Hilda de Polaris
Ca y est ! Jai fini par atteindre la fin du tunnel, japerçois
une lumière au bout.
Je marrête, depuis tout à lheure je perçois
le choc de laffrontement des cosmos de Bud et de son adversaire. Un des
cosmos vient de séteindre, je me concentre
. Tout va bien
je ressens toujours le cosmos de Bud et à première vue il na
pas lair gravement blessé.
Je serre très fort le médaillon que Bud ma donné,
que peut-il bien contenir ?
Cest étrange mais je crois savoir de quoi il sagit
Pour linstant je nai pas le temps de penser à cela, jai
une mission à remplir : ramener les âmes des guerriers divins défunts
de façon à ce que le seigneur Odin puisse leur rendre la vie.
Je sens mon cur battre plus fort dans ma poitrine en pensant à
Siegfried, jamais je naurais cru quil me serait donné de
le retrouver.
Javance à pas lents vers la sortie du tunnel, la lumière
me submerge lorsque je passe la sortie.
- Oh !
Jamais je naurais cru voir un tel spectacle, je me trouve dans une véritable
fournaise !
Il règne ici une chaleur étouffante, je regarde autour de moi
: à perte de vue sétendent des plaines couvertes de geysers
qui crachent des vapeurs toxiques, et dire que jai pris mes habits dhiver
!
Je commence à parler pour moi-même.
Quel est donc cet endroit, je pensais pourtant que le Niffheim était
lenfer des glaces.
Une voix.
- Cest que vous nêtes plus dans le Niffheim, princesse.
Je sursaute.
- Qui a dit ça ?
- Vous devez être capables de repérer mon cosmos, à moins
que les pouvoirs que lon prête aux serviteurs dOdin ne soient
que de la frime.
De la frime, comment cet individu ose-t-il ?
Je me concentre et finis par repérer sa cosmo énergie, curieusement
elle semble provenir dun geyser. Comment un être humain peut-il
survivre dans un tel endroit aussi près des vapeurs toxiques, moi-même
suis à la limite de lasphyxie.
- Montre-toi !
- Venez me chercher.
Dans un endroit pareil ?! Mieux vaudrait tenter de traverser cette zone pour
trouver la déesse Hel au plus vite.
Je mavance et me lance dans une course éperdue vers lavant.
Au bout de quelques mètres je sens mes pieds senfoncer dans un
sol meuble et brûlant.
- Vous ne croyiez quand même pas que le Muspellsheim relâche si
facilement ses proies ?
- Le Muspellsheim ?
- Oui, comme le Niffheim est lEnfer des glaces le Muspellsheim est lenfer
brûlant.
- Comment se fait-il que lon ny voie aucun mort alors ?
- Cest très simple : nous vous avons vus venir et, sachant que
votre but était de faire ressusciter les guerriers divins nous avons
jugé sage dévacuer toutes les âmes de défunts
derrière le mur de feu.
- Le mur de feu ?
- Oui, ce mur est au Niffheim ce que les portes de lEnfer sont à
LEnfer dHadès : nul ne peut les franchir autrement que pour
aller vers son destin.
- Je vois. La déesse Hel nous craint-elle tant pour évacuer les
morts devant nous ?
Un silence, je devine que mon interlocuteur qui est toujours invisible à
mes yeux ne goûte guère ma remarque.
- Ce nest pas les derniers rescapés de la bataille dAsgard
que nous redoutons mais celui que vous servez.
- Le seigneur Odin ?
- Nous nous posons encore la question : lors de la dernière guerre que
nous avons mené contre lui le cosmos dOdin était beaucoup
moins puissant quaujourdhui, il a dû se produire quelque chose.
Je souris intérieurement, ils ignorent donc que Odin a accueilli Hadès
dans son corps. Lorsque celui-ci est revenu sur Terre je nétais
pas éveillée et nai donc pas senti son cosmos mais jimagine
sans peine que sil est capable de faire peur à Hel dans son propre
domaine il doit être immense. Sans doute aussi grand que celui de Poséidon
qui ma contraint à passer lanneau des Nibelungen à
mon doigt.
Quoiquil en soit cette histoire de mur de feu minquiète,
je dois essayer den savoir plus.
- Où se trouvent les guerriers divins ?
- Comme tous les morts : derrière le mur de feu.
- Qua-t-il de si particulier ce mur ?
Mon interlocuteur semble hésiter.
- Le mur de feu
- Oui
- Eh bien
Puisque vous ne latteindrez jamais vivante je ne vois
pas pourquoi jen ferai un secret. Le mur de feu est une barrière
qui sépare le Niffheim et le Muspellsheim du palais de Hel. Les hommes
qui traversent ce mur sont généralement des morts qui en le traversant
perdent toute autonomie et sont ainsi totalement soumis à la volonté
de Hel.
- Mais alors ?!
- Oui, vos chers guerriers divins ne sont plus que des marionnettes qui passent
leur temps à se faire torturer dans le Niffheim.
- Cest affreux !
-Oui, cest vrai mais cest le seul moyen de les assujettir.
- Mais quel est leffet pour les vivants ?
Je ne vois pas le visage de mon interlocuteur mais à son silence je devine
quil a un sourire mauvais qui ne présage rien de bon.
- Si vous voulez vraiment le savoir princesse, tout être humain traversant
le mur de feu
- Oui ?
- Y perd la vie !
- Non ! Ce ne sont pas quelques flammes qui peuvent avoir raison de guerriers
divins !
- Non, évidemment mais les flammes du mur de feu sont alimentées
par le cosmos de Hel elle-même de sorte que tout être humain passant
ce mur perd non seulement la vie mais aussi toute volonté, il est dès
lors aussi soumis à Hel que les morts eux-mêmes.
- Mais alors Bud ?
- Oui vous avez deviné juste. Bud parce quil a vaincu ce pauvre
Holder pourra atteindre le mur de feu mais nous ne sommes pas inquiets : il
va se jeter dans la gueule du loup !
Mon cur se serre dinquiétude, je dois absolument prévenir
Bud ! Je concentre mon cosmos pour faire geler la terre meuble qui mimmobilise
les pieds et me libère de cette entrave.
Mon interlocuteur pousse un cri de surprise en me voyant mélancer
vers lavant.
- Vous nirez nulle part !
Je ressens une vive douleur dans le dos, il ma frappé entre les
omoplates. La douleur me fait mettre un genou à terre.
Mon adversaire exécute un saut périlleux qui lamène
juste devant moi.
Je relève la tête et aperçois mon adversaire de face.
Je laisse échapper un cri de surprise.
Mon adversaire porte une sorte de cotte de mailles aux reflets bleus sombre,
ce qui me donne à penser que cette armure est assez différente
de la cuirasse sombre dHolder. Et ses traits sont ceux dune
Femme !
Elle semble lire la surprise dans mes yeux.
- Oui, une femme ! Je ne vois pas ce qui vous choque : si une femme peut devenir
la représentante dOdin sur Terre pourquoi ne serait-il pas donné
à une autre femme de servir la déesse de lEnfer ?
Il est vrai que je suis mal placée pour avoir des préjugés
sexistes mais tout de même ! Je me suis toujours représentée
les serviteurs dHell comme des monstres inhumains ou des Géants.
- Qui êtes-vous ?
Mon adversaire retire le diadème qui retenait sa coiffure.
Une cascade de cheveux aussi rouge que ses yeux descendent dans son dos.
- Je me présente, Svaja Walkyrie du Feu et commandant des troupes de
la déesse Hel.
- Une Walkyrie ? Mais jai toujours cru que les Walkyries étaient
au service dOdin.
- Cela est vrai mais les choses ont changé.
Dans la mythologie scandinave les Walkyries étaient des déesses
féminines au service dOdin.
Montée sur des juments grises elles caracolaient sur les champs de bataille
en brandissant une torche enflammée que seuls les guerriers qui étaient
destinés à mourir pouvaient voir. Elles étaient en quelque
sorte les déesses annonciatrices de la Mort. Elles escortaient alors
les guerriers tombés au combat jusquau Walhalla où ils sentraînaient
pour le grand combat qui opposerait les Dieux aux Géants.
Elles navaient pas le droit de combattre sous une autre bannière
que celle du seigneur Odin.
Svaja, devinant le cours de mes pensées reprit alors :
- Un jour la grande bataille arriva. Peu de temps après la mort de Baldur,
deux loups en forme de nuages avalèrent le soleil et la Lune. Cest
ce moment que choisirent Loki et Hel pour lancer lassaut contre Asgard
Ce fut une belle bataille, avec les Walkyries, suivant Odin nous avons mené
une charge fantastique qui décima les rangs des Géants.
Les yeux de Svaja se firent rêveurs.
- Oui, cétait un beau jour pour mourir. Nous avons combattu comme
jamais, transperçant les Géants de nos lances puis continué
le combat au corps à corps. Jai vu toutes mes Walkyries tomber
une à une, jai vu Thor venir à bout du serpent universel
qui senroule autour de la Terre. Jai vu le seigneur Odin lui-même
se faire dévorer par Fenrir avant dêtre vengé par
son fils Vidar. Jai lutté jusquà la limite de mes
forces, couverte de blessures, encerclée par des Géants de feu
qui nétaient pas en meilleur état. Jai combattu dos
à dos avec ma meilleure amie qui conduisait les Walkyries avec moi
Et cette amie sappelait : Brunehilde.
- Brunehilde ? Mais ?
- Oui, en effet la ressemblance entre les noms de Brunehilde et Hilda est frappante
nest-ce pas ? Cest bien normal car à lépoque
cétait vous Brunehilde !
- Moi ?
- OUI !
Svaja semble écumer de rage, qua-t-il bien pu arriver lors de cette
bataille.
- Ecoutez Svaja ? Que sest-il passé en ce jour que lon appelle
le Ragnarok ?
- Cela na plus dimportance car au nom de la déesse Hell je
vais vous exécuter.
Je comprends quil est inutile de tenter de la raisonner. Jintensifie
mon cosmos, Svaja fait de même.
Comment vais-je faire pour me défendre ? Pendant la bataille dAsgard
cétait lanneau maudit des Nibelungen qui me donnait mes pouvoirs
guerriers, en temps normal je ne suis quune prêtresse.
Svaja concentre son cosmos, elle croise ses bras contre sa poitrine et ferme
les yeux, je devine quelle va tenter une incantation.
La terre du Muspellsheim devient brûlante, les geysers crachent des vapeurs
toxiques, la lave en contrebas commence à bouillir, le sol tremble. Les
guerriers de Hell tentent tout pour nous affronter sur leur terrain.
Comme je ne connais pas la nature de lattaque quelle va utiliser
contre moi je concentre mon cosmos autour de moi pour men faire une protection.
Lair autour de moi commence à se refroidir. Je prie le seigneur
Odin : « Seigneur Odin, prête-moi ta force ».
Svaja rouvre des yeux aussi rouges que la terre du Muspellsheim.
« Par lEnfer brûlant ! »
Des colonnes de feu sélèvent autour de moi et commencent
à se mettre en mouvement.
Les colonnes de feu commencent à tournoyer autour de moi rendant la chaleur
encore plus étouffante.
Svaja remue ces bras de façon étrange puis les tend et commence
à les ramener vers lintérieur, je comprends quelle
peut contrôler les colonnes de feu à distance.
Les colonnes de feu se resserrent autour de moi. Les braises projetées
par les colonnes de feu gèlent instantanément au contact de mon
cosmos.
Je ne sais pas si je pourrai tenir comme ça très longtemps. Latmosphère
est de plus en plus étouffante et jai de plus en plus de mal à
trouver de lair.
Svaja me toise avec dédain.
- Il est difficile de survivre au Muspellsheim quand on ne connaît que
la froideur dAsgard nest-ce pas ?
Je dois me ressaisir, si Athéna a pu survivre pendant toute une journée
au froid dAsgard je dois bien être capable de survivre au Muspellsheim.
Je prends une grande inspiration et me relève. Jintensifie mon
cosmos. Les colonnes de feu commencent à être repoussées.
- La souffrance nest rien pour celui qui a atteint lultime cosmos.
- Parce que tu penses y être parvenue Brunehilde ? Par le passé
jamais ton cosmos na dépassé le mien, tu ne peux pas plus
tapprocher de lultime cosmos que je ne le peux !
Elle a peut-être raison mais les chevaliers dAthéna ont prouvé
maintes fois que cest lorsque les souffrances sont à leur paroxysme
que lon est le plus proche de lultime cosmos. Jenflamme mon
cosmos à son paroxysme et parvient à repousser les colonnes de
feu.
- Pas mal mais combien de mes attaques penses-tu pouvoir subir avant de céder
?
« Par lenfer brûlant »
Une nouvelle fois les colonnes de feu se rapprochent, une nouvelle fois je parviens
à les repousser.
- Combien de temps penses-tu encore pouvoir repousser mes attaques ?
- Aussi longtemps que nécessaire !
Svaja pousse un grognement rageur, il y a vraiment de la bête dans cette
ex-Walkyrie.
- Ca mest égal ! Je finirai bien par saper ta cosmo-énergie
petit à petit.
Svaja commence à ricaner.
- Mais à la différence de toi Brunehilde, moi jai tout mon
temps ! Ce nest pas moi qui doit prévenir Bud contre le mur de
feu.
Je sens toute la vérité de ses paroles tandis que la sueur commence
à perler sur mon front, il me faut absolument prévenir Bud mais
comment y arriverais-je en restant en position défensive ?
Svaja constate mon affaiblissement et ricane de plus belle, dans cet enfer de
feu des flammes semblent danser dans ses yeux mais à lintérieur
il y a plus que de la sauvagerie, ce que jy lis cest la haine.
- Tu nas pas encore goûté à tous les secrets de «
lenfer brûlant » Brunehilde, les colonnes de feu nétaient
quun échauffement.
Svaja rejoint ses mains et tourne ses paumes vers le ciel, quel mauvais tour
me réserve-t-elle ?
Des vapeurs toxiques commencent à se dégager de la Terre, les
Geysers crachent de la fumée en continu et semblent monter de plus en
plus haut, latmosphère devient irrespirable, je suis obligée
de me couvrir les narines et la bouche avec un pan de mes manches.
Ma vision est couverte par mes larmes mais je parviens à apercevoir Svaja.
Les flammes du Muspellsheim semblent danser autour delle, la vapeur des
geysers senroule autour delle jusquà la submerger complètement,
seule sa tête reste visible, les pupilles de ses yeux ont presque totalement
disparu derrière les flammes qui y brûlent. Les flammes semblent
nêtre que le prolongement de sa chevelure flamboyante.
Dans ses mains se forme une orbe de couleur rouge.
Svaja formule une incantation ponctuée de sons gutturaux imprononçables.
«Ô Hel, déesse de lEnfer, maîtresse du Niffheim
et du Muspellsheim, donne-moi la force de vaincre mon ennemie, que je ne fasse
plus quun avec lenfer brûlant
.
A mesure que Svaja prononce son incantation les flammes sintensifient
et se rejoignent dans lorbe quelle tient entre les mains, celle-ci
grandit de façon démesurée.
Ô Hel donne-moi la force »
Svaja retourne brusquement la tête dans ma direction, ses mains se sont
croisées, derrière elle je distingue laura de Sulfure le
géant de feu qui incendia Asgard.
Adieu Brunehilde ! « Que les flammes de Sulfure temportent en Enfer
! »
Je réalise trop tard que les vapeurs toxiques se sont dissipées,
jaurais dû me mettre en position de défense.
Je magenouille, joint mes mains pour prier le seigneur Odin.
Je mentoure de mon cosmos pour men faire une protection.
Dans son empressement à prier Odin, Hilda ne vit pas une sphère
incandescente séchapper des mains de Svaja.
Les flammes de Sulfure semblèrent croître au contact de latmosphère
du Muspellsheim et foncèrent vers Hilda.
Au contact de la chaleur la jeune fille rouvrit les yeux à temps pour
voir les flammes de Sulfure percer sa cosmo énergie comme du bois mort
et latteindre à la poitrine.
Les flammes soulevèrent la jeune fille comme un fétu de paille,
la transpercèrent de part en part lui arrachant un cri de douleur et
narrêtèrent finalement leur course que contre une paroi rocheuse
où le corps dHilda se fracassa avant de retomber lourdement sur
le sol comme un pantin désarticulé.
Ses doigts remuaient encore mais elle avait reçu les flammes de Sulfure
de plein fouet et de tout son corps séchappait une écurante
odeur de chair brûlée.
Hilda releva faiblement la tête vers le haut tentant dinscrire dans
sa mémoire le visage de sa meurtrière.
Svaja ne se déroba pas au regard inquisiteur de sa victime, elle se tenait
droit comme elle lavait probablement fait toute sa vie.
Sa chevelure rouge flamboyante soulevée par les flammes du Muspellsheim
était retombée comme privée de la vie qui lanimait
linstant dauparavant.
Dans ses yeux ne se lisait ni la joie de la victoire ni lexcitation de
la bataille. Elle savança vers Hilda, sagenouilla devant
elle.
Hilda parvint à dégager une main encore blanche et tenta de saisir
le visage de Svaja dans un ultime effort pour effacer cette image de la défaite
de sa vue.
Svaja ne se déroba pas mais Hilda était trop faible, sa vue se
brouilla et sa main nagrippa que le vide avant de se figer dans la terre
brûlante. Privée de ses dernières forces tout le corps dHilda
sembla suivre le moment de sa main et ses paupières se refermèrent
sur ses yeux comme un rideau sur une pièce de théâtre.
Svaja contempla un moment le corps crispé dHilda, elle saisit une
des immenses mèches de cheveu gris tirant sur le bleu de la jeune fille
puis samusa à les libérer un à un.
Elle caressa un moment la joue dHilda en se demandant pourquoi elle avait
tant haï cette jeune fille sans défense.
Elle se rappelait de cet instant où sa vie avait basculé.
Elles étaient là toutes les deux, Brunehilde et elle, encerclées
par une multitude de monstres parmi lesquels elle distinguait des Géants
du froid et des Géants du feu.
Le vent qui soufflait sur le champ de bataille était glacé, le
ciel privé du soleil et de la lune était sombre, la seule lumière
provenait du feu des braseros que chaque camp avait allumé pendant la
nuit pour se réchauffer.
Savaja embrassa lespace autour delle dun regard circulaire.
Tout nétait que désolation : le grand Thor, après
avoir terrassé le serpent universel qui senroule autour de la Terre
achevait de succomber à lhaleine empoisonnée de ce dernier,
Tyr le dieu de la droiture gisait agonisant à côté du chien
des enfers quil avait tué, larc-en-ciel qui menait à
Asgard le domaine des dieux était en partie détruit et Heindall
son gardien menait un combat furieux contre Loki le dieu malin. Instinctivement
elle cherchait ses Walkyries du regard, leurs corps séparpillaient
tout autour delle formant une sorte de bouclier humain contre les monstres
qui menaçaient de les submerger. Svaja se retourna et sentit dans son
dos la présence réconfortante de Brunehilde la dernière
des Walkyries avec elle. Elle aurait été bien incapable de dire
lequel des deux camps allait lemporter car les rangs des Géants
étaient clairsemés et ceux qui lentouraient avaient des
blessures profondes dans des organes vitaux.
Svaja serrait son épée et de sa main libre saisit celle de Brunehilde.
« Brunehilde, mon amie, ma sur, je sens que ce sera notre dernière
bataille mais avant de rejoindre le monde des ombres je veux graver ce combat
dans la mémoire de ces monstres, es-tu avec moi ? »
Brunehilde sourit à sa compagne mais ne répondit pas. Elle était
partagée entre plusieurs sentiments contradictoires : depuis un moment
elle entrevoyait Hermod le dieu messager qui lui faisait des signes pressants
de la main, que pouvait-il bien vouloir ? A côté dHermod
se tenait Vidar, celui qui avait vengé Odin en tuant Fenrir le loup mangeur
dhommes. Ensemble ils tenaient leurs ennemis à distance respectable
tout en se repliant pour se rapprocher de lYgdrasil le Chêne millénaire
qui soutenait le monde.
Svaja renouvela sa question « Es-tu avec moi ? »
Brunehilde consentit à répondre :
- Ne vois-tu pas Hermod et Vidar nous intimer lordre de nous replier sur
lYgdrasil ?
- Nous replier ?! Tu parles de battre en retraite alors que tous les Ases- la
race des dieux- ont été décimés et que les géants
menacent Asgard ? Non il faut nous battre jusquà la dernière
goutte de sang !
- Nous pourrions nous rapprocher deux en tentant une percée.
Savaja sexécuta de mauvaise grâce et avec un courage hallucinant
se fraya un chemin parmi les masse de géants qui se dressaient devant
elle à la pointe de son épée.
Bientôt elles furent toutes deux à la hauteur dHermod et
Vidar qui leur expliquèrent alors leur plan. Hermod prit la parole.
- Ecoutez Brunehilde et Svaja, cette bataille est perdue pour les dieux, Asgard
va être détruite si nous ne faisons rien.
- Que proposes-tu ?
Hermod regarda lécorce de lYgdrasil.
- Nous allons nous cacher dans lécorce de lYgdrasil et nous
prononcerons alors les mots du pouvoir.
- Les mots du pouvoir ?
- Oui ce sont des formules magiques quOdin connaissait et quil ma
transmises, elles étaient gravées sur les Runes quil était
le seul à pouvoir lire.
- Et alors ?
- Nous allons prononcer une formule qui nous permettra de geler Asgard et lYgdrasil
de façon à ce que les géants ne lemportent pas. Si
nous détruisons lobjet de leur convoitise ils se disperseront et
séteindront.
- Tu nous proposes de détruire notre monde ?
- Non simplement de le geler et si un jour Dieu nous prend en pitié nous
pourrons peut-être quitter notre sommeil pour revenir gouverner Asgard.
Aucun dieu présent némit dobjection. Hermod sempressa
dajouter.
- Nous avons besoin dêtre trois pour prononcer les mots du pouvoir,
lun de nous doit rester pour protéger nos arrières
ce qui signifie une mort certaine.
Un court silence suivit.
Brunehilde qui avait limpression de ne pas avoir combattu autant que les
autres dans cette bataille se porta volontaire.
Hermod et Vitak, après un court signe dadieu senfoncèrent
dans lécorce de lYgdrasil.
Brunehilde et Svaja restèrent face à face.
Svaja serra Brunehilde dans ses bras.
« Pardonne-moi »
Svaja pleurait sur lépaule de son amie devant les géants
médusés.
Brunehilde lui dit à loreille
- Tu sais bien que cest la seule solution.
- Oui je sais, cest pour cela que je te demande de me pardonner.
- Quaurais-je bien à te pardonner ?
Tout en parlant Svaja avait soulevé Brunehilde du sol et lui avait lentement
fait faire un demi-tour de sorte que Svaja montrait maintenant son dos aux Géants
et Brunehilde le sien à lYgdrasil.
Svaja avait saisi les cheveux de Brunehilde et les tirait avec force vers lextérieur
de sorte quil lui aurait suffi dun geste pour briser la nuque de
son amie qui était à ce moment complètement paralysée.
Svaja se pencha à loreille de Brunehilde.
- Pardonne-moi mais je ne peux pas te laisser faire cela.
- Svaja
Tu
Tu ne vas pas.
- Si je vais tempêcher de gaspiller ta vie.
Svaja embrassa alors son amie et avant de relâcher son étreinte
lui murmura : « Cest un beau jour pour mourir. Ne loublie
jamais »
Savaja retourna alors Brunehilde qui se retrouva face à lYgdrasil,
lui appuya sa main contre sa colonne vertébrale et avec une force irrésistible
La propulsa dans lécorce de lYgdrasil.
Hermod et Vidar reçurent Brunehilde dans leurs bras.
Savaja se retourna alors vers les Géants, tenant son épée
à deux mains et leur lança :
« Hermod, Vidar, Brunehilde ! Prononcez les mots du pouvoir je vais les
retenir ! »
Ils hésitèrent mais finirent par sexécuter en voyant
la détermination du guerrier qui na plus rien à perdre dans
les yeux de Svaja.
Les géants, pressentant un mauvais coup savancèrent dun
pas. Svaja fit tournoyer son épée.
Lun deux plus courageux ou plus bête que les autres se rua
sur elle.
Il sempala littéralement contre lépée de Svaja,
celle-ci ne chercha pas à retirer son épée mais se servit
du géant pour cacher à ses congénères lattaque
quelle préparait.
« Que les flammes de mon épée vous emportent » Le
corps du géant empalé sur lépée de Svaja explosa
tandis que les flammes anéantirent plusieurs géants des glaces,
laissant les géants du feu intacts.
Hermod avait commencé à réciter la formule magique :
« Ô dieux anciens qui avez permis à Odin de sabreuver
dans la fontaine de la sagesse
Svaja était aux prises avec Sulfure le plus terrible des géants
du feu
Ce fut au tour de Vidar de réciter la formule :
«
Permettez à ses enfants daccomplir sa vengeance
Ce fut le tour de Brunehilde, celle-ci hésita en voyant Svaja en difficulté.
Svaja se retourna vers Brunehide : « Je tiens la chance demporter
avec moi les géants dans la mort, ne sois pas triste petite sur
et regarde-moi partir avec le sourire »
A ce moment Sulfure saisit lépée de Svaja la lui passant
au travers du corps et la retournant vers Brunehilde. Malgré le sang
qui perlait à la commissure de ses lèvres Svaja souriait.
Brunehilde prit une grande inspiration
Ô dieux anciens figez pour léternité Asgard
le domaine des dieux et lYgdrasil millénaire que nos ennemis ne
puissent jamais sen emparer ! »
La formule était finie.
Un vent glacial se leva gelant lYgdrasil de son tronc à lextrémité
de ses branches.
Le gel recouvrit entièrement Brunehilde, Vidar et Hermod figés
dans un dernier cri dadieu. Le froid éteignit le feu qui commençait
à incendier Asgard recouvrant aussi les corps de Loki et Heindall qui
sétaient passés mutuellement leurs épées au
travers du corps.
Des icebergs commencèrent à sélever sur les racines
de lYgdrasil formant une protection infranchissable pour le domaine des
dieux.
Svaja rouvrit les yeux, ce qui sétait passé ensuite elle
ne sen souvenait que trop bien. Des millénaires à être
torturée par les géants et tout particulièrement par Sulfure
dans le Muspellsheim.
Sulfure lui avait appris une chose : que la mort était tout sauf une
délivrance ! Il avait passé des siècles à lui apprendre
les vertus de la haine, les plaisirs de la corruption, la jouissance du mal
et surtout la haine pour les dieux qui lavaient abandonnée pour
sauver leur peau.
Aujourdhui elle tenait sa vengeance : elle venait de défaire Brunehilde
et Hell la laisserait sans doute soccuper de son cas dès que la
vie aurait quitté son corps. Alors pourquoi nétait-elle
pas heureuse ?
Svaja séloignait quand elle sentit un cosmos dune puissance
incommensurable se rapprocher à toute vitesse du Muspellsheim.
Qui cela pouvait-il bien être ? Qui pouvait dégager une telle énergie
? Ce cosmos ne pouvait pas appartenir à un des guerriers de Hel, aucun
nétait aussi puissant, ou alors Hel elle-même ?
Mais si cétait le cas pourquoi viendrait-elle la voir ?
Un trait de lumière incandescente transperça alors le Muspellsheim
faisant sécrouler des pans entiers de parois rocheuses au passage.
Le rayon atteignit le corps dHilda et prit alors une forme sphérique
pour recouvrir Hilda.
Svaja comprit alors ce qui se passait : le seigneur Odin lui-même intervenait
pour sauver sa protégée. Curieusement son cosmos était
bien plus grand quavant alors quil se trouvait dans le domaine de
Hel !
Svaja rejoignit ses mains et invoqua le Muspellsheim avant de projeter les flammes
de Sulfure sur la bulle qui entourait Hilda.
Celle-ci ne se déforma même pas, au contraire le cosmos quelle
dégageait sintensifia jusquà envoyer Svaja sencastrer
dans la paroi rocheuse du fond de la grotte.
Hilda
Je ne sens plus la douleur. Jouvre les yeux pour découvrir que
je suis protégée par une sorte de bulle dans laquelle je distingue
la forme dOdin.
- Seigneur Odin est-ce vous ?
- Oui cest moi.
- Vous êtes venu me sauver.
- Cest exact, je vous ai sauvée Hilda de Polaris mais je ne suis
pas venu vous apporter la victoire.
- Comment ça ?
- Après mon intervention en faveur de Bud, Hadès ma fait
comprendre quil nentrait pas dans ses principes daider ses
guerriers, il ma toutefois permis dintervenir pour vous sauver la
vie car il juge que vous navez pas utilisé tous les moyens à
votre disposition pour lemporter.
- Comment ça ?
- Ouvrez le médaillon que Bud vous a donné.
Je mexécute et saisis le médaillon. Je louvre avec
appréhension pour y trouver quelque chose que jai déjà
vu.
- Lanneau
- Oui. Lanneau des Nibelungen.
Je tente de jeter au loin cet objet maléfique mais Odin men empêche.
- Princesse, vous devez savoir que cet anneau est vôtre depuis les temps
anciens où vous vous faisiez encore appeler Brunehilde.
- Comment ?
- A cette époque lanneau des Nibelungen faisait partie du trésor
que gardait le dragon Fafnir.
- Et alors ?
- Un jour vint un courageux guerrier du nom de Siegfried, il terrassa le dragon
Fafnir avec une épée qui était celle de son père.
- Je sais tout cela.
- Oui mais vous ne savez sans doute pas que Siegfried lorsquil trouva
lanneau jura de le passer au doigt de lélue de son cur
et cette femme sappelait Brunehilde.
Je rougis en pensant aux longues années pendant lesquelles javais
refoulé mes sentiments pour Siegfried alors que dans une autre vie nous
avons été mariés.
- Et ?
- Le jour où il passa cet anneau à votre doigt fut celui de sa
perte, lanneau maudit fit ressortir les côtés les plus obscurs
de votre personnalité tant et si bien que la discorde sinstalla
et Siegfried fut tué par son ami Hagen.
- Hagen
- Oui je sais à quoi vous pensez : Hagen et Siegfried sont devenus les
meilleurs amis du monde. La raison en est quils ont réussi à
rompre le cycle de leurs destinées et vous aussi y parviendrez en passant
lanneau des Nibelungen à votre doigt.
- Mais vous venez de dire que
- Jai aussi dit que le cycle du destin pouvait être interrompu.
Si vous portez cet anneau et trouvez la force en vous de repousser son influence
maléfique vous pourrez redevenir Brunehilde et trouver la force de défaire
Svaja.
- Je comprends
- Jen suis heureux mais faites vite votre choix car mon frère Hadès
me fait comprendre que jai déjà trop utilisé sa puissance
à des fins personnelles. Je dois partir.
Je sens la cosmo-énergie dOdin sévaporer et la bulle
qui me protégeait se dissoudre.
Lentement je remue lanneau des Nibelungen dans ma main, cet objet a provoqué
la perte de tous mes amis et aujourdhui il doit les sauver, quelle ironie
!
Svaja semble déconcertée par la disparition du cosmos dOdin,
elle est encore un peu sonnée par le choc de son attaque qui sest
retournée contre elle.
Jen profite pour contempler lanneau des Nibelungen, est-il vraiment
si redoutable ? Odin navait pas lair de craindre son pouvoir.
Svaja se tient bien droit, ses cheveux paraissent à nouveau animés
dune vie propre et dans ses yeux brûle le même feu que tout
à lheure.
Cest comme si sa haine contre moi sétait ranimée dun
seul coup.
- Combien de fois faudra-t-il te tuer pour que tu meures Brunehilde ?
Je fais un pas en arrière, sans armure je nai aucune chance de
contrer son attaque.
« Que les flammes de Sulfure temportent ! »
Une fois de plus les flammes se rejoignent en une seule qui déferle sur
moi.
Je brandis instinctivement lanneau devant moi.
« Anneau des Nibelungen, protège-moi ! »
Les flammes foncent en direction de ma poitrine mais lincroyable se produit
: lanneau des Nibelungen brûle dune énergie intense
et libère une vague déferlante de cosmo-énergie bleutée
qui repousse celle de Svaja jusquà ce que les deux forces sannihilent.
Incroyable ! Lanneau ma protégée alors que je ne le
portais même pas.
Etait-ce le pouvoir maléfique de lanneau ?
En tout cas une chose est certaine : sans cet anneau je ne viendrai pas à
bout de Svaja
Sans cela je ne pourrai pas sauver Siegfried.
Tout le reste en comparaison na aucune importance.
Je passe alors lanneau à mon doigt.
Je suis submergée par un flot dénergie négative,
cest sans doute cela dont Odin parlait en disant que lanneau révèle
les côtés sombres de la personnalité de son détenteur.
Ce que je vois me terrifie, jai limpression de vivre mes pires cauchemars
:
Autour de moi volent des bulles dans lesquelles se reflètent différents
moments de ma vie, ma naissance, mon enfance avec Freya, le jour où le
grand prêtre dOdin a fait de moi son successeur et surtout la bataille
dAsgard.
Des bribes de souvenirs me reviennent.
Je vois Thol de Phedca percé par les météores de Pégase.
Thol se tient debout, de son ventre sécoule du sang et ses yeux
sont embués de larmes.
« Je te demande pardon chevalier, jai servi ma princesse aveuglément
tout en sachant quelle était possédée par une entité
maléfique, cest toi qui combattais pour la justice pas moi. Tu
es digne de ma confiance puisses-tu la protéger mieux que moi »
Thol le géant généreux sécroula en crachant
un filet de sang, tout son corps senfonça dans la neige et il neut
même pas droit à une épitaphe.
Cest à cause de ma faiblesse quil est mort.
Je revois Fenril se battre contre Shiryu qui tente de le raisonner.
« Je combattrai pour la princesse Hilda jusquau bout, que les loups
des steppes temportent ! »
Shiryu déchaîna la colère du dragon contre les glaciers
et Fenril fut englouti avec ses loups.
« Hilda ! »
Adieu Fenril loup solitaire des plaines du Nord, tu es mort avec la haine des
hommes au cur parce que tu avais été privé de lamour
de tes parents.
Cest à cause de ma faiblesse que tu es mort.
Je vois Hagen concentrer son cosmos en direction de ma sur Freya.
La lave du volcan boue derrière lui.
« Princesse Freya au nom de votre sur je dois vous exécuter
»
« Que les flammes du volcan temportent »
Les flammes foncent sur Freya, le chevalier du Cygne la couvre de son corps.
Pardonne-moi Hagen à cause de ma faiblesse tu as dû porter la main sur ta bien aimée pour une cause injuste qui plus est. Cest ma faute si tu es mort.
Je vois Mime affrontant Phénix, il sest dévêtu de
son armure divine dEta.
« Tu as dit que ta confiance en lavenir et en la justice te rendaient
supérieur à moi, si cest vrai tu devrais pouvoir me vaincre
facilement. Prouve-le attaque-moi je combattrai de toutes mes forces et on verra
qui de nous deux a raison ou a tort »
Les attaques de Mime et dIkki se croisèrent, Phénix grimaça
de douleur, blessé. Mime quitta sa position de combat pour interpeller
Shun et Ikki.
« Chevalier Phénix toi et tes amis vous atteindrez peut-être
votre but et vous parviendrez à réaliser vos rêves de paix
et de justice. Si jamais je dois renaître un jour et que la paix règne
alors sur la Terre jespère sincèrement avoir la chance de
te revoir mais en tant quami cette fois. »
Mime sécroula, ses dernières paroles étaient à
peine audibles.
« Papa bientôt nous serons réunis pour léternité
pardonne-moi je nai pas pu réaliser ton rêve et devenir le
guerrier divin que tu espérais mais ne désespères pas je
suis sûr que le chevalier Phénix et ses amis sauront mieux que
moi protéger le royaume dAsgard et sauver le monde de la menace
qui pèse sur lui, je vous confie ma patrie à tous les deux protégez-la
comme si cétait la vôtre. »
Pardonne-moi Mime, nous aurions dû taider à faire le deuil
de Volkel au lieu de ça jai fait de toi une machine à tuer,
tu avais un cur noble, pardonne-moi.
Je vois Albérich debout devant Shiryu, son épée flamboyante
à la main, les yeux pétillant de malice.
« Que le cercueil daméthyste se referme sur toi ! »
« Par la colère du dragon ! »
Lattaque de Shiryu fauche Albérich et le soulève comme un
fétu de paille.
Albérich se relève pourtant, plante son épée flamboyante
dans la neige immaculée dAsgard et sécroule en libérant
les saphirs dOdin quil détenait.
Malgré son ambition Albérich était lhomme le plus
intelligent du royaume et ses conseils métaient précieux.
Dailleurs ne suis-je pas à lorigine de sa décadence
? Cest moi qui la première ait insufflé la haine dans son
cur en lui reprochant de nêtre pas comme Siegfried. Par la
suite cest la réapparition des armures des conquérants qui
la poussé à assouvir son ambition. Si javais eu la
force de résister à Poséidon rien ne serait arrivé.
Pardonne-moi Albérich si javais été plus forte tu
naurais pas mal tourné.
Je vois Bud combattant Phénix dans mon palais.
Phénix est fauché par les griffes du tigre noir. Bud triomphe
devant le corps inanimé de Syd.
« Enfin la princesse Hilda reconnaîtra mes mérites et me
nommera seul et unique guerrier divin de Dzeta »
Je revois Syd maintenant Phénix pour permettre à Bud de le frapper.
« Vas-y frappe ! De cette façon, avec ma mort tu deviendras le
guerrier divin de Dzeta et tu pourras enfin réaliser ton rêve.
Je suis content que ma mort te soit utile. »
Bud hésite, il lève le bras, ses ongles sallongent pour
porter la griffe du tigre noir puis finalement il renonce et abaisse le bras,
un instant après Syd lâche prise et sécroule en lâchant
un dernier « adieu mon frère ». Bud se précipite vers
son frère.
Je naurais pas dû proposer cet odieux marché à Bud,
en plus den faire lombre de Syd je lai amené à
le haïr en faisant de la mort de Syd le but ultime de sa vie.
Syd, Bud pardonnez-moi, par ma faiblesse jai provoqué le tragique
dénouement du destin des jumeaux.
Encore une fois jai été incapable de résister au
pouvoir de lanneau, à cause de ma faiblesse tous mes guerriers
sont morts.
Je vois maintenant ce que depuis le début je nai pas cessé
dappréhender : la mort de Siegfried.
Il se tient là, debout, fier, noble, invincible devant les saints dAthéna.
Il ne fait pas un mouvement pour éviter les météores de
Pégase et vient très vite à bout de Seiya puis de Phénix.
Je le revois sinterposant alors que je voulais achever Seiya moi-même.
Je ne peux mempêcher de penser que sil a perdu cest
parce que sa foi était inférieure à celle des chevaliers.
Je revois Siegfried se relevant pour faire face à Seiya malgré
sa blessure au cur. Il lève la main et
Labat sur son abdomen, séventrant lui-même pour arracher
son saphir dOdin.
« Chevalier, ce que tu mas dit au début du combat était
vrai nest-ce pas ? La princesse Hilda nest plus elle-même.
Pardonne-moi chevalier ce nest pas contre toi que jaurais dû
déchaîner ma colère mais contre ce monstre de Poséidon
et ses envoyés diaboliques »
Sorrente insulte Siegfried, lui répétant que Poséidon nest
pas son ennemi.
« Non, cesse de mentir, le seul but de ton maître est de gouverner
la Terre et pour cela il sest permis de se servir de ma princesse et foi
de guerrier divin son crime ne restera pas impuni »
Siegfried se tourne vers Seiya.
« Chevalier, il me reste peu de temps à vivre alors je ten
prie, prends cette pierre »
Le saphir dAlpha roule sur la glace.
Siegfried serre le poing
« Mais jusquau dernier moment jessaierai de venger le massacre
inutile de mes compagnons, général Sorrente de Sirène tu
vas payer pour ton maître ! En garde »
Sorrente bloque la charge de Siegfried en jouant de sa symphonie mortelle.
Siegfried ne parvient pas à résister.
Sorrente lève son bras et lui envoie une attaque semblable aux foudres
dExcalibur.
Lattaque touche Siegfried, le faisant reculer sur une dizaine de mètres
mais il ne vacille même pas.
Sorrente nen revient pas : « Mais cest impossible, il a pratiquement
perdu lusage de ses cinq sens, il aurait dû mourir sur le coup et
pourtant il marche droit vers moi ! Je nai jamais vu une telle force,
une telle détermination »
Siegfried fonce sur Sorrente : « Tu ne pourras plus arrêter ma charge
»
« Tu vas mourir comme un brave »
Siegfried senvole, Sorrente lance son bras dans sa direction et
transperce le plastron de Siegfried qui crache du sang.
A ce moment tout ce qui était encore libre en moi a crié «
NON ! » mais Siegfried nen a rien su.
Retombant sur Sorrente, Siegfried joint ses mains dans le dos de son ennemi
et intensifie son cosmos. Sorrente saffole : « Il intensifie sa
cosmo énergie, il est fou il va exploser ! Il resserre son étreinte,
impossible de lui échapper ! »
« Arrêtes, tu es fou tu ne sais pas ce que tu vas déclencher
! »
Dans le ciel dAsgard létoile de Dubhe brille, un rayon de
lumière sen échappe et fond sur Sorrente et Siegfried.
Sorrente : « Lâche-moi je ne veux pas mourir ! »
Siegfried : «Adieu royaume dAsgard cest pour toi que je meurs.
Seiya je ten prie veille sur la princesse Hilda. Je vais rejoindre tous
mes amis qui ont donné leur vie pour leur pays et devenir une étoile
qui veillera sur vous. Seiya. Chevaliers dAthéna. »
Je vois létoile de Dubhe se consumer une dernière fois
avant de séteindre.
Siegfried, mon amour, je nai jamais voulu que tu meures même en
héros et pourtant jen suis la cause. Sans toi je me sens seule
et je sens que je ne pourrai plus assumer mon rôle bien longtemps.
Siegfried, Mime, vous tous pardonnez-moi. Si je navais pas été
si faible rien ne se serait produit.
- Tu as raison Hilda : tous tes amis ont payé le prix de ta faiblesse.
- Qui a parlé ?
- Moi, Brunehilde, Walkyrie de la forêt.
Jouvre les yeux. Lanneau est toujours à mon doigt mais des
fils séchappent de lanneau et le relient à une femme
qui me ressemble trait pour trait, cest Brunehilde.
Celle-ci suit mon regard.
- Ce sont les fils du destin qui me relient à lanneau.
- Ce qui veut dire ?
- Que tu ne seras toi-même que lorsque tu auras assumé ton héritage,
lorsque tu auras passé lanneau à ton doigt.
- Mais
- Oui, tu dois savoir que si lanneau te rendra ta force dantan il
te rendra mauvaise si tu nas pas la force de lui résister, que
choisis-tu ?
Après les douloureux souvenirs que je viens de revivre mon choix est vite fait : je dois mettre lanneau à mon doigt.
- Que choisis-tu ?
- Je choisis laventure, je choisis de souffrir, je choisis de sauver Bud,
je choisis Siegfried, je choisis daccepter lanneau.
- Quil en soit ainsi !
Muspellsheim
Une lumière aveuglante entoure soudain Hilda en même temps que
lanneau des Nibelungen apparaît à son doigt.
Une forme semble se matérialiser autour delle. Cest une armure
! Elle recouvre presque toutes les parties de son corps. Cette armure est de
couleur bleu azur aux courbes élégantes.
Les morceaux de larmure rejoignent les membres dHilda : dabord
les jambières puis le plastron, ensuite les épaulettes et enfin
le diadème.
Hilda semble léviter quelques secondes avant de reposer les pieds sur
Terre.
Elle se tourne vers Svaja.
« Svaja ! Le pouvoir de lanneau des Nibelungen ma permis de
revêtir larmure divine de la forêt qui était avant
moi celle de la conquérante Brunehilde »
Svaja fit quelques pas en arrière, impressionnée par laura
de puissance qui se dégageait de larmure dHilda, elle en
éprouvait une sorte de malaise indéfinissable.
Pourtant elle se ressaisit.
- Quelle joie Brunehilde de pouvoir taffronter à armes égales,
mon triomphe nen sera que plus grand !
- Pauvre folle je suis Hilda de Brunnhilde walkyrie de la forêt et au nom du seigneur Odin je vais texécuter.
Svaja sourit : apparemment le pouvoir maléfique de lanneau commençait à faire son effet.
- Oui, laisse la haine te submerger que je vois un peu ce que tu sais faire. « Par les flammes de Sulfure ! »
Laura de Sulfure apparut derrière Svaja, la lave qui coulait en
contrebas commença à bouillir et les geysers crachaient des vapeurs
empoisonnées.
Hilda ne paraissait cette fois nullement incommodée.
Svaja fut surprise.
- Comment ?
- La souffrance physique nest rien pour celui qui a atteint lultime
cosmos.
- Nous allons voir ça !
Svaja libéra les flammes de Sulfure qui se rejoignirent en une seule
sphère de feu. Les flammes grandirent jusquà submerger complètement
Hilda qui ressemblait à une enfant en ce moment.
Hilda se mit en position dattaque, les yeux rivés sur les flammes
de Sulfure, il fallait à tout prix quelle comprenne leur secret.
Son cerveau fonctionnait à toute vitesse :
Cest dans lil du cyclone que lon ne subit pas les assauts
du vent, il faut trouver le point faible des flammes de Sulfure, lendroit
où elles se rejoignent.
Hilda poussa un cri « Par la charge fantastique des walkyries ! »
Hilda fonça en direction des flammes de Sulfure si vite quelle
sembla disparaître en un rayon de lumière qui perça les
flammes de Sulfure.
Quand Svaja put de nouveau discerner Hilda celle-ci était devant elle.
Svaja sentit une douleur intense au niveau du ventre, elle comprit quHilda
avait libéré toute son énergie en ce point.
Svaja se tenait le ventre doù séchappait du sang.
- Comment ?!
La « charge fantastique des walkyries » est une attaque semblable
à laiguille écarlate qui permet de combiner la vitesse à
la puissance : jai concentré toute la puissance de mon cosmos dans
mes paumes et je lai libéré au niveau du ventre.
Malgré la douleur qui déformait se traits Svaja parvint à
sourire.
- Bravo ! Mais tu ne mas pas tuée, cest une erreur.
- Si je tavais tué sans te laisser une chance je serais redevenue
un pantin entre les mains du pouvoir maléfique de lanneau.
- Me laisser une chance ?
- Oui, je ten conjure. Abandonne ! Tu nas plus la force de me battre.
- Tais-toi ! Tu ne sais pas ce que jai enduré !
- Oh si je le sais. Mais je sais aussi une chose : lultime cosmos ne séveille
jamais dans la haine.
- Si cest vraiment ce que tu penses attaque-moi et on verra si le fait
davoir une armure ta rendue plus forte que moi.
Lâchant son ventre Svaja joignit ses mains au-dessus de sa tête,
ses cheveux rouges flamboyaient de plus belle.
Autour delle cétait tout le Muspellsheim qui sanimait,
la lave éclaboussait les parois rocheuses, les geysers montaient de plus
en plus haut.
Tout indiquait que Svaja allait tenter le tout pour le tout.
Hilda prit une position dattaque.
Les deux adversaires se toisaient.
Svaja : Je dois déchaîner toute ma haine dans cette attaque, mes
flammes lemporteront en enfer.
Hilda : Jai déjà réussi une fois à percer son attaque, je dois y parvenir à nouveau.
Svaja attaqua. « Que lenfer brûlant soit ton tombeau Brunehilde,
que les flammes de Sulfure temportent ! » « Subis la fureur
du Muspellsheim ! »
Hilda hésita : incroyable, Svaja avait invoqué lenfer brûlant
et les flammes de Sulfure en même temps !
Elle comprit alors le plan de Svaja : si elle ne parvenait pas à détruire
Hilda, lécroulement du Muspellsheim sen chargerait. Cétait
une action suicide.
Hilda navait pas le choix : il fallait que la vitesse de « la charge
fantastique des Walkyries » atteigne celle de la lumière pour ne
pas être affectée par aucune des attaques.
« Adieu ma sur ! Par la charge fantastique des Walkyries »
Les flammes de Sulfure foncèrent vers Hilda en même temps que les
colonnes de feu détruisaient le Muspellsheim faisant sécrouler
des pans entiers du plafond sur les deux adversaires.
Hilda sentit sa vitesse saccroître à linfini : elle
évita une puis deux colonnes de feu en même temps quelle
senfonçait dans lil des flammes de Sulfure.
Soudain Svaja lui apparut, elle jeta ses paumes en avant puis plus rien : une
sensation de brûlure.
Hilda et Svaja étaient debout, chacune à un bout différent
de la caverne, elles se tournaient le dos.
Hilda mit un genou à terre, de tous les pores de sa peau séchappait
de la vapeur de sang. De toute évidence elle navait pu complètement
éviter lattaque de son adversaire.
Svaja abaissa les bras.
« Pas la peine de me donner la satisfaction de savoir que je tai
blessée. Je sais très bien que jai perdu Brunehilde. »
Svaja était toujours debout mais sa chevelure avait perdu toute vie.
Des gouttes de son sang tombèrent à terre.
De son ventre et de tous les espaces non protégés de son corps
sécoulait du sang aussi rouge que ses cheveux.
Hilda se retourna.
Svaja reprit : « Non, ne pleure pas Brunehilde car je ne pourrais faire
de même : mes larmes sont taries. »
Hilda ne parvenait pas à cacher sa peine. Svaja se retourna et tendit
la main dans un signe de dénégation.
« Non, ne tattarde pas, le Muspellsheim va sécrouler,
je vais mourir ici mais avant de partir promets-moi
promets-moi de chanter
le chant funèbre des Walkyries en mon honneur devant le Walhalla quand
tu auras inversé les mots du pouvoir : quand Asgard sera redevenue la
brillante cité quelle était avant le Ragnarok »
Hilda ouvrit la bouche.
« Je te le promets ma meilleure ennemie, ma sur »
Svaja tomba en avant, une larme perlant au coin de ses yeux. « Sur
»
Ses yeux se fermèrent une dernière fois et son âme partit
rejoindre les autres Walkyries mortes au combat dans leur chevauchée
fantastique.