Chapitre 14
Ils arrivent. Je vais enfin me battre contre des adversaires à ma taille
pour remporter cette guerre. Durant la bataille du sanctuaire, j’ai tout
fait pour aller au sommet du Star Hill et traverser toutes les maisons pour
venir en aide à Seiya. Cela n’a pas été facile. Aldébaran
et Mû m’ont laisser passer sans problème, tout comme avec
Aiolia et Milo. J’ai eu plus de difficultés avec Aphrodite. Il
se battait avec Shun et j’ai dû carrément contourner la maison.
Ça n’a pas été facile et j’ai bien abîmé
mon armure. Mais j’ai réussi et j’ai pu venir en aide à
Seiya, bien que ce ne fût pas long. Puis, quand je me suis réveillé
de mon évanouissement et que ce dernier ait sauvé Saori, Shina
m’a ramenée chez elle et m’a soignée. Jamais elle
n’avait été aussi tendre avec moi depuis six ans, depuis
que nous avions eut l’ordre d’entraîner deux enfants. Avant,
nous étions les meilleures amies du monde. Bien que nos caractères
soient assez différents, nous partagions tout, nos joies comme nos souffrances.
Nous étions intelligentes et le grand Pope, Saga à l’époque,
devait voir ça d’un mauvais œil. De plus, en temps que chevaliers
d’argent, nous devions avoir un apprenti. Aussi vite nous avions reçu
notre armure, aussi vite il nous a balancé un gosse à entraîner.
Et c’est ce qui nous a séparé. Chanceuse, j’ai eu
Seiya et, malgré qu’il était assez imbécile et fainéant
par moments, c’était un brave gamin. Shina, elle, a eut Cassios,
un grec. Il paraissait méchant à première vue, mais je
savais qu’il était très attentionné. Seulement, à
cause de son apparence, il est devenu agressif, ce qui était dommage.
Et c’est pour ça qu’il a tué tous les prétendants
de l’armure de Pégase. Mais, au fond de lui, il n’avait pas
cette envie aussi folle de la posséder que Seiya. Et c’est ce qui
l’a fait perdre lors du combat qui les a opposé. Et puis il est
mort pour que Seiya puisse passer dans la maison du Lion. Shina, bien qu’abattu
par sa mort, était fière de lui. Enfin, il a revécu. Un
jour, il a parlé en privé avec Shina et il lui a demandé
comment ces relations amoureuses allaient. C’était assez personnel,
mais il s’inquiétait, de peur que Seiya ne partage pas ses sentiments.
Alors elle lui a parlé du chevalier du cygne. Quand elle a sentie que
Seiya aimait Miho, elle a essayé de se rapprocher de quelqu’un,
et ce quelqu’un se nomme Hyoga. Ça été tout de suite
le coup de foudre, d’ailleurs. Cassios était heureux pour elle
et lui a avoué qu’il avait cru un moment l’aimer, mais qu’en
faite, ce n’était qu’un grande admiration. Un peu comme Mû
et Raphaël quoi. D’ailleurs, je crois c’est moi qui l’ai
fait réfléchir. Un jour, alors que l’on se promenait pour
aller je ne sait plus où, Cassios m’a demandé pourquoi le
chevalier du Bélier restait toujours enfermé chez lui. Je lui
ai naturellement répondu en lui expliquant l’histoire du début
à la fin. Je crois que j’ai bien fait.
Un groupe d’une dizaine de personnes entre dans la maison du Taureau.
J’ai senti Jade se battre contre Jao, tout à l’heure. J’espère
qu’elle va le battre…
Je me mets face à eux. Nous avons décidé, tous les douze,
de n’en prendre qu’un à la fois et de le battre. Sinon, nous
perdrons du temps et des chevaliers. Un homme devance le groupe. Il est de taille
moyen avec une peau très bronzée, des cheveux verts et un visage
sévère.
« Je me nomme Kô de l’Aigle Royal, dit-il d’une
voie lente mais puissante, Je serai ton adversaire. »
D’un signe de tête, les autres courent vers la sortie tandis que
lui ne bouge pas. Le signe de l’aigle… D’ailleurs, j’aurai
dû le voir tout de suite : il porte pratiquement la même armure
que moi. La sienne est possède plus de morceaux, puisqu’elle s’est
taillée pour un homme, et je remarque sur la protections comme des espèces
de petites gravures dessus. Étant trop loin, je ne peux les voir avec
plus de précisions.
Comme d’un commun accord, nous fonçons l’un vers l’autre.
« Aigle foudroyant !!
- Illusion !! »
Il reçoit mon point en plein estomac. Le sien percute ma tête et
je tombe à la renverse. Bien que sonnée, je me relève et
le regarde. Je pousse une exclamation sonore. Devant moi se tient un jeune homme
ayant une vingtaine d’année et des cheveux brun, recourbé
sur lui-même et portant une armure que je ne connais que trop bien.
« Aiolia… »
Il relève la tête brusquement. Sur son visage se peint une expression
de haine et de fureur confondue.
Une douleur sans nom me prend à l’estomac. Je baisse les yeux et
voit son poing enfoncé dans mon ventre. Paralysée par à
sa vue, j’ai perdu tout sens du temps et je ne l’ai pas vu foncer
vers moi et me planter son poing dans mon ventre. Je sens quelques chose de
chaud couler de ma bouche et se long de mes jambes. Ma vue se trouble et mon
esprit se brouille… Non… Pas… maintenant…
…
Marine… J’ai une envie folle de descendre les escaliers et de lui
porter secours. Mais je ne peux pas, j’ai reçu l’ordre de
rester dans la maison des Gémeaux et de ne pas en bouger sous aucun prétexte.
Comme la dernière fois, quand Geist est partie. Petite sœur…
Geist et moi sommes nées en Italie. Aussi loin que me souvienne, nous
avons toujours vécut à l’orphelinat. En temps que son aînée
d’un ans, j’ai toujours veillée sur elle, jusqu’à
ce que nous soyons séparée. Le chevalier Shiva de l’ophiuchus
m’a emportée tandis qu’un autre, dont je ne connais pas le
nom, me l’a prise. J’ai énormément souffert de notre
séparation, mais heureusement, Marine était là et m’a
réconfortée inconsciemment. Et puis, lorsque j’ai eut dix
ans, elle est venue au sanctuaire. Comme moi, elle avait reçut un entraînement
de chevalier. Seulement… L’une de nous deux devait remporter l’armure
de l’ophiuchus. Elle était puissante, très douée
en matière d’illusion, mais son cosmos n’était malheureusement
pas aussi puissant que le mien. Et c’est à contrecœur que
je l’ai battu et ai remporté mon armure. Mais, bonne perdante,
elle a accepté sa défaite et nous avons continuer à bien
nous entendre. Et puis un jour, elle est partie pour soi-disant continuer à
s’entraîner. Mais j’ai appris plus tard qu’en faite
elle attaquait les bateaux qui voguaient sur la mer, avec l’aide de trois
autres personnes surnommées le requin, le serpent et la méduse.
Elle a été peu après enfermée par le grand Pope,
Saga à l’époque. D’ailleurs, il m’a dit que
c’est contre elle qu’il s’est battu, lors de la bataille contre
Lucifer. Elle a essayé de se venger à sa manière…
Idiote…
Dix chevaliers entrent dans la maison c’est à mon tour de me battre.
« Halte là !!
- Kissa, c’est à toi. »
Une jeune fille avec des cheveux blonds courts derrière et longs devant
s’approche. Elle porte une armure semblable à la mienne, bien qu’elle
soit verte et que la surface des pièces de la protection soit comme recouverte
d’écailles. Non… plutôt comme si elles y étaient
sculptées… Elle fonce vers moi, m’arrachant à mes
pensées. Elle prononce des paroles dans une langue que je ne connais
pas, sans doute du mûen car elle a un peu le même accent que Lys.
J’essaye de l’éviter tandis que le groupe sort du temple.
Soudain, mon corps se bloque, il ne peut plus bouger. Je vois la jeune femme
courir vers moi et me décocher un coup de point dans l’abdomen,
m’arrachant un cri de douleur. Mon souffle coupé, je sentis à
l’intérieur de mon ventre comme des milliers de piqûres,
de morsures… Je percute le mur, créant un trou béant dans
la paroi. Le choc passé, je retombe sur le ventre.
Au bout de quelques secondes, je trouve le courage de me relever. Mon adversaire
est devant moi, me lançant un regard haineux. Elle revient pour me relancer
l’attaque. Mais une technique ne marche pas deux fois sur un même
chevalier, c’est bien connu. Bien que difficilement, je pars son offensive
avec mes mains et mes bras. Tout se retourne contre elle et l’atteint
au ventre. J’en profite et…
« Par les griffes du tonnerre !! »
Mes attaques combinées la propulsent brutalement contre le mur opposé
et un hurlement s’échappe de sa gorge. Elle s’écroule
à terre et ne bouge plus, entourée d’une mare de sang.
Sois c’est moi qui suis puissante, sois c’est elle qui est faible.
Dans les deux cas, je l’ai battue. Je m’avance et me baisse pour
prendre son pouls, qui est faible mais là. Elle va survivre, pas la peine
de s’inquiéter. Je me relève et sort du temple en courant
pour rejoindre Marine. Faites qu’elle soit vivante…
« Cesse de te cacher et montre toi !! »
Bon d’bon soir ! Mais c’est pas possible d’être
aussi bête ! Elle sait très bien que je sais que ce bois n’est
qu’une illusion d’optique ! D’ailleurs, malgré
que l’île soit très favorable pour ce genre d’illusion,
elle n’est vraiment pas douée pour les créer ! Même
moi, j’en suis sûr, arriverais mieux à la tromper qu’elle
ne me trompe ! Y’a vraiment des jours où on voudrait ne pas
être sortis de son lit le matin. D’ailleurs, j’y serais resté
volontiers s’il n’avait pas venir ici pour se battre. Ce genre de
bataille ne fait vraiment que nous pourrir la vie. Surtout celle de Saga…
Rester treize ans avec une double personnalité qui vous a obligé
de tuer un certain nombre de personnes, ce n’est vraiment pas facile à
vivre, surtout lorsque tout s’est arrêté. D’ailleurs,
je me demande bien comment il a fait. Moi, j’ai pleuré après
ce que j‘avais vu, lors de la précédente bataille, alors
que lui est venu me voir pour prendre soin de moi. Saga est vraiment quelqu’un
d’exceptionnelle, et me demande parfois pourquoi il s’intéresse
à moi. Je ne le mérite pas…
« À quoi tu penses Mû ?
- À quelqu’un.
- Qui ?
- La personne que j’aime.
- QUOI ?! »
Mao saute d’un arbre et se retrouve à quelques mètres de
moi. Elle est comme son frère d’une nature assez possessive et
jalouse, c’est facile de la mettre en colère.
« De qui tu parles ?! Qui aimes-tu plus que moi ?!
- Oh ! Beaucoup de personnes !
- Tu sais de quoi je parle !! Alors réponds !
- Et pourquoi je devrais te répondre ? C’est mes affaires,
pas les tiennes ! »
Soudain, je sens son cosmos bouillir au fond d’elle. Je crois que j’ai
poussé le bouchon un peu trop loin… Une aura brune aux reflets
dorés l’enveloppe tandis que son visage prend une expression de
fureur. Elle écarte les bras et je fais de même. Elle hurle le
nom de sa technique. Un vent puissant se déchaîne tandis qu’une
boule d’énergie énorme fonce vers moi.
« Cristal Wall !! »
Un mur de cristal se dresse devant moi, me protégeant de sa technique.
Mais, muenne qu’elle est, elle n’en reste pas là et force
avec ses pouvoirs télépathiques. J’essaye du mieux que je
peux de la repousser. Soudain, j’entends un hurlement dans ma tête…
Saga…
Je reçois soudain la boule d’énergie en plein fouet. J’hurle
à mon tour de douleur et viens m’écraser contre quelque
chose dur, qui doit être un mur du temple. Des larmes perlent mes cils
et je sens une douleur aiguë me parcourir tout le corps. Ce hurlement…
Celui de Saga… Ça a dû me déconcentrer… Qu’est
ce qui lui est arrivé ?
Je commence à me redresser malgré la douleur. Mao me regarde,
apparemment surprise.
« Qu’est ce… Qu’est ce qui s’est passé ?
Pourquoi as-tu tout lâché ?
- J’ai été déconcentré, j’ai entendu
un hurlement…
- DE QUI ?!
- De Saga.
- Alors c’est de lui que tu es amoureux ?!
- On ne peut rien te cacher… »
Comme tout à l’heure, son cosmos s’embrasa dangereusement.
Il faut que j’en finisse vite avec elle pour chercher Saga. Mais cette
fois, je n’irai doucement, c’est moi qui attaque. Mon cosmos grandit
en moi et forme une aura dorée tout au tour de mon corps.
« Starlight Extinction !!! »
Ma technique se déchaîne sur elle. Un hurlement suraigu s’échappe
de ses lèvres. Je ferme les yeux.
Silence. Je les rouvre. Mao est par terre, dans une claque de sang. Grâce
à ses dons, elle a réussi, à y survivre et ne pas disparaître.
Franchement, je préfère ça. Je tombe à genoux, le
souffle court.
« Mû !! »
Je relève la tête. Aldébaran court vers moi, l’inquiétude
se lisant sur son visage.
« Tu vas bien ?
- Oui… Mais qu’est ce que tu fais ici ?
- J’ai finis de battre mon adversaire et je t’ai entendu crier.
- Ne t’inquiètes pas, je vais », lui souris-je.
Il m’aide à me relever et nous marchons vers la sortie du temple.
Pas la peine d’aller voir Mao, je sais qu’elle est vivante. Juste
assommée et blessée, mais elle s’en sortira.
Nous montons les escaliers sombres dont la seule source de lumière est
des torches suspendues ça et là sur les murs de pierre. Au bout
de quelques minutes, nous rentrons dans la maison du Taureau, qui est vide.
Aldébaran s’en étonne et me dit que le corps d’Europe
était là quand il était parti. Surpris, nous continuons
toujours notre montée pour arrivée devant un carrefour à
deux entrées.
« La maison des Gémeaux… murmure Aldé.
- Nous ferions mieux de nous séparer. Je vais à droit et toi à
gauche.
- Aucun problème. »
Nous rentrons. Les escaliers devant moi continus de monter vers le haut, et
finalement, j’arrive à l’entrée du temple. Je reste
paralysé à sa vue. Saga… est allongé sur le ventre
dans une légère mare de sang. Je cours vers lui en criant son
nom. Je m’agenouille et le retourne délicatement, le tenant par
les épaules. Je mets ma main sous sa gorge. Son cœur bas. Soulagé,
je tente de le réveiller. Au bout de quelques secondes, ses yeux s’entrouvrent.
« Mû… c’est… toi… ?
- Oui c’est moi Saga », lui réponds-je doucement.
Il repose sa tête contre mon torse et me prends ma main que j’avais
posée sur sa hanche. Je resserre mon étreinte. J’aime le
sentir contre moi, voir son visage serein et doux par ma compagnie. Je déteste
me sentir inutile. Il sourit et dirige la main qui tenait la mienne quelques
instants auparavant vers ma joue. Il l’a caresse doucement. J’approche
mon visage et embrasse ses lèvres. J’aime tant les sentir sur les
mienne… Il se recule à regrets et me fait comprendre qu’il
faut qu’il se lève. À contrecœur, je l’aide à
se relever. Au bout de quelques minutes, le voilà sur pieds.
« Merci.
- Il n’y a pas de quoi », lui dis-je en lui tendant son casque
qui était tombé par terre.
Il le prend et approche subitement son visage vers moi. Il m’embrasse,
puis me prend la main en m’entraînant.
« Allez viens, on y va ! »
Je me laisse entraîner. Il a vraiment le don pour me prendre par surprise,
celui-là.
Et bah voilà ! J’aurai dû m’y attendre !
Moi, le gentil scorpion qui ne demande jamais rien à personne, qui a
toujours été habitué à se battre soit chez lui,
soit dans des endroits pas possible, me voilà dans un forêt de
tout ce qu’il y a de plus charmant ! C’est vraiment pas très
logique, tout ça. Mais bon, après tout, plus rien ne doit m’étonner.
Mais je suis quand même pommé dans un bois où j’ai
la mauvaise impression de tourner en rond. Oh et puis j’en ai marre !!
Je m’arrête. Je m’assoie par terre, la tête dans les
mains. Voilà que je commence à avoir mal à la tête.
Soudain, j’entends un froissement. Tiens, je ne suis pas tout seul, ici…
« Te voilà bien impatient, pour un chevalier d’Athéna,
dit une voix.
- On me le reproche souvent. Manque de contrôle de soi ou impatience.
Mais qui es-tu, toi ?
- Je suis Orion du Scorpion. Tu dois être Milo, non ?
- Exact, et ça te dérangerait de te montrer, que j’en finisse
avec cette forêt qui pue je sais pas quoi ?
- Très bien, mais tu vas le regretter… »
Il sort de derrière un arbre. Je ne l’avais même pas sentis…
Orion est un homme de grande taille, ça on peut l’dire, avec des
cheveux gris et courts, comme plaqués, et ses yeux et points sur son
front sont d’une couleur argentée. Son armure est presque identique
à la mienne, la seule différence est l’éclat argenté
qui lui donne un sentiment de vieillesse. Pour résumé, c’est
un homme gris de haut en bas.
Je mets mon casque sur ma tête et me concentre. Autant m’en débarrasser
vite et bien. Une aura argentée l’entoure tandis qu’une dorée
réchauffe mon corps.
« Aiguille écarlate !!
- Fatal sting !! »
Mon coup se dirige droit vers l’épaule d’Orion. Le sien fonce
vers moi. Je tente de l’éviter, mais mes jambes ne m’obéissent
plus. Non… pas seulement mes jambes… mais tous mon corps !
Je reçoit son offensive en plein dans le ventre et une douleur pas possible
me déchire le ventre. Je pousse un gémissement de douleur. Le
salaud… Il me bloque avec ses dons télépathiques et m’empêche
de bouger… Mais ce n’est pas pour ça que je vais me laisser
abattre ! Je concentre mon cosmos mais…
« Fatal sting !! »
… je reçois à nouveau sa piqûre. Puis encore une autre,
et une autre, et encore une autre. Je crie de douleur. Ça commence à
devenir insupportable… Je comprends ce que Hyoga et Kanon ont pu ressentir
lorsqu’ils ont subit l’« Aiguille Écarlate »…
Je continu à augmenté l’intensité de mon cosmos.
Je dois briser les chaînes qu’il a forgé autour des mes membres.
Et je vais le faire. Je vais l’aplatir. À cette idée, je
fais exploser mon cosmos et mes membres, comme morts, se réchauffent.
Orion me regarde avec des yeux ronds comme des soucoupes. Je fonce vers lui
et pointe mon doigt sur son cœur. Le coup part, suivit d’une dizaine
d’autres à la vitesse de la lumière. Il crie. Je m’arrête,
ayant atteint la treizième piqûre. Il s’effondre par terre,
poussant des gémissements de douleur. Il ne va pas tarder à mourir.
Quel gâchis. Un homme aussi puissant au service du mal… Je me demande
bien pourquoi il a accepté de se battre avec les mûens… Il
voulait vraiment prendre possession de la terre ? Affronter Athéna ?
C’est à se demander si certains ont de la jugeote.
Enfin bref, je vais pas moisir ici, moi. Elle est où la sortie ?
Je regarde autour de moi. Non… c’est pas vrai… Je rêve
ou je me trouve dans une pièce avec quatre murs de pierre ?!? Alors…
J’ai bel et bien tourné en rond pendant tout ce temps ?! La
forêt n’était qu’une illusion ?! Mais c’est
pas vrai…
Un frisson me parcourt le corps. Il fait froid… Si froid… Et cette
chose douce et gelée que je sens sur ma peau… De la neige…
J’ouvre les yeux. Un ciel bleu très clair, comme celui de Sibérie.
Étonné, je me redresse. Un tapis de neige s’étend
à perte de vue. Mais… Où suis-je ? Pas dans le continent,
ça c’est sûr. Les trois muens nous avaient parlés
d’un continent sous la mer avec une grande montagne où sont construis
leurs douze temples zodiacaux, mais pas de neige. D’ailleurs, si j’y
étais vraiment, le ciel ne serait pas aussi… « lisse »…
que celui du sanctuaire sous-marin de Poséidon. Je me lève. Me
voilà dans de beaux draps : coincé dans une plaine froide
dont je ne vois pas le bout. De plus, sans pouvoirs psychiques, je ne peux pas
me téléporter autre part…
Je marche. Je trouve quand même cet endroit bizarre. Vraiment bizarre…
En temps que russe, je connais la neige, sa texture, sa température,
sa couleur… et elle n’est pas du tout comme celle que j’ai
réussis à maîtriser. Je me baisse et en prends dans ma main.
Elle est comme fausse… trop grise… trop chaude…
« Ce n’est pas de la neige…
- Tu as raison, ça n’en est pas. »
Je ne retourne vivement. Une jeune femme se tient derrière moi. Elle
a de longs cheveux blonds tirant sur le gris tressés en trois nattes,
tressés à leur tour pour n’en former d’une. Sa peau
est d’une pâleur maladive et ses yeux et points symboliques sont
gris. Elle porte aussi une armure qui ressemble beaucoup à la mienne,
mais sur chaque partie de la protection sont gravés des petites plumes
à peine perspectives pour ses yeux normaux. Tout dans cette femme rappelle
le froid, jusqu’à son regard. C’est comme si elle en était
l’incarnation. J’en ai des frissons dans le dos.
« Qui es-tu ? Demande-t-elle d’un ton impérieux.
- Je suis Hyoga, chevalier divin du cygne. Et toi ?
- Léda, et je ne te permet pas de me tutoyer, chevalier.
- Et pourquoi donc ?
- Aie un peu de respect pour vos aînés… d’âge
et de puissance… »
Sur ces deux derniers mots, ses yeux s’illuminent et une violente tempête
s’abat sur nous. Je suis secoué dans tous les sens et je vois plus
rien. J’essaye de détecter son cosmos, mais je n’y arrive
pas. C’est comme si… elle est toute autour de moi… Soudain…
« Snowstorm of the swan !! »
Un violent coup percute mon estomac, me coupant le souffle. Je tombe par terre,
crachant du sang au passage. Un froid pas possible pénètre dans
mon corps, le paralysant. Je ne peux plus bouger… Je ne me suis même
pas défendu…
La tempête s’arrête. Léda est près de moi.
« Voilà ce qui arrive quand on s’attaque à des
adversaires plus puissants que soi. Surtout nous, muens, qui possèdent
des dons psychiques. Saches une bonne chose. Tout ce qui t’entour n’est
qu’une illusion, tout comme la neige. Je n’arrive à créer
tout ça qu’en manipulant des sens. Bien sûr, notre continent
y est favorable, cela va de soi. »
Elle me regarde.
« D’ailleurs, j’étais assez étonnée
que tu devine aussi vite que ce n’était pas de la vrai neige. D’où
viens-tu ?
- De Russie… »
Ce n’était un chuchotement, mais elle m’a sûrement
entendu. Je me suis fais avoir… J’aurais dû me méfier.
Mais je ne vais pas me laisser aller. Je ne suis pas un chevalier divin pour
rien. Je me suis battu contre des ennemis plus puissants et plus dangereux qu’elle.
Je ferme les yeux et commence à faire brûler mon cosmos.
« N’essaye même pas. »
Une nouvelle tempête commence. Je suis toujours gelé, et de ce
fait, je ne peux toujours pas bouger, donc la neige ne gêne guère.
Mon énergie grandit de plus en plus. Une aura dorée m’enveloppe.
Peu à peu, mon corps se réchauffe. Je ne sens presque plus le
froid de cette neige qui n’existe que dans mon esprit. Puis, j’essaye
de bouger mes membres, qui ne sont plus paralysés. Je me relève,
les yeux toujours fermés, sous les yeux sûrement surpris de mon
adversaire. Je ne sens plus la tempête, rien, même si je sais que
elle, elle est réelle. Je me tourne vers Léda et rouvre mes yeux.
Un froid plus intense que le sien entoure mon corps. Un souffle glacé
remplit le lieu, balayant sa tempête. Elle me regarde les yeux ébahis.
Je lève doucement mes bras au-dessus de me tête et nous mes doigts
entre eux.
« Exécution de l’aurore !! »
Un courant glacé s’abat sur elle et l’emporte à plusieurs
mètres en arrière, en lui arrachant un cri perçant. Elle
tombe à terre et toute l’illusion disparaît. Je me retrouve
dans un endroit sec, sans végétation avec un ciel marin au-dessus
de ma tête. Donc, voilà le véritable aspect du continent.
Je m’attendais à quelque chose de moins… aride…
« Hyoga !! »
Je me retourne. Shun, Shiryu et un autre garçon arrivent vers moi.
« Tu n’ai pas trop blessé ? S’inquiète
Shun.
- Non, ça. Et vous ?
- On va bien, réponds Shiryu.
- C’est ton demi-frère, lui aussi ? Demande l’inconnu
au dragon, que je trouve très bronzé.
- Oui.
- Vous vous ressemblez pas tellement, je trouve !
- Qui es-tu ?
- Okko du dragon !!
- Autrement dit l’ancien adversaire de Shiryu, dit Andromède.
- De Shiryu… Tu ne l’as pas battu ? Demande-je à celui-ci.
- Si, mais Okko ne méritait de mourir.
- Dites, j’ai pas envi de vous presser, mais il va falloir monter tous
les temples et si on ne se dépêche pas, on va arriver trop tard
là-haut !
- Il y a un temps ? M’inquiète-je.
- Non, mais il vaut mieux se dépêcher avant que votre déesse
n’arrive là-haut. Question de sécurité. »
Il a raison. Sur ce, nous nous remettons en route.
« Par le vol de Pégase !! »
Une rafale de vent suivit de son poing s’abattent sur moi. Voilà
au moins quinze minutes qu’il m’attaque, me privant de mon cosmos.
Je me suis réveillé dans cette grotte qui sent affreusement le
moisi, me donnant envie de vomir. Puis, Alex de Pégase, un homme grand
(très grand) avec rien sur le caillou, des yeux bleu foncé et
des points sur son front de la même couleur, m’a attaqué.
Grâce à ses pouvoirs psychiques, il a réussi à me
priver de son cosmos. Donc, depuis maintenant vingt minutes, j’évite
toutes ses offensives. Je n’ai pas pu esquiver la première, mais,
grâce à mon armure, je n’ai pas été trop blessé.
Heureusement !
Il me relance son attaque. Mais il ne s’arrêtera donc jamais !
Il n’a toujours pas compris qu’une même technique ne marche
pas deux fois sur le même chevalier ? Je suis assez bien placé
pour le savoir ! Il essaye peut-être de me fatiguer… Mais j’ai
la patate moi !! C’est plutôt lui qui va tomber épuisement.
Attends un peu, mon vieux, et tu vas bientôt retrouver l’usage de
toute ta force.
Je commence à voir les premiers signes de fatigue. Pas trop tôt !
Sans qu’il ne s’y attende, je lui mets un coup de pied dans le ventre,
lui coupant le souffle. Il relâche la pression et me voilà libre
d’utiliser ma cosmo énergie comme bon me semble. Il se relève
et…
« Par le vol de Pégase !!
- Par les météores de Pégase !! »
Une série de météores fonçant à la vitesse
de la lumière le percute en tout points de son corps. J’évite
sans problème sa technique et il est envoyé à plusieurs
mètres contre une paroi de la grotte, sur laquelle il s’effondre.
Autant faire les choses vite et bien. Soudain, la grotte se modifie. Les parois
arrondies deviennent lissent et horizontales ou verticales. Je tourne successivement
la tête. À ma gauche se trouve un escalier parfaitement taillé
et à ma droite une ouverture sur le dehors. Je vois mes quatre demi-frères
et un autre garçon s’y avancer, puis ils se mettent à courir,
le sourire aux lèvres, en me voyant.
Et c’est parti ! J’ai jamais rien foutu pour Athéna
et me voilà devenu son grand défenseur ! Bah, c’est
un peu normal, je dois dire. J’ai été en parti entraîné
par Lys, qui était de son côté, puis elle m’a rendu
la vie. Je lui dois beaucoup de chose, à elle et à Abel. Guerrier
solaire… Plus petit, jamais je n’aurai pensé que c’est
ce que je deviendrais… Je ne me serrais, d’ailleurs, même
pas douter d’avoir une aussi grande amitié envers Seiya et Jabu !
Ils me permettent de m’amuser un peu, ce qui déplait assez à
tous les autres, surtout à Bérénice et Jao ! Le plus
puissant guerrier d’Abel en train de faire des farces avec un chevalier
divin et un autre de bronze. À tomber pare terre. Mais bon ! Comme
le disait si bien Abel, autant que je sois comme ça que dans ma version
« méchant ». Que l’on m’accepte ou
non, rien à foutre ! Je suis comme je suis, avec les gens qui m’accepte
et l’opinion des autres m’importe guère !
Un groupe de chevalier entre.
« Arrêtez-vous !
- Les jumelles, à vous », dit un homme.
Deux jeunes femmes s’avancent vers moi. Elles sont fines et une longue
chevelure vert foncé cascade dans leur dos. Une expression combative
se lit sur leur visage clair et vide de détails. Leurs yeux jaunes comme
ceux d’un félin, leurs lèvres minces et leur nez fin ressortent
très bien sur leur figure pâle, sans aucune ride ni aux coins des
lèvres ou des yeux ni sur son front, bien que ses sourcils soient froncés.
Mais malgré cela, leur combativité se fait bien sentir, vu le
regard qu’elle me lance.
Les autres s’en vont. Bon ! Je vais m’en taper d’eux !
Et dire qu’on avait décidé de ne se batte qu’avec
une seule personne à la fois… Me voilà bien. Mais bon, moi,
je ne fais pas de sentiments, lorsqu’il s’agit d’un combat.
Femme comme homme, pas de pitié.
Elles ne placent devant moi et leur cosmos s’embrasent d’un coup.
Je fais de même avec le mien et lève mes bras. Autant m’en
débarrasser vite et bien. Je lance ma boule de feu vers elle. Elle va
les toucher. Non ! Juste à se moment là, elles se multiplies
tout au tour de moi, mon attaque les traversant.
« D’accord… Maintenant j’en ai une vingtaine…
Dis-je en me tapant le front. Mais au fait, les jumelles, c’est quoi vos
prénoms ? »
Pas de réponse. Si, au bout de quelques secondes, elles se mettent ensembles
à bouger les mains. Attends… Je rêve ou elles sont muettes ?!
En plus, je comprends rien à ce qu’elles essayent de me faire comprendre.
Je suis d’une paresse pas possible et Lys a eu beau essayé de me
convaincre, je n’ai jamais appris ce langage.
« Je ne comprends pas la langue des signes.
- Nous sommes Ji et Yoji. »
Ces voix résonnent dans ma tête. Télépathes. Okay…
« Bon, finit de rigoler. Je ne suis pas là pour ça !
- Nous non plus…
- Alors battez-vous au lieu de vous cacher !
- Nous attendions que tu nous le proposes… »
Une pluie de météores s’abat sur moi de tous les côtés.
Je les évite sans trop de mal, mais au fur et à mesure, leur vitesse
augmente et arrive à celle de la lumière. Je commence à
fatiguer et, après un léger moment d’inattention, je reçois
le tout en plein fouet. Je cris de douleur et crache du sang. Je suis secoué
dans tout les sens. Puis, tout s’arrête et je tombe à terre.
Je ne reste pas allongé et me redresse presque aussitôt. Mes membres
me font affreusement mal, mais je n’y fais pas tellement attention. Elles
sont toutes à nouveau autour de moi. Mince… Je ferme les yeux.
Une aura orangée entoure mon corps meurtri. Les blessures se referment
doucement. Sans crier garde, elles m’attaquent à nouveau. Mais
tous leurs coups sont arrêtés par le champ de force que j’avais
créé quelques instants auparavant. Il n’est pas très
puissant, mais juste assez pour stopper leurs offensives. Je rouvre les yeux.
Soudain, toutes les jeunes femmes disparaissent pour n’en laisser que
deux. Elles se mettent face à face. L’une écarte ses mains
verticalement et l’autre fait de même, en mettant ses mains juste
au dessus de celles de sa jumelle. Une ouverture ronde se forme donc. Une boule
d’énergie s’y créé subitement. Elle grossie,
grossie au point que les sœurs écartent de plus en plus leurs mains.
Je lève mes bras au dessus de ma tête et créé une
boule de feu. Dans le temple, la tension augmente, l’air devient difficile
à respirer et ses gouttes de sueurs commencent à perler mon front,
ainsi que les leurs. D’un mouvement rapide, les filles se mettent l’une
derrière l’autre et envoient la boule lumineuse vers moi. J’envoie
la mienne en même temps. Elles se rencontrent et nous les tenons à
distance respective de nous. Je ne dois pas lâcher… Surtout pas…
Sinon, c’est la mort à coup sûr…
Nous restons quelques minutes dans cette position. Elles vont bientôt
lâcher, je le sens… Je vais gagner… À cette pensée,
mon cosmos explose et une énergie incroyable pousse la masse d’énergie
bleuâtre aux reflets orangés vers mes adversaires et les percute,
leur arrachant un hurlement de souffrance.
Tout s’arrête. La tension diminue et l’air se fait plus respirable.
Je tombe à genoux, épuisé. Puis, dans un suprême
effort, je relève la tête. Un trou béant taché s’est
formé et les deux femmes aux cheveux verts sont comme incrustées
dans le mur, leur silhouettes creusées dans la pierre. Soudain, elles
se décrochent et tombent en avant. Une mare de sang ne tarde pas à
se former autour de leur corps meurtri.
Je m’effondre à terre. La panique commence à m’envahir.
Je dois me calmer, reprendre mon souffle. Je vais survivre, il faut juste que
je me repose un peu. Je ne peux pas mourir… Pas maintenant, pas ici, pas
temps que je ne lui aurais pas dit… Il faut… que je lui dise…
il le faut… Bé… ré… ni… ce…
…