Chapitre 12
Grèce, Sanctuaire
Aussi vite la paix était revenue dans le sanctuaire, aussi vite une guerre
se déclarait à nouveau. Les chevaliers d’Athéna,
malgré leur fidélité et leur silence, commençaient
vraiment à en avoir assez. Assez de ces batailles stupides dont l’enjeu
était toujours le même : la Terre. À des moments, ils
se demandaient bien pourquoi les dieux leur en veulent-ils autant. Ce n’étaient
que des querelles entre eux, alors pourquoi les impliquer là-dedans ?
Et puis, une fois qu’ils auront disparu du monde, à l’état
de poussière, qu’allaient faire ? En faire ? Ils voulaient
les purifier, mais quoi cela leur servait-il ? Seule Athéna avait
l’air d’avoir compris que cette terre, bien que les hommes la détruisaient
peu à peu, ils l’aimaient car, grâce à elle, ils pouvaient
naître, grandir, aimer… mais surtout vivre. Certains moments étaient
douloureux, ils perdaient des personnes qui leur étaient chères.
Mais la vie continuait et ce depuis des millions d’années.
Camus descendait de la maison du Bélier. Son armure du Verseau le recouvrait
et son bras entourait les épaules de Manon, le disciple de Saga. Quand
Misao lui avait avoué qu’elle aimait Raphaël, Dante et Vergil
plus que lui et allait vivre avec eux, cela avait été un sacré
coup dur. Il n’en revenait pas. Elle, la femme qu’il aimait, le
trahir puis le quitter définitivement… Il ne l’avait pas
accepté. Il avait toléré qu’elle le trompe une fois
avec le blond. Mais là, c’était trop fort. Quand Kanon lui
avait crié dessus, Camus aurait voulu avoir la forte de le remercier.
Misao était malheureuse, le Verseau prenait ça comme une vengeance.
Et il avait la nette impression, dans le regard qu’avait posé le
Gémeau juste après sur lui, que c’était bien volontaire.
Le lendemain, le français avait décidé de se promener un
peu pour se changer les idées et réfléchir un peu. Il pensait
à Aphrodite qui avait tout fait pour lui remonter le morale. Une phrase
l’avait marqué, dans ses paroles.
« Tu sais, Camus, beaucoup disent que l’homosexualité,
ce n’est pas bien du tout. Mais il n’empêche que c’est
pas souvent que les gays se trompent ou se quittent. C’est l’un
des avantages ! »
Camus avait sourit en entendant ces phrases qui n’étaient pas fausses.
C’était peut-être l’un des avantages, mais pour tomber
amoureux d’un homme, il fallait avoir un esprit gay. Et Camus ne l’avait
pas. Lui, il aimait les filles. C’était dans ses réflexions
qu’il avait percuté quelqu’un. Enfin… C’était
plutôt la personne en question qui l’avait percuté. Tous
les deux étaient tombés par terre et, quand il avait relevé
les yeux, il s’était rendu compte qu’il heurté Manon,
la gamine dont s’occupait de Saga. Enfin, gamine… Elle avait quand
même plus de quinze ans. Elle était très belle avec ses
cheveux bruns et ses yeux foncés. Elle balbutiait un « pardon »
que le français avait tout de suite refusé, ignorant qui était
vraiment le fautif. Alors elle avait ri et ils s’étaient relevés.
Depuis, dés qu’il était seul, il allait la voir. Il se sentait
bien avec elle, autant qu’avec Misao, avant. Au fur et à mesure
du temps, il s’était rendu compte qu’il avait plus que de
l’amitié pour elle. Il le sentait, au fond de son cœur qui
s’était regelé. Il se réchauffait au contact de la
jeune fille, plus qu’à celui de la grecque. Puis, quant Lys avait
eu son « accident », Camus est resté seul un moment,
jusqu’à ce Manon lui saute dessus en souriant et lui demandant
pourquoi il était triste. À ce moment-là, il n’avait
pas pu résister : il l’avait embrassée. Elle ne l’avait
pas repoussé, comme si elle l’attendait depuis longtemps.
« Camus ! Tu viens ?! L’appela Aphrodite.
- J’arrive ! »
L’appelé pressa le pas en lâchant Manon. Saori, tous les
chevaliers d’or et divins ainsi que leurs « copines »
étaient déjà là. Lys ne faisait pas partie du voyage.
Elle était dans une chambre du treizième palais, veillée
par Kiki. Il s’était porté volontaire pour la surveiller.
C’était vraiment un brave gamin. Son frère partait pour
une nouvelle guerre et lui voulait s’occuper de sa sœur qu’il
connaît à peine. Il acceptait tout ce qui se passait et Camus doutait
qu’il fut capable d’en faire autant à sa place.
Ils arrivèrent dans le groupe. Sion et Jade étaient là
pour les aider à les téléporter sur le lieu de leurs futurs
combats. Camus embrassa discrètement une dernière fois Manon sur
la joue et les filles s’écartèrent.
Téléportation.
Continent Mûen
Shiryu ouvrit les yeux paresseusement, comme émergeant d’un long
sommeil, et se redressa sur les coudes. Il regarda autour de lui, n’en
croyant ses pauvres yeux.
« Je suis dans un rêve… »
Autour de lui s’étendait un magnifique jardin. Des fleurs aux mille
couleurs et aux gracieuses formes formaient des bancs splendides. L’herbe
vert émeraude brillait comme ce joyau grâce aux milliers de gouttes
de rosée qui s’étaient réfugiées dans ses
brins. Des arbres chargés de fruits, dont certains lui étaient
inconnus, étaient plantés ça et là, augmentant le
charme du lieu. Une rivière où coulait une eau claire traversait
le lieu. Il y flottait une douce odeur de fleurs et de fruits et le soleil brillait
agréablement sur le lieu.
Charmé par ce lieu fantastique, le Dragon réussit quand même
à revenir à la réalité. Regardant le jardin, il
se demandait où il pouvait bien être. Il devrait être sur
le continent mûen et, comme l’avait dit Mû, avec de l’eau
au dessus de la tête. Il devrait voir une montagne où avaient été
construis les douze temples. Mais il n’y avait rien de tout cela. Rien
à part ce merveilleux jardin qui, derrière cet aspect charmeur,
avait un petit côté inquiétant. De plus, il semblait sans
limite, les barrières le délimitant demeurant invisibles, voire
inexistantes.
Shiryu se leva et regarda encore une fois autour de lui, un peu perdu. Un arbre
attira son attention. Grand, il avait des branches, des feuilles et des fruits,
le tout en or. Attiré, le japonais s’avança vers la plante,
tout de même méfiant. Cela lui rappelait ce qui lui avait raconté
le vieux Maître à propos de la constellation du Dragon. C’était
cet animal qui gardait les pommes d’or du jardin d’Hespérides,
le jardin des dieux.
À quelques mètres de la plante, le jeune pu aisément la
contempler. Soudain, un homme sauta de l’arbre en criant et bondit sur
le japonais qui tomba de surprise. L’inconnu se retrouva derrière
lui.
« Hé bien ! On ne tient pas sur ses jambes ? »
Rit-il.
Shiryu se releva rapidement et regarda la personne. C’était un
jeune homme un peu musclé et au teint bronzé. Son visage était
souriant encadré par de longs cheveux noirs lisses et il avait des yeux
d’un vert très clair et plutôt flashant, ses deux points
du son front de la même couleur. À vu d’œil, il avait
l’air d’avoir à peu près d’âge de Shiryu.
Il portait une armure semblable à celle de son vis-à-vis, bien
qu’elle ne soit pas aussi lisse. Elle était comme recouverte de
petites écailles très petites et fines.
« Qui es-tu ? Demanda Shiryu.
- Je suis Okko, chevalier du Dragon ! Et toi ?
- Je suis Shiryu du Dragon.
- Toi aussi tu es du dragon ? S’étonna-t-il. Bah, tu as presque
la même armure que moi, j’aurais dû le deviner !
- Où suis-je ?
- Où tu es ? S’exclama-t-il en ouvrant de grands yeux. Bah,
tu es sur le continent de Mü ! Bon, c’est vrai que quand on
se réveille dans un endroit pareil, c’est normal qu’on soit
un peu déboussolé.
- Excuse moi de t’interrompre, mais j’ai l’impression tu n’as
par l’air de savoir ce qui se passe en ce moment !
- Oh que si, je le sais, répondit-il en perdant un peu de sa gaieté.
Nous sommes en guerre contre vous, les chevaliers d’Athéna, simplement
pour nous venger de la honte que nous avons subit à cause d’elle,
ce qui est assez faux à mon goût.
- Comment ?!
- C’est les mûens les fautifs, ils n’avaient pas à
trahir Athéna en créant des armures pour Poséidon et tous
les autres dieux.
- Mais alors pourquoi te bats-tu si tu n’es pas d’accord avec les
tiens ?
- Parce que je suis mûen, mon devoir est de me battre pour eux, pour que
tous ces innocents, qui ne sont responsables en rien de leur misère,
puissent voir la lumière du soleil.
- Pourtant dans la lettre que vous nous avez envoyez, il était écrit
que vous alliez prendre possession de la terre !
- On ne m’a rien dit de ça… Enfin bon, maintenant, finis
de parler… »
Il avait dit ces mots d’une voix pas très motivée. Il se
mit en garde et Shiryu fit de même. Il n’avait pas très envie
de se battre, tant la voix de son adversaire était sincère. Ce
garçon, on le voyait très bien, n’avait pas l’air
d’être un bon comédien et le japonais hésitait quelque
peu de lui porter un coup fatal. Mais il se ressaisit, se souvenant encore très
bien du visage terrifié de Lys. Cette vue lui avait vraiment fait mal
au cœur et tous devaient gagner cette guerre pour la sauver.
Okko courut vers Shiryu. Il sauta et lui donna un coup de pied que son adversaire
réussit à arrêter avec son bouclier. Retombant par terre,
le jeune homme enchaîna des coups que le japonais évita sans mal.
Le mûen tentait de le fatiguer. Il avait entendu parler des chevaliers
de la déesse Athéna et Shiryu était un expert en Arts Martiaux.
Étant lui aussi bon dans ce domaine, autant en profiter, connaissant
déjà l’issue du combat.
Ils s’écartèrent, reprenant leur souffle. Shiryu avait l’impression
qu’Okko était comme son double, qu’il connaissait chacun
de ses gestes. Il avait des pouvoirs psychiques, mais quand même.
Soudain, il ouvrit les bras, concentra son cosmos et une aura vert émeraude
apparut derrière lui.
« Tu vas connaître ma plus puissante attaque ! Par le
souffle du dragon !! »
Il aligna d’un coup ses bras devant lui et un souffle puissant s’échappa
de ses mains ouvertes vers le Dragon d’Athéna. Une violente rafale
de vent l’emporta dans les airs et lui serra tout le corps. Il distingua
un long dragon vert d’eau qui s’enroulait tout autour de lui, lui
l’enserrant avec force. Il criait de douleur et sentait que son cœur
n’allait pas tarder de lâcher, la pression autour de lui devenant
beaucoup trop forte. Son armure craquait. Ses yeux se fermaient sans qu’il
ne puisse y faire grand-chose. Mais une image apparut. Elle. Lys. Il entendait
un peu ses cris de peur, de souffrance. Il se souvint ce qu’elle avait
subit, ce qu’elle avait enduré durant des années.
« Je ne… vais… pas mourir… comme ça…? »
Il en aurait honte de se laisser avoir alors qu’elle, elle avait lutté
pour survivre durant quelques années pour ensuite endurer les pires tortures
qu’il existait.
« Non… Je ne mourrais… pas… »
Il ouvrit ses yeux noirs et regarda autour de lui, analysant rapidement la situation.
Une aura apparut tout autour de lui et, dans un suprême effort, il se
dégagea du tourbillon et tomba dans la rivière. L’eau fraîche
apaisa son corps chaud et douloureux. Il se sentait mieux et remonta à
la surface du cours d’eau, qui était plus profond qu’il n’en
avait l’air. Le souffle disparut et le calme revint. Le Dragon mûen
regarda le survivant de ses grands yeux étonnés alors qu’il
sortait de la rivière.
« Comment as-tu fais pour y échapper ?! S’exclame
Okko qui n’en revenait vraiment pas.
- Quand on doit sauver quelqu’un, nos forces s’en trouvent décuplées.
Surtout quand cette personne a connut quelque chose de bien pire que ce qu’on
peut subir en toute une vie. De plus… En tant que Dragon Divin, il est
normal que je puisse me défère de ce tourbillon. J’en ai
fait, des choses, avant que mon armure devienne ce qu’elle est aujourd’hui.
- Dragon Divin ?! Une personne à protéger ! Moi, c’est
tout un peuple que je veux sauver de la misère ! Par le souffle
du dragon !! »
Il relança de nouveau son attaque. L’ayant déjà vue
une fois, Shiryu l’évita sans trop de mal, bien qu’il soit
bien essoufflé. Ce chevalier avait à eu près le même
niveau que l’autre, bien qu’il en doutait. Okko, depuis tout à
l’heure, n’avait pas encore utilisé ses pouvoirs psychiques.
Et ça inquiétait un peu l’adolescent. Mais il se concentra
et rassembla ses forces.
« Par la colère du dragon !! »
Un dragon sortit de son poing pour foncer comme un éclair sur Okko qui
reçu la projection de cosmos en plein fouet sans un geste pour l’esquiver,
surprit. Projeté violement en arrière à plusieurs mètre,
Shiryu vit que sa belle armure était percée et que sa poitrine
était gravement atteinte.
Soudain, le décor changea. Les fleures flétrirent, les arbres
périssent, laissant tomber leur fruits pourris et l’herbe devint
brune, voire inexistante. Le jardin se fanait devant les yeux de Shiryu, incapable
d’intervenir pour le sauver.
Okko se releva, sa main sur sa poitrine qui saignait abondamment. Haletant,
tenant avec peine sur ses jambes, il réussit à articuler quelques
mots et à rassembler ses dernières forces.
« Je… Je ne pensais pas… en arriver là…
Shiryu… tu as poussé le bouchon… trop loin… »
Son aura émeraude l’enveloppa et ses yeux étincelèrent.
« Par la fureur dragon !!
- Par les cents dragon de Rozan !! »
L’animal immense et étincelant s’échappa de son aura
et fonça vers le japonais, tandis que des dizaines d’autres s’envolaient
vers le mûen. Les reptiles s’entrechoquèrent, mais pourtant
les animaux n’en restèrent pas là. Ils forçaient,
refusant de perdre et voulant gagner à tout prix. Après une lutte
de quelques secondes, ils finirent par se traverser, pour finalement atteindre
leur adversaire respectif. Shiryu évita le Dragon avec beaucoup de mal,
mais il ne pu arrêter sa patte énorme qui le fit tomber en arrière
en lui faisant cracher du sang.
Un silence de mort s’installa pendant que Shiryu, immobile, tentait de
se relever. Il sentait comme des chaînes imperceptibles qui lui tenaient
fermement les poignets, les chevilles et le cou. Mais elles relâchèrent
de plus en plus leur étreinte qui finit par être nulle. Le japonais
se redressa et se leva. Tout avait disparut. Il ne restait rien du magnifique
endroit. C’était devenu une terre aride sans verdure, à
fendre le coeur.
Shiryu courut vers Okko. Il était allongé par terre, apparemment
mort. L’asiatique se baissa et posa sa main tremblante sur le poignet
du jeune homme, prenant son pouls. Sentant, son cœur battre, celui du chevalier
se calma et il s’autorisa un sourire. Il tenta de réveiller son
ancien adversaire. Celui-ci ouvrit doucement ses yeux. Il le regarda et lui
sourit.
« Tu es vivant… Murmura-t-il. J’en suis heureux…
- Moi aussi, lui sourit Shiryu. Tu vas t’en sortir, je vais te soigner.
- Non… Je suis condamné… Je ne t’ai pas battu…
Je n’ai pas tout fais pour te battre… Je n’ai pas utilisé
mes pouvoirs psychiques…
- Mais pourquoi ?
- Parce que je voulais être loyal. Toutes les personnes contre qui je
me suis battu ont perdu face à moi, mais je sais que ce n’était
que de la comédie. Je suis un parent proche de Mü, donc on me doit
respect et obéissance. J’aurais tant voulu… J’aurais
tant voulu être comme vous, comme Lys… N’être rien,
être libre de choisir et de grandir… J’aurais tant voulu…
avoir quelqu’un à protéger… Va-t-en, avant qu’ils
n’arrivent…
- Non, je t’emmène avec moi ! S’exclama le Dragon.
Et puis, où sommes-nous ?!
- Sur le… continent de… Mü… »
Il ferma les yeux. Le cœur de Shiryu se remit à battre frénétiquement,
la peur l’envahissant. Il l’appela, essaya de le réveiller
mais rien n’y faisait. Soudain, des hommes apparurent devant lui.
Shura se leva. Il regarda autour de lui, ne sachant pas où il se trouvait.
Il se souvenait bien de la téléportation. Mais là, il était
un peu déboussolé. Il faisait nuit et il avait l’impression
d’être sur une falaise, ce qui l’étonnait, étant
donné qu’il était partit le matin et qu’il devrait
normalement se trouver dans un lieu avec de l’eau au dessus de la tête.
Curieux et ne sachant pas trop quoi faire, il se pencha au bord de la falaise.
Il avala sa salive de travers en constatant la hauteur à laquelle il
se trouvait. La falaise sur laquelle il était lui faisait de plus en
plus penser à celle du Cap Sounion. Il manquait juste les colonnes.
Inquiet, il se retourna pour chercher quelqu’un. Mais soudain, il eu comme
un flash-back. Les colonnes de pierres apparurent. Il vit… Il la vit courir
vers lui, vers le bord, et lui qui la poursuit. Il vécut toute la scène
où il avait faillit la tuer, où elle était tombée.
Mû courant vers elle pour l’arrêter, puis Shura voulant le
tuer, mais Angelo la protégeant. Le Capricorne ressentit à nouveau
la douleur qu’il avait ressentit à ce moment-là revenir
dans son cœur. Lys lui avait pardonnée cet acte, mais l’Espagnol
s’en voulait toujours. Il était responsable de sa souffrance, de
celle de Mû, des innocents qu’Angelo avait tués. Oui…
Il n’était pas sur le continent de Mü, mais au sanctuaire,
au Cap Sounion. Que s’était-il passé ? Où étaient
les autres ?
La vision disparut. Tout à coup, il entendit un bruit. Il regarda autour
de lui, mais ne vit rien.
« Qui est là ? »
La réponse ne se fit pas attendre et un homme apparut par télépotation
devant le chevalier. Il avait les cheveux bleu nuit, son visage était
caché par un masque argenté et il portait une armure dorée
ressemblant beaucoup à celle de son vis-à-vis, si se n’est
les fins dessins l’ornant, sur le haut de simples brins, sur le bas des
petites d’écailles. Le Capricorne…
« Je suis Pan, chevalier du Capricorne, répond-il durement.
- Je suis Shura du Capricorne.
- Je m’en doutais. Alors tu as eu un flash-back, tout à l’heure ?
- Comment le sais-tu ?
- C’est moi qui t’ai fait revoir ce moment de ta vie, où
tu as balancé Lys en bas de la falaise…
- Alors je suis bien en Grèce, sur le Cap Sounion ?
- Bien sûr que non ! S’énerva-t-il. Tu es dans la maison
du Capricorne.
- La maison du… Mais comment…
- Je vais t’expliquer. Tous tes compagnons d’armes sont bels et
bien arrivé sur le continent. Vous aviez l’habitude de vous battre
dans un temple, un endroit précis garder par vos adversaires… Mais
nous, nous ne pratiquons pas de la même façon que vous. En ce moment,
tu te trouves dans la maison du Capricorne, mais tu ne vois que cet endroit
qui te rappelle tant de choses. C’est pareil pour tous tes amis qui vont
se battrent. Ils iront dans l’endroit le plus favorable pour la victoire
de leur adversaire, comme par exemple le dragon qui ira dans le Jardin d’Hespérides.
- Mais moi… Si je comprends bien, étant chevalier du Capricorne,
je devrais me trouver dans un endroit… où il y a de l’eau…
Le dieu Pan a voulu se transformer en poisson, mais il a échoué
et est devenu mi-chèvre mi-poisson…
- C’est exact… Et tu vas y aller vite fait !! »
Il s’élança vers le jeune espagnol et lui donna un violent
coup de point que Shura réussit à éviter. Ils commencèrent
à se battre ainsi, enchaînant des coups de plus en plus puissant
et de plus en plus rapides. Ils ne tardèrent pas à arriver à
la vitesse de la lumière. Shura voulait reculer un bon coup pour pouvoir
attaquer vraiment son adversaire. Mais il n’en était pas capable,
ayant du mal à éviter ses poings, ses pieds. Soudain, il s’écarta
d’un coup et leva son bras droit.
« Excalibur ! »
Elle entailla son armure au ventre et Pan recula. Il tomba à genoux,
apparemment bien touché. Mais Shura le vit… Il vit Angelo replié
sur lui-même… Cette nuit là… L’espagnol recula,
horrifié… Il faillit tomber de la falaise, mais il s’était
arrêté à temps. Pan se mit à ricaner, pour ensuite
à éclater de rire.
« Alors ! Qu’est ce que ça fait de revoir l’un
des pires moments de ta vie ?! Le jour où tu t’es débarrassé
d’elle ! Tu n’as pas l’air de vraiment comprendre, ou
plutôt imaginer la souffrance qu’elle a subit ! Se faire chasser
par l’une des personnes qu’elle aimait ! Je comprends sa douleur…
Je comprends moi ce qu’elle a pu ressentir !! »
Il avait crié. Shura, les yeux toujours écarquillés et
la bouche entrouverte, avait l’impression de voir son corps s’amincir,
pour devenir celui d’une femme. Son armure disparut pour devenir une tenue
de femme chevalier bleu, avec des chaussures à talons azur et un foulard
marin autour de la taille. Comme celle de Lys. Il enleva son masque. Le chevalier
du Capricorne retint un cri en reconnaissant le visage si enfantin de son frère
à l’époque. Mais, ses cheveux étaient ceux d’Angelo.
Soudain, l’expression de douceur sur son visage disparut pour se remplir
de fureur. Ses yeux rouges comme le sang lançaient des éclairs.
Shura avait l’impression de les voir, tous les trois, se retournant contre
lui… Voulant le tuer.
« Par la corne du Capricorne !! »
Sa voix… C’était celle d’Aioros. Il fonça vers
le brun et il reçut l’attaque en plein fouet.
« Tu veux me tuer !! Et bien vas-y !! Tues moi qu’on
en finisse !! »
« Tu as voulu tuer Mû. Tu as tué Lys. »
« C’est toi le traître !!! Tu as trahis leur amitié !!! »
« Lys… Angelo… Mû… Aioros… Pardon… »
Shura tomba à la renverse, dans le vide. Il allait mourir en s’écrasant
sur les récifs.
« Non… Angelo… »
…
Un quart d’heure. Cela faisait presque un quart d’heure que Dohko
marchait dans cette vile sans entrée si sortie. Quant il s’était
réveillé, il était allongé dans un lit dans une
maison meublée mais inhabitée. Il en était sortit et avait
découvert une citée grecque apparemment datant de l’Antiquité,
vu l’architecture. Quand il s’était retourné, la porte
de la petite maison s’était incrustée dans le mur :
l’entrée avait disparu. Depuis, il se baladait dans les rues dallées
et vides de vie. C’était un véritable labyrinthe et il faisait
un soleil de plomb. Il ignorait ce qu’il devait faire et où étaient
les autres, ce qui l’inquiétait un peu. Mais le mieux dans ces
cas-là, cette de rester calme et d’attendre un quelconque évènement.
Mais plus il marchait, plus il se disait qu’il marchait en rond, comme
dans la maison des Gémeaux.
« Mais j’aimerais quand même sa voir où je suis »,
pensa-t-il.
« Où tu es ? Mais dans la maison de la Balance évidemment ! »
Dohko se retourna. Un homme roux avec des yeux orange et portant une longue
cape, qui le recouvrait entièrement, était debout devant lui.
Son visage calme lui souriait et il avait l’air d’avoir vers les
vingt ans.
« Donc, je suis dans la maison de la Balance… Mais comment
peut-elle être aussi grande ? » Repensa-t-il.
« Tu as l’air étonné, pourquoi donc ?
- Je ne pensais pas que le temple de la Balance était aussi grand, au
point de ne pas voir les parois de la montagne…
- Tout ça ? Mais ce n’est qu’une illusion ! Rit-il.
Evidemment, toi qui n’as pas de pouvoirs psychiques, tu ne peux pas le
savoir ! Mais si je ne me trompe pas, tu es Dohko de la Balance, autrement
dit le Vieux Maître des cinq pics, et ne dit-on, sage homme, qu’il
faut connaître son adversaire avant de se battre ? Tu ne connais
en rien le continent de Mü, alors pourquoi es-tu venu ici ?
- Je suis venu pour me battre pour la Terre, ses habitants et une personne que
j’apprécie beaucoup. Tu ne peux pas comprendre ça non plus,
toi qui te bats pour prendre possession de la planète. Mais d’ailleurs,
qui es-tu ?
- Je suis Kyo de la Balance, si c’est ce que tu veux savoir. Mais trêve
de bavardages, passons aux choses sérieuses !! »
Il retira sa cape, découvrant une armure dorée identique à
celle du chinois.
« Je veux voir si tu es aussi puissant qu’on le dit ! »
Il s’élança vers son aîné et lui donna un coup
de poing que Dohko n’eut pas de mal à éviter, puis il répondit
d’un autre. Un combat d’Arts Martiaux, sans cosmos, commença.
Le rouquin était aussi puissant que le brun et celui-ci commençait
à avoir du mal à éviter ses coups. La chaleur qui se faisait
de plus en plus sentir ni n’était pas pour rien. La Balance transpirait
sous son armure. Mais il avait d’autres choses en tête, notamment
le fait qu’il était dans la maison de la Balance. Plus il y pensait,
plus il trouvait évident le fait qu’il avait tourné en rond
pendant un petit moment. Ce chevalier avait des pouvoirs télépathiques,
ce qui lui permettait de créer des illusions sans difficultés.
Il avait un avantage sur le saint de la Balance, un avantage qu’il allait
avoir du mal à combattre.
Plus les secondes avançaient, plus Dohko prit conscience que ses gestes
devenaient de plus en plus lents, de moins en moins précis, dus à
ses membres qu’il sentait devenir lourds. Ce n’était pas
agréable et le chinois sentait qu’il allait être bientôt
paralysé. Soudain, Dohko se sentit immobilisé, son corps nui obéissant
plus. Ce fut ce moment-là que choisit Kyo pour lui lancer une multitude
de coups. Dohko les voyaient, ses poings entourés de feu, mais il ne
pouvait rien faire pour les arrêter. La chaleur de ses mains passa à
travers l’armure d’or tant la chaleur était forte, brûlant
le corps de l’homme. Retenant ses cris, La Balance tomba à la renverse.
À terre, il réunit ses dernière forces pour se redresser,
mais resta assit, ne comprenant pas pourquoi ses membres étaient aussi
paralysés.
« Mais que t’arrives-t-il ? Rit La Balance mûenne.
Tu ne tiens plus sur tes jambes ? À moins que se soit mes dons psychiques
qui te privent de tes muscles ?
- Comment… C’est toi qui me bloques le corps ?!
- Evidemment. Tu penses que ce n’est pas loyal ? Comme tu le vois,
je sais aussi lire dans les pensées. Maître Lys a été
un excellent professeur.
- Professeur ? Où as-tu été entraîné ?
- Dans le sanctuaire d’Abel. J’ai été entraîné
avec Atlas, Bérénice et Jao, mais ce dernier était plus
puissant que moi et, malgré l’enseignement de mon maître
Lys, il m’a battu. Peu après sa mort, je me suis enfui de là-bas.
Je ne les reconnaissais plus, les guerriers solaires étaient devenus
bagarreurs, égoïstes… Et je suis arrivé sur le continent
de Mü. Je suis devenu le chevalier de la justice, et je vais te prouver
qu’il n’existe qu’un seul chevalier de la Balance !! »
Une aura dorée apparut autour de lui. La colère, la fierté,
l’orgueil se lisait sur son visage, dans ses yeux, dans son léger
sourire. Dohko essaya de bouger mais n’y arriva pas, son postérieur
demeurant à terre. Kyo bloquait son système nerveux, le chinois
ne pouvait rien faire. À moins…
« Tu sais Dohko, les mûens ne sont pas invincibles !
C’est vrai que nous avons de puissants pouvoirs psychiques, mais il existe
divers moyens de les contrer. Par exemple, si je bloque ton corps et que tu
ne peux plus bouger, si tu sais contrôler ton cosmos et s’il est
suffisamment puissant, tu peux le faire circuler dans ton corps le réchauffant
et ce n’est plus ton système nerveux qui le contrôle, mais
ton cosmos, toi-même. C’est simple comme « bonjour » ! Quelqu’un
d’aussi puissant que toi peu le faire. »
Lys lui avait parlé de ça, peu avant qu’elle ne perdît
la tête. Et plus il y pensait, plus il trouvait que la jeune femme était
quelqu’un qui agissait vraiment à sa guise. Elle entraînait
un jeune ennemi d’Athéna et donnait des conseils à un homme
de plus deux cents ans. C’était vraiment une fille étrange.
Le roux prit les épées de son armure et les dirigea vers Dohko.
Celui-ci, la peur commençant à l’envahir, se concentra et
tenta de faire brûler son cosmos, de réchauffer son corps, de faire
circuler cette énergie bienfaisante à l’intérieur
de ses veines. Il sentit bientôt une sensation agréable, réconfortante.
Il sentit cette chaleur se propager à l’intérieur de lui,
plus que jamais auparavant. Il se sentit… vivant. À cette pensée,
son cœur se serra. Elle aussi, avait dû essayer de faire ça.
Concentrer ainsi son cosmos pour se sentir vivant. Lys… avait essayé
de le faire… durant peut-être dix ans sans y arriver, sans accepter
l’idée d’être morte.
Les sourcils de Dohko se plissèrent, faisant refléter sa détermination.
Il devait gagner ce combat. Pour elle.
« Par les Épées de la Justice !! »
Kyo les lança et une multitude de ces armes apparurent. Le cosmos de
l’asiatique gagna violement en intensité, surprenant le roux. Et
il vit le regard que lui lançait Dohko. Celui-ci avait de plus en plus
l’impression de fondre, comme quand il avait sauté dans le trou
menant aux enfers, il y avait presque un an. Mais il tint bon. Il voyait Lys
se torde de terreur, dans son lit. Il devait vivre. Pour elle, pour Athéna,
pour tous les autres, pour la Terre.
Les épées s’arrêtèrent net devant l’aura
dorée qui enveloppait le gardien de la septième maison zodiacale.
Elles tombèrent toutes pour finalement ne redevenir que les deux armes
de l’armure. Kyo regardait son adversaire, plus qu’effaré.
Dohko réussit doucement à se relever, brisant les chaînes
forgées par l’autre chevalier.
« Par les cents dragons de Rozan !! »
Une centaine de dragon s’échappèrent de des mains du saint
et foncèrent vers l’autre homme. Il les arrêta avec beaucoup
de mal par son bouclier. Mais, emporté par l’action, les armes
qui composaient l’armure de la Balance lévitèrent et foncèrent
vers le mûen, désirant en finir. Il reçut le tout en plein
fouet et fut projeté à plusieurs mètres pour s’écraser
contre une maison qui se fissura dangereusement.
Soudain, tout changea. L’étrange ville disparut pour devenir une
sorte de pièce sombre, carrée aux murs ornés de motifs
finement sculptés de balances et éclairée par des torches.
Kyo était à terre, dans une mare de sang. Dohko courut vers lui,
s’accroupit et prit son pouls. Celui-ci était inexistant.
« Saga… Saga… Saga, réveille toi…
- Mû… »
Le Gémeau ouvrit les yeux. Étaient-ils fermés ? Il
n’en savait trop rien. La dernière chose dont il se souvenait,
c’était la téléportation. Il tenait fermement la
main de Mû, puis, au bout d’un moment, il ne l’avait plus
sentie. Et puis, il se réveillait dans les nuages et ce, dans tous les
sens du terme. Redressé, il tenta de réfléchir, mais surtout
de se convaincre qu’il était bien éveillé.
« Mais où ai-je bien pu tomber ? »
Il avait beau tourner la tête, il voyait toujours la même chose :
des nuages. Un ensemble blanc et cotonneux où il était même
assit. Curieux, il en prit un morceau dans sa main. C’était léger,
doux, humide.
Il posa le bout laiteux et se leva.
« Où suis-je ? Je ne suis quand même pas…
mort ? » Pensa-t-il.
« Mais non, tu n’es pas mort ! »
Saga se retourna vers l’origine de cette voix masculine. Un homme se tenait
devant le grec, portant une armure similaire à la sienne. Elle était
blanche au lieu d’être dorée. Il avait des cheveux bruns
aussi longs et lisses que ceux de Mû et deux points bleus, comme ses yeux,
ornaient son front. Saga avait une forte impression de déjà vu
et reconnu sans trop de mal la personne.
« Maître Pollux…
- Eh bien, tu en as mis du temps à me reconnaître.
- Mais… Que faites vous ici ? Et d’où viennent vos points
sur votre front ?
- Une question à la fois Saga. Tu n’as pas changé, toujours
curieux et avide de connaissances. D’abord, pourquoi n’as-tu jamais
vu que je les avais sur le front ?
- Vous… Vous portiez toujours un bandeau sur le front, comme votre frère,
Castor.
- C’est exact. Et comme tu le sais, après que tu ais reçu
ton armure des Gémeaux, lui et moi avons quitté le sanctuaire…
- Attendez une seconde ! Vous étiez un chevalier d’Athéna…
Alors pourquoi êtes-vous maintenant un chevalier mûen ?!
- Pour une raison très simple. Mes parents ont été assassiné
parce qu’ils n‘avaient pas payés leurs dettes. J’ai
été forcé de devenir un chevalier d’Athéna
pour ne pas laisser tomber mon frère. Je me suis retrouvé un peu
dans la même situation que Lys. Mais quand tu as remporté mon armure,
je suis redevenu ce que j’étais avant : rien. Un simple ancien
chevalier d’or qui se retrouvait forcé d’entraîner
des jeunes sans expérience et complètement insouciant. Je n’ai
pas voulu de cette vie après l’avoir vécue avec toi et ton
frère. Alors Lilas est venue vers nous et nous a proposé de devenir
les chevaliers d’or mûen, ce que j’ai accepté tout
de suite.
- Mais et Castor ?
- Il m’a suivit pour ne pas rester seul. Cela a du bon parfois d’être
grand frère. »
Saga en avait le souffle coupé. Il regardait son ancien professeur, semblant
avoir du mal à le reconnaître. Lui, un ancien chevalier d’or,
c’était rangé du côté de Mü par pur égoïsme.
Et le grec qui avait toujours rêvé être aussi fidèle
que lui envers Athéna… Il le dégoûtait. « Un
peu dans la même situation que Lys » ? Lys était
complètement différente de lui. Elle aimait Mû, Pollux n’avait
jamais aimé son frère.
« Mais ce n’est pas parce que tu es mon ancien élève
que je vais t’épargner. »
Soudain, il une aura claire aux reflets dorés entoura son corps. Saga,
décidé à gagner ce combat, fit de même. Lui non plus
n’allait pas l’épargner. Ils se concentrèrent, firent
leurs gestes, et…
« EXPLOSION GALACTIQUE !! »
Les deux techniques de combat furent lancées en même temps et se
percutèrent violemment. Saga tenait bon, malgré la pression affolante
qu’ils avaient crée. Le grec forçait du mieux qu’il
pouvait pour pousser la boule d’énergie qui s’était
formée sur son adversaire. Mais… Il lâcha, d’un coup.
Il reçut le tout, sentant une atroce souffrance l’atteindre de
toute part, malgré sa résistante armure. Criant de douleur, il
tomba par terre, sur le dos créant un grand trou dans le coton des nuages,
qui ne lui paraissaient pas aussi doux à ce moment-là. Le grec
bougea un peu mais il ne réussit car faire couler un plus de sang de
son corps meurtri. Il décida de ne plus bouger, récupérant
quelques forces.
Il entendit Pollux s’avancer tranquillement vers lui. Il le regarda. Doucement,
Saga tenta de se redresser. Une douleur aiguë lui traversa les membres
et il serra les dents pour ne pas gémir. Il réussit pourtant à
s’asseoir. Haletant, il reprit son souffle, tentant de se calmer, lui
et la douleur qui lui traversait le corps.
« Comment ai-je pu lâcher prise ? » Pensa-t-il.
« Tu ne fais pas assez attention. »
Le Gémeau tourna la tête. Pollux le regardait sévèrement.
« Apparemment, tu ne m’as toujours pas écouté.
Te souviens-tu ce que je t’ai dit, peu avant que tu ne gagnes ton armure ?
Non ? Alors je vais te le rappeler : ne t’attache à personne.
N’aimes personne, sinon cela te conduira à ta perte. La preuve,
si tu avais fais plus attention, je n’aurais pas pu bloquer tes muscles
et en même temps arrêter ton Explosion Galactique. Oublies-le. Oublies
Mû.
- Comment ?!
- C’est lui que tu aimes n’est-ce pas ? Sourit-il soudain.
Et tu t’es enfin déclaré. Tu en as mis du temps.
- Mais comment sav…
- Ça fait des années que tu l’aimes ! S’énerva-t-il.
Quand tu étais adolescent, dés que tu étais tout seul où
que tu voyais les petits, tu le cherchais du regard ! Parfois même
tu essayais inconsciemment de sentir son cosmos ! Tu as ignoré ce
sentiment, mais il a toujours été là ! D’ailleurs,
lui aussi t’aimait ! Il suffisait de voir la façon dont il
te regardait pour le savoir ! Mais après, il t’a oublié
pour sauter dans les bras de Raphaël. Alors oublies-le !!
- Je ne peux pas l’oublier comme ça ! J’aime Mû !
- Si tu l’aimes tant que ça, alors pourquoi est-ce que tu ne lui
dis pas qui est responsable de son viol ? Hein ? »
Saga se tu.
« Lui dire… qui est responsable de son viol…? Lui dire…
que c’est à cause de moi… ? » Pensa-t-il.
« C’est ça. Tu as tout compris. D’ailleurs, si
tu avais eu ne serait-ce qu’un semblant d’amitié pour lui,
tu aurais avouer à Lys que c’était moi qui l’avait
voulu. Oh, bien sûr, elle le savait, mais elle n’était pas
idiote au point de s’attaquer à un chevalier d’or alors qu’elle
n’avait le niveau que d’un puissant chevalier d’argent. Mais
toi… Quant tu as eu mon armure, tu aurais pu le venger, les venger, Aiolia,
Milo, Camus et Shaka. Je suis sûr qu’ils se seraient montrés
reconnaissants, et même s’ils avaient su que tu avais tué
le Grand Pope, ils te l’auraient pardonné, parce que tu les avais
vengés…
- TAIS-TOI !! »
« Tais-toi… »
Saga sentait que sa tête allait exploser. Ses yeux lui piquaient et il
retenait avec ma ses larmes. Il le voyait… Il voyait le visage d’enfant
de Mû, la terreur souillant ses traits fins. Il voyait ses yeux bleus
verser des larmes et avait l’impression de sentir contre lui son petit
corps tremblant. C’était lui… lui, le coupable… S’il
avait fait attention, Pollux n’aurait pas demandé à ces
chevaliers de les violer… De les rabaisser ainsi…
« Pourquoi ? Pourquoi est ce que j’ai été
aussi idiot ?! »
« C’est à se demander.
- Tais-toi… dit-le plus jeune, haletant… Je ne l’ai pas fait…
Parce que je suis un lâche… Parce que je te respectais… Mais
je vais les venger… Tous les cinq… Tout de suite… »
Avec difficulté, Saga se releva. Une aura dorée entourait et réchauffait
son corps qu’il sentait à peine. La fureur se lisait dans ses yeux
et la colère sur son visage, d’habitude si serein.
« Je vais le tuer… Je vais tuer ce salaud qui a ordonné
une chose aussi affreuse. J’étais au courant avant, mais jamais
je n’aurais eu le courage d’abattre la personne qui m’avait
tout appris, qui m’avait transmit tout son savoir. Mais maintenant, je
n’ai plus aucune reconnaissance ni respect. Il a trahit Athéna
par égoïsme, il a rabaisser autrefois ses chevaliers, soi-disant
pour moi… Il a… blessé Mû… pour me faire souffrir…
Mû, Aiolia, Shaka, Milo et Camus … Je vais vous venger aujourd’hui… »
« GALAXIAN EXPLOSION !!! »
Pollux bloqua avec mal l’Explosion Galactique. Saga fit exploser son cosmos,
ne cessant de revoir les images de Mû envahit par la terreur. Le Gémeau,
surprit, reçu l’attaque en plein fouet. Il cria. À ce même
moment, Saga sentit une douleur atroce lui prendre la tête et il hurla
à en perdre la voix, se tenant le crâne des deux mains. La douleur
s’apaisa progressivement. Il s’effondra. Les yeux ouverts, le corps
tremblant et le cœur battant, il resta là, à terre, incapable
d’aligner un mot derrière l’autre.