus. Son corps était recouvert de bleus, il avait sans doute peur que son professeur le punisse.
Shura s’approcha de lui. Il recula d’un pas.
« No inquietate *, le rassura Shura. No voy a comerte**. Estas de acuerdo para estar mi discipulo*** ?
- Si, estoy acuerdo****.
- Alors je vais m’en occuper, dit le Capricorne en se tournant vers son ancien professeur.
- Très bien, mais je te préviens tout de suite. C’était un voyou que nous avons trouvé dans les rues de la ville, il n’a aucun talent.
- Voyou ou pas, c’est quand même un garçon comme les autres ! S’exclama Angelo. Les chevaliers ne seraient-ils pas des « voyous » comme vous dites s’ils n’avaient pas reçu un entraînement de chevalier ? N’étais-tu pas comme lui, avant de devenir ce que tu es aujourd’hui ?
- Qui es-tu pour parler ainsi ?! S’écria un grand blond à la gauche du chevalier d’argent.
- Si tu tiens à le savoir, je suis Masque de Mort, chevalier d’or du cancer.
- Du… Du cancer ?!
- Oui, et ça ne me dérangerait de te mettre un bon coup dans la tête !
- Dé…désolé…
- Allez on y va. »
Shura prit la main du garçon et le bras d’Angelo, voulant éviter toute dispute, voire bagarre. Vu comment était Angelo, mieux valait s’en aller avant que ça ne dégénère. Ils sortirent du camp. Hors de vu de celui-ci, ils ralentirent l’allure.
« C’était ton maître, le mec en gris ?
- Oui, je l’ai supporté pendant quatre ans, plaisanta l’autre.
- Si j’avais su, j’aurais volé à ton secours. Je ne sais pas comment t’as fait, durant toutes ces années !
- C’est bien gentil. Dime, demanda gentiment Shura à l’espagnol. Como te llamas *****?
- Me llamo Matthieu.»


* Ne t’inquiète pas.
** Je ne vais pas te manger.
*** Tu es d’accord pour être mon disciple ?
**** Si, je suis d’accord.
***** Dis moi, comment tu t’appelles ?