L' Amour du Sacrifice
par Andromeda Shun
Dans ses yeux je ne voyais aucune haine, aucun soif de sang, ni agressivité ni violence, pas même de mépris. Rien, rien que du vide, rien qu’une mélancolie diffuse qu’il n’avait de cesse de dissimuler à tous ses frères, ses frères qu’il aimait tant, Ikki, Hyoga, Seiya et Shiryu…
Par le passé nous étions si proches, à présent il a tellement changé. Mais moi je sais, j’ai toujours su ce qui se cachait véritablement au fond de lui : le cœur d’une femme ne peut se tromper quand il s’agit de l’être aimé. Shun, né sous la constellation du Sacrifice, constellation qu’il m’arrive souvent de contempler, de haïr. Pourquoi jadis m’as-tu abandonnée ?
Il était là, devant moi, revêtu de son armure sacrée, me dévisageant comme si j’étais un fantôme, une totale incompréhension se lisant dans son regard. Ô oui Shun, oui je t’aime, plus encore que ma propre vie, voilà pourquoi je n’ai pas hésité à tenter de la tuer, celle pour qui tu donnerais ta vie, non pas moi, mais elle… Saori, cette soi-disant déesse qui n’a de cesse de vous utiliser comme si vous n’étiez que de vulgaires armes dénuées de toute âme. Pourquoi ne t’en es-tu pas rendu compte Shun, pourquoi ? Encore une fois tu t’es dressé entre elle et le mal, en l’occurrence moi, cette fois…
Ô Andromeda Saint, toi mon seul ami, mon seul amour, l’unique a avoir vu mon véritable visage. S’il me faut mourir de ta main alors je considère cela comme un honneur. J’ai toujours su que pour toi je ne serai plus rien. Durant sept années, j’ai profité de chaque jour comme s’il s’agissait du dernier, priant secrètement pour que jamais tu n’endosses la panoplie sacrée d’Andromède. Au fond n’étais-tu pas heureux d’être avec moi ? Mes souffrances disparaissaient à tes côtés, et ton bonheur m’importait plus encore que le mien.
J’ai souvent privilégié le temps passé en ta présence plutôt que mon propre entraînement, notre maître à tous deux me l’a souvent reproché. Mais après tout, je n’ai jamais vraiment eu le choix de ma destinée. Caméléon, voilà ma constellation : tout comme cet animal, je me fond dans le paysage, dû moins ce sont mes sentiments que je camoufle…
Si tu connaissais mon calvaire Shun…
Trois ans auparavant, June se tenait sur un rocher surplombant la mer. En contrebas Shun était assis, regardant les vagues mourir sur la plage de galets…
Seule, en face à face avec moi-même. Il y a longtemps que je n’ai
ressenti cette douleur primale en mon être. Rien aujourd’hui ne
réussirait à m’apaiser, non, rien ni personne, sauf peut-être
cette personne par laquelle je souffre : toi Shun. Je n’ai jamais
ressenti cela avant, cet attachement profond, ce manque, de par son absence,
quand je n’ai sa présence…
Et son visage que je vois partout, cette obsession si intense qui consume mes
entrailles et mon cœur. Je pensais, à tort, que rien de tout cela
ne pourrait m’arriver, rien que je ne puisse un minimum contrôler :
là je n’ai aucune prise. Je sais qu’un retour de sentiments
est impossible, je sais que je vais devoir supporter ça pendant quelques
années encore, son regard qui embrasera mon âme, qui ne fera que
m’affaiblir.
En ce moment, cela me paraît insurmontable, je voudrais que le néant
m’absorbe, que ce vide, que cette mort que je porte en moi, se libère.
Pourquoi cela est-il inscrit dans ma destinée ?
Je pensais que la froideur sentimentale dont je faisais acte suffisait à
me libérer de l’étreinte des émotions brutes. Ce
concept a maintes fois fait ses preuves, mais j’ai su déceler un
être exceptionnel qui a transgressé les barrières de mes
sentiments, sans aucune difficulté, et qui, dans mon cœur maintenant,
sème la graine de la véritable douleur : elle germe, plongeant
ses racines tout en profondeur..
Ses intentions ne sont pas telles bien sûr, mais le résultat est
le même : ça faisait très longtemps que personne n’avait
réellement pénétré la carapace de mon cœur.
Toute mon affection, mon amour pourrait se déverser, ça ne changerait
rien, au contraire, ça l’éloignerait… Et quand je
ne fais rien, il en va de même : je suis donc condamnée à
voir l’être que j’aime s’éloigner inexorablement,
malgré mes preuves de dévotion.
Toutes les fibres de mon être vibrent en sa présence, à
l’entente de sa voix, à la brise de son souffle : c’est
comme si malgré moi mon âme s’ouvrait du plus profond d’elle-même.
Mais au lieu de voir ce qu’il se passe en observant mon âme ouverte,
son être la traverse sans même s’en rendre compte : et
là je me sens encore plus vide, comme piétinée, incomprise
Mais cela, je devrais le savoir : l’incompréhension est un
lourd fardeau auquel les Dieux continuellement semblent me soumettre. Je suis
donc condamnée à traverser mon existence dans un mutisme forcé,
et, pour une fois que je trouve quelqu’un qui, sans le savoir, est la
clé ultime de toutes les portes de ma personne, l’incompréhension
demeure cette fois de l’autre côté de la barrière…
À cet être plein de charme pour qui mon cœur saigne, je suis
condamnée cette fois à être sacrifiée sur l’autel
de la souffrance, celle que sa vision quotidienne me procure, celle que sa présence
fait instinctivement disparaître, mais qui, de par son absence, attise
d’une intensité cent fois pire la douleur. Si tu savais comme tu
me fais souffrir Shun et, paradoxalement, comme tu me fais me sentir vivante.
Si rien qu’une seconde tu ressentais en ton âme un dixième
de la souffrance que la mienne endure, et si, de même, tu étais
capable de porter en toi un dixième des sentiments que j’éprouve
pour toi, alors je suis sûr que tu comprendrais et que nous serions ensemble
à jamais.
Mais malheureusement ce n’est le cas, et je ne peux que me résigner,
mes sentiments n’en étant pas pour autant éteints, mais
plutôt condamnés à se raviver en sa présence, heureusement
et malheureusement, fréquente…
Puisse mon avenir se placer sous un astre différent de celui qui est
mien aujourd’hui. Je ne pourrais supporter trois ans encore comme ce jour.
J’en mourrais…
Mais cinq ans étaient passés, il avait obtenu ce pourquoi il était venu, et il s’en était allé…
Toi, objet de mes désirs, depuis si longtemps à présent,
je n’ose espérer qu’un jour tu succomberas, mais je persiste
à t’aimer, envers et contre tout, même envers toi, qui ne
sait pas, tant l’innocence est tienne…
Mon âme est en ta possession, mon corps si ça t’enchante,
ton esclave s’il le faut : je veux juste son bonheur et en ta présence
demeurer, à tout jamais pour ne plus espérer…
J’aurais bien pu, j’aurais bien dû oublier, mais comme on
dit « le cœur a ses raisons que la raison ignore »,
et la raison de mon cœur me pousse inlassablement à t’aimer,
d’une passion bouillonnante, destructrice. Et quand parfois, dans un instant
de répit, je crois ce sentiment affaibli, toujours plus fort il ressurgit.
Non ça n’a rien de dégradant, c’est de l’amour,
réel et sincère. Peu d’êtres pourraient bénéficier
d’un amour aussi pur que celui que j’aimerais t’offrir, peu
de personnes pourraient se glorifier d’être ainsi l’objet
d’une telle affection…
Malheureusement rien ne se sait, et me dévoiler causerait ta perte. Alors
à ton contact je reste la même, même si je sais que, sans
même m’en être rendu compte, j’ai déjà
changé à ton égard, d’où mon éloignement
peut-être… C’est étrange la distance qui s’est
creusée, même moi je n’ai pas vu faire : éloignée
mais toujours intense au niveau de mes sentiments pour toi. Cette passion est
ancrée en moi comme une phénoménale puissance latente,
mais elle est aussi réduite à l’état de cancer qui
me ronge jour après jour.
Cette nuit j’en ai rêvé, pour la première fois, nous
étions dans les bras l’un de l’autre, avec une infinie tendresse,
une émotion brute, intense, pure. Pas de vice, juste du bonheur, de la
confiance, de l’amour.. Ce n’était qu’un rêve,
et j’ai passé la matinée au lit, serrant mon oreiller contre
moi, essayant de retenir mes larmes, comme un véritable Chevalier. Mais
je ne me sens pas Chevalier, je ne me suis jamais senti ainsi. Je me sens femme,
et telle est la seule chose que je veux : être sa femme. Ce songe
m’a littéralement gâché la journée, comme souvent
ça gâche ma vie. Même mes rêves s’y mettent maintenant,
et mon réveil après ça n’en fut que plus cruel. Si
à l’instant de ce rêve mon cœur avait cessé de
battre, je serais morte heureuse, dans une totale plénitude. Cruel destin
qu’est le mien…
Parfois je me sens si faible, mais quand je vois que malgré cette passion
qui m’oppresse depuis si longtemps, sans même que je puisse y donner
cours, je survis, je me dis que je suis quelqu’un d’extrêmement
résistant. Après tout n’ais-je pas été conditionnée
pour ? Et ce, depuis ma plus tendre enfance… Enfin, j’ai déjà
vécu pas mal d’événements, je suis déjà
passée par de tragiques périodes, et j’ai toujours su surmonter
les épreuves que mon existence m’imposait.
Dans ce flot de sentiments douloureux je vois quand même la plus belle
des choses, l’amour.
Je t’aime, si profondément, si seulement tu savais : ni lubie,
ni passion éphémère, mais une pleine sincérité.
C’est aussi grâce à l’intensité de ces sentiments
que je me sens vivre, même si ça fait bien souffrir… À
côté de ça tout me semble bien fade, à croire que
la passion a ôté toute saveur au reste de ma vie. Alors ôte
moi la vie, sinon je devrais te tuer moi-même.
Comme tu es beau, je ne sais par quel miracle tu as atteint tes dix-huit ans… Alors cette Déesse ne t’aura finalement pas tué ? Percluse de douleur, j’ai disparu après notre dernière rencontre : j’étais alors si bien au creux de tes bras, humant ton si doux parfum, ma tête collée tout contre ton torse. Mais comme la première fois, tu m’as encore abandonnée, ton devoir passant avant tout. Comment avais-je pu l’oublier… Combien de fois ais-je pleuré toutes les larmes de mon corps ? Je ne compte plus tous ces moments où tu hantait mes pensées. Finalement j’ai appris à vivre, vivre sans toi. Malgré tout, je ne pouvais t’oublier, et pour rendre ma douleur plus supportable, je t’ai haï. Comment passer ainsi de l’amour à la haine ? Pour ceux qui connaissent la véritable profondeur de la passion, ils savent qu’entre amour et haine il n’y a qu’un pas, les deux étant des sentiments exacerbes, douloureux.
Tous ces moments loin de toi, ton image se rappelant à moi. Ton visage
si doux, semblable à un angelot, tes yeux si grands et émerveillés,
si mélancoliques parfois. Toujours tu as su ce que tu voulais, mais tu
n’étais pas de l’étoffe d’un guerrier :
ton corps était si frêle, fragile et délicat. Toutes ses
plaies que je pansais jusque tard dans la nuit, et qui t’empêchaient
parfois de dormir, tout ça n’était rien en comparaison des
souffrances morales qui étaient tiennes à ce moment là.
Tu répugnais tant à blesser, alors que là était
ton seul espoir de t’en sortir : te battre ! Et depuis, moi
aussi je me suis battu. Depuis ces jours gravés intensément en
ma mémoire, depuis je me suis entraînée, en vue de te tuer,
aveuglée par ma souffrance, espérant mettre un terme à
tout cela. Mais quand je l’ai vu m’accueillir, c’est sur elle
que j’ai transféré toute ma haine. C’est à
cause d’elle que tu as dû endurer tant d’épreuves,
à cause d’elle que chaque fois tu m’as laissée, à
cause d’elle encore, qui t’accaparait jours et nuits, que jamais
tu n’es venu me retrouver. T’es-tu jamais demandé ce que
j’étais devenue depuis tant d’années ?
Alors je l’ai attaqué, celle qui a fait de toi un véritable
machine de guerre : je ne pensai qu’à la tuer, pour tout ce
mal qu’elle nous a fait ! Et tu es apparu, si beau dans ton armure,
mon Chevalier. Jusqu’à ce que tu te dresses devant moi, me rappelant
que tu étais son Chevalier. Je n’ai pas même pu soutenir
ton regard, étant trop honteuse pour tenter ne serait-ce que d’expliquer
mon geste. Et maintenant tu es devant moi, moi qui m’apprêtai à
sauter dans ce trou béant qui s’ouvre derrière moi, et qui
m’offre la seule chance d’être enfin en paix… Je n’ai
pas eu à réfléchir bien longtemps, j’ai bien appris
les leçons de notre maître, et j’ai deviné pourquoi
tu étais là : pour m’ôter la vie, en réponse
au sacrilège que j’avais commis.
Maintenant j’attends, j’attends la fin. Heureusement que je porte mon masque, sans quoi il pourrait voir les larmes qui maculent mon visage miné par les regrets. Je préfère fermer les yeux, attendant la libération. Un sourire malgré moi se dessine sur mon visage : comment avais-je pu en arriver là ? J’entends le bruit de ses pas s’approchant de moi, le cliquetis léger de ses chaînes se balançant au gré des mouvements. Je m’agenouille alors, finalement heureuse qu’après tant d’années la douleur cesse. Mais rien n’arrive, rien ne se passe.
Je sens alors ses doigts se poser à l’encolure de mon masque, pour ensuite délicatement le retirer. J’ouvre alors mes paupières et le voit, cet ange mortel qui m’a depuis toujours envoûtée. Il me regarde de ses grands yeux bleu, inlassablement emprunts de tristesse, malgré toutes ces années passées. Il passe son index sur ma joue, essuyant une de mes nombreuses larmes : il est encore plus beau que dans mes souvenirs.
« June… Pourquoi ? » dit-il avec une voix sanglotante.
Que puis-je lui répondre alors ? Pour lui, tout simplement…
« Je… Pardonne-moi Shun. »
Il m’attire alors tout contre lui, me serrant dans ses bras. Mais c’est
plus fort que moi, je le repousse, je ne suis pas digne de lui, pas après
tout ce que je viens de faire, pas après avoir été égoïste
au point d’essayer de tuer celle pour qui il avait de nombreuses fois
choisi de se sacrifier. Me déliant de son étreinte, je cours alors
en direction du gouffre, puis m’y laisse tomber. Ca y est, cette fois
c’est la fin. Il n’a pas changé, il est toujours aussi fragile
et sensible. Quand j’ai plongé mon regard dans le sien, j’ai
tout de suite compris qu’il était le même et qu’il
ne pourrait jamais faire son devoir en m’exécutant. Il a voué
toute sa vie à l’idéal d’Athéna, un idéal
d’altruisme, alors que mon existence a été gâché
par mes doutes. Je ne pouvais pas le laisser devenir un renégat, j’ai
choisi de me sacrifier, me libérant ainsi de cet amour qui me possède,
le libérant par la même de ce devoir qui le consumait : ma
mort.
Ma douleur prend fin en cet instant : j’ai enfin compris quel était
le sens de ma vie, vivre pour les autres, mais jamais dans un total oubli de
soi. Je l’ai aimé dès notre première rencontre, jamais
ce sentiment ne s’est éteint. A présent j’emmène
cet amour en ma tombe, et puisse cette étincelle de tristesse un jour
disparaître de tes yeux, mon doux Chevalier…
La jeune femme tombait dans un puit sans fond, ses larmes intarissables. Plus rien d’autre que le noir, le vide, le froid, plus rien d’autre ne s’offrait à elle…Elle allait enfin reposer en paix. Seule une voix résonnait encore dans sa tête : « June !!!!! »
La tête entre les bras, l’Andromeda Saint pleurait de tout son saoul
celle qu’il venait de retrouver et de perdre en quelques instants à
peine.
Tant de fois il avait souhaité la revoir pour lui déclarer son
amour, tant de fois il avait songé à la retrouver… Pourtant
il s’était dit qu’elle avait dû l’oublier, puisque
jamais auparavant elle ne s’était manifestée. Il avait tant
espéré pouvoir la retrouver après son retour des Enfers,
oublier toutes les horreurs de la guerre dans ses bras : il n’y avait
jamais eu qu’elle pour lui faire véritablement oublier les maux
de la vie. Son souhait le plus cher était de reconstruire l’île
d’Andromède pour enfin pouvoir y vivre avec elle, mais quand il
revint au Sanctuaire, il constata que June ne l’y attendait pas, ni là-bas,
ni à la fondation.
Il avait ainsi passé toutes ces années dans une mélancolie
sans fin, sans plus aucun but dans la vie que celui d’attendre le jour
suivant. La Guerres Saintes enfin révolues, il se retrouvait sans plus
aucun entrain, traînant ça et là sa triste carcasse à
travers le Sanctuaire, dans un état d’apathie totale. Ses frères
étaient partis mener leur vie au loin, et ce qu’il restait de leur
amitié infaillible durant les batailles, tout ça n’était
finalement que bris de verre lorsque la vie reprit son cours normal. Depuis
qu’Hadès avait occupé son corps, Shun avait définitivement
cessé d’être heureux, et maintenant qu’il avait retrouvé
le bonheur, ce dernier avait disparu, à jamais… Le sacrifice était
sa destinée, mais s’il n’y avait plus personne pour se sacrifier,
restait-il alors un sens à sa vie ? Il se rappela alors cette phrase
qu’il avait jadis adopté, un peu comme sa philosophie :
« Et si la vie ou le moral d'un homme peut être sauvé, moi, dans cette lignée, me suis toujours battu avec cet esprit de sacrifice. Alors se sacrifier devient source de bonheur. »
Maintenant il n’y avait plus de batailles, plus de sacrifices possibles, tout était fade et sans saveur. Des larmes plein les yeux, une dernière pensée pour ses frères et Athéna, il alla embrasser son destin, ce que depuis toujours inconsciemment il recherchait : la mort, la paix…
Otant de son corps les pièces de l’Andromeda Cloth, il sourit, tristement, plongeant son regard dans l’immensité azure du ciel ensoleillé. Embrasant son cosmos une dernière fois, en signe d’adieu, il prit son élan et alla rejoindre dans les bras de la mort celle qu’il avait toujours aimé.
« June, quand je t’ai revue j’ai compris qu’il n’y avait qu’avec toi que je pourrai atteindre à nouveau ce sentiment si lointain qu’est le bonheur. Attends moi maintenant, je veux mourir avec toi, pour que nos âmes enfin trouvent le repos, ensemble, pour l’éternité. »
Ainsi s’acheva la vie de deux être placés, peut-être
même sans le savoir, sous la même constellation : celle d’un
amour déchu, passionnel, sacrificiel…
June, Chevalier du Caméléon
Jolie, par delà la mer d'Ethiopie
S'entraîna sur l'île d'Andromeda
Guerrière à jamais solitaire
Elle parcourut la surface de la Terre
Pour l'amour de Shun et la gloire d'Athéna
Au Japon finalement s'en alla
De son fouet aguerri et tranchant
Son âme à contre cœur elle affronta
Le blesser pour le protéger
Tel était son ultime but, inavoué
Au Sanctuaire l'empêcher de se rendre
Pour ne pas qu'il tombe dans leur antre
A ces terribles Chevaliers d'Or
Qui ont réussi à tuer leur vénérable maître
Albior
Elle finira vaincue par celui qu'elle aime
Mais ce fut une victoire sur sa propre foi
Car à présent elle saura d'elle-même
Que la force réside en ce que l'on croit
Et ne se jauge pas à ce que l'on voit
Plus tard elle vivra dans l'ombre
Mais à jamais elle restera présente
Car Shun pour toujours sait
Que leur union jamais ne sera vacante
Et leur amour par delà les frontières
De cet espace et de ce temps
Demeurera pour l'éternité
Par delà la mort de deux valeureux Chevaliers
Leurs âmes alors se retrouveront
Et pour l’éternité fusionneront…