Chapitre 14

 

Kanon alla prendre sa douche, puis tous les deux allèrent s’entraîner pendant deux petites heures. Ensuite, Kanon passa le reste de sa journée à déblayer la statue. Il nota tout ce qu’il avait découvert en même temps. En deux semaines, il sortit de la gangue terrestre une statue d’Athéna en marbre noir de quarante centimètres de haut, avec des armes en or. Quand il l’apporta au Grand Pope, Shion le félicita chaudement et plaça la statue là où tout le monde pouvait la voir. C’était la plus grande preuve de la reconnaissance dont avait besoin Kanon. Maintenant qu’il avait terminé cette tâche, Kanon voulait autre chose. Il se rappelait que son maître lui avait dit que, s’il était capable de monter et redescendre du Star Hill avec une charge de six tonnes, elle réaliserait l’un de ses souhaits. Alors, après avoir repris un entraînement aussi dur qu’auparavant, il accrocha une corde autour de sa taille et commença à grimper la montagne inaccessible. Cette épreuve était terriblement dure, car l’énorme pierre qu’il traînait derrière lui, le tirait vers le sol. Il mit presque huit heures pour arriver au sommet. Shion, qui se trouvait dans la salle du trône, sentit qu’il y avait un intrus sur la montagne sacrée. Il s’y téléporta immédiatement et découvrit un Kanon aux doigts sanglants qui tremblotait près du gouffre. Shion s’agenouilla devant le deuxième Gémeaux et lui demanda :

-Mais…que fais-tu ici ?

-Mon maître m’avait dit que, si je réussissais à monter sur le Star Hill et à en redescendre, elle exaucerait mon vœu le plus cher.

-C’est bien, mais maintenant, il faut que tu redescendes !

Kanon regarda le vide et murmura :

-Heu… C’est haut !!!

-Oui.

-Je vais pas y arriver !! Je suis coincé !

-Je vais te ramener !!!

-Merci, Votre Excellence.

-Mais pourquoi as-tu une corde autour de la taille ?

-C’est pour le poids !

-Quel poids ?

-Celui que je tire !

-Montre-le moi ?
 
Il ramena l’énorme rocher et Shion faillit faire une crise d’apoplexie. Il se téléporta avec Kanon et son rocher dans la salle du trône. Là, il appela Alizea. La jeune femme arriva, sa cape fouettant élégamment l’air. Elle posa un genou à terre et demanda :

-Que puis-je pour vous, Votre Excellence ?

-Comment se fait-il que ton ancien apprenti se promène avec un rocher de six tonnes derrière lui ?

-C’était son entraînement, c’est tout. Et c’est très bien qu’il continue. Mais, le plus important, c’est qu’il s’entraîne aux techniques des chevaliers d’or des Gémeaux.

Kanon se mit à rougir et dit :

-Bien, maître.

-Appelle-moi Alizea, je ne suis plus ton maître, mais ton collègue.

-Bien, maître !

-Pfffuuuuuu !!!! Répondit Alizea en secouant la tête, l’air désespéré.

Kanon repartit, suivi de son rocher, afin de s’entraîner pour être capable de monter et descendre le Star Hill, sans l’aide de Shion pour redescendre. Il lui fallut trois jours afin d’être prêt pour l’épreuve. Il grimpa la montagne ( à cheval, il grimpa la montagne à chevaaaaaaal, il grimpa la montagne, il grimpa la montagne, il grimpa la montagneuh à chevaaaaal A POIL !!!!………… Très spirituel ! Merciiiiiii ! ^^ ) à mains nues et, quand il fut au sommet, il vit que le Grand Pope l’attendait avec une pierre blanche dans la main. Kanon fit un grand sourire reconnaissant à Shion, puis se mit à redescendre, la pierre bien protégée dans sa poche. Quand il arriva en bas, il vit que Saga l’attendait. Son frère lui dit :

-Ton maître m’a dit que tu devais rejoindre la treizième maison.

-D’accord !

Toujours avec son rocher derrière lui, il chemina vers l’escalier et entendit la voix d’Alizea lui dire :

-Garde ton rocher, mais que jamais il ne touche le sol !

Il fit ce qu’elle lui demandait, accrocha le lourd rocher à son dos nu et entreprit de monter les escaliers. Les chevaliers d’or le laissaient passer, les larmes aux yeux en voyant le dos en sang du jeune garçon. Il lui fallut une heure pour arriver et il montra la pierre que lui avait donné Shion. Avec un sourire, elle lui demanda :

-Que veux-tu ?

-Ce que je souhaite le plus au monde, ce serait un stage avec un archéologue.

-D’accord, je vais faire mon possible pour que tu puisses le faire.

-Merci, maître Alizea.

-Combien de fois dois-je te répéter de m’appeler Alizea ? Soupira la jeune femme.

-Au moins une fois de plus, maître. Vous serez toujours mon maître. Vous m’avez tout appris et je ne sais pas comment vous remercier.

-En cumulant le rôle de chevalier d’or des Gémeaux et le travail d’archéologue.

-Bien, maître.

-Je veux que lorsque je dis : « Kanon ». Les gens disent : « Kanon, mais oui, c’est le meilleur archéologue du monde ».

Le jeune garçon devint tout rouge et comprit qu’elle voulait qu’il devienne vraiment le meilleur de sa future profession. Il accepta d’un signe de tête. Alizea, ravie, lui dit :

-Maintenant, tu n’as plus besoin de ce rocher. Je veux que tu mettes toute ta puissance et que tu lances la Galaxian Explosion dessus. Je ne veux pas qu’il en reste la moindre miette.

-Bien, maître.

Il concentra toute sa puissance et les chevaliers d’or ainsi que le nouveau chevalier du Sagittaire, Aioros, sentirent la puissance de Kanon exploser ainsi que le toit de la maison d’Alizea. Du rocher et du plafond, il ne resta plus rien, même pas du sable. Devant l’état de la maison, elle lui dit d’un ton badin :

-Kanon, rappelle-moi de ne plus demander à un chevalier d’or de vaporiser une pierre dans ma maison.

Le jeune garçon pouffa de rire et lui dit :

-Bien, maître.

-Allez, je vais tenter de te faire rentrer dans le monde de l’archéologie.

Elle disparut près d’une semaine et chercha inlassablement un stage tandis que Kanon s’entraînait sur les différentes statues perdues du Sanctuaire et que Shion faisait réparer le toit de son temple. Quand elle revint, elle apporta une bonne nouvelle à Kanon qui se prépara et partit trois jours plus tard pour la France et pour le Louvre durant deux ans et de là, l’Amérique Centrale pour la même durée. Une semaine plus tard, deux petits garçons l’un aux cheveux noirs et l’autre à la chevelure bleue hirsute, arrivèrent dans la salle du trône afin de connaître leurs futures armures. Au même moment, Alizea entra dans la salle du trône et voyant les deux enfants s’exclama :

-Tiens, un petit crabe bleu et une petite chèvre noire.

Shion soupira et dit :

-Alizea, ce n’est pas un crabe, ni une chèvre, mais le Cancer et le Capricorne. Comment se nomment ces deux enfants ?

-Lui, ( en montrant le petit garçon aux cheveux bleus)  il se nomme Gabriele, et lui, ( en montrant l’autre enfant ) il s’appelle Shura ! Répondit le garde qui les avait amené dans la salle du trône.

-Bien. Alors, Gabriele, tu seras entraîné en Sicile afin de conquérir l’armure du Cancer. Et toi, Shura, tu seras entraîné dans les Pyrénées espagnoles afin d’obtenir l’armure du Capricorne.

-C’est ce que je disais, un crabe et une chèvre.

-Dehors ! Ordonna Shion en pointant la porte de son doigt tendu en constatant à quel point il avait raté son éducation.

-Pfffuuuu !!! deux cent quarante cinq ans et aucun humour, j’espère que tu  ne vas pas transmettre cette tare à ton fils ! Marmonna Alizea en sortant.

Shion était rouge de colère et murmura :

-On va avoir une petite discussion entre nous, tout à l’heure.

Il continua la réunion puis, quand elle fut terminée, il se précipita dans la treizième maison afin de discuter avec sa fille. Il la trouva dans son appartement, assise dans le salon, comme si elle l’attendait, ce qui était effectivement le cas. Dès que la porte fut refermée, elle se tourna vers lui et commença à l’invectiver :

-Ton fils a besoin de toi, pourquoi le laisses-tu seul ? Tu lui as bloqué ses pouvoirs, tu n’aurais jamais dû faire cela !

-Mon fils avait vingt mois, il était trop jeune pour supporter cela.

-Alors tu aurais dû l’élever toi-même, au lieu de le laisser en nourrice.

-Je suis le Grand Pope !

-Mais c’est ton fils et il n’a plus que toi dans la vie !!!

-Penses-tu que je ne le sais pas ? C’est le dernier souvenir qu’il me reste de mon épouse.

-ALORS GARDE-LE AUPRES DE TOI !!!

-JE NE LE PEUX PAS !!!!

-SI, TU LE PEUX !!! IL N’Y A AUCUNE REGLE ECRITE QUI L’INTERDISE !!!

-JE NE PEUX PAS LE VOIR SANS VOIR MA FEMME !!! TU COMPRENDS ???

-KKKKKWWWWOOOOOAAAAAAAAAA !!!! TU REJETTES TON PROPRE FILS, LA CHAIR DE TA CHAIR, LE SANG DE TON SANG ?! PERE INDIGNE !!!

-JE T’INTERDIS DE DIRE CELA ! Vociféra Shion.

-Pourtant, c’est ce que tu fais ! Susurra Alizea.

-Je n’ai pas le choix, je ne dois être que son maître. Si mes sentiments entrent dans son apprentissage, alors il échouera et moi aussi. Il est destiné à être mon successeur et nous n’avons pas le choix. Penses-tu que je sois si insensible pour faire cela par plaisir ? J’aime mon fils et je suis terriblement fier de lui.

-Je ne suis quand même pas d’accord quant à ta volonté de le tenir éloigné de toi. Je sais ce que cela fait de grandir sans personne pour vous aimer, et il n’a pas mérité de vivre cela.

-C’est ma décision, je ne reviendrai pas dessus. Il sera mon élève et non mon fils !

-C’est pas une bonne idée ! Grogna Alizea qui fit demi-tour et quitta sa maison pour casser du chevalier d’argent. Quand elle était de mauvaise humeur, elle allait s’entraîner avec les chevaliers d’argent, les mettant toujours en sale état.

Quelques temps plus tard, au mois du Bélier, Shion sentit que le moment d’entraîner son fils était venu. Il demanda à Alizea de le retrouver dans son bureau puis lui dit :

-Je dois m’absenter à Jamir durant trois années environ donc, durant toute cette période, tu seras à la tête du Sanctuaire.

-Bien, Papa.

-Merci, ma puce. On se revoit dans trois ans.

-Au revoir, papa. Tu n’as rien à craindre, le Sanctuaire est entre de bonnes mains.

-Je le sais.

Il l’embrassa, puis partit pour Gyantsé afin d’emmener son fils et élève à Jamir. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’elle avait bien l’intention de se rendre à Jamir pour faire la connaissance de son petit frère. Elle travailla dur avec les chevaliers d’or et les grands maîtres afin de faire tourner le Sanctuaire. En février de la même année apparut un petit suédois du nom ridicule d’Aphrodite. D’un seul regard, elle l’envoya au Groenland afin de revenir avec l’armure des Poissons. Ensuite, elle se replongea dans les dossiers. Quatre jours plus tard arriva du Brésil un petit garçon très grand pour son âge, elle le renvoya directement d’où il venait, ceci afin d’acquérir l’armure du Taureau. Deux jours plus tard, elle trouva quatre heures de libre, qu’elle utilisa afin de rejoindre son père et son petit frère. Elle se téléporta à Jamir, faisant hurler de terreur le petit garçon qui se cacha derrière les jambes de son maître. Shion souleva un sourcil et demanda en grec à sa fille :

-Mais, que fais-tu ici ?

-J’ai bien le droit de voir mon père et mon frère que je sache !

-Mais tais-toi donc !

-Il comprend le grec ?

-Pas encore assez !

-C’est dommage, je reviendrai plus tard.

-Tu oses lui raconter, et je te jure que, devant tous les chevaliers d’or, je te collerai la pire raclée que tu aies jamais reçue.

-Tu n’as vraiment aucun humour !

-Non, surtout concernant ces choses là. Et toi, je crains que tu aies hérité de l’humour plus que douteux de ton père.

-Pfffuuuuuu !!!

Elle s’agenouilla devant Shion et, penchant la tête, elle regarda le petit atlante qui tentait désespérément de se faire oublier par cette étrangère. Elle l’intimidait terriblement, il ne l’avait jamais vue et sentait venant d’elle une puissance immense. Ce qui lui faisait le plus peur, c’est qu’elle était trop curieuse envers lui. Il se demandait ce qu’elle lui voulait, tandis que lui désirait plus que tout trouver un trou de souris et s’y cacher. Même à genoux, elle était immense par rapport à lui, dépassant quand elle était debout le mètre quatre-vingt trois. Shion avait un petit sourire ému aux lèvres devant la terreur enfantine de son fils de quatre ans et la curiosité tout aussi enfantine de sa bicentenaire de fille.

-C'est vraiment un nabot ton élève !

-REPETE !!!! Rugit Shion fou de rage à l'idée que quelqu'un, même si c'était sa fille, ose insulter son fils.

-Je disais donc que ton élève est un nain de jardin ! Répéta Alizea avec un léger sourire.

-JE T'INTERDIS D'INSULTER MON FILS ! Vociféra Shion écarlate de fureur.

-Tiens, c'est ton fils maintenant, je croyais que c'était ton élève. Faut savoir !

Shion serra les poings et tenta de reprendre son calme, car il venait de comprendre que sa sale peste de fille, lui avait tendu un piège et d'après son sourire narquois, elle avait réussi. Mû regardait alternativement son maître et la grande femme qui n'avait pas du tout l'air de craindre son puissant maître. Elle se releva brutalement quand elle entendit des voix affolées qui l’appelaient. Elle soupira longuement et se tournant vers Shion, elle lui dit :

-Je ne sais vraiment pas comment tu arrives à les supporter. Bon, je dois y aller. A bientôt p’tit Mû ! J’ai vraiment hâte de te revoir au Sanctuaire.

Pour toute réponse, le petit garçon s’agrippa plus fortement encore à Shion en se faisant encore plus petit. Alizea éclata de rire et se téléporta au Sanctuaire où la cherchaient une bonne dizaine de chevaliers d’argent. Elle les regarda grouiller comme des insectes, puis demanda :

-Mais que se passe-t-il, ici ?

-Nous vous recherchions, Votre Seigneurie ! S’exclama l’un des chevaliers.

-Je ne l’avais pas remarqué. Alors pourquoi me cherchiez-vous, messieurs ?

-Un enfant vous attend dans la salle du trône.

-J’arrive !

Elle suivit le chevalier d’argent et découvrit un petit garçon aux cheveux bleus. Elle lui demanda :

-Comment t’appelles-tu, petit crustacé ?

-Je m’appelle Milo, madame. Répondit le petit garçon, assez intimidé par la taille de la grande dame devant lui.

-Et bien Milo, tu vas rire. Mais tu vas être entraîné sur l’île de… Milo ! Hahahaha !!! Futur chevalier du Scorpion.

Le futur-ex chevalier du Scorpion arriva sur un ordre d’Alizea et comprit qu’il se trouvait près de son successeur.

-Viens, petit.

-Oui, maître.

Alizea s’étira et s’exclama :

-Bon, allons nous entraîner et casser quelques chevaliers d’argent !

Elle alla s’entraîner, puis retourna dans le bureau de son père. Après Milo, ils découvrirent un petit garçon venant de France. Il avait de courts cheveux bleu-vert et des yeux bleu foncé. Elle l’envoya en Sibérie afin de ramener l’armure d’or du Verseau. Ensuite commença l’entraînement d’Aiolia qui avait atteint l’âge requis pour débuter son apprentissage de chevalier d’or du Lion. Une semaine plus tard, un enfant arriva des Indes. Elle haussa un sourcil en voyant arriver un enfant blond comme les blés et se parlant tout seul. Mais, le pire, c’est qu’elle entendait une voix différente de celle de l’enfant, une voix sereine et douce. Elle lui demanda :

-Mais qui parle avec toi, petit ?

Le petit garçon ouvrit des yeux bleus glacier et lui demanda avec étonnement :

-Vous entendez la voix de Bouddha ?

-Non, petit. J’entends ce que tu entends. Nuance ! Bien, futur chevalier de la Vierge. Tu partiras en Inde afin de t’entraîner avec l’actuel chevalier d’or.

-Bien, madame.

Il suivit l’actuel chevalier de la Vierge qui l’emmena se morfondre, faire de longues discussions avec Bouddha dans la joie et l’allégresse en Inde et à se laisser mourir de faim dans la méditation.

Alizea fronça les sourcils, tous les chevaliers d’or à l’exception de Dohko avaient été découverts. Elle envoya une lettre à son père :

Papa

Je dois te prévenir que tous les chevaliers d’or ont été découverts. Ils sont tous en entraînement sauf Saga, Kanon et Aioros. Je commence à être inquiète. Si ce que tu m’as dit est vrai, alors la guerre sainte est pour la prochaine décennie. J’ai peur. J’ai peur que tu ne sois pas à mes côtés quand elle commencera. Est-ce que je mourrai comme mes parents ?

Mais parlons d’autres choses. Comment va ton fils ? Comment va mon frère ? J’ai hâte que vous reveniez tous les deux, le Sanctuaire est vide sans ta présence. Je t’aime.

Alizea

Le temps passa assez vite et bientôt les trois années d’entraînement arrivèrent à leur terme. Il ne manquait au Sanctuaire que le futur chevalier d’or du Bélier. Tous les autres y étaient réunis sauf Kanon qui continuait à errer dans les ruines précolombiennes. Les jeunes chevaliers d’or étaient souvent perdus dans ce monde si différents de celui dont ils avaient l’habitude. Alizea travaillait durement afin qu’en entrant son père ne soit pas submergé de travail et de dossier en attente. Mais elle restait aussi disponible pour les chevaliers d’or. Elle savait qu’ils auraient besoin d’aide pour effectuer au mieux leur mission. Alors elle leur avait donné l’autorisation de venir la voir quand ils le voulaient. Un jour, Milo vint la voir accompagné par un garde féminin et la jeune femme put voir un magnifique œil au beurre noir s’étaler sur son visage enfantin. Elle fronça légèrement les sourcils et lui demanda en se replongeant dans ses dossiers :

-Milo, sois le bienvenu. Qu’est-il arrivé à ton œil ?

-Ben heu…

-Cet avorton espionnait le camp des femmes. Gronda le garde encore outré par l’acte du petit garçon.

Milo devint rouge de honte sous l'insulte du chevalier d’argent. Alizea ne releva pas le nez de son travail et indiqua :

-Cet avorton comme vous dites, est assez puissant pour tuer vingt chevaliers d’argent sans être essoufflé et avoir encore assez de force pour détruire une montagne. Alors ayez un peu de respect pour vos supérieurs et de plus, ce n’est qu’un enfant. Il est un futur chevalier d’or, et donc, il a beaucoup de choses à apprendre. Veuillez nous laisser.

-Mais ?!

-Je suis sur ce dossier de plomberie depuis 7 heures ce matin et je ne suis pas vraiment d’humeur à entendre vos jérémiades. Gronda le chevalier d'or de fort méchant humeur.

Le chevalier d’argent déglutit difficilement sa salive, puis les laissa seuls. Alizea poussa un soupir de lassitude et demanda au jeune futur Scorpion :

-Alors raconte-moi tout. Qu’as-tu fais comme bêtise ?

-Je… Le petit garçon baissa la tête de honte et joua avec ses doigts.

-Tu… ? L’interrogea Alizea les coudes sur le bureau et en posant son menton sur ses mains jointes.

-J’ai entendu parler des femmes chevaliers alors j’ai voulu voir comment elles étaient, si elles étaient comme nous, mais quand j’ai voulu leur parler, la grande femme m’a donné un coup de poing et m’a amené ici. Raconta Milo la voix tremblante sous la peur et la honte. Il avait entendu des horreurs sur elle, comme quoi elle tuait tous les apprentis qui la décevaient.

-Tu viens juste d’arriver, donc tu ne peux pas connaître toutes les règles, mais sache que les hommes et les femmes chevaliers sont entraînés séparément. Les hommes n’ont pas le droit de s’approcher du camp des femmes. Lui répondit-elle avec douceur. Elle était déjà passée par là et elle savait que les chevaliers et les apprentis ne connaissaient pas toutes les règles et avaient tendance à faire des boulettes.

-Mais pourquoi ? Demanda Milo qui ne comprenait pas et qui était agréablement surpris par la douceur de la jeune femme.

-C’est la règle. Je pense que c’est pour éviter certaines dérives. Répondit Alizea.

-Oh ! Mais pourquoi elles ont des masques et pas vous ? La questionna le petit garçon.

-Je suis une exception. Sache déjà que normalement je n’aurais jamais dû naître.

-Pourquoi ?

-Mes parents étaient des chevaliers d’Athéna et ils n’avaient pas le droit de se marier comme tous les chevaliers. Cependant, mes parents ont passé outre cette interdiction afin de vivre ensemble leur amour. Mais c’est une autre histoire. Mon armure, celle d’Asclépios, comme toutes les armures d’or a sa propre volonté et elle refuse que je porte de masque. Mon maître a voulu m’en mettre un et malheureusement, il m’a explosé à la figure.

-Ooohhh ?!

-Et oui. Pour en revenir à ta question, ce masque cache aux hommes leur féminité et leurs faiblesses, il est interdit aux hommes de regarder une femme sans son masque. Lui expliqua-t-elle.

-Donc, je ne dois plus m’approcher ?!

-Tu as tout compris.

-Mais vous y allez, vous ? Comme vous êtes une femme, vous avez dû être entraînée là-bas, non ?

-Pour tout te dire, je n’y ai jamais mis les pieds. J’ai été entraîné par douze maître qui m’ont chacun appris leur techniques afin que je crée mes propres attaques. Tu as d’autres questions ?

-Non, merci.

-De rien petit. Et n’oublie pas, interdiction d’espionner les femmes chevaliers.

-Mais et si je veux leur parler, je dois demander la permission à quelqu’un ? Demanda-t-il.

-Dis simplement à un garde que tu veux voir un maître, c’est lui qui viendra à toi et tu pourras lui poser toutes les questions que tu souhaites lui poser.

-D’accord, merci encore.

-Allez, file ou tu vas être en retard pour ton entraînement. 

Milo lui fit un immense sourire berchu et partit rejoindre son maître. En chemin, il croisa Aiolia, le futur chevalier d’or du Lion, et Aldebaran, le futur chevalier d’or du Taureau ainsi qu’Aioros le chevalier d’or du Sagittaire. Les deux enfants et l’adolescent virent Milo qui venait du palais du pope et Aldebaran lui demanda :

-Pourquoi tu viens de chez le Grand Pope ?

-Ben en fait, je suis allé voir les femmes chevaliers et un des gardes m’a emmené voir Alizea d’Asclepios.

Aliolia et Aldebaran s’exclamèrent :

-Et elle t’a pas tué ?

-Non, elle est très gentille et elle m’a expliqué pourquoi on a pas le droit d’aller les voir mais que si je voulais avoir plus de renseignements, je devais aller devant le camp et demander un maître qui m’expliquerai tout. Révéla Milo.

Aioros leur fit un sourire et leur dit :

-Alizea est quelqu’un de très doux, mais cela est vrai qu’elle est intransigeante et demande énormément à ses apprentis.

-Qui sont-ils ?

-Personne ne sait, mais d’après une rumeur, un des chevaliers d’or a été entraîné par elle et c’était terriblement difficile. Cependant, jamais elle ne tuerait un apprenti sans raison valable. Bien, vous avez vos entraînements à faire, alors allez-y.

-Bien Aioros. S’exclamèrent Milo et Aldebaran.

Aiolia demanda à son frère :

-Grand frère, tu crois qu’elle pourrait m’entraîner ?

-Il faudrait que tu lui demandes.

-Je peux le faire ?

-Vas-y petit frère. Elle pourrait t’aider à devenir plus puissant.

-Merci grand frère.

Le petit garçon courut vers le bureau du Pope, suivit par son frère et frappa doucement à la porte. Alizea rugit :

-ENTREZ !!!

Aiolia se tassa sur lui-même tandis qu’Aioros fronçait les sourcils. Ils entrèrent tous les deux et virent Alizea furieuse en train s’arracher les cheveux sur le même dossier qui l’énervait. Soudain, elle se leva d’un bond et rugit :

-JE HAIS LES TUYAUX !!!!

Aioros pouffa de rire et lui demanda :

-Tu veux de l’aide, Ali ?

La jeune femme lui lança un regard noir, s’approcha de lui et lui plaça d’office le dossier entre les mains. Puis avec un sourire sadique, elle lui dit :

-Et maintenant, tu te démerdes. J’embarque ton frère. Bon courage, petit.

Aioros fit la tête, laissant la jeune femme quitta le bureau du Pope laissant le jeune homme seul avec un dossier de la taille d’un pavé. Il soupira lourdement et regretta d’avoir fait cette proposition. Alizea emmena l’enfant dans son temple et lui demanda :

-Pourquoi voulais-tu me voir ?

-Je… Je voudrais que vous m’entraîniez ?

-Tu n’as pas déjà un maître ?

-Si, mais quand je veux lui demander de l’aide pour mieux comprendre les attaques du Lion, il me crie dessus. Il me les a montré une seule fois et puis il veut maintenant que je les refasse, mais je n’y arrive pas. Et quand j’échoue, il me crie dessus.

-Bon, attends moi ici, je vais aller le voir.

-Merci.

Elle alla voir le chevalier d’argent du Burin, car le chevalier d’or du Lion venait juste de mourir, et laissait le jeune garçon sans maître. Shion apprenant la nouvelle avait ordonné à Alizea de mettre le jeune Lion entre les mains de ce chevalier d’argent. Celui-ci avait l’air complètement perdu. Il était très jeune, il venait juste d’obtenir son armure. Elle lui demanda :

-As-tu appris les attaques du Lion au jeune Aiolia.

-Oui…

-Tu en es vraiment sûr ?

-Oui.

-Alors il serait capable de les lancer sans aucun problème, n’est ce pas ?

-Je… Oui.

-D’accord. Elle se concentra, appela Aiolia qui arriva en courant voir Alizea et son maître. Elle lui ordonna :

-Aiolia, lance la Lightning Bolt

-La quoi ?

-Cette attaque-ci. Lightning Bolt !

L’attaque fut dévastatrice et pulvérisa une colonne qui le promenait. Le maître et Aiolia ouvraient de grands yeux stupéfaits par la puissance de la jeune femme. Elle se tourna vers Aiolia et lui dit :

-Vas-y, fait la.

Il se concentra et…

-Lightning Bolt !

Alizea aurait pu attendre encore longtemps car aucune énergie ne sortit du poing du jeune garçon. Le lionceau était rouge de honte de même que le maître qui ne savait pas où se cacher.

-Et bien, je vois à quel point tu as bien entraîné ton apprenti. As-tu une raison à cela ?

-C’est ainsi que le chevalier du Lion m’a entraîné.

-Sebastian, tu as de la chance d’être mort, parce que je ne t’aurais pas loupé. Grogna Alizea qui comprit que l'ancien chevalier du Lion avait voulu que son successeur soit entraîné par elle et par personne d'autre.

-Comment ?

-Laisse tomber. Je te retire cet enfant et je lui apprendrai les techniques qu’il doit connaître.

-Seul le Grand Pope peut le faire.

-Sache petit que je représente le Grand Pope et que je suis habilitée, au cas échéant, à prendre des décisions sans l’en avertir quand cela est important. Et l’entraînement d’un chevalier d’or, l’élite de la chevalerie est plus importante que le fait de changer la plomberie.

-Aiolia ?

-Oui ?

-Oui, maître Alizea. Rectifia-t-elle.

Il lui fit un immense sourire et répondit :

-Oui, maître Alizea.

-Je vais t’entraîner, t’apprendre les techniques du chevalier du Lion.

-Merci maître Alizea.

-Viens avec moi, nous allons aller dans l’arène à cette heure-ci, il ne doit pas y avoir grand monde.

-Bien maître Alizea.

La jeune femme enleva son armure qui se s’en alla vers sa maison, puis suivit par Aiolia, elle descendit vers l’arène. Là, elle vit Aphrodite le futur chevalier des Poissons en train de combattre Gabriele qui voulait qu’on le surnomme Masque de Mort. Alizea les observa un instant, puis quand ils terminèrent de combattre et qu’ils quittèrent l’arène, elle dit à Aiolia :

-C’est ici dans cette arène que mon maître m’a appris les attaques du Lion et c’est ici que je te les apprendrai.

-Bien maître Alizea.

-Tu devras t’entraîner durement, alors utilise ton frère, il pourra t’aider. Je vais te montrer et t’expliquer tes attaques, les décortiquer et tu devras t'entraîner jusqu’à être capable de le faire sans problème avec toute ta puissance.

-Bien maître Alizea.

-Parfait.

Alors, elle lui montra les attaques du chevalier du Lion, lui expliquait comment faire, décortiquait les attaques pour qu’il comprenne bien comment faire.

Il était ravi, elle expliquait avec beaucoup de patience et de précision ce qu’il devait faire. Elle ne lui hurlait pas dessus quand il posait une question et répondait le plus précisément possible afin qu’il comprenne bien ce qu’il devait faire. Ce fut la meilleure journée. Malheureusement, elle n’avait pas que ça à faire et ordonna à Aioros d’entraîner son frère, de le pousser à utiliser l’attaque qu’elle lui avait appris jusqu’à ce qu’il la comprenne parfaitement. Il devait le faire tous les jours, du matin au soir, car il avait énormément de retard par rapport aux autres futurs chevaliers. Aioros était désolé pour son petit frère, mais il avait un ordre et dut obéir. Il entraîna durement son frère, le poussant au maximum jusqu’à ce que l’enfant comprenne l’attaque et soit capable de la refaire.

Quand ce fut le cas, Aioros vint la voir et puis le lui dit. La jeune femme rejoignit le jeune garçon et lui demanda de lancer l’attaque. La maîtrise était là, mais il manquait la puissance d’un véritable chevalier d’or et là, seul un entraînement poussé pouvait l’aider. Elle décida alors de lui apprendre l’autre attaque, la Lightning plasma. Aioros était très impressionné, les attaques de son frère pouvait être puissante. A la fin de l’entraînement, elle laissa à Aioros la charge de l’entraînement de son frère. Lui comprenait pourquoi, elle avait d’énormes difficultés à faire manœuvrer un navire aussi rétif que le Sanctuaire. Alors en plus de son entraînement, il entraînait durement son frère dans les deux attaques qu’il devait connaître et maîtriser à la perfection.

Alizea soupira lourdement quand elle retourna à son travail, elle avait apprécié entraîner ce jeune garçon, cela lui rappelait l’entraînement de Kanon. Le jeune garçon lui manquait. Elle aurait bien voulu qu’il reste dans son appartement, mais Shion avait refusé, arguant qu’il n’était plus un apprenti et qu’il devait faire sa vie dans le temple des Gémeaux. Alizea avait failli déclencher une dispute, mais face au Grand Pope et à son regard de Grand Pope battu, elle n’avait rien pu faire. Elle soupira de nouveau et se noya dans le dossier insultant les tuyaux. Quand enfin elle termina ce dossier, elle donna les ordres aux serviteurs, puis se plongea dans un autre dossier. Elle ne faisait que cela et elle commençait vraiment à regretter l’absence de Shion. Mais heureusement, son travail était ponctué par la demande d’aide des différents futurs chevaliers d’or.

Plus l’échéance du retour de Shion approchait, plus elle était excitée. Les différents chevaliers, qu’ils soient d’argent, d’or ou apprentis, l’observaient avec étonnement. Le jour où il arriva, son excitation ne connut pas de bornes et, pour tenter de se calmer, elle décida de s’entraîner avec deux chevaliers d’or, Aioros et Saga. Les deux adolescents la combattirent avec rage comme si elle était leur pire ennemie. Les attaques pleuvaient dans l’arène quand elle remarqua que Kanon venait de rentrer de son stage et surtout quand elle sentit le retour tant attendu de son maître. Si elle voulait le rejoindre le plus vite possible, elle devait terminer le combat rapidement et donc elle décida de leur envoyer l’une de ses attaques la plus puissante. Elle s’exclama :

-Par la foudre d’Adad !!!

Elle dosa parfaitement l’attaque et les envoya directement dans les bras de Morphée. Elle leur lança un clin d’œil amusé et détala vers la maison du Bélier. Elle le découvrit sous un arbre, en train de serrer son fils contre lui. Elle haussa un sourcil et lui demanda en atlante :

-Encore en train de torturer ton fils ? Père indigne !!!

-Tu veux une baffe ? Fille indigne !!! Répliqua, avec un sourire tremblant, Shion.

-Que s’est-il passé ?

-C’est le trop grand apport d’oxygène, qu’il n’a pas supporté.

-Oh !!! C’est fou comme il ressemble à sa mère.

-Oui, il est tellement beau. Je suis si fier de lui. Soupira Shion en serrant un peu plus Mû contre lui.

-Moi aussi je suis fière de mon petit frère. Mais bon, passons à autre chose. Maintenant que le Grand Pope est de retour, que dois-je faire ?

-Protège mon fils quand je ne pourrais pas le faire et entraîne-le.

-Je te le promets, papa.

-Merci, ma puce. J’ai senti ta puissance augmenter brusquement. Que s’est-il passé ?

-Oh ! Un simple entraînement avec Saga et Aioros.

-Et dans quel état sont-ils ?

-Légèrement sonnés. Ils pensaient pouvoir me battre. Ah ! Les jeunes…

-Allez, va les réveiller.

-Oui, d’accord.

Elle repartit vers l’arène et réveilla les deux dormeurs.

-Tsssss !!! Kanon aurait duré plus longtemps. Marmonna-t-elle pour les seules oreilles de Saga.

-Oui, mais c’est vous qui l’avez entraîné.

-Tu n’avais qu’à être entraîné par Marc du Cerbère.

-Non merci, je préfère garder le maître que j’ai eu. Murmura Saga en se relevant tandis qu’Aioros tentait de se réveiller.

Maintenant que Shion était de retour, Alizea alternait entraînement seule, avec Kanon ou avec Mû quand Shion avait trop de travail. Peu à peu, une véritable relation frère-sœur s’établit entre Mû et Alizea. Elle le traitait comme le frère qu’elle aurait dû avoir si ses parents n’avaient pas été tués. Elle le poussait tendrement vers l’excellence et elle n’hésitait pas à utiliser un autre langage s’il ne lui obéissait pas. Cinq mois après son retour, il fut l’avant-dernier à passer son épreuve d’armure à Jamir. Quand revint le nouveau chevalier d’or du Bélier, il fut pris dans l’étreinte passionnée d’une grande sœur folle de joie. Elle le fit tournoyer dans les airs, ce qui déclencha ses rires. Masque de Mort, jaloux de la relation privilégiée entre Alizea et Mû, leur lança un regard noir. Cinq jours plus tard, le dernier chevalier d’or prit ses fonctions, Camus devint le nouveau chevalier d’or du Verseau. Et, pour la première fois depuis deux cents cinquante ans, les douze chevaliers d’or étaient réunis, même si l’un d’entre eux ne pouvait quitter Rozan. Tous sursautèrent violemment quand les armures d’or se mirent à vibrer et résonnèrent ensemble. Pourtant, une armure résonna différemment, de façon totalement indépendante prouvant ainsi sa non-appartenance au Sanctuaire originel.

Shion, Dohko et Alizea étaient maintenant sûrs que la prochaine guerre sainte était pour très bientôt. Plusieurs mois plus tard, vers la fin de l’année, en septembre 1973 pour être plus exacte, Alizea fut réveillée en sursaut par un cri bizarre et perçant ainsi qu’un puissant et pourtant doux cosmos. Elle sortit en trombe de sa maison et découvrit Shion, qui tenait dans ses bras une chose gigotante et hurlante. Elle n’avait pas remarqué que tous les chevaliers d’or étaient arrivés et posa une question un peu stupide :

-C’est quoi, ça ?

Masque de Mort, trouvant enfin le moyen de l’humilier répliqua :

-C’est un bébé, ça se voit non ?

-Et mon poing sur ta gueule, tu veux le voir ?!

-ALIZEA !!! S’écria Shion outré.

-OOOOOUUUUIIIIIIIIINNNNNNNNN !!! Beugla le bébé divin.

Alizea lança un regard rempli de malice vers son père adoptif et susurra en haut Atlante, que Mû ne parlait pas :

-Tu ne peux pas la faire taire ?! Oh oui, c’est vrai tu n’étais même pas foutu de t’occuper de ton propre fils à cet âge là !!!!

-Ça c’est un coup bas ! On en a déjà parlé et je ne changerai pas d’avis ! répliqua Shion en plissant les yeux.

-Tu n’avais pas à le faire ! C’était vraiment dégueulasse !!!

Alizea et Shion étaient face à face et leurs cosmos avaient tendance à augmenter rapidement. Les chevaliers d’or ne comprenaient pas tout, en fait, ils ne comprenaient rien du tout, et encore moins Mû qui ne parlait pas cette langue noble et ancienne. Aioros qui savait que Mû était un atlante lui demanda :

-Tu comprends ce qu’ils disent ?

-Non, mais j’ai compris foutu, enfant et élever. C’est tout.

Plus ils parlaient, enfin se disputaient, plus leurs auras augmentaient et plus le bébé hurlait de plus en plus fort, ce qui forçait les deux protagonistes à hausser la voix. Ils finirent par se hurler dessus tandis qu’Alizea, héritant ce trait de caractère de ses parents, se mit à parler avec les mains. Soudain Shion s’écria :

-ÇA SUFFIT JE NE VEUX PLUS QU’ON EN PARLE !!! ET JE TE PRIERAIS DE GARDER UN LANGAGE SOUTENU !!!

-Pffffffuuuu !!!!

Les regards des chevaliers d’or passaient de l’un à l’autre se demandant pourquoi l’ambiance était aussi électrique tout d’un coup. Alizea lança un regard noir chargé de ressentiment vers Shion, puis, dans une envolée de cape, retourna dans sa chambre et siffla :

-Vous me direz quand ce sera mon tour de garde !!!

Elle retourna dans sa maison et se mit à bouder pendant une semaine. Durant sa bouderie, elle pensa à la prochaine guerre sainte, réfléchissant à la sécurité du Sanctuaire et surtout, à celle d’Athéna et de son petit frère. Maintenant le Sanctuaire vivait au rythme de la petite déesse, de ses rires, de ses larmes, de ses hurlements, de ses biberons et de ses couches. Shion, par vengeance après une remarque déplacée sur la déesse, ordonna à Masque de Mort de changer deux jours de suite ses couches, pour la plus grande répugnance du chevalier du Cancer.

Trois mois plus tard, une nuit où tous les chats étaient gris, et accessoirement où tout le monde dormait, une ombre venue des profondeurs des Enfers pénétra dans le Sanctuaire et rechercha une âme pure à pénétrer. Elle eut de la chance et en découvrit deux dans la même maison, celle des Gémeaux. Elle investit d’abord Kanon qu’elle sentait plus faible, plus fragile. Le jeune garçon doux et passionné par l’histoire devint un véritable monstre dévoré par l’envie, l’ambition et la haine. Ensuite, l’ombre toucha Saga, mais celui-ci, plus fort, résista. Cependant, il devint un parfait exemple de schizophrénie aigu. Le lendemain, Kanon, enfin le nouveau Kanon se disputa violemment avec son frère en voulant le pousser à tuer Athéna, Shion et à prendre le pouvoir au Sanctuaire. Saga, encore maître de lui-même, l’enferma manu-militari dans la prison du Cap Sounion laissant son jumeau le maudire avec toute sa rage et sa haine. Ensuite, Saga remonta au Sanctuaire, victime de violents maux de tête. Mais il restait toujours le doux et sage chevalier des Gémeaux. Un jour plus tard, Alizea fut très surprise en ne voyant pas Kanon arriver alors qu’il avait rendez-vous avec elle. Elle demanda à Saga, mais il ne répondit pas. Pire, elle sentit une étrange sensation, une aura sombre semblait l’entourer. Elle n’avait jamais senti cela et décida d’aller faire des recherches dans la bibliothèque.

Cependant, un garde vint la voir et lui dit :

-Votre Seigneurie, le Grand Pope veut vous voir dans la salle du trône.

-Bien, dites-lui que j'arrive!

-Il m'a dit de vous dire que cela ne pouvait attendre.

-Bien, alors j'y vais.

Elle reposa son bouquin, puis appelant son armure, elle la revêtit et rejoignit son père dans la salle du trône. Il y avait présent Aioros et Saga. Elle comprit immédiatement que Shion allait désigner son successeur. Elle s'avança dignement vers lui et posa un genou à terre afin de lui montrer son respect et son allégeance. Shion n'aimait pas beaucoup voir Alizea à genoux devant lui, mais en tant que Grand Pope, il n'avait pas le choix, il ne pouvait rien dire et elle le savait aussi. Donc, elle mit un genou à terre et lui demanda :

-Quels sont vos ordres votre excellence ?

-Si je vous ai réuni ici aujourd'hui, c'est pour vous faire part de ma décision de confier le Sanctuaire à l'un d'entre vous.

Les trois chevaliers d'or baissèrent la tête, mais Alizea observa quelques instants Saga en fronçant les sourcils, elle avait senti à nouveau cette aura étrange, mais faible, tellement faible qu'elle avait cru rêver. Mais elle savait qu'elle ne rêvait pas et ce qu'elle avait senti ne lui plaisait pas, mais pas du tout,  mais alors vraiment pas du tout. Shion de son trône avait vu le coup d' œil de sa fille, et il avait compris qu'elle aussi avait senti cette étrange aura sortir du chevalier des Gémeaux. Et la disparition de Kanon l'inquiétait énormément. Il savait que sa fille ne voulait pas reprendre les rênes du Sanctuaire, mais il n'avait pas le choix, s'il n'y avait eu qu’Aioros et Saga, il aurait eu du mal à prendre une décision, mais il savait quoi faire. Il toussota un instant, puis dit :

-Chevaliers, vous avez tous les trois de grandes qualités, mais un seul d'entre vous deviendra le nouveau Grand Pope. Alizea, je suis désolé, mais....

Dans sa tête, elle exultait : « Génial, c'est Aioros ou Saga qui vont se farcir le Sanctuaire. Et moi je vais pouvoir passer mon temps à ronfler ». Malheureusement, sa joie fut de courte durée quand Shion continua sa phrase.

-Mais, tu es celle qui a le plus d'expérience. Tu sais comment fonctionne le Sanctuaire, tu as bien plus de pratique que tous les chevaliers d'or réunis. Donc, je te choisis comme mon successeur.

Aioros et Saga ne tiquèrent pas, mais observèrent la jeune femme qui loin d'être à la fête ressemblait à un enfant à qui on venait d'apprendre que son chat avait été mangé par le chien de la voisine. Elle était anéantie. Aioros tenta de retenir son rire, mais ne put tenir, surtout quand la jeune femme s'écria :

-NNNNNNNNNOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNN !!!! Mais qu'est ce que j'ai fait à Athéna ?! TU NE PEUX PAS ME FAIRE CELA !!!!

-Tu as plus d'expérience, tu as déjà géré le Sanctuaire durant une partie de ta vie. Répondit le Grand Pope tandis que les deux autres chevaliers d’or regardaient stupéfaits la jeune femme qui lui parlait de façon si familière.

-Quatre ans, je n'appelle pas ça une partie. Marmonna la jeune femme dégoûtée de la vie.

Shion craignit un instant qu'elle remette en doute son choix, mais la jeune femme après un dernier soupir accepta la charge. Shion fut vraiment très fier d'elle, elle était grognon, avait une nette tendance à être terriblement bavarde et démarrait au quart de tour, mais elle était obéissante et savait où se trouvait l'intérêt du Sanctuaire. Shion tourna la tête vers les deux autres chevaliers d'or qui n'eurent pas l'air d'être en colère, Aioros était heureux que la jeune femme reprenne le rôle qui avait été le sien quand lui était petit. Saga ne se plaignit pas et félicita même le futur Grand Pope. Mais il était quand même surpris de voir que le Grand Pope avait choisi une femme. Shion déclara la réunion close et ordonna que personne ne divulgue l'information jusqu'au lendemain. Les trois chevaliers d'or acceptèrent et quittèrent la salle du trône après un dernier salut à Shion. Dehors, Aioros lui demanda :

-Alors, ça fait quoi d'être le futur Grand Pope ?

-Je crois que je vais me pendre. Grogna la jeune femme.

Le chevalier du Sagittaire explosa de rire et lui colla une grande claque dans le dos. Saga lui observait ses deux collègues avec un doux sourire. Il les salua tous les deux puis commença à descendre les escaliers afin de rejoindre la maison des Gémeaux, une partie de lui grondant de rage, tandis que l'autre comprenait le choix du Grand Pope, mais se demandait aussi pourquoi il ne l'avait pas choisi. L'expérience, c'est bien, mais la jeunesse c'est mieux. Alors qu'il commençait vraiment à avoir une migraine à soigner à la masse, Alizea grognait encore et toujours sur son futur rôle.

-Allez, c'est pas la mer à boire.
 
-Ça se voit que tu ne connais pas la bête, c'est un truc à avoir un ulcère. Pourtant je lui avais bien dis que je ne voulais pas prendre les rênes du Sanctuaire. Je l'ai fait pendant quatre ans et j'en ai fait des cauchemars.

Aioros repartit vers sa maison toujours en riant tandis qu'Alizea partait pour la bibliothèque afin de comprendre l'aura maléfique qui avait entouré un instant Saga. Elle y resta toute la nuit, laissant à Shion le temps de mettre en ordre les derniers dossiers et surtout, et elle ne le savait pas, écrire une lettre à Dohko afin de le prévenir qu'il avait choisi Alizea comme son successeur.  

Le lendemain, une réunion des chevaliers d'or était programmée, Alizea ne voulait pas quitter la bibliothèque et Saga fut introuvable. On le chercha partout, mais sans aucun résultat. Saga, le chevalier d'or des Gémeaux avait disparu sans que quiconque sache où il était parti.

La nuit était tombée depuis longtemps, et pourtant Alizea continuait à consulter d’énormes ouvrages qui auraient rendu narcoleptique le lapin Duracell. Les chevaliers d’or dormaient paisiblement du sommeil du juste. Shion, monté sur le Star Hill, observait les étoiles, découvrant que le moment de la guerre sainte était presque arrivé. Il observait avec inquiétude la position de l’étoile polaire quand il sentit une présence derrière lui. Il se retourna et découvrit Saga. Le jeune chevalier d’or avait un air vraiment bizarre sur les traits de son visage, ses yeux luisaient d’une lueur malsaine, démoniaque.

Alizea, dans la bibliothèque, sentit une douleur atroce lui labourer la poitrine. Elle se téléporta sur le Star Hill et vit Saga retirer de la poitrine de son père adoptif son bras sanglant. Ensuite, lentement, il se tourna vers elle, alors que la jeune femme regardait avec horreur son père adoptif, celui qui lui avait tout appris, qui lui avait donné l’amour d’un père, qui lui avait donné une famille, agoniser dans d’atroces douleurs. Les larmes coulaient le long de ses joues, brouillant sa vue. De ce fait, elle ne vit pas l’attaque que lui envoya le félon, schizophrène et psychopathe, qui venait d’enfermer son pauvre petit frère malade au Cap Sounion, prison tout confort avec climatisation, eau courante, jacuzzi à prix modique, sushi à chaque repas, déesse gourde à domicile pour sauvetage in-extremis et trident divin avec brochettes incluses, et leva tardivement son bouclier (Si vous arrivez à lire et à comprendre cette phrase, vous êtes vachement fort ^^). Elle prit une partie de l’attaque de son adversaire en pleine face. Saga avait l’air d’avoir totalement perdu l’esprit, une lueur enragée luisait dans son regard, tandis qu’il se préparait à lui lancer une autre attaque tout aussi dévastatrice. Elle fit un pas en arrière, stupéfaite de l’attitude irraisonnée de Saga quand elle entendit dans sa tête les dernières paroles de Shion mourant :

-Ma chérie, sauve Mû. Sauve ton frère !

Elle se téléporta au moment où la deuxième attaque se précipitait sur elle pour la tuer dans d’horribles, atroces, terrifiantes, insupportables et innommables souffrances douloureuses. Elle s’écrasa gracieusement d’abord dans sa maison, ayant totalement raté son atterrissage par manque de concentration, on se demande pourquoi, et emporta sa pandora box ainsi que ses trésors les plus précieux. Au moment de repartir, elle stoppa un instant, se demandant si elle devait protéger bébé – Athéna. Mais la promesse qu’elle avait faite à Shion lui revint en tête et elle se téléporta dans la maison du Bélier, laissant à un autre cette lourde et baveuse tâche. Elle courut comme elle ne l’avait jamais fait auparavant, battant à la course un Milo shooté à l’E.P.O. Arrivée devant la porte d’entrée de l’appartement de Mû, qu’elle défonça dans la joie et l’allégresse, faisant violemment sursauter le serviteur du nouveau chevalier d’or, Démétrios qui faillit faire une mémorable crise cardiaque en recevant la porte en pleine figure, elle se rua directement dans la chambre de Mû. Le petit garçon, encore bien endormi, était assis sur le lit, les yeux remplis de larmes de frayeur et ne comprenant pas la raison pour laquelle le lien entre lui et son maître avait été rompu aussi soudainement. Alizea remarqua la pandora box de l’armure du Bélier près du lit du petit garçon et la posa sur la sienne pour la transporter plus facilement à l’abri d’un félon, schizophrène et psychopathe, qui venait d’enfermer son pauvre petit frère malade au Cap Sounion, prison tout confort avec climatisation, eau courante, jacuzzi à prix modique, sushi à chaque repas, déesse gourde à domicile pour sauvetage in-extremis et trident divin avec brochettes incluses. Ensuite, elle chopa Mû stupéfait, qu’elle mit sous son bras comme on transporte un ours en peluche, attrapa le serviteur outré, qu’elle plaça sur son épaule comme un vulgaire sac à patates, et se téléporta vers un lieu où ils seraient à l’abri. Au moment où ils disparaissaient dans les hurlements outragés du serviteur souffrant de mal de mer, Saga investissait la première maison du Zodiaque avec l’intention évidente et non dissimulée de faire le plus sanglant des carnages, avec étripage de deux chevaliers d’or de préférence et une pulvérisation de serviteur pour calmer ses nerfs. Devant le vide intersidéral de toute vie humaine ou animale de la maison, il hurla de rage vaine, car non seulement le Grand Pope venait d'être occis dans un déluge de violence mais encore le futur Grand Pope venait de se carapater, pire, il y avait un témoin de son crime, de sa forfaiture, de son meurtre, de son carnage, de sa violence gratuite, de sa furie la plus complète et cætera, et cætera (Pour ceux qui ne comprennent pas, etc.).

Loin du Sanctuaire, aux Cinq Pics, apparut Alizea chargée comme un dromadaire. Elle portait toujours les deux armures, Mû et Démétrios, qu’elle laissa tomber à terre sans aucun égard et qui se réceptionna sur le nez. Elle avança comme un automate vers Dohko, la douleur de la perte de son père se lisait sur son visage. Elle lâcha Mû qui se réceptionna agilement sur ses pieds, et tomba à genoux devant Dohko. Le vieux chevalier d’or la serra contre lui et recueillit tendrement les larmes de la jeune femme. Lui aussi souffrait de la perte de son dernier ami. Serait-il voué à vivre alors que tous mourraient ? Il ne le savait pas, mais il savait que la douleur que ressentait la jeune femme dans ses bras était la même que celle qu'il ressentait au plus profond de son vieux coeur fatigué. Il serra fortement contre lui la fille adoptive de son meilleur ami et ne put retenir les larmes qui coulaient le long de son visage parcheminé par l'âge. Elle pleura longuement, étreignant le chevalier d’or à l’étouffer. Mû était perdu, il se demandait pourquoi il se retrouvait ici, avec ce vieux machin mauve devant lui. Son jeune cerveau encore endormi ne voulait pas comprendre que son maître, son presque père était mort. Cette rupture de lien en était la preuve évidente. Il demanda doucement :

-Où est mon maître ?

Elle se tourna vers lui, les larmes coulant le long de ses joues et murmura doucement, respectant les dernières volontés de Shion :

-Ton maître est mort. Il ne reviendra plus jamais. Dohko ?

-Oui, Alizea ?

-Je voudrais que tu protèges Mû, que tu l’aides à s’affirmer.

-Où vas-tu ?

-Là où personne ne me trouvera. Adieu, Dohko.

Elle se téléporta dans un lieu inconnu de tous, sauf de Donadieu, Harmonie, Shion et elle-même. Elle disparut totalement de la circulation afin de faire le deuil de son père adoptif et d’observer de loin le Sanctuaire, prête à aider quand le moment serait venu et accessoirement d’emmerder Saga. Elle fut le témoin de la fuite d’Aioros, de sa traque par les chevaliers d’or et du combat qui fut en défaveur du chevalier du Sagittaire. Quand ils partirent, le laissant pour mort, elle se téléporta près de lui et réussit à lui donner assez de force pour qu’il puisse accomplir sa destinée et sauver la déesse Athéna. Elle le suivait de loin, continuant à lui donner de la force quand il n’en pouvait plus, sans voir qu’elle-même était suivie par un autre chevalier. Elle le vit donner à un japonais de passage la jeune déesse et son armure. Mais avant de rendre l’âme, Alizea changea son destin et lui donna assez de force pour survivre et elle le téléporta dans sa grotte afin de le soigner. Alizea, rassurée quant à la survie de la fillette, repartait vers sa nouvelle demeure quand un ancien chevalier d’or, celui du Scorpion pour être plus précis, se matérialisa devant elle. Elle fronça les sourcils et lui demanda :

-Que me veux-tu, Roman ?

-Mais tu sais ce que je veux, c’est toi… Répliqua-t-il en lui collant la main sur une double partie rebondie postérieure de son anatomie.

-Dois-je te rappeler que je ne t’aime pas ? Retire-moi cette main avant que je ne te l’arrache ! Frôlant pour la première fois de toute sa « jeune » existence le zéro absolu par ces paroles glaciales.

-C’est vrai, tu préfères la compagnie des enfants ?!         

-Répète ce que tu viens de dire, là ! Siffla Alizea outrée en serrant les poings.

-Tu es toujours avec Mû du Bélier. Qu’est-ce qu’il a de plus que moi, ce gamin ?

-C’est mon frère, connard. Et je t’interdis de l’insulter, espèce de bâtard !

-Je ferai ce que je veux, et je sens que le Grand Pope sera ravi de savoir où tu te trouves ! Répliqua l’ancien chevalier d’or avec un sourire narquois.

-C’était le truc à pas dire, pitoyable crustacé ! Je vais t’arracher la carapace morceau par morceau, petite écrevisse !

Elle fit exploser son cosmos et revêtit son armure. Elle laissa sa rage, sa haine, sa douleur, sa fureur l’envahir, puis canalisa toute sa puissance et lança une étrange attaque comprenant toutes les attaques offensives des chevaliers d’or. Cette soudaine augmentation de pouvoir fut ressentie jusqu’au Sanctuaire, donnant à tous les chevaliers d’or une horrible, soudaine et douloureuse migraine. Quand Masque de Mort, Aphrodite et Shura arrivèrent sur les lieux, ils ne virent qu’une plaine là où il y avait quelques instants auparavant une montagne des plus déchiquetées et une silhouette noire là où il y avait eu auparavant un chevalier d’or. Ils ramenèrent l’information et durent partir à la recherche de la jeune femme qui était toujours et encore introuvable.
Elle fonça dans sa grotte et découvrit qu'Aioros continuait à pisser le sang sur son lit. Alors, elle commença à le soigner. Elle augmenta son cosmos et réussit non pas à le soigner, mais à stopper  les hémoragies. Ensuite, elle lava le corps meurtrie du chevalier d'or et pansa délicatement ses blessures. Elle devait toujours ponctionner de l'énergie afin d'en donner à Aioros et elle se fatiguait rapidement, car elle en avait dépensé énormément quand elle s'était attaquée à Roman. Et maintenant, les effets étaient là, elle était épuisée et savait que si elle ne ramenait pas de quoi manger, ils allaient mourir tous les deux. Elle décida donc de faire une grosse razzia dans les cuisines du Sanctuaire et vida complètement les réserves. Ensuite, elle les amena dans sa grotte et  dut pour la première fois de sa vie préparer un repas à la normale, en utilisant des couteau. Elle fit un bon feu dans la cheminée de sa grotte et commença à préparer le repas. Elle le fit cuire dans l'âtre et brusquement, elle eut un très ancien souvenir qui lui revint en tête. Il y avait son père, son vfrai père et sa mère. Ils avaient créés cette cheminée au cas où il ferait froid. Elle fut heureuse de se rappeler de ce temps où elle vivait heureuse avec ses parents. Mais elle savait que bientôt elle les retrouverait et ils vivraient heureux en Elysion. Quand la soupe fut prête, elle la dévora et vida complètement la marmite afin de reprendre des forces. Puis de là, elle en fit une autre, mais pour son mourrant. Elle l'aida à s'asseoir et lui fit manger la soupe, ensuite, elle le recoucha et sortit afin de scruter le Sanctuaire. Elle sentait au fond d'elle-même qu'elle ne devait pas y retourner et qu'elle ne devait pas faire valoir son titre de Grand Pope. Elle sentait que tout cela était les prémices de la guerre ultime contre Hadès. Elle entendit un gémissement et rentra pour voir Aioros ouvrir un oeil. Le chevalier d'or allait se lever quand Alizea l'empêcha de faire le moindre mouvement et lui dit :

-Ne bouge pas Aioros, ils t'ont mis dans un sale état.

-Athéna ?

-Est à l'abris entre les mains du touriste.

-Vous m'avez suivis votre excellence ?

-Oui.

-Pourquoi ne pas retourner au Sanctuaire ?

-Parce que je sens que tout ceci est une mise à l'épreuve pour Athéna. C'est ironique, car les chevaliers d'or vont combattre celle qu'ils doivent protéger. Oh ! Au fait, son armure est entre les mains du touriste.

-Je vais l'appeler.

-Non, laisse-la où elle se trouve. Cela est important pour la suite des évènements. Je sens que normalement tu n'aurais pas dû survivre, mais tu étais sous ma protection, alors je ne pouvais te laisser mourir alors que j'ai la possibilité de te soigner. Je ne suis pas comme Shion ou Mû, mais je peux stopper les hémorragies, y comprit les hémorragies internes.

 

 

 

   Elle reprit ses anciennes habitudes de voleuse et n’eut aucun scrupule à piller les cuisines du Sanctuaire laissant à chaque vol un mot écrit de sa plus belle écriture disant : « Merci pour la bouffe ». C’était une façon enfantine de venger la mort de son père.

Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que la jeune femme se trouvait là où elle avait passé soixante deux ans de sa vie. Elle pleurait tous les jours la mort de son père adoptif et la perte de ses nouveaux repères. Elle remercia mentalement ses parents de lui avoir trouvé cette cachette que nul ne connaissait.

Au fil des ans, la personnalité démoniaque, et méchante, et mauvaise, et sournoise, et sadique, et perverse, et félonne, et traîtresse, et diabolique, et satanique, et grande méchante pas belle de Saga prenait de plus en plus le dessus, transformant l’homme de bien qu’il était en un monstre de cruauté, de malveillance et de lubricité. Au bout de sept années, Alizea sentit que la garde personnelle d’Athéna se recréait enfin. Elle sentit aussi un cosmos encore enfantin qui évoquait le Sagittaire et le cheval ailé, Pégase. Elle murmura pour elle-même :

-Un chevalier qui pourrait cumuler à la fois l’armure de bronze de Pégase et celle du chevalier d’or du Sagittaire est arrivé. Mais comment peut-il porter deux armures, cela ne s’est jamais vu ? Il pourrait devenir l’un des guerriers les plus puissants du monde. Et cette bande de nuls ne fera rien pour l’entraîner comme il devrait l’être. Tsssss !!! Nabots !!!

Elle alla sur le sommet de sa montagne et observa une énième fois les étoiles, se demandant encore et toujours comment s’étaient passées les retrouvailles entre ses parents et Shion. C’était sa grande interrogation du moment. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que la réunion entre « amis » avait été un tout petit peu mouvementée, en Elysion.

Elysion

 

-COMMENT AVEZ-VOUS OSE FAIRE CELA ?! VOUS L’AVEZ ABANDONNEE AU MOMENT OU ELLE AVAIT LE PLUS BESOIN DE VOUS. LE SANCTUAIRE N’ETAIT MÊME PAS AU COURANT DE SON EXISTENCE ! VOUS AURIEZ PU NOUS PREVENIR ! B…. DE P…. DE M…... !!!

-Déjà, tu ne nous parles pas sur ce ton. Parce que dois-je te rappeler que tu as fait la même chose avec ton fils ? S’indigna calmement Harmonie.

-Et de plus, môssieur je-fais-des-leçons-aux-autres-mais-je-fais-des-bourdes-encore-plus-grosses-que-moi, tu as ordonné à NOTRE fille de ne pas dire à TON fils qu’il était TON fils ! PERE INDIGNE !!! Explosa Donadieu.

Les différents chevaliers d’or des anciennes générations observaient avec amusement les trois chevaliers d’or qui se hurlaient dessus à propos de leurs enfants respectifs. Arzaniel était retenue par Shanti de la Vierge qui sentait que, si la jeune femme entrait dans le conflit, son collègue du Bélier n’allait pas s’en sortir sans plaies et bosses et il allait perdre quelques plumes. Elle grognait comme un animal, prête à mordre la première partie de l’anatomie de son mari qui lui tomberait sous les dents. Shion, ne se doutant pas de la menace qui pesait sur son arrière-train rebondi et de la présence de sa douce future mordante épouse, hurlait sur Donadieu et Harmonie :

-Mais MON fils n’a jamais été obligé de voler pour vivre. Il n’a pas souffert de la faim, de la solitude et du froid à QUATRE ANS !!! QUATRE ANS  et elle vous a attendu SOIXANTE ANS ! SOIXANTE ANS et c’est MOI qui ai été obligé de lui annoncer VOTRE mort. C’est MOI qui ai dû la consoler quand elle a compris que vous ne reviendriez jamais, et quand elle faisait des cauchemars, c’est MOI qui me levait la nuit. C’est MOI qui ai dû l’élever, lui apprendre à prendre un bain, ELLE NE SAVAIT MÊME PAS QU’IL FALLAIT SE LAVER !!! Quand elle a été malade, c’est MOI qui l’ai soignée, c’est MOI qui ai reçu ses attaques de plein fouet, qui a reçu ses vomissements. BON SANG !!! ELLE A ETE TEMOIN DE LA GUERRE SAINTE !!! J’ai plus été son père que TOI Donadieu !!! Alors ne dis pas que je suis un père indigne !!!! Vociféra Shion, écumant de rage.

-Oui, tu as été un père pour NOTRE fille, mais pas pour TON fils !!!! Rétorqua Harmonie outrée.

Mais il blêmit et se calma instantanément quand il entendit la voix calme, douce et… glaciale de sa chère et tendre épouse qui siffla :

-Tu as honte de moi ?

-Mais… mais… mais pas du tout chérie. Où… où vas-tu chercher des idées pareilles, mamour ?

-Le fait que tu ne reconnaisses pas TON fils officiellement au Sanctuaire est une preuve de ce que j’avance.

-Tu sais heu… en fait heu… Bredouilla le géant par rapport à sa toute petite femme.

-SHION Eildecar DE JAMIR !!!! Rugit Arzaniel qui n’avait plus du tout l’air d’une gentille petite atlante mignonne, adorable et douce. COMMENT AS-TU OSE NE PAS DEVOILER A NOTRE FILS, TA PATERNITE !!!

-Mais, chérie, je n’avais pas le choix, il devait devenir ch…

-C’EST PAS UNE RAISON !!! Beugla sa tendre épouse.

Les différents chevaliers d’or se moquaient joyeusement de Shion, qui avait tendance à se recroqueviller sous la fureur et les imprécations de sa douce et calme moitié… enfin d’habitude.

-Mais.. heu.. heu…il.. heu… il est chevalier d’or et heu… il est heu… à l’abri ?

-A L’ABRI? AVEC UN MALADE A SES TROUSSES, SEUL DANS UNE MONTAGNE POURRIE ET AVEC UN VIEUX SERVITEUR SENILE !!!

-Mais chérie, il n’est pas seul il est protégé par Dohko.

-PARLONS EN DE DOHKO !!!! UN VIEUX NAIN QUI N’EST MÊME PAS CAPABLE DE SE LEVER DE SON POT DE CHAMBRE !!

-Je te trouve injuste avec lui !

-INJUSTE ?! JE VAIS T’EN COLLER UNE, TU VAS LE SENTIR PASSER ! ET TU VAS VOIR SI JE SUIS INJUSTE !!!

-Pourquoi tu te mets dans des états pareils ?

-POURQUOI ?! Arzaniel semblait proche de la crise d’apoplexie et menaçait de leur faire une belle crise cardiaque, même si elle était déjà morte.

-Mon ami, je crois que c’était bien la dernière chose que tu aurais dû lui dire ! Ricana Donadieu ravi de la crise d’Arzaniel.

Shion lui lança un regard noir, mais reporta son attention sur sa femme qui avait bien l’intention de lui arracher les tripes avec les dents.

-Pourquoi ?! Je vais te dire pourquoi, PARCE QUE TU AS OSE LAISSER SEUL NOTRE FILS ET QU’EN PLUS TU AS OSE NE PAS LUI DIRE QU’IL ETAIT TON FILS !!!! ET CA, JE NE TE LE PARDONNERAI JAMAIS !!!

Shion devint blême aux paroles remplies d’amertume et d’agressivité de son épouse.

-Je suis désolé, amour. Mais je n’avais vraiment pas le choix. J’aurais voulu que, comme Alizea, il m’appelle papa…

-KKKKKKKWWWWWWWWOOOOOOOAAAAAAA ??!! Hurlèrent Harmonie et surtout Donadieu.

-J’ai été son père durant cent soixante douze ans et alors que toi, tu ne l’as été que durant quatre ans ( et toc !).

-Ça veut dire donc que tu n’aimes pas et que tu ne reconnais pas ton propre fils. Siffla Arzaniel.

-Mais si, je l’aime. Se défendit Shion s’embourbant plus profondément dans ses explications.

-Tu ne lui pardonnes pas ma mort ?! Trancha Arzaniel.

-Je…. Je ne sais pas. Répondit Shion en baissant la tête.

-Père indigne !!!! Elle clôtura cette discussion houleuse d’une baffe bien sentie, puis fit demi-tour et quitta son mari qui tenait sa joue meurtrie d’une main.

Il tourna la tête vers ses anciens collègues et vit Donadieu et Harmonie qui secouaient la tête d’un air navré devant la stupidité de Shion. Le pauvre ex-chevalier du Bélier leva le regard vers le ciel et se demanda comment se sortait Mû et surtout Alizea.

Sanctuaire

 

La jeune femme partageait son temps entre la lecture de pavés de deux mille pages, volés au nez et à la barbe inexistante de Saga, l’entraînement de nuit et l’observation des différents évènements du Sanctuaire. Elle ne pouvait pas s’approcher trop près du lieu de son enfance, et cela lui faisait mal. Cependant, elle apportait régulièrement des fleurs sur le corps sans vie de Shion. Elle savait que son petit frère était à l’abri à Jamir, Saga ne pouvait rien lui faire ou il perdrait le seul réparateur d’armures qui existait encore dans le monde. Dohko ne craignait pas grand chose non plus, enfin, pour le moment. Et quant à elle, il fallait déjà qu’ils sachent où elle se trouvait et pour l’instant, c’était pas gagné. Une nuit, elle décida de faire un très vilain tour à Saga et aux chevaliers d’or, enfin, surtout à Masque de mort. Elle prépara tout ce dont elle avait besoin, et se téléporta devant la maison du Cancer. Elle allait faire en sorte d’être la digne fille de son farceur de père. Elle utilisa ses pouvoirs psychiques pour endormir Gabriele et entra dans la maison de son père. Elle eut le choc de sa vie en voyant dans quel état il avait mis cette glorieuse maison. Elle avait appris qu’il y avait des visages dedans, mais elle ne savait pas que c’était à ce point. Elle expira tout l’air qu’elle avait dans ses poumons, puis commença son mauvais tour. Quand elle eut terminé, elle se téléporta dans la chambre du Grand Pope, entrouvrit silencieusement les rideaux du lit, et grima le visage de l’occupant illégitime. Elle s’écarta et prit toutes les anciennes affaires de Shion que Saga avait gardé afin de ne pas mettre la puce à l’oreille aux serviteurs. Elle retourna avec ses trésors dans sa nouvelle demeure puis revint dans la chambre du Pope et vaporisa les tentures.

Dans son lit, Saga gris ( alias Arès) sursauta violemment, dévoilant une partie de son corps nu et s’exclama :

-Mais qui es-tu ?

-Je suis ton pire cauchemar. Meurtrier.

-Quoi ?

-Tu vas m’avoir sur le dos jusqu’à ta mort. Oh ! Merci pour la lecture et le couvert que je me suis si généreusement octroyée durant ces sept dernières années.
 
-Espèce de sale petite p…

-Tututututu !!! Ce n’est pas un langage pour un Grand Pope !! Je vais te quitter, bonne soirée. Je te laisse avec ce cher Gabriele. Byyyee !!! AHAHAHAH !!! Oh ! Une dernière chose, le rose te va très bien.

Elle se téléporta au Cap Sounion afin que Arès perdre sa trace. Elle poussa le pire des jurons quand elle découvrit que le fond de la prison était démoli et que le trident de Poséidon avait disparu. Elle était horrifiée, cela ne pouvait dire qu’une seule chose, une nouvelle guerre entre Athéna et Poséidon allait bientôt arriver. Mais qui avait libéré ce dieu ? Elle observa avec attention les parois de la prison, et découvrit des inscriptions gravées sur la pierre, comme un journal intime :

1 octobre 1973

cela fait 3 semaines que je subis cette torture, mais ma haine sera comblée quand le trident que je vois au fond de cette grotte sera à moi.  Moi Kanon !

Maintenant, Alizea savait où était Kanon durant tout ce temps. Son adorable apprenti avait été pris au piège dans cette prison infecte. Que s’était-il passé pour que Kanon se retrouve emprisonné dans cette geôle ? Elle repartit dans sa tanière en réfléchissant sur tout ce qui était arrivé depuis la mort de Shion. Elle s’installa au sommet de sa montagne et observa le Sanctuaire devant elle.

Elle éclata de rire quand elle vit le réveil de Gabriele face à des centaines de visages maquillés en bille de clown, qui lui souriaient gentiment et qui chantaient « bibi phoque » dans un chœur atroce. Son hurlement d’horreur et de rage fut entendu jusqu’en haut du Sanctuaire et plus d’un chevalier d’or se moqua de lui. Arès faillit faire une crise cardiaque quand il vit sa magnifique chevelure grise teinte en rose bonbon et permanentée avec des anglaises et des rubans bleus, son beau visage cruel maquillé comme une pute de banlieue, lèvres peintes en rouge carmin, pommettes roses, eye liner mal posé, mascara dégoulinant et fard à paupières orange. Son cri d’horreur s’entendit jusqu’aux cinq pics faisant presque mourir de rire Dohko qui voyait en Alizea la digne fille de son père. 

En même temps, elle observait la future garde d’honneur d’Athéna ainsi que la jeune déesse. Autant elle était impressionnée par les efforts fournis par les différents chevaliers, autant elle soupirait devant les différents caprices de la jeune fille. Elle en était écœurée, Aioros n'avait quand même pas failli se sacrifier pour qu’elle devienne cette sale gamine mal élevée et pourrie-gâtée. Quand elle l’aurait devant elle, elle aurait une petite discussion amicale avec elle. Elle eut un sourire quand elle découvrit que son oncle Dohko s’occupait d’un jeune apprenti qui avait, comme Seiya, deux constellations, celle du Dragon et celle de la Balance, il y en avait un autre sur l’île de la mort avec le Phœnix et le Lion, un autre en Sibérie avait le signe du Cygne et du Verseau, le dernier se trouvait sur l’île d’Andromède, cumulant le signe d’Andromède et celui de la Vierge. Cette nouvelle génération allait apporter bien des changements. Ils seraient les plus puissants chevaliers, ils pourraient peut-être même vaincre un dieu s’ils étaient bien entraînés.

Six autres années passèrent où les jeunes gens s’entraînèrent durement pour devenir des chevaliers de Bronze. Mû avait trouvé son apprenti. Alizea eut un sourire triste en se rendant compte que la boucle était bouclée, que le futur chevalier d’or du Bélier était arrivé. Elle sentit la douleur d’Athéna quand Mitsumasa Kido rendit l’âme. Treize années après la prise de pouvoir de Saga/Arès sur le Sanctuaire, Athéna / Saori décida de mettre en place un tournoi entre les différents chevaliers de Bronze pour que l’un d’entre eux reçoive l’armure d’or du Sagittaire avec l'autorisation du véritable propriétaire qui protégeait de plus près qu'on pourrait le penser la déesse. Alizea était assez curieuse de voir les progrès des cinq jeunes qui l’avaient tant intriguée. Elle sentait que le tournoi venait de commencer et décida d’y aller afin de vérifier s’ils étaient prêts au destin qui frappait à leur porte.

Le Coliseum venait de se fermer. Plus personne ne pouvait y pénétrer, la salle était comble et il n’y avait plus une place de libre. L’endroit était plongé dans la plus complète obscurité à l’exception d’un faisceau de lumière qui englobait l’armure d’or. Saori annonça l’ouverture du premier ( et probablement dernier) tournoi intergalactique. Tous les visages étaient tournés vers la jeune fille qui se rassit élégamment sur son trône protégé par Tatsumi et un beau garde du corps à l'aura hennissante qui espérait voir le véritable Grand Pope en action. Le présentateur annonça bientôt le cinquième combat, celui entre Shun chevalier de bronze d’Andromède et celui de Jabu de la Licorne. Les deux adversaires étaient l’un face à l’autre, quand la chaîne d’Andromède se mit à s’agiter follement puis dessina sur le sol un caducée stylisé après avoir écrit le mot AXIA. Ensuite, la pointe d’attaque fonça droit sur l’armure du Sagittaire qu’elle contourna, puis stoppa net. Alizea, cachée derrière l’armure d’or, se retrouva avec une chaîne très affectueuse qui se frottait contre sa joue et s'enroulait paisiblement autour d'elle. Le chevalier d’or tenta de repousser doucement le métal, mais en vain. Mais le pire arriva quand la pandora box de l’armure d’or d’Asclépios apparut sur celle du Sagittaire. Alizea soupira lourdement et siffla vers son armure :

-Merci. Pour la discrétion, tu repasseras. Moi qui voulais être ici incognito, c’est râpé.                                                                   
 
-Ahahaha !!!! tu veux changer les choses ?Alors on doit te connaître. Cesse de te cacher, cela ne sert à rien ! De plus, dois-je te remettre en mémoire que tu es le Grand Pope du Sanctuaire, tu devrais être sur le trône et non pas dans une grotte insalubre !

-Insalubre ?! Cette grotte m'a sauvé la vie des dizaines de fois, alors aie un peu de respect envers elle. Et puis arrête de philosopher ça ne te va pas du tout.

La voix de Shun s’éleva et coupa court au début de dispute entre Alizea et sa « fidèle » armure.

-Qui êtes-vous ?

-Et merdeuh !!!! C’est pas vrai. Pourtant, je t’avais dit de rester dans la grotte. Bordel !!!! Marmonna la jeune femme, pas si jeune que ça.

Elle soupira bruyamment, prouvant qu’il y avait bien quelqu’un derrière la pandora box du Sagittaire. Elle se releva gracieusement et revêtit son armure. Les chevaliers de bronze observaient avec stupéfaction la deuxième boîboîte s’ouvrir. Elle leur fit découvrir ce qu’elle cachait au plus profond de ses entrailles métalliques : l’armure d’or d’Asclépios. Shun, Hyoga et les autres observaient avec stupéfaction cet homme d’or qui tenait un caducée et qui portait un diadème représentant deux serpents sur son front. L’armure éclata et se positionna sur le corps du guerrier, qu’ils voyaient de dos. Alizea se tourna vers eux et, devant le regard stupéfait de Shun, estomaqué de Saori et excité d'Aioros, tapota gentiment la chaîne qui tournoyait paisiblement autour d’elle, ne cherchant pas la bagarre, mais plutôt des câlins et des gratouilles. Hyoga demanda à Shun :

-C’est normal ce que fait ta chaîne ?

-Non, si ce chevalier nous était hostile, la chaîne l’aurait attaqué. S’il n’avait aucune volonté de nuire, elle l’aurait ignoré. Mais qu’elle se frotte à lui, je ne l’ai jamais vu faire ça. C’est comme si elle l’avait toujours connu, qu’elle lui faisait entièrement confiance, qu’elle... l’aimait.

Alizea s’écarta légèrement de l’armure du Sagittaire et leur dit :

-Mon nom ne vous dira rien, mais sachez que votre destin est en marche. Nous nous retrouverons bien assez tôt, chevaliers d’Athéna. A bientôt !

Elle se téléporta dans sa tanière, faisant violemment sursauter les chevaliers qui n’avaient jamais vu auparavant de chevaliers d’or, ni de personnes pouvant se téléporter comme Seiya sortir des stupidités. Alizea s’installa sur son lit et eut une longue conversation philosophique avec son armure, laissant les chevaliers et Athéna se débrouiller seuls avec Ikki du Phœnix et ses chevaliers noirs. Pendant ce temps, Shiryu alla à Jamir afin de faire réparer l’armure du Dragon et de Pégase. Il traversa avec difficulté les illusions du cimetière des armures et se retrouva devant un temple sans porte ni escalier. Et surtout il se retrouva face à un petit garçon qui avait l’air d’être assez farceur dans son genre en lui envoyant des tas de gravas. Shiryu lui ordonna de cesser son petit jeu car il avait des armures à réparer. Le petit garçon continua ses bêtises. De ce fait, Shiryu, s’énervant légèrement, attaqua le bâtiment devant lui et déboîta un des étages. A ce moment arriva un nouveau venu, Mû. Celui-ci apprit au jeune chevalier que les armures étaient mortes et que la seule chose qu’il pouvait faire était de donner la moitié de son sang pour les ramener à la vie. Aussi fou que cela puisse être, Shiryu le fit. Avec cet apport de sang, Mû ressuscita les armures et sauva la vie de Shiryu.  Le chevalier du Dragon resta sept jours dans le sommeil le plus profond et le plus réparateur. Quand il se réveilla, il découvrit à ses côtés les deux armures en parfait état. Il voulut se lever, mais une main douce et pourtant ferme le repoussa délicatement sur le lit. Le chevalier du Dragon leva les yeux et vit que Mû se trouvait dans la même chambre. Le chevalier d’or du Bélier lui demanda civilement :

-Que s’est-il passé au tournoi ?

-D’après Shun d’Andromède, il y a un guerrier étrange qui est venu. Il portait une armure qui ressemblait à un homme et il tenait dans sa main un caducée.

-Co… comment ?!

Mû attrapa les épaules de Shiryu et commença à le secouer assez violemment.

-Qu’est-ce que tu viens de dire ? Réponds, QU’EST CE QUE TU VIENS DE DIRE ?!

-Je… heu… Un chevalier avec une armure d’or et…

-Elle est vivante, Alizea est vivante ! Ils ne l’ont jamais attrapée et elle ne s’est pas suicidée.

-Qui est Alizea ?

-Ma sœur. C’est le chevalier d’or d’Asclépios.

Mû en pleurait de joie, sa sœur était en vie. Elle lui avait sauvé la vie, puis elle avait disparu pour ne jamais réapparaître. Quand Shiryu repartit pour le Japon, Mû décida de rejoindre enfin le Sanctuaire et sa maison.

Alizea, dans son antre, observait avec intérêts les pérégrinations des chevaliers de bronze, leurs combats contre leurs différents adversaires toujours plus forts, toujours plus résistants. Elle eut un sourire devant le revirement d’Ikki qui se mit au service d’Athéna et retrouva son frère bien-aimé. Maintenant, les chevaliers de Bronze, au nombre de cinq, se battaient pour essayer de reprendre l’armure du Sagittaire qui décida de son plein gré de faire trempette au fond d’un lac. Alizea éclata de rire et s’exclama :

-Bien joué, Aioros. Maintenant, ils vont arrêter de se taper dessus pour ton armure.

Elle voyait bien que les événements se précipitaient vers une guerre totale contre le Sanctuaire et contre le Grand Pope, ce qui arriva assez vite. Saori, accompagné de son garde du corps, Hyoga, Shun, Shiryu et Seiya allèrent au Sanctuaire afin de demander au Grand Pope de rendre les armes. Au lieu de cela, Athéna reçut comme cadeau de bienvenue une flèche en pleine poitrine et la Bataille du Sanctuaire commença. En effet, les chevaliers de bronze avaient douze heures pour arriver en haut du Sanctuaire et ramener le Grand Pope afin qu’il guérisse Athéna. Les chevaliers de bronze venaient de quitter la maison du Bélier, quand le gardien s'approcha de la déesse blessée et stoppa net en voyant le garde du corps. Il s'exclama :

-Aioros ?

-Bonjour Mû. Tu as bien grandi depuis le temps.

-Je croyais que tu avais été tué ?

-C'est ce que tout le monde croyait. Sauf le Grand Pope.

-Mais il a voulu te tuer.

-Non Mû, pas le Grand Pope, Saga. Saga a pris le contrôle du Sanctuaire.

-Mais où est le Grand Pope alors ?

-Elle arrivera bien assez tôt !

-Alizea !

-Et oui, elle t'a sauvé la vie, elle a sauvé la mienne. Elle m'a interdit de revendiquer mon armure, car tout cela doit arriver.

-Elle sait beaucoup de choses. Réfléchit Mû.

Les deux chevaliers d'or restèrent près de la déesse tandis que les chevaliers de bronze se lançaient à la conquête de la deuxième maison, celle du Taureau.

Pendant ce temps, Ikki, affaibli par les différents combats, s’était réfugié dans le volcan de l’île de la reine morte afin de régénérer son armure et son corps. C’est là-bas qu’il fut agressé par deux chevaliers après qu’il se soit refait une santé. Mais, alors qu’il allait combattre, il se retrouva complètement paralysé et ne put que subir leurs attaques.

Dans la sixième maison, celle de la Vierge, Shaka empêchait Ikki de lutter à armes égales. Alizea, outrée de ce mauvais coup, décida d’intervenir. Elle se téléporta dans la maison et fit augmenter assez violemment son cosmos. La concentration de Shaka et sa méditation volèrent en éclats quand il sentit la puissance de la jeune femme s’approcher de lui. Se sachant inférieur à elle les yeux fermés, il les ouvrit et l’observa avec stupeur. Tout le monde pensait qu’elle était morte, elle avait disparu depuis treize ans et personne ne l’avait plus vue. Alizea, avec son éternel sourire canaille, lui dit :

-Shaka, tu as si peu confiance en tes propres apprentis que tu te mêles de leurs combats ? Laisse le Phœnix prouver ce qu’il vaut. Tu le combattras bien assez tôt, petit.

Shaka, n’appréciant pas cet adjectif pour le qualifier, répondit :

-Le Grand Pope veut ta tête !

-Le Grand Pope est un enfoiré de première, il n’est qu’un malade et un assassin. Alors ne me parles pas de ce sale bâtard.

Shaka se releva d’un bond et s’exclama, outré :

-Comment oses-tu ?

-C’est très simple, avec ma bouche et ma langue, petit bonze.

-Grrrrrrrr !!!!

-Mais c’est qu’il mordrait. J’aurais cru ça d’Aiolia le fougueux lion, mais pas du calme et mignon petit puceau.

-Tu vas me le payer. Pour la première fois de sa vie, Shaka s’énerva et s’exclama : Par le Trésor du Ciel !!!

-Malheureusement, ton attaque n’a aucun effet sur moi, car je la connais. Mais je ne crois pas que tu connaisses les miennes. S'esclaffa Alizea qui renvoya l'attaque sur Shaka.

Les deux chevaliers d’or se combattirent avec rage, Shaka de tout sa puissance, alors qu’Alizea n’utilisait qu’une partie de la sienne. Le chevalier de la Vierge était sûr que le combat allait durer mille jours et mille nuits. Brusquement, Alizea éclata de rire et lui dit :

-Ton Paon et ton Lotus viennent de mordre la poussière. Tu avais raison de ne pas leur faire confiance, ils n’étaient vraiment pas des plus puissants, voir carrément nul.

Elle lui fit un clin d’œil et lança :

-Salut. À la prochaine, petit bonze !
 
Elle disparut en laissant un Shaka stupéfait. Il venait de comprendre qu’elle avait fait tout cela simplement pour le déconcentrer. Elle avait risqué de se faire attraper par le Grand Pope seulement pour aider ce chevalier de bronze. Il voulut la traquer pour la ramener au Sanctuaire, mais c’était comme si elle avait disparu dans une autre dimension. Il ne savait vraiment pas où elle pouvait être. En fait, la jeune femme était retournée dans sa grotte. Elle observa les différents combats que les valeureux chevaliers de bronze effectuèrent, le premier se régla entre Seiya et Aldebaran qui, après un dur combat, perdit sa corne. Le jeune chevalier Pégase atteignit pour la première fois le septième sens, de ce fait, il put traverser la maison du Taureau afin de continuer son chemin vers celle des Gémeaux. Il se perdit dans la maison des Gémeaux et y retrouva les autres qui avaient pu se défaire d’Aldebaran.

Ils traversèrent les maisons l’une après l’autre, luttant avec courage contre les différents gardiens. Ils perdaient dans ses combats leur innocence et leur naïveté, faiblesses qui les auraient trahis au moment le moins opportun. Mais cela ne se fit pas sans perte. Le premier chevalier d’or à tomber fut Masque de Mort, tué par Shiryu. Ensuite, ils durent combattre Aiolia qui avait reçu d’Arès/Saga l’illusion diabolique. Le chevalier du Lion ne retrouva ses esprits qu’au sacrifice de Cassios. Ensuite, ils allèrent combattre Shaka, mais ce fut Ikki qui le terrassa en sacrifiant sa vie et ses cinq sens. Alizea ne fit rien, se contentant d’observer, elle n’aiderait que celui qui arriverait devant le treizième temple. Après la maison de la Vierge, ils allèrent dans la maison de la Balance et découvrirent Hyoga, coincé dans un cercueil de glace généreusement offert par son maître, Camus du Verseau. Grâce à l’armure d’or de la Balance, Shiryu brisa la glace et Shun réchauffa le Cygne de son propre corps. Réveillé par son ami, Hyoga combattit bravement Milo du Scorpion qui époustouflé par son courage et sentant que la quête des chevaliers de bronze était juste, le réanima et le laissa partir rejoindre ses compagnons dans la maison du Sagittaire.

Là, Aioros leur avait préparé un petit parcours du combattant qui les amena devant le testament que le courageux Sagittaire avait gravé dans la pierre de son temple un peu avant sa mort officielle. En larme, alors que le principal concerné gardait Athéna, les quatre jeunes gens continuèrent à courir afin de pénétrer dans la maison du Capricorne. Shiryu le combattit avec rage. Utilisant l’ultime Dragon et tenant fermement Shura du Capricorne contre lui, il s’élança dans les airs, emportant dans la mort le dixième chevalier d’or. Ensuite, Hyoga, voulant montrer à son maître sa reconnaissance, le combattit avec toute sa puissance et atteignit le zéro absolu. Camus mourut, fier comme un paon devant la réussite de son élève, heureux comme tout. Il s’effondra sur le sol gelé, suivi de près par Hyoga. Il ne restait plus qu’une heure à Shun et à Seiya pour sauver Athéna. Ils pensaient qu’il ne leur restait plus qu’à traverser la maison des Poissons. En effet, des escaliers, on ne pouvait voir le treizième temple. Shun décida de combattre le chevalier des Poissons et donna un instant de répit à Seiya qui dépassa la douzième maison et se retrouva devant un chemin de roses rouges, belles et mortelles.

Shun utilisa toute sa puissance et après avoir goûté à toutes les attaques d’Aphrodite des Poissons, il déchaîna la Tempête d’Andromède. Cette attaque fut mortelle pour le chevalier d’or qui eut quand même le temps de lancer sur son adversaire la Bloody Rose. Shun se retrouva avec une rose blanche sortant de son cœur et se teintant de son sang. Le jeune chevalier de bronze s’effondra près du corps de son adversaire. Seiya, s’étant évanoui après quelques mètres, fut sauvé par Marine, qui perdit conscience à son tour quelques secondes après. Seiya, ne voulant pas laisser Marine agoniser, utilisa les météores de Pégase et fit s’éparpiller les roses. Il libéra le chemin des fleurs. Il se remit à marcher, difficilement mais obstinément. Il accéléra, courant de plus en plus vite, afin d’atteindre le plus rapidement possible le palais du Grand Pope.

Marine se releva grâce à Shaina et apprit au chevalier d’argent que le Grand Pope était mort et que sa dépouille mortelle était posée sur un lit de pétales et recouverte de fleurs. Tout autour du lit de mort de Shion étaient disposés des cierges et des bâtons d’encens, comme si quelqu’un savait où se trouvait le corps du Grand Pope et pleurait encore sa mort. Alizea, voyant que Seiya était proche de sa maison, s’y téléporta et l’y attendit tranquillement en observant son temple. Elle contacta Aioros et lui ordonna de se cacher d'Athéna. Le chevalier d'or fut très intrigué, mais il obéit quand même à cet ordre. Ensuite, elle contacta Mû et lui ordonna de taire la présence d'Aioros. Mû comprit immédiatement qu'elle voulait faire la surprise de la survit du chevalier du Sagittaire. Maintenant que tout était prêt, il regarda avec mélancolie sa maison. Cela faisait treize longues années qu’elle n’y était pas revenue. Elle décida de mettre son armure, autant faire la fierté de son père en la portant. Elle s’adossa négligemment, attendant que le chevalier de Pégase arrive. Pour elle, cette maison représentait tout son passé, sa vie heureuse auprès du Grand Pope. Elle se rappela le jour où il l’avait pris sous son aile, il lui avait offert un toit où dormir, de la nourriture en abondance et autant d’amour qu’elle pouvait en recevoir. Il avait vraiment été son père. Mais tout avait été arrêté le jour où Saga l’avait tué. Elle murmura doucement :

-Papa, tu me manques tellement. Cela fait treize ans que je ne suis pas revenue dans cette maison. Ça fait vraiment bizarre.

Elle tourna la tête vers l’entrée quand elle sentit le cosmos de Seiya s’approcher.

Le jeune chevalier de bronze courait après le temps quand il vit un treizième temple. Il crut que la fatigue et les coups lui faisaient avoir des hallucinations. Il s’arrêta devant la volée de marche, tomba à genoux, baissa la tête et murmura, sa voix remplie de désespoir :

-Ce n’est pas possible, il y a douze signes zodiacaux, pas treize. Je n’aurais jamais le temps de sauver Athéna. Tout est perdu. Ô ! Athéna !!!

-J’aime rester modeste, appelle-moi Alizea ! Ça fait moins pompeux !

Il sursauta violemment en entendant la voix douce et amusée qui venait de l’intérieur de la maison. Le chevalier de bronze releva la tête et vit un chevalier d’or s’approcher de lui. Il bondit sur ses pieds et se mit en garde, prêt à lutter contre ce possible ennemi. L’armure d’Asclépios brillait, comme dotée d’une vie propre, ce qui était le cas. Seiya reconnut l’armure que lui avait décrit Shun. Le jeune chevalier de bronze observait avec attention le chevalier d’or s’approcher de lui. Son aînée s’arrêta devant lui et Seiya vit une grande silhouette avec de longs cheveux noirs, et surtout des yeux pers, un vert et l’autre bleu. Il avait un visage très féminin et très doux. Aucune haine n’obscurcissait son étrange regard, il avait envie de lui faire confiance, mais il devait traverser cette dernière maison. Il lui demanda :

-Qui es-tu ?

-Nous n’avons pas élevé les cochons ensemble que je sache, alors ne me tutoie pas ! Le chevalier d’or lui parlait comme à un enfant turbulent. Seiya rougit et s’exclama :

-Mais vous le faites bien !

-J’en ai le droit, je t’observe depuis que tu as sept ans !

-Mais… mais je ne vous ai jamais vu.

-C’est normal, petit.  Personne de ta génération ne m’a jamais vu. Enfin si, une personne m’a vu. Même si elle était trop jeune pour s’en souvenir.

-Qui est-ce ?

-Celle que vous appelez Saori Kido. Mais je l’ai connue sous le nom d’Athéna, je me souviens encore du jour où elle a vomi sur l'armure de Camus, la tête qu'il a fait, c'était hilarant.

-Vous… vous nous croyez ?

-Oui, je vous crois.

-Vous… vous nous aiderez ?

-Oui, suis-moi !

Elle fit demi-tour dans une envolée de cape, pénétra dans sa maison et marcha gracieusement vers le temple du Pope. Seiya la suivit, ravi de ne pas avoir à se battre. Curieux comme tout, il lui demanda :

-Comment vous vous appelez ?

-Je me nomme Alizea.

-C’est un nom de fille ! S’étonna Seiya stupéfait.

-C’est normal, j’en suis une. Rétorqua ironiquement la jeune femme, pas si jeune que cela.

-Mais si vous êtes une femme, pourquoi ne portez-vous pas de masque ?

-Parce que mon armure le refuse. La dernière fois que j’ai tenté d’en mettre un, il m’a explosé entre les mains et a failli me défigurer.

-Ah, d’accord !

Ils traversèrent la maison, puis elle l’amena devant les portes du Palais. Il lui demanda :

-Vous ne rentrez pas ?

-Je veux faire une surprise à un vieil ami. Répondit-elle avait un sourire peu engageant sur ses lèvres.

Il entra en premier, suivi par Alizea qui s’adossa à une colonne, cachée aux yeux des autres. Saga accueillit Seiya avec un air mélancolique, il lui dit qu’il ne pouvait pas l’aider à sauver Athéna, mais que lui pouvait le faire. Alizea fronça les sourcils devant un fait étrange. Plus Saga parlait, plus il avait l’air de souffrir. Seiya le remercia et courut vers l’esplanade derrière le palais du Pope afin de prendre le bouclier et de le diriger vers Athéna. Mais, brusquement, les longs cheveux de Saga passèrent de bleus à gris et ses yeux bleus devinrent rouges. Sa voix douce et mélancolique devint agressive et mauvaise.

-Et tu penses que je vais te laisser faire ?

Seiya se retourna et fut stupéfait du changement, mais il entendit une voix lui dire :

-Ne l’écoute pas et sauve Athéna !

Il continua sa course et ne vit pas Saga déchirer ses vêtements et revêtir l’armure des Gémeaux. Fou de rage en voyant que Seiya se carapatait vers la statue d’Athéna, il lui lança la Galaxian Explosion mais, avant que l’attaque ne le touche, elle s’écrasa contre un mur quasiment indestructible. Furieux, Saga s’exclama :

-Comment as-tu fait ?

-Lui, rien. Mais il n’en va pas de même pour moi ! rétorqua Alizea qui s’approchait tranquillement de lui.

Saga se retourna lentement vers elle et blêmit de rage en la voyant fraîche comme une rose après treize années d’exil. Seiya accéléra afin d’arriver le plus vite possible devant la statue. Toujours en train de courir, il entendait les deux chevaliers d’or se battre. Ils combattaient avec toute la rage qu’ils possédaient. Alizea ne pardonnait pas à Saga la mort de Shion, elle voulait le tuer et lui jetait toutes les attaques qu’elle connaissait. Malheureusement, sa rage et sa haine lui faisaient faire des erreurs que Saga, plus maître de lui, utilisait contre elle. Mais il savait qu’elle allait reprendre son calme et que, là, il allait avoir de sérieux problèmes pour la vaincre. Il décida donc de ruser afin de pouvoir d’abord vaincre Seiya et ensuite, il pourrait la combattre. Il eut l’idée d’utiliser son cosmos associé à son armure. De ce fait, il put l’éblouir et la projeta contre une colonne. Et pour la retenir plus longtemps, il fractura le sol et l’enfonça sur plusieurs mètres. Ensuite, alors qu’elle tentait de se réveiller, il fonça derrière Seiya pour le faire passer de vie à trépas.

Quand Alizea reprit ses esprits, elle découvrit pour sa plus grande rage que Saga lui avait faussé compagnie. Comprenant où il était allé, elle se téléporta près de la statue d’Athéna afin de faire de la bouillie de chevalier d’or. La jeune femme arriva au moment où Seiya venait de reposer le bouclier, ayant terminé ce qu’il devait faire, avant la fin du compte à rebours. Le jeune chevalier de bronze sursauta tellement violemment qu’il lâcha le bouclier. Ce dernier tomba dans un bruit de tonnerre dans la place silencieuse. Pas si silencieuse que cela, il entendait des bruits de courses et comprit que Saga était à ses trousses. Alizea lui siffla :

-Ecarte-toi, petit.

Seiya lui obéit et alla près de la statue d’Athéna afin de pouvoir regarder le combat sans risquer de prendre des coups perdus. Il venait de s’arrêter quand Saga surgit et lui fonça dessus. Seiya se tint prêt à le combattre, mais Alizea se jeta sur le chevalier d’or et le combat terrible reprit. Saga comprit qu’il devrait combattre au maximum de sa puissance, car Alizea avait beaucoup de force et aussi énormément d’expérience. Personne ne connaissait l’âge de la jeune femme, mais il savait, par son maître, qu’elle était déjà là quand lui-même était petit garçon. Il était de la même puissance, même si Alizea était légèrement plus puissante, mais pas assez pour avoir l’avantage sur lui. Ce serait un combat de mille jours et de mille nuits entre eux deux. Seiya savait qu’il avait de la chance, il était le témoin d’un combat de titan, deux chevaliers d’or se battant à mort. Il se demandait lequel allait prendre le dessus sur l’autre quand Ikki arriva pour lui prêter main forte. Le chevalier du Phœnix se demanda un instant qui était ces deux guerriers qui combattaient avec cette rage au fond de leurs yeux. Brusquement, Saga lança la Galaxian Explosion au moment même où la jeune femme lançait la même technique. Les deux attaques se télescopèrent avec une rare violence détruisant tout dans un rayon de cinq mètres autour du point d’impact. Les coups étaient d’une puissance telle que le Sanctuaire tremblait sur ses fondations. Saga et Alizea savaient que se serait un combat de mille jours et mille nuits.

Athéna avait été prise par le faisceau du bouclier et les différents chevaliers qui la gardaient, eurent la joie de voir la flèche qui la menaçait disparaître. La jeune femme se releva bravement et avança dignement vers le palais du Grand Pope, suivie par les chevaliers de bronze, Tatsumi et à sa plus grande surprise, son si fidèle garde du corps n'était pas avec elle. Quand elle arriva dans la maison du Bélier, elle vit que Mû l’attendait, un genou à terre, l’acceptant comme seule et unique réincarnation d’Athéna. Elle continua sa marche, son escorte augmentée de Mû et de Kiki. Elle fut accueillie ensuite par Aldebaran qui, même un genou à terre, était plus grand qu’elle. Elle traversa ainsi toutes les maisons jusqu’à arriver dans la maison du Capricorne. Là, elle découvrit Shiryu évanouit et, près de lui, se trouvait l’armure d’or du Capricorne, mais Shura n’était nulle part dans les environs. Elle le soigna et Geki de l’ours l’aida à marcher afin de l’emmener en haut du Sanctuaire. Elle continua sa marche et découvrit dans la maison du Verseau les deux corps de Hyoga et de Camus. Pour Camus, il était trop tard, mais elle sentait encore une once de vie dans le corps du chevalier du Cygne. Elle le soigna et Ban du Lionnet le soutint dans leur marche vers l’esplanade où se trouvait la statue d’Athéna et surtout Saga, Alizea, Seiya et Phœnix. Dans la dernière des douze maisons, ils découvrirent Shun, une rose rouge plantée dans son cœur. Elle le ramena vers la lumière, puis ils repartirent, Jabu de la licorne aidant Shun à marcher.

Ils pensaient arriver directement devant le palais du Grand Pope et furent stupéfaits quand ils arrivèrent devant un treizième temple. Athéna se tourna vers ses chevaliers d’or et leur demanda :

-Mais d’où vient ce temple ?

Mû lui répondit :

-Il est le secret le mieux gardé du Sanctuaire. Personne n’a le droit d’en parler sous peine de mort. Son gardien a disparu il y a treize ans, la nuit où le Grand Pope a été assassiné. Personne ne sait où il se trouve et….

Il fut stoppé quand une explosion terrible, suivie d’un tremblement de terre d'une violence inouie, les secoua. Les chevaliers d’or observaient avec inquiétude le palais du Grand Pope. Seiya était vraiment en train de se faire laminer par Saga. Athéna décida :

-Continuons à avancer, le chevalier Pégase ne va pas pouvoir tenir plus longtemps.

Ils traversèrent la treizième maison, et arrivèrent dans la salle du trône. Tous étaient effarés, la pièce était pratiquement détruite, il faudrait une véritable fortune pour tout réparer. Ils allèrent vers l’esplanade quand ils entendirent une voix féminine rugir coup sur coup:

-GREAT HORN ! GALAXIAN EXPLOSION ! CRYSTAL NET !PAR LES FLAMMES DE GHIBIL !!!

Ils entendirent une explosion puissante, un cri de douleur, puis des rugissement de rage. Quand ils arrivèrent sur l’esplanade et virent Saga coincé dans une immense toile d’araignée. Le chevalier d’or qui venait de l’attaquer était de dos. Tout ce qu’ils pouvaient voir de lui était une longue chevelure noire ondulée, maculée de sang et de poussière. Cependant, d’après les dégâts dans l’esplanade, on comprenait l’état de sa chevelure. Saga hurlait de rage tandis que le guerrier devant lui sifflait :

-Tu vas souffrir, tu peux pas savoir à quel point. SCARLET NEED….

-NON, ARRETE !!! S’exclama Mû faisant violemment sursauter les chevaliers et Athéna près de lui. Shion n’aurait pas voulut que tu le fasses.

Il vit Alizea trembler, elle s’approcha de Saga et lui balança un coup de poing en pleine figure, puis un autre dans l'estomac. Saga étouffa une exclamation de douleur, il avait voulu se battre contre elle et bien maintenant, il le regrettait réellement. Ensuite, elle se tourna vers Seiya et lui dit :

-Voici votre dernière épreuve pour savoir si vous êtes digne de lutter pour Athéna.

Seiya comprit qu’ils allaient devoir terminer le combat, Il s’approcha de Saga qui luttait comme un fou pour se dépêtrer du Crystal Net. Il vit que Shun, Hyoga, Shiryu et Ikki s’approchaient afin de l’aider comme ils l’avaient toujours fait. Il se tourna vers Alizea et vit la jeune femme observer avec haine le chevalier d’or. Elle fit craquer ses doigts, puis fit brusquement demi-tour et laissa aux cinq chevaliers le combat contre Saga. Saori, Tatsumi et les chevaliers de bronze la regardèrent avec stupéfaction. Jabu lui dit :

-Mais vous êtes une femme !

-J’ai réduit en bouillie des guerriers mille fois plus puissants que toi. Alors soit tu t’écrases, soit je t’explose la gueule contre un mur ! Siffla la jeune femme outrée.

Jabu se ratatina sous la fureur du chevalier d’or et s’écarta de son chemin. Elle s’adossa contre une colonne et observa le combat qui allait bientôt reprendre. Mû trouvait que la jeune femme avait beaucoup changé, elle était devenue nettement plus agressive que dans ses souvenirs d’enfant. Mais il cessa d’y penser quand Saga se libéra de l’emprise de l’attaque d’Alizea qui décida de faire un très vilain coups aux chevaliers d'or. Il voulut se jeter sur la jeune femme, mais il devait d’abord se débarrasser des chevaliers de bronze. Ces derniers lui lancèrent leurs attaques les plus puissantes, et le chevalier d’or les repoussa d’une chiquenaude sous les regards stupéfaits des chevaliers d’or et haineux d’Alizea. Cette dernière voulait que Seiya et les autres perdent et ainsi, elle pourrait le tuer, comme elle avait tué Marc du Cerbère. Les autres chevaliers d’or voulurent aider leurs collègues de bronze, mais Mû les retint, il savait que les jeunes devaient terminer le combat seuls. A bout de force, ils concentrèrent toute leur puissance et la donnèrent à Seiya qui fit fuir l’esprit d’Hadès rendant ainsi à Saga sa pureté d’âme. Malheureusement, dans un dernier sursaut de haine, il attaqua Athéna qui s’était avancée afin d'aider ses chevaliers de bronze. Cette dernière dans un réflexe, se protégea de son sceptre que Saga prit en pleine poitrine. Se sachant mourant, le chevalier d’or caressa tendrement la joue de sa déesse et mourut libéré de tout mal, un sourire serein sur son visage redevenu doux…


A suivre