Chapitre 7
Grèce, Sanctuaire
Et la guerre recommençait. Des combats, des blessures, du sang, la mort…
Voilà à quoi se résumaient les batailles qu’ils menaient.
Quand les chevaliers divins avaient commencé leurs entraînement,
aucun d’eux ne pensait un jour être confronté à huit
batailles, et à ce moment-là, à une neuvième. Alors
qu’ils étaient heureux entre eux et avec les chevaliers d’or,
voilà qu’un dieu se mettait en travers de leur route. Pourquoi ?
Pourquoi voulait-on les priver de bonheur dont ils n’avaient pas pu avoir
pendant six ans, voire plus pour certains ?
Saori avait décidé que les chevaliers divins devaient faire des
rondes dans le sanctuaire, et prévenir les autres pour d’éventuels
assauts, et que les chevaliers d’or devaient rester dans le temple. Marine,
Shina, June et Sorente accompagnaient Seiya, Shiryu, Hyoga, Shun et Ikki dans
leur tache. Misao et Raphaël, qui s’étaient réunis
grâce à Mû, Shaka, Saga et Kanon devaient aussi se battre.
Tous les autres étaient au Japon à veiller sur les apprentis.
Jade devait aussi rester avec eux.
Les cinq frères marchaient silencieusement dans le domaine sacré.
Leur visage était dénué de toute expression, se concentrant
uniquement sur leur tache à accomplir. Rien ne rompait leur silence,
jusqu’à ce que les chaînes de Shun réagissent. Elle
était excitées et lui signalaient que des personnes approchaient.
Les frères se tournèrent vers Andromède. Les liens de métal
se tordaient.
« Qu’est ce qui se passe, Shun ? Lui demanda Shiryu.
- Mes chaînes détectent une présence.
- Elle a l’air redoutable, remarqua Seiya.
- Oui… Elles sont dix fois plus agitées que lorsqu’elles
avaient sentis Ikki la première fois.
- Saori nous a dit qu’il s’agirait peut-être d’anciens
ennemis, dit Hyoga.
- Je préviens l’autres. »
Ikki se concentra et contacta Mû. Les ennemis arrivaient. Les chaînes
se tordaient de plus en plus violement, comme si elles voulaient attaquer. Soudain,
elles foncèrent droit devant elles et Shun réussit à les
tenir à temps. Une troupe noire s’avançait vers eux. Leurs
cosmos étaient pleins de haine, de colère, de mépris, de
rage, de vengeance. Leur cœur était aussi noir que les auras qui
les entouraient. Ils marchaient, enveloppé de noir, et les cinq chevaliers
n’eurent aucun mal à reconnaître leur visage et leur énergie.
« Mais… bégaya Seiya. C’est…
- Je suis content de vous revoir chevaliers, » ironisa un homme aux
cheveux violet noir.
- Docrate ?!
- Et oui, c’est bien moi. Je suppose que vous reconnaissez aussi d’autres
personnes… »
Effectivement, ils les connaissaient tous. Sirius du grand chien, Dante de cerbère,
Dio de la mouche, Argueti d’Héraclès, Argol de Persée,
Jamian du corbeau... Il avait aussi les chevaliers noirs, accepté le
dragon, et les adversaires qu’ils avaient combattu dans la guerre contre
Eris et Dorbal. Ce dernier était présent, aussi. Raphaël
avait raison. Leur puissance était largement multipliée deux ou
trois. Jamais ils n’avaient vu de personnes aussi haineuses en même
temps. Ils en avaient des sueurs froides tant ils les craignaient. Oui, ils
avaient peur, les auras noirs rendaient l’air pesant. Dans leurs yeux
brillait une lueur rouge et leur cosmos semble être aussi noir que leurs
pensées.
« Chevaliers noirs, Argol, occupez-vous de ces cinq gêneurs. »
À peine il y eut fini sa phrase que les cinq personnes appelées
se jetèrent sur les chevaliers divins pendant que les autres continuaient
leur route pour les douze maisons du zodiaque. Les garçons s’éparpillèrent
pour se battre avec leurs adversaires respectifs avec plus d’espace.
Andromède noir attaqua Shun avec ses chaînes obscures. Le japonais
riposta et les chaînes se lièrent entre elles. L’adversaire
rappela son arme.
« Je suis content de te retrouver, Andromède. Ça fait
tellement longtemps que j’attendais de pouvoir me venger de toi. Et aujourd’hui,
j’en ai les moyens et la force.
- Est-ce Lucifer qui t’as donné cette vie et cette force décuplée ?
- Oui et non. Cette puissance et cette existence, il se l’est procuré
chez quelqu’un dont j’ignore le nom. Il nous a proposé de
l’aider à tuer Athéna en échange d’une nouvelle
flamme. Je n’ai pas pu refuser.
- Et bien il va falloir alors que je t’élimine, lui dit Shun, dégoûté
par ses paroles et son choix, bien qu’il soit le plus adapté
à la situation.
- Essaye donc, Shun d’Andromède !! »
Il s’élança sur lui. Ses serpents partirent à une
vitesse fulgurante de tous côtés, voulant piéger le chevalier.
Les liens du saint divin l’entourèrent pour le protéger.
Mais la chaîne fut bientôt attaquée par les reptiles du mal
qui commencèrent à ronger le métal. Shun les regarda, interdit.
Il les rappela et les serpents la laissèrent. Le japonais commença
à l’attaquer, mais le chevalier noir était d’une souplesse
remarquable et sa force était au moins multipliée par quatre.
Shun se fatigua vite et l’adversaire souriait de plaisance. Il allait
le battre, il allait l’éliminer. L’asiatique commençait
à se demander s’il n’était pas immortel.
« Non ! C’est impossible !!
- Et pourtant si !! Je suis invincible !! Immortel !! »
Il lui porta un dernier coup avec ses chaînes serpents. Elles transpercèrent
la protection que ses chaînes formaient et le touchèrent violemment
sur tout le corps. Il s’évanouit de douleur.
Du côté d’Ikki, ce n’était pas mieux. Il avait
beau utiliser l’Illusion du Phénix, ça ne faisait aucun
effet à son adversaire. Il restait immobile un moment, mais à
part ça, c’était inutile. Les « Ailes du Phénix »
ne servaient pas à grand-chose non plus. L’homme encaissait tout
sans problème. Ça mettait le Phénix en rage et le fatiguait
encore plus. Rien n’était efficace, tout était inutile.
Il était comme invincible.
Seiya ne s’en sortait pas mieux. Pégase Noir encaissait aussi tous
les coups, non sans souffrir, mais il n’en portait pas la marque longtemps
et Seiya recevait toute la sauce. Il était déjà terre,
agonisant, en mourant « à petit feu » à
cause des météores noirs.
Hyoga tentait maintes et maintes fois de congeler son adversaire, mais le black
Cygne, dès qu’il était enfermé dans la glace, brisait
complètement le cercueil. L’« Exécution de l’aurore »
ne servait à rien du tout.
Quand à Shiryu, il était dans le pire des cas. Il devait attaquer
Argol sans regarder la Méduse accrochée au bouclier de son bras
droit, sinon il deviendrait pierre et il devait éviter les attaques du
chevalier. Le dragon fut bientôt à terre sous l’avalanche
de coups du chevalier de Persée et se faisait écraser le dos du
pied.
Le Phénix noir lança soudain à son « double »
les « Ailes du Phénix ». Ikki les reçut
en plein fouet, du sang s’écoula de tout son corps meurtrit. Il
était si puissant… Beaucoup plus qu’on ne pouvait l’imaginer.
Le japonais tomba sur les genoux. Le phénix de l’île de la
mort s’approcha de lui et lui lança l’illusion du phénix.
Tout devint noir dans son esprit. Il ne sentait plus son corps, plus le sol,
rien. Il se sentait planer, vide. Puis, d’un coup, des images apparurent.
Il vit en boucle l’île de Death Queen, son entraînement épouvantable,
les « tortures » de Guilty, ses blessures très
nombreuses et sanglantes, la douceur d’Esméralda, sa mort, son
armure le recouvrir, Pandore mourir devant ses yeux après l’avoir
aidé, puis de la lave en fusion. Une chaleur atroce se répandait
dans ses veines, le faisant transpirer et suffoquer. Cette lave… se répandait
dans son corps. Puis tout s’arrêta.
La respiration saccadée, il regardait dans le vague, les yeux écarquillés.
Son cœur lui faisait mal. À bout de force, il s’écroula
à terre, comme mort.
Sorente et Shina marchait rapidement dans le sanctuaire. Ils avaient reçu
un appel d’Ikki, mais ils étaient à l’autre bout du
sanctuaire, et se dépêchait d’aller arrêter leurs opposants.
Marine et June étaient partie à la rencontre des chevaliers de
bronze, dont le cosmos s’était considérablement affaiblit.
Elles allaient les soigner, si c’était nécessaire. L’Ophiucus
avait tenu à rester avec Sorente pour se battre. Elle lui faisait penser
à Thétis. Elle aussi voulait combattre et surtout ne pas laisser
son aimé seul. Depuis qu’elle les avait rejoint, Julian Solo et
la Sirène, elle ne le lâchait plus. Au début, il pensait
que c’était juste parce que il était le seul général
survivant, puis il avait comprit que c’était de l’amour.
Par la suite, les sentiments de la Sirène Maléfique sont devenus
réciproques et, pour la faire partir au Japon, il avait dû lui
promettre qu’ils se marieraient après cette guerre sainte.
Les deux chevaliers virent au loin le groupe de chevaliers déchus et
leur barrèrent la route. Ils allaient essayer de les arrêter, quitte
à en payer de leur vie.
« Vous ne ferez pas un pas de plus !
- Orphée ! Agora ! Occupez-vous de ces chevaliers ! »
Un garçon aux cheveux bleu marin et une autre couleur rouge violet se
séparèrent du groupe. L’homme bleu, qui tenait une lyre
et devait avoir l’âge de l’autre musicien physiquement, se
mit en face de ce dernier.
Le chevalier se mit à jouer de sa lyre qu’il tenait entre ses mains.
La musique était douce et envoûtante. Mais Sorente ne laissa pas
faire et il commença à jouer de sa flûte traversière.
Les mélodies semblaient couler comme de l’eau, envoûtantes,
magiques. Elles était différentes, mais semblaient s’emmêler,
se lier par la virtuosité avec laquelle elles étaient jouées.
Elles ne faisaient qu’un, aucun des deux musicien ne pouvait vaincre l’autre.
Puis, d’un accord silencieux, ils cessèrent leur musique magnifique.
« Tu es très doué en musique, je trouve, dit Orphée.
À qui ai-je l’honneur de m’adresser ?
- Je suis Sorrente de la sirène Maléfique, un général
de Poséidon. Je suppose que tu es Orphée de la Lyre ?
- C’est ça.
- Seiya et Shun m’ont rapporté tes mérites, et surtout comment
tu t’étais comporté en enfer. Mais je ne pense pas que le
Orphée dont ils me parlaient ait un rapport avec toi, si ce n’est
peut-être une ressemblance et un don pour la Lyre.
- Tu as raison Sorrente, je ne suis pas le Orphée dont ces chevaliers
t’ont parlé. Je suis un autre Orphée, mort il y a au moins
trois cents ans. Je déteste Athéna depuis qu’elle a causé
ma mort, lors d’une bataille contre Poséidon. En fait, c’était
le général de la Sirène qui m’avait tué, sourit-il.
C’est pourquoi je vais t’abattre ce soir, pour me venger. »
Orphée recommença à jouer de la Lyre. Sorrente n’eu
pas le temps de riposter que la douce mélodie l’enveloppa. Il se
sentit planer. Soudain, le décor changea, pour devenir un champ de fleurs
aux mille couleurs. Thétis marchait une un petit sentier brun. Elle portait
une robe saumon très clair et moulante, et ses cheveux blonds flottaient
au vent, que le jeune homme ne sentait pas. Tout à coup, il sentit des
fils l’enlacer et lui serrer violemment le corps. Sorente gémissait
de douleur. L’image disparut peu à peu.
« Tu t’es laissé avoir Sorrente !! Il est trop
tard pour toi !! »
L’écaille se brisa rapidement en morceaux et commença à
entailler franchement la peau claire. Il sentait que ses os allaient se briser.
Il criait à plein poumon sa souffrance alors que la pression augmentait.
Un craquement à peine audible se fit entendre et son bras gauche céda.
Les fils le laissèrent et le garçon tomba par terre. Il s’évanouit,
sa peau meurtrit, comme passée au fer chauffé à rouge,
la souffrance ne le quittant pas.
Ce n’était pas mieux entre Shina et Agora. Ce dernier, un homme
aux longs cheveux violet rouge, avait été le disciple de Shaka
et avait été tué par Ikki. Shina tentait maints coups pour
le battre, mais tout restait inutile.
Il ouvrit ses bras et une grande fleur de Lotus rosée, à moitié
close, apparut entre ses mains.
« Quand la fleur de lotus sera complètement ouverte, tu mourras.
- Comment peux-tu en être aussi sûr ? Tu as la même puissance
que moi !
- Non, tu te trompes. Je suis plus fort que toi, que les chevaliers d’or,
même.
- Mais c’est impossible !
- Tu vas voir si c’est impossible ! Meurs !! »
Le lotus s’ouvrit entièrement d’un coup. Le cosmos du chevalier
d’argent augmenta d’intensité et une grande aura violacée
l’entoura. Shina reçut une grande charge d’énergie
d’un coup, sans avoir pu faire quoi que se soit. L’armure en morceau
se détacha de son corps sous la trop grosse dose d’énergie.
Shina cria. Elle sentait son corps brûler, se faire projeter au loin.
Elle percuta quelque chose de dur qu’elle fit exploser. Elle resta là,
incapable de se relever, brisée. Elle ferma les yeux, une larme coulant
le long de sa joue. Elle avait faillit à son devoir…
« Hyoga… »
Raphaël se dirigeait vers les temples zodiacaux. Il était plus qu’excité.
Il n’avait jamais participé à une guerre sainte, et ne manquait
pas d’être déçu. Il aimait se battre, faire souffrir
les gens qui le méritaient. Qualité ou défaut qu’il
avait hérité de son père. Mais malgré son excitation,
il avait moins envie de se battre. Son esprit était préoccupé
par Mû. Depuis qu’ils s’étaient quittés, il
y avait quelques jours, Mû l’ignorait complètement. Raphaël
avait beau essayé de lui parler, le Bélier niait complètement
sa présence. Le blond n’aurait pas dû céder aux avances
de sa presque sœur. Peut-être que Mû aurait accepté
à ce moment-là de le faire avec lui ? Raphaël en doutait
quand même. Il avait l’impression que Mû le rejetait tout
bonnement, qu’il n’en pouvait plus de l’autre. Ce que le démon
comprenait, après l’égoïsme dont il avait fait preuve.
Mais il devait cesser de s’en faire. Ça pourrait devenir une faiblesse,
pour son combat. Et puis, tout allait s’arranger à la fin de cette
guerre sainte. Il allait refaire la paix avec lui, et si jamais il mourait,
Raphaël se suiciderait pour lui, qu’il le veuille ou non, bien qu’il
ne pourrait pas lui demander son avis dans le monde des morts. Il n’avait
pas encore le pouvoir de communiquer avec les morts, sinon il aurait déjà
discuté avec Dante et Vergil depuis longtemps. Dante et Vergil…
Il fallait qu’il les oublie. C’était Mû qu’il
aimait. Eux, c’était le passé, le blond devait se tourner
vers le présent. Le démon était amoureux de ses deux grands
frères et avait déjà couché avec eux. Mais c’était
Mû qui était en face de lui, qui l’aimait. Mais Mû…
L’aimait-il toujours ? Avait-il toujours des sentiments pour lui ?
Oui, évidemment. Quelle question stupide.
Raphaël vit la troupe d’hommes qu’on lui avait signalée.
Il reconnut parmi elles certaines énergies, mais surtout celle de Docrate.
Le blond se mit en travers d’eux.
« Stop ! Arrêtez-vous tout de suite !
- Laissez-moi m’en occuper, proposa Jamian.
- Non, je vais m’occuper moi-même de ce garçon, décida
le chef du groupe. Il a une revanche à prendre, n’est-ce pas ?
- Exact !! »
Cet homme avait faillit le battre et il ne l’acceptait pas. Sans réfléchir,
en colère, le blond s’élança vers son opposant. La
troupe se dispersa et continua sa route vers les temples. Docrate l’évita
sans aucun problème. Raphaël, à terre, se retourna vers l’autre,
la colère se lisant dans ses yeux.
« Petit, sais-tu à qui tu t’adresses ?
- Oui ! Tu es Docrate, un ancien chevalier d’Athéna, mais
j’ignore le nom de ton armure.
- En effet, peu de personnes la connaissent car mes techniques n’ont rien
à voir avec elle. Je suis Docrate de l’Hydre Mâle !
- De l’Hydre Mâle ?!
- Oui ! Il y a un autre chevalier de l’Hydre, mais c’est l’Hydre
Femelle. Maintenant, prépare-toi à mourir ! Par les Météores
d’Héraclès !! »
L’homme frappa la terre de ses poings. La terre trembla violemment, faisant
quelque peu perdre l’équilibre à Raphaël. Puis, l’homme
lui envoya une multitude de météores à la vitesse de la
lumière. Raphaël fit tourner son épée en cercle devant
lui, arrêtant les boules d’énergies. Toutes les comètes
s’écrasaient dans tous les sens, provoquant d’autres tremblements.
Raphaël commençait à fatiguer.
« Je t’ai sous-estimé. Tu es fort et rusé…
Comment te nommes-tu ?
- Mon nom est Raphaël ! D’où tiens-tu une telle force,
qui est plus haute que celle des chevaliers d’or ?
- J’ai largement la puissance d’un chevalier d’or, petit,
et de plus, je suis immortel.
- Mais c’est impossible ! Même moi, le fils d’un démon
des enfers, ne suis immortel !! Comment peux-tu penser ça ?!
On va voir si tu es si invincible que ça !! »
Raphaël s’élança ne nouveau, pointant son épée
sur l’homme. Elle était capable de couper les métaux les
plus résistants. La vitesse du jeune homme avoisinait celle de la lumière.
L’arme était chaude, sentant que le sang allait bientôt couler
grâce à elle. Mais Docrate ne le voyait pas de cet œil là.
Alors que le bout de l’épée allait le toucher, il l’arrêta
net, à deux centimètres de lui. Raphaël se retrouva en l’air,
pendu à son arme fétiche, comme un imbécile. L’Hydre
Mâle sourit et lança la chose loin de lui. Le blond se ramassa
par terre.
« Shit ! »
Mais il se releva pour se remettre à courir vers son adversaire, plus
qu’en colère. Il ne cessait de l’humilier, il en avait marre.
Plus que marre. Avec l’agilité d’un chat, il se glissa derrière
Docrate sans que celui-ci ne fasse quoi que se soit, surprit, et planta l’épée
dans son dos. L’épée devint brûlante au contact du
sang et transperça complètement l’homme, malgré l’amure
qui le recouvrait. Il cria de douleur, mais ne hurla pas. Raphaël était
de plus en plus surprit et tourna le couteau dans la plaie pour le faire hurler.
Il continua à crier, puis le blond, agacé, arracha l’épée.
Docrate tomba à genoux. Il saignait beaucoup, mais ne semblait pas s’en
soucier. Il se releva et le liquide rouge s’arrêta soudain de couler.
Tout ceci dépassait le démon. Il avait beau l’attaquer,
le transpercer, rien ne marchait. Il était invincible ? Immortel ?
Non, impossible… Docrate se retourna et sourit ironiquement.
« Tu ne t’attendais pas à ça, hein ! Maintenant
reçois les Météores d’Héraclès !! »
Le chevalier lui envoya de nouveau ses météores surpuissants.
Raphaël eu du mal à les éviter, leur vitesse et leur force
ayant augmenté. Il commençait à en recevoir de plus en
plus. Finalement, il les reçu tous. Il avait l’impression que ses
os se brisaient sous l’ampleur des coups. Il tomba à terre à
quelques dizaines de mètre de son adversaire.
Raphaël rassembla ses dernières force et réussir à
se relever. Il n’était pas très stable, et manquait de tomber.
Il était épuisé et avait mal partout. Il se servit de son
épée comme d’appui. Docrate était énervé
et surprit de le voir sur ses jambes aussi rapidement.
« C’est impossible ! Tu devrais être mort !!
- Je suis désolé pour toi mais je ne peux mourir que de deux façons.
- Lesquelles ?
- Tu crois vraiment que je vais te le dire ?!
- La noyade et la perte de ton sang ? Sourit-il, ironique.
- Hein ?!
- Tu as les mêmes points faibles que tes frères.
- Mes frères… Mais comment les connais-tu ?
- Trêve de bavardages ! Je vais en finir ave toi ! »
Docrate courut vers son adversaire. Raphaël ne resta pas inactif et, quand
son adversaire arriva, lui trancha la tête d’un coup d’épée.
Le sang gicla et la tête roula. Là, si l’homme n’était
pas mort, il n’y avait plus rien à faire. Raphaël essayait
de croire en l’effet de cette offensive. Mais c’était peine
perdue. Le corps n’était pas tombé, comme s’il n’avait
pas été atteint, et le cosmos obscurcit par la haine l’habitait
toujours. Le corps décapité recula et récupéra sa
tête pour la positionner sur son cou coupé net. Son visage était
toujours aussi ironique. Raphaël tremblait, n’en croyant pas ses
yeux. C’était impossible… incroyable, surréaliste.
Cet homme, qui avait été décapité, avait réussi
à remettre sa tête sur ses épaules. Cet homme était
bel et bien invincible, immortel, sans points faibles. Il ricana.
« Je t’avais dis que j’étais imbattable, donc
remettre une tête coupée à sa place est un jeu d’enfant
pour moi. Maintenant, c’est toi qui vas mourir… »
Il se concentra et intensifia son cosmos. Une aura noire enveloppa son corps
puissant. Il renvoya une troisième fois sa puissante technique. Raphaël
fit tournoyer son épée, mais la vitesse et la force de l’attaque
de Docrate prirent rapidement le dessus. Le blond n’avait plus de force,
plus d’espoir. C’était si bête… Se laisser battre
ainsi… Mais que pouvait-il faire ? Tout était inutile…
Il reçut le tout en plein fouet et tomba à terre, à plusieurs
mètres. Il était plein de sang, son corps ouvert de part et d’autre.
Il suffoquait, sentant son cœur faiblir. Non… Il ne devait pas mourir.
Il allait entraîner Misao dans sa chute… Elle devait vivre…
Elle…
« Mû… »
Mû était dans son temple, son armure d’or sur le dos. Il
soupira. Il venait d’entendre l’appel de Raphaël. Au fond de
lui, il savait que le blond ne mourrait pas. Il ne pouvait pas mourir, sinon
il entraînerait Misao avec lui. Saga, Kanon et Camus ne le lui pardonnerait
jamais. Et puis… Il allait l’abandonner. Mû avait beau en
vouloir à son ami, il l’aimait toujours. Mais il sentait qu’il
n’en souffrait pas tant que ça. Mais il ne comprenait pas pourquoi.
Mais ce qui était sûr, c’est qu’il ne le lui pardonnerait
pas. Raphaël lui faisait des gestes d’amour, l’embrassait.
Et, d’un coup, il apprenait qu’il avait couché avec celle
qui l’avait « hébergé ». C’est
ce qui avait le plus choqué au chevalier. Il avait caché sa relation
avec Misao et avait tenté de coucher avec le Bélier sans l’avoir
prévenu. C’était Camus qui le lui avait dit. Il était
très énervé, qui n’était pas courant, et après
que Mû ait insisté, il lui avait tout avoué. Le Verseau,
se rendant compte de ce qu’il disait, s’était excusé
auprès de son ami, qui l’avait au contraire remercié. Le
blond n’était qu’un chien en chasse, à la découverte
de proies faciles. Mais Mû n’était pas comme ça. Quand
il était fâché ou blessé, il le restait pendant un
bon moment, et si personne de venait l’aider, il pouvait sombrer dans
la déprime. Ça lui était déjà arrivé,
plus jeune, lorsque Lys était morte. Il était devenu muet et avait
perdu de son ouïe. Cela avait duré pendant plusieurs années,
jusqu'à ce que Kiki rentrât dans sa vie.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Près de la grande tour de Jamir, un enfant marchait. Il devait avoir
quatorze ans, bien qu’il en fasse douze. Il était maigre, squelettique
et était habillé de vêtements trop fins et sales. Il avait
froid. Son visage était fin et d’une pâleur atroce. Ses yeux,
sans éclats, était dans le vague, et ses lèvres semblaient
incapable de former un quelconque sourire. On aurait cru que son cœur,
qui battait tant autrefois, s’était arrêté. On aurait
cru une poupée vivante, marchant lentement, avec ses cheveux si ternes.
Il s’avança près de l’entrée du « Cimetière
des amure ». Il s’assit par terre, comme ça, sans réfléchir.
Il n’en était plus capable. Il voyait mal, il entendait peu, il
ne parlait pas. Il ne pouvait plus, elle n’était plus là.
Voilà sept ans qu’il était tout seul. Sept ans qu’il
avait quitté le sanctuaire. Sept ans qu’il n’avait pas revu
les personnes qu’il aimait. Sept ans qu’elle l’avait quitté
pour un monde meilleur en le laissant là, tout seul, sans personne sur
qui s’appuyer, ne serait-ce qu’une seconde. Pourquoi ne l’avait-t-elle
pas emmené ? Elle lui avait promis de ne jamais se séparer
de lui, que jamais elle ne le quitterait. Jamais. Mais les promesses sont parfois
irréalisables. Celle-ci l’était. Et à ce moment-là,
il était si vide, si froid, si écœurant…
Il se souvenait encore de tous les moments qu’il avait passé avec
elle. C’était si bon… L’un de ses meilleurs souvenirs,
c’était quand sa soeur lui avait apprit à réparer
les armures. Il lui avait demandée comment il fallait faire et elle avait
répondu en souriait que seul Mû pouvait le savoir. C’était
quelque chose qu’on ne pouvait faire que grâce à soi-même.
Il n’y avait aucun livre pour expliquer ce genre de chose. Et c’était
vrai. Quand il avait commencé à réparer l’armure
du Sculpteur, il avait tout de suite su comment il fallait faire. De temps en
temps, Lys corrigeait ses gestes, lui montrait comment il fallait faire à
certains endroits. L’armure du sculpteur se trouvait toujours dans la
maison. Lys voulait la porter après sa défaite contre Aioros,
mais elle avait préféré rester sans, et son frère,
étant donné qu’il avait celle du Bélier, ne pouvait
la prendre. Il ne la donnerait à personne. C’était l’un
des seuls souvenirs matériels qu’elle lui avait laissé.
L’enfant se mit à pleurer. Des larmes fines coulèrent le
long de ses joues trop pâles. Il ne sanglota pas. Il ne hoqueta pas. Ne
se plia pas. Il était si habitué à pleurer… Là,
il ne savait pas pourquoi des larmes mouillaient une fois de plus son visage.
Il avait cessé de se poser la question. Ça ne servait à
rien.
Il entendit un bruit. Un murmure, un cri très faible pour ses oreilles.
Il fixa droit devant lui, voulant connaître l’origine de ce son.
La réponse ne se fit pas attendre. Il vit une forme flue, marron et rousse,
qui poussaient des petits cris de panique et de peur. Puis, la tache sembla
courir vers le saint du Bélier. C’était un petit garçon,
dont les traits se dessinèrent de plus en plus aux yeux du tibétain.
L’aîné ne bougea pas. Pour quoi faire ? Il n’en
avait pas l’envie ni la force. Il était bien, là, assit
par terre. L’enfant courut vers le jeune homme qui le regardait sans vraiment
le voir. Le petit sauta au cou Mû et se blottit contre lui.
Son cœur battit violement dans sa poitrine. Sa peau était en contact
avec un autre être humain. C’était impossible… Il n’y
avait pas d’humain, là. Mû se laissa tomber par terre, dos
au sol. L’enfant pleurait dans le cou de l’adolescent. Inconsciemment,
il entoura le corps frêle de ses bras, le serra de toutes ses forces contre
lui, bien que celles-ci soient faibles. Il sentait son cœur si lasse rebattre
à nouveau normalement. C’était si bon… Sentir cette
petite chaleur réchauffer sa peau si froide et pâle. Ses yeux clignèrent.
Brillèrent. Pour la première fois depuis sept longues années,
sur les lèvres de Mû se dessinèrent un léger sourire.
Tout petit. Tout petit. Mais si beau…
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Kiki l’avait sortit de sa déprime, lui avait sauvé la
vie. C’était grâce à lui qu’il devait sa réintégration
au sanctuaire. Mais ces derniers temps, il voyait moins son apprenti. Raphaël
lui prenait tout son temps, et il avait oublié le petit. Kiki n’essayait
pas non plus d’aller rejoindre son maître. Il le respectait trop
pour le gêner dans sa vie quotidienne, amoureuse, et c’était
pour cela qu’il restait tout le temps avec Saga. Il s’ennuyait moins
que tout seul. Mû s’en voulait et se jura qu’il s’occuperait
d’abord de Kiki avant Raphaël.
La troupe de renégats s’avançait vers la maison du Bélier.
L’horloge zodiacale était allumée, le compte à rebours
était déjà partit depuis un petit moment. Ils avaient vaincu
les chevaliers divins, Sorente, Shina et Raphaël. Tous étaient indemne,
comme ne n’étant pas battu. C’était à Mû
de se battre.
Ils arrivèrent à l’entrée.
« Halte ! Qui êtes-vous ?
- À quoi bon le savoir, puisque tu mourras… »
Le chevalier du Corbeau, qui avait parlé, chargea le chevalier du Bélier,
tout en se concentrant.
« Cristal Wall !! »
Un mur de cristal se dressa devant le chevalier. Jamian rassembla son énergie
dans ses poings et cogna le bouclier. Des plumes noirs volèrent dans
tous les sens, coupante comme des rasoirs, et tranchèrent le mur en mille
morceaux. Mû tenta de le maintenir solide et debout, mais se fut peine
perdue. Tout se brisa. Les autres en profitèrent pour s’avancer
vers la maison du Taureau. Mû n’en croyait pas ses yeux. Il avait
brisé son mur, pourtant incassable. Ce n’était pas un simple
chevalier d’argent. Son cosmos était au même niveau que ceux
des chevaliers d’or, plus même.
« Tu as pu te protéger des plumes de corbeaux, dit Jamian
en souriant de toutes ses dents jaunâtres. Mais tu n’y échapperas
plus. Personne n’a réussi à l’éviter, seul
Seiya de Pégase y a survécu et ce garçon est sûrement
en train d’agoniser à cause des météores noirs qu’il
a reçus. Et vu ma puissance, ça m’étonnerait que
toi, Mû, un simple chevalier d’or, en sorte vivant. »
Il intensifia sa cosmo énergie et se mit face à son adversaire.
« Par les Ailes Noires !! »
De ses mains sortirent par milliers des plumes noires. Mû retenta de dresser
son mur de cristal et envoya la « Starligth Extinction ».
Mais rien n’y fit. Jamian traversa l’offensive sans problèmes
et fonça vers le tibétain, des plumes sombres volant tout autour
de lui.
« C’est inutile, chevalier ! »
Les plumes brisèrent de nouveau le mur et se collèrent au chevalier
du Bélier. Elles se firent nombreuses, étouffantes. Il se sentit
lourd. Son corps semblait peser des tonnes. Ces plumes étaient si lourdes…
Il tomba à terre. Il commençait à manquer de respiration.
Il avait si chaud… C’était si lourd…
« Mû !! »
Une voix cria dans son esprit. Elle aurait ou paraître désagréable
s’il ne l’avait pas reconnu. Cette voix… C’était
Sa voix…
« Mû !! Relève toi !! N’abandonne pas,
petit frère !! »
Dans sa tête… cette voix… Lys…
…
Ils montaient le chemin des douze maisons. Ils venaient de quitter la maison
du Bélier. Tous les chevaliers se faisaient battre à plat de couture,
Aldébaran se demandait s’il allait pourvoir en battre un seul.
Les chevaliers de bronze, Shina, Raphaël et Mû s’étaient
fait battre à plat de couture. Non pas qu’il n’était
pas fort, mais il s’était fait battre d’un coup par un spectre
d’Hadès, qui n’était pas très fort, alors contre
des renégats qui avaient vaincus les chevaliers divins… Mais il
se battrait le plus longtemps possible. Il le fallait.
Ils arrivèrent à l’entrée de la maison du Taureau.
« Halte !! Personne ne passe !!
- Lung, c’est à toi. »
Un homme en armure, qui était plus grand qu’Aldébaran, se
détacha du groupe. Il avait deux boomerangs tranchants dans ses mains
Les autres sortirent de la maison et Lung envoya à une vitesse incroyable
ses armes. Aldébaran réussit à les éviter de justesse.
Lung les réceptionna très facilement.
« Par la Corne du Taureau ! »
Aldébaran fonça vers son adversaire à une vitesse folle.
Le guerrier d’Asgard ne pu rien faire et le Taureau lui transperça
le ventre. Le sang gicla, un cri de souffrance se fit entendre. Il se plia en
deux. Mais il ne tarda pas à se redresser sous les yeux surpris d’Aldébaran.
La plaie béante, qui saignait abondamment, se cicatrisa. Le brésilien
n’en croyait pas ses yeux.
« Tu pensais me battre avec ça ! Tu es complètement
idiot !! » Dit-il, ironiquement.
Il relança ses boomerangs. Sous l’effet de la surprise et du rapprochement,
Aldébaran n’eu pas le temps de les éviter et ils se plantèrent
profondément dans son corps, malgré l’armure. Il hurla sa
souffrance, son sang s’écoulant abondamment. Il tomba à
genoux, puis à terre.
« Aldébaran !! »
Cette voix…
« Aldébaran !! Relève-toi !! N’abandonne
pas !! »
…