Chapitre 05 : La condition d'Athéna

 

 -          Je ne sais plus que faire Camus ! J’ai tout essayé mais elle refuse de m’adresser la parole. Je n’aurais jamais dû lui mentir au sujet de mes fonctions réelles au sein du Sanctuaire.

Et surtout ne me dis pas « Je t’avais prévenu » ! fit Milo en remarquant le froncement de sourcil de son meilleur ami.

-          Soit, mais reconnaît quand même que j’avais raison ! répondit le chevalier du Verseau en fixant le grec d’un regard sévère. Ne t’avais-je pas mis en garde ? Bâtir une relation sur un mensonge est comme vouloir bâtir une cathédrale sur des sables mouvants. Ne te l’avais-je pas dis ?

-          Brgngn

-          Peux-tu répéter de manière plus intelligible s’il te plait ?

-          Si ! Et j’aurais dû t’écouter. Je pensais avoir le temps de tout lui expliquer le moment venu, j’avais tord. Le Scorpion d’or avait dit cela d’une voix où le désespoir se mélangeait à l’amertume.

Camus posa une main compatissante sur l’épaule de son ami, un geste d’amitié fraternelle qu’il ne se permettait de faire que dans l’intimité et qui mit un peu de baume sur le cœur blessé du huitième gardien.

-          Je crois que le moment est venu de parler au Grand Pope ! déclara le chevalier des glaces réellement touché par la détresse de son ami.

-          Tu as raison comme d’habitude ! lança Milo avec un triste sourire.

-          Shion a toujours à toujours su dispenser de précieux conseils à ceux qui lui en ont fait la demande. Peut-être pourra-t-il t’aider à résoudre tes problèmes ?

 

***

 

   Arrivé au palais du Grand Pope, Milo hésita avant de frapper à la lourde porte de bronze. Aussitôt une voix l’invita à entrer.

S’agenouillant devant le chef suprême des chevaliers d’Athéna, le Scorpion d’or attendit qu’on lui octroie la permission de parler.

Le Pope l’invita d’un geste à s’expliquer. Le jeune homme raconta alors à son supérieur toute l’histoire, n’omettant que les détails trop intimes. Le silence accompagna la fin de son récit tandis qu’il attendait la réaction de l’ancien Bélier d’or.

-          Ainsi cette demoiselle refuse de vous voir sous prétexte que vous êtes un chevalier.

La voix du Grand Pope était douce et empreinte de compassion.

-          En effet Altesse. Pour elle le fait que je sois chevalier empêche toute possibilité de relation entre nous. Un chevalier ne doit vivre que pour défendre le Sanctuaire.

-          C’était en effet le cas à l’origine. Tout chevalier devait renoncer à avoir une vie privée ! répondit Shion. Mais aujourd’hui la situation est différente. Pour la première fois depuis l’aube des temps le mal a été totalement vaincu et La Déesse nous a accordé le droit devivre comme des hommes ordinaires ! poursuivit le Grand Pope.

-          J’aimerais tellement qu’elle le sache mais si je ne puis lui parler, comment lui faire comprendre que rien ne s’oppose à notrerelation ? murmura Milo.

 

   Se levant de son trône, l’ancien chevalier d’or invita le jeune homme à le suivre.

-          La Déesse désir s’entretenir avec vous à ce sujet ! expliqua Shion en se dirigeant vers les appartements privés de la princesse Saori.

Dés que le chevalier du Scorpion fut introduit auprès de leur déesse, Shion rejoignit son siège mais au moment de s’asseoir il changea d’avis et se dirigea vers sa propre chambre. Là il ôta son casque, passa une main dans sa chevelure anis et s’approcha de la fenêtre. L’ancien chevalier remercia mentalement Saori pour avoir pris en main la situation concernant Milo.

Il avait beau avoir de longues années d’expérience derrière lui, le pope n’avait pas la moindre idée sur la manière de régler cette problématique. Jamais pareille circonstance n’avait sollicité son intervention avant aujourd’hui.

Tout en laissant errer son regard sur le paysage s’étendant sous son balcon, Shion se mit à songer à l’époque déjà lointaine où il n’était encore qu’un simple chevalier. Un sourire naquit sur ses lèvres quand il imagina Kardia, le précédent Scorpion d’or, à la place de Milo.

Qu’aurait fait Sage à ma place ? se questionna Shion. Mais bien vite se fut l’image de son maître Hakurei qui se forma dans son esprit.

-          Et vous Maître qu’auriez-vous fait ? murmura le Grand Pope.

 

***

 

-          Relevez-vous chevalier ! ordonna la jeune fille après que Milo se fut incliné devant elle.

Puis sans attendre elle lui demanda :

-          Aimerez-vous cette femme jusqu’à la fin de votre vie ? Seriez-vous prêt à la prendre pour épouse ?

La question était claire et directe. Milo surprit resta sans voix.

-          Et bien chevalier qu’avez-vous à répondre ? demanda Athéna d’une voix douce.

-          Oui est ma réponse. Seule la mort pourrait m’empêcher de l’aimer !

-          Je n’en attendais pas moins de votre part chevalier du Scorpion néanmoins je ne puis accéder à votre requête sans condition…

-          Et qu’elle est-elle Princesse ? s’enquit Milo.

 

***

 

-          C’est une demande officielle du Sanctuaire, tu ne peux y aller sans ton armure Milo !

-          Camus a raison Milo ! renchérit Aphrodite. Le protocole c’est le protocole, on ne peut aller contre.

-          A l’évidence je n’ai pas le choix ! se résigna le gardien du huitième temple en effleurant du bout des doigts sa Pandora Box.

Sous l’effet du cosmos de son propriétaire, celle-ci s’ouvrit et l’armure du Scorpion vint recouvrir le corps du chevalier d’or.

-          Portes lui donc ceci ! ajouta le chevalier des Poissons en tendant à Milo un bouquet de roses. Ca devrait lui faire plaisir.

-          Je croyais que personne n’avait le droit de toucher à tes précieux rosiers ! observa Milo suspicieux.

-          C’est pour une bonne cause ! lança l’intéressé en riant. Ne t’en fais pas je ne te demanderai rien en échange.

-          Bien, il est temps que tu y ailles ! dit Camus en poussant son ami vers la sortie.

 

***

 

-          Agénor, je t’en prie, dit lui de partir, je ne veux pas le voir !

-          Ma chérie, il est en visite officielle je ne peux le mettre dehors et si tu refuses de descendre, je serai dans l’obligation de le laisser monter dans ta chambre.

 

   Prise au piège, la demoiselle ne put qu’obéir et rejoignit leur hôte dans le salon.

-          Nienor ! murmura l’homme en la voyant apparaître. Ceci est pour toi ! ajouta-t-il en lui offrant les fleurs qu’il tenait à la main. Je t’en prie acceptes-les.

La jeune femme prit le bouquet de roses et tandis qu’elle les plaçait dans un vase, elle lui demanda :

-          Pourquoi es-tu là ? Je t’avais dit de ne pas revenir.

-          Si je suis ici c’est parce que je t’aime !

L’aveu du chevalier fit battre plus fort le cœur de la demoiselle. Elle leva les yeux vers lui et le détailla du regard quelques instants.

C’était vraiment un très bel homme et cette armure lui donnait une telle prestance. Pourquoi a-t-il fallut que ce soit lui que mon cœur ait choisi ? pensa Nienor avec tristesse.

-          Cet amour ne peut exister et tu le sais ! ajouta-t-elle à voix haute.

-          C’est en partie pour cette raison que je suis là. La Déesse demande à te voir !