Chapitre 36

 

Depuis quand est-ce que cela se passait-il ainsi ? Depuis quand est-ce que cette loi était-elle appliquée ?

L’une des règles fondamentales échues à l’Ordre de la Chevalerie était d’interdire toute opposition entre deux chevaliers de même rang, et même entre deux chevaliers de même camp. Car se battre ainsi était l’équivalent de braquer une arme mortelle sur el cœur d’un frère, d’un ami, d’un parent, d’une personne que l’on respectait, une que l’on désirait protéger et sauvegarder, une autre pour qui l’on éprouvait du respect et de l’admiration.

Alors pourquoi ? Depuis quand est-ce que ceux qui prétendaient à l’armure et qui souhaitaient simplement dédier leur vie d’essence noble à un idéal se devaient de subir une telle chose ?

Je ne suis pas assez âgée, pas assez mâture ni même assez stable sur mes appuis pour tenir tête aux dieux. Mais je jure devant eux que ce serait la première chose que je promulguerais si jamais je vivais assez pour en avoir l’occasion.

Ma première loi, mon premier décret, ma première demande et mon premier souhait, ce serait celui-ci, mon premier caprice serait pour eux, pour eux qui forment ma garde et que j’aime plus que tout si tant est qu’il puisse y avoir une échelle pour mesurer l’affection et la tendresse que l’on puisse porter à quelqu’un.

Assister à tout ça, c’était un peu comme si j’étais le témoin d’une rixe fratricide, une guerre se muant dans le sang et emportant dans son sillage ma famille.

Je ne peux faire autrement.

Je crois en eux tous qui sont mes frères, mes sœurs, mes parents et mes enfants.

Seulement, c’est dur, c’est très dur de se dire que l’on ne peut rien faire pour stopper cela parce que sinon, ça marquerait la destitution du prétendant au choix de l’Armure attendant son heure et assistant avec délice aux affrontements pour juger, encore et encore, lequel aura le plus souffert, lequel aura le plus pleuré dans tout ça, pour voir lequel de tous ces cœurs purs tiendrait encore debout après tout ça.

Je sentis l’air vibrer, les remous de l’espace se déformaient sous la pression engendrée par la confrontation entre les trois cosmos se heurtant avec violence, deux d’entre eux se portant à leur paroxysme pour se défier en une joute latente.

Kivu se leva, le visage sombre et empli d’une colère s’exprimant au travers de ses traits réguliers, faisant un signe aux personnes présentes au centre de l’arène défoncée de cesser toute hostilité, rappelant ainsi les règles du combat qui venait d’être bafouées.

« VanRâh ! Khaan ! Sortez ! », cria le Grand Pôpe sur un ton tranchant, se tournant, devant le refus d’obtempérer du disciple de la troisième maison, vers Kirin pour lui ordonner : « Muselle ton élève, Gémeaux ! Je ne tolèrerai pas cela ici, dans ce lieu saint !

- J’aurais fait de même. », lâcha Shaolin en mettant une main devant son frère qui déjà se redressait en bonne sentinelle et excellent assassin dédié aux basses œuvres du Sanctuaire, « Un combat dans les règles ? Tu parles ! Il n’a jamais été question d’une boucherie de ce genre. Je suis écoeurée. Qu’un élève perde la vie au combat est une chose. Qu’il se fasse massacrer de la sorte avec notre bénédiction en est fondamentalement une autre. Je m’oppose à cela et je maintiendrai mon choix. »

En moi-même, je soupirai légèrement respirant un peu mieux.

En tant que signe la voulant être la réincarnation d’un être sacré, Shaolin était l’une des personnes les plus influentes de l’Ordre de la Chevalerie. Si elle mettait son veto maintenant, peut-être que Scylla ne serait jamais l’occupant de la 12ème maison, mais au moins, elle aurait la vie sauve.

Je priais en moi-même pour que la Vierge d’Or confirme son avis, ce qu’elle ne manqua pas de faire en disparaissant dans une colonne de lumière pour se matérialiser de nouveau au sein de l’arène, rejetant avec grâce ses longues mèches sombres derrières ses épaules, les anneaux qu’elle avait aux poignets et aux oreilles teintant au gré du vent. Elle marcha résolument vers Khaan, l’écartant d’un geste.

« Recule. Ici n’est pas ta place. »

Cependant, ce fut elle qui esquissa un pas de côté lorsqu’un courant d’air glacé se profila devant elle, la séparant de Khaan qui dut se déporter vers la droite pour éviter ce nouvel assaillant qui se reforma à son tour, emprisonnant dans sa main le poignet de la jeune fille qui serra les dents.

« Désolée Shao », émit Kirin en lui adressant un sourire affectueux alors qu’à son tour, Sairo descendit posément les marches de l’estrade pour se placer aux côtés de Kazuro dont la mâchoire infernale était toujours enchâssée dans le poing du Scorpion ne le quittant pas des yeux et le détaillant d’un regard assassin, « Un ordre est un ordre. Tu ne peux pas faire toujours ce que bon te semble.

- Je m’en serais doutée… », gronda la jeune fille après avoir formulé une injure en chinois des plus véhémente à l’encontre de son propre frère qui fit mine de ne pas en tenir compte.

< Ce n’est pas à toi, ni à personne d’autre de juger ainsi cet affrontement.>, annonça Sairo en se tournant vers VanRâh dont la fureur était palpable, < Kazuro possède du sang de Cerbère en lui, tu ne peux pas aller contre ça. Cela constitue autant son pouvoir que ce qui est scellé dans ton poing gauche te rend maître des abysses infernales sur lesquelles j’ai le droit de regard. Tu le savais depuis le début, ce n’est pas la première fois que tu vois Kazuro se battre. Si tu tenais tellement à annuler ce combat, tu aurais du le faire avant que le signal de départ ne soit lancé, car c’est aussi cela qui engendre l’intérêt de l’armure et la fait porter le regard sur son prétendant. Maintenant, si tu défais le gardien de la 10ème maison, tu fausseras la donne. L’armure risque de juger ton élève inapte à l’endosser, et à cet instant, le fait que ce dieu que tu hais soit présent en toi ne sera d’aucune utilité pour arrêter la sentence. Tu le sais. Cesse donc cette folie. C’est le destin de chaque prétendant que de passer par cette phase.>

- Alors remets la laisse à ton chien de garde, qu’il combatte à la régulière ! », siffla VanRâh dont l’aura se déforma plus encore.

Sairo et lui se dévisagèrent pendant quelques secondes pendant lesquelles la tension fut à son comble, Sairo y mettant fin soudainement en prenant la voie de la raison et en tournant la tête vers le grand loup noir aux yeux rouges.

< Kazuro. Retiens tes crocs veux-tu ?.... Ce n’est pas une curée ici. Un peu de tenue. Modère tes assauts, qu’ils soient adaptés à la déficience de ton adversaire.>

A ses mots, le chevalier du Scorpion serra plus encore les dents, esquissant un signe de fureur mal contrôlée envers son frère d’armes qui venait clairement d’insinuer la faiblesse apparente de son élève, ce qui était autant une insulte ouverte envers Scylla qu’elle pouvait l’être également vis-à-vis de lui.

Shaolin et Kirin tournèrent en un même geste la tête vers le gardien de la 8ème maison alors que brutalement, l’atmosphère changea du tout au tout, ne se faisant plus pesante comme à l’instant mais emplie d’un air vicié au possible, empoisonné et malsain, faisant miroiter des volutes de courant d’air écarlate venant remplacer chaque particule de celui auparavant présent sur le territoire dont la température augmenta à toute vitesse, raréfiant l’oxygène et entravant la respiration de chaque être présent dans un rayon de plusieurs dizaines de mètres, m’atteignant moi aussi à la gorge et me faisant suffoquer.

Sairo se déporta au dernier moment sur le côté, mettant devant lui sa main afin de se protéger le visage vers lequel était parti le coup direct lancé par le chevalier du Scorpion qui ne relâcha pas pour autant sa prise, son poing gauche se heurtant de plein fouet à celui droit de son ennemi dont la main fut recouverte en une fraction de seconde par le métal luisant de son armure laissant cependant le reste de son corps libre de toute protection, celle-ci ne s’étant appliquée que sur la partie de son corps sensée essuyé l’impact gigantesque qui fit plisser le sol déjà pourfendu par les combats précédents, comme si une ondulation invisible s’était propagée en son sein pour lui en arracher les racines.

Un cliquetis fut émis, sourd et menaçant auquel répondit le crissement suraigu de l’armure du Cancer criant sa rage au travers de son caisson dans lequel la confinait toujours son maître n’ayant manifestement pas l’intention de la faire paraître au grand jour.

« Qu’est-ce que c’est que ça ?.... », souffla Shaolin en écartant les yeux lorsque l’une des chaînettes d’argents assemblées autour de la main gauche du Scorpion se démit soudainement, engendrant immédiatement la libération de marques noires remontant le long de son avant-bras pour s’enrouler tel un serpent mortel autour de lui, griffant les chairs brunes et se diluant en elles pour les empoisonner à leur tour.

En voyant cela, le grand loup noir eut un sursaut violent, comprenant lui aussi la menace qui s’insinuait à présent dans son propre corps et manant directement de celui qui venait de lui poser pour la première fois un fer au niveau de sa gueule infernale.

L’animal se tordit dans tous les sens, tentant de se défaire du garrot, ne se préoccupant absolument pas du fait que les doigts de son ennemi s’enfonçaient de plus en plus profondément dans sa peau pour faire jaillir le sang au niveau de sa mâchoire se luxant progressivement au fur et à mesure de ses gestes désespérés pour ôter ce carcan qui l’empêchait seulement de rejoindre Sairo vers qui se tournait à présent la fureur du gardien de la 8ème maison ne prêtant plus aucune attention aux manœuvres de la bêtes dont les griffes acérées faisaient sauter un à un les tendons de son avant-bras jusqu’à mettre l’os à nu, espérant que la douleur engendrée lui ferait relâcher sa prise, en vain.

« Shao, fiche le camp !! », cria Kirin en poussant fortement sa sœur hors de l’aire de combat alors que de nouveau, un cliquetis teinta distinctement au sein de l’espace tordu de toutes parts, résonnant avec force comme s’il se détachait d’un silence qui n’existait pas en ce lieu, faisant tomber l’une des dernières amorces contenant ce qui était logé dans le poing du chevalier du Scorpion et qui n’avait qu’une envie, celle de se relever de ses cendres, soulevant une fois encore une secousse d’une rare violence ébranlant le Colisée, balayant ceux qui pouvaient se trouver à la mercie du vent engendré obligeant Shaolin, Kirin, Khaan et Kivu qui entrait lui aussi dans l’aire de combat dans l’espoir de mettre fin à cette folie à se protéger le visage pour en pas que ce dernier soit coupé et tailladé de toutes parts par les lames de vent se levant de terre.

Je me retrouvai plaquée contre la roche du pilier contre lequel je me retrouvai projetée, ne pouvant détacher mon regard de celui devenu jaune et assassin du gardien de la 8ème maison.

Je priai pour que Sairo recule, mais je ne le connaissais que trop bien.

Pisteur des pires démons ayant vu le jour de la main des dieux afin d’asservir les Hommes, il n’avait peur de rien ni de personne. Et surtout pas du démon qui n’allait pas tarder à se manifester une fois que les scellés le brimant auraient tous lâché si jamais VanRâh le laissait faire et ne décidait pas d’y mettre un terme par sa propre volonté, ce qui ne paraissait pas être le cas à présent que le chevalier du Cancer avait encouru sa fureur.

Je perçus soudainement une ombre qui se ramassa sur le sol en arrière de VanRâh, peinant seulement pour ne pas être fauchée à son tour par la tempête se déchaînant à présent, se redressant pourtant pour chuter encore, retenue au dernier moment par Khaan qui passa son bras dans son dos pour entraver cela, rabattant celui parcouru par les symboles noirs devant elle au moment où les fragments de dalles rompues du sol fusèrent en tous sens.

Scylla se mordit durement la lèvre, le repoussant faiblement pour s’engouffrer dans l’un des espaces morts laissés vide et pour une fraction de seconde par les salves de vent dévorant l’espace, réduisant de manière inespérée la distance la séparant de son maître qui ne s’aperçut de sa présence qu’à la dernière minute, la jeune fille entourant de ses mains griffées et contuses son poing gauche pour retenir l’avant-dernière chaînette étant sur le point de se rompre.

Un flot de paroles se modulant sur un rythme effréné jaillit à toute vitesse de ses lèvres mangées, s’agençant en une succession de syllabes  aux tonalités étranges et succinctes, prononcées dans sa langue natale et adressées directement à VanRâh sursautant presque lorsqu’il perçut cela, ses yeux fauves et découvrant la rage contenues bien difficilement en lui redevenant lentement humains, l’ensemble des éléments arrachés à leur statut d’origine retombant peu à peu et lourdement sur le sol qu’ils avaient quitté, le chevalier tournant la tête vers la jeune fille agrippant toujours son avant-bras de manière convulsive, tremblant par instants, secouant la tête, ses mots se faisant presque inaudibles et absents, suffisant cependant pour enrayer cette explosion de colère grondant en son maître ne relâchant toujours pas le grand loup noir s’étant figé à son tour, son attention ne se portant plus sur son ennemi l’ayant ferré mais uniquement sur la jeune fille qui venait de réussir là où lui avait perdu du terrain pour le repousser pratiquement.

Le Scorpion desserra brusquement les doigts, mettant fin au piège refermé sur la mâchoire de Kazuro qui recula brutalement de lui, ramenant entre eux une distance de sécurité de plusieurs mètres, l’animal gardant les oreilles couchées et plaquées contre son crâne, le poil hérissé entre ses épaules massives, les crocs luisants et découverts, plus rouges du sang de son ennemi soudain que blancs, cessant de gronder sourdement lorsque Sairo posa la main sur son front, lui ordonnant de ravaler à son tour sa fureur.

« Qu’est-ce que c’était que ça ?!... », souffla Shaolin alors que son frère s’étant mis devant elle pour la protéger retirait son bras qu’il avait placé devant elle, Kirin secouant la tête en seule guise de réponse, n’en sachant pas plus qu’elle sur le sujet, sa sœur continuant en peinant à revenir de sa stupéfaction, « Qu’est-ce que c’est que ce type ?!... Je n’ai jamais ressenti un cosmos aussi noir que celui composant le sien !... Jamais !... Sauf lorsque… »

Elle se tut tout à coup, laissant ses paroles en suspend, n’achevant pas sa phrase, ses yeux s’agrandissant, l’échine de la jeune fille étant alors parcouru d’un tressaillement qui remonta le long de son épine dorsale, la Vierge d’Or reportant son regard sylvain en direction du couple étrange formé par le Scorpion paraissant si grand par rapport à Scylla ayant l’allure d’une fillette à côté de lui, elle semblant être bien claire par rapport à un être s’étant paré d’une couleur de suie.

« S’il vous plait !... », répéta encore une fois Scylla ne ressentant, contrairement aux autres, aucun dégoût ni même aucune peur vis-à-vis de la main maudite qu’elle tenait entre les siennes écorchées, « Je vous en prie !... Ne faites pas cela !... S’il vous plait !... »

Elle posa sa joue abîmée sur les doigts se recourbant de nouveau sous l’action du sceau se réamorçant, les chaînettes se rétablissant d’un seul coup comme si elles étaient vivantes, scellant, étape par étape, la griffe du Scorpion dont l’univers semblait se résumer à une seule et même personne, ne voyant plus que la jeune fille qui rétablissait peu à peu son aspect humain, le reste disparaissant presque et même complètement de son univers à cet instant.

Peu à peu, les marques noires ayant gravé sa peau s’estompèrent, étant comme ravalées par le sceau replacé les contenant de nouveau.

Le regard défait de Scylla se détourna un bref instant du visage de VanRâh se lissant petit à petit, contemplant à tour de rôle ceux qui étaient présents, s’attardant sur le loup noir, puis sur Sion et Dohko, et enfin su Khaan à qui elle sourit brièvement avant de se porter finalement sur son maître dont la respiration reprenait un rythme et une amplitude normaux.

« Je vous remercie… Vraiment… C’est… Je le sais… Je ne suis pas très forte, au point de vous causer encore une fois des soucis… Mais… S’il vous plait… Laissez-moi une chance de vous prouver que vous ne vous étiez pas trompé en vous embarrassant d’une personne aussi désuète que moi !... De me montrer pour une fois à la hauteur de ce que vous avez essayé de voir en moi que tous assuraient « inutile et stupide » !... S’il vous plaît…

- … Tu n’es pas… Inutile… Ni même stupide, Scylla. », répondit enfin VanRâh, le son de sa voix grave arrachant un sourire franc de la part de la jeune fille qui ajouta : « Vous… Vous dites toujours ça… Vous êtes gentil, vraiment… »

Elle retira ses mains de celle de VanRâh, s’éloignant légèrement de lui avec précaution, la jeune fille se redressant pour affirmer : « Je sais que je peux le battre, je vous assure !... »

Elle désigna ses blessures profondes l’enlaidissant épouvantablement pour dire encore : « Ça… Ce n’est rien…

- Non, ce « n’est pas rien » ! », la coupa le chevalier du Scorpion en se préoccupant même pas de son propre avant-bras lacéré de toutes parts, la peau désinsérée découvrant l’os en dessous.

« Ce n’est rien, je vous assure !... Je vais… Me débrouiller toute seule, j’en suis capable !... Et ça, ce ne sont que les représailles pour ma négligence… Faites-moi confiance, s’il vous plait… Croyez en moi, juste une fois… »

Le chevalier du scorpion la dévisagea un long moment avant de se résigner, accédant à contre cœur et ce, de manière plus qu’évidente, à sa demande, tournant les talons, passant devant Sairo et Kazuro sans dire un mot, jetant au passage un regard hostile envers le second grondant en retour vers lui en guise rancune, sortant de l’arène avec ce que les autres pouvaient qualifier comme étant de la fierté, Scylla sachant bien que son attitude jugée en tant que telle n’était que résignation, elle le connaissant sans doute mieux que personne.

Le chevalier fut rejoint par ses frères de sang, Kirin ne lui adressant aucune parole alors que Shaolin se tint résolument à plusieurs mètres de lui, prenant bien garde à ne pas diminuer cette distance qu’elle posait clairement entre lui et elle le considérant bien plus comme un démon que comme un compagnon d’arme, cet incident ravivant en elle certainement l’antipathie qu’elle avait vis-à-vis de VanRâh faisant mine de ne pas s’en rendre compte, passant outre comme d’habitude, parce que c’était ce qu’il faisait toujours avec elle dans le seul et unique but d’éviter le moindre conflit avec la gardienne de la 6ème maison, chose qui n’était pas de même ordre pour les autres qu’il se contentait d’ignorer pour ne pas risquer de déclencher ce qu’il venait justement de se produire.

Sairo et Kivu firent de même, se tenant en respect par rapport au Scorpion demeurant paré d’un air sombre et fermé.

Le dernier à quitter l’arène fut Khaan restant le regard rivé sur Scylla esquissant à son encontre une fois de plus un sourire léger, poli et embarrassé.

« Ce… Ça va aller… Je t’assure. »

L’aspirant au Sagittaire d’Or replaça sa main tatouée et brune dans l’une de ses poches, marchant en direction du bord de l’arène, prononçant, arrivé à la hauteur de la jeune fille sursautant en entendant cela : « … Si tu perds de vue ton souhait, tu mouras. Alors ne te retourne pas. Ne regarde pas en arrière. Ne quitte pas l’horizon des yeux. Garde-les grand ouverts et ne les ferme jamais. Ecrase-le, Scylla. »